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La Russie, la chine et l’Iran neutralisent les sanctions économiques américaines

lundi 1er janvier 2018, par anonyme (Date de rédaction antérieure : 1er janvier 2018).

La bataille perdue des USA face à l’axe sino-russe

https://french.almanar.com.lb/720194

31 décembre 2017

Presstv

La nouvelle Stratégie de sécurité nationale US NSS est un rapport de 55 pages axé sur « l’Amérique d’abord » préparé tout au long de l’année 2017. Il définit la Russie et la Chine comme des puissances « révisionnistes » et l’Iran comme « principal pourvoyeur du terrorisme ». Pourquoi ?

En effet, la Russie, la Chine et l’Iran se trouvent justement être les trois acteurs-clés du processus actuel d’intégration géopolitique et géo-économique eurasien. La NSS peut certainement être considérée comme une réponse à ce qui s’est produit au sommet des BRICS de Xiamen en septembre dernier, un sommet où les présidents russe et chinois ont mis en relief le besoin de « surmonter la domination excessive d’un nombre limité de monnaies de réserve ». C’était évidemment une référence claire au dollar US.

L’année 2017 aura été celle de l’instauration d’un système de paiements en yuans-roubles, ce qui suggère que des systèmes similaires avec d’autres monnaies participantes à la nouvelle Route de la soie (OBOR, BRI) pourraient se mettre en place dans un avenir proche. L’exemple a d’ailleurs été emprunté par l’Iran depuis que les USA ont imposé des sanctions à l’économie iranienne.

S’agit-il de réduire seulement les risques monétaires ? La Russie et la Chine commercent dans leurs propres monnaies depuis les sanctions imposées par les USA en 2014. Il s’agit d’instaurer une énorme zone d’échanges en monnaies de réserve alternatives, et de contourner totalement le dollar US. La décision suit l’inauguration par Pékin, en octobre 2015, du Cross-Border Interbank Payment System (CIPS). Le CIPS a un accord de coopération avec le système SWIFT, privé et basé à Bruxelles, par lequel virtuellement toutes les transactions mondiales doivent transiter.

L’important, dans ce cas, est que Pékin – aussi bien que Moscou – avait clairement eu une bonne appréciation de la situation en 2012, quand Washington a tenté des pressions sur le SWIFT, bloqué les règlements internationaux pour toutes les banques iraniennes et gelé 100 milliards de dollars d’avoirs iraniens à l’étranger, tout en visant la capacité de Téhéran à exporter son pétrole. Au cas où les USA décideraient de sanctionner la Chine, les règlements internationaux à travers le CIPS fonctionnent comme un mécanisme de contournement de sanctions.

La Chine a ainsi largement anticipé toute sanction US et pris en otage Washington. En mars dernier, la banque centrale de la Russie a ouvert sa première antenne à Pékin. Moscou lance sa première vente d’obligations d’État de 1 milliard libellée en yuans. Moscou a éclairci qu’il s’était engagé dans une stratégie de long terme visant à cesser d’employer le dollar comme principale monnaie dans ses échanges internationaux, et à avancer avec Pékin vers ce qui pourrait s’appeler un système d’échanges post-Bretton Woods.

L’or est essentiel à cette stratégie. La Russie, la Chine, l’Inde, le Brésil et l’Afrique du Sud sont soit de gros producteurs, soit de gros consommateurs d’or – ou les deux. À la suite des débats de leurs sommets depuis le début des années 2000, les pays des BRICS ont décidé de se concentrer sur les échanges d’or physique.

Les populations à travers tout le MENA (Moyen-Orient et Afrique du Nord) ont également bien compris ce qui s’est passé quand Saddam Hussein d’Irak, a décidé de vendre du pétrole en euros, ou quand Mouammar Kadhafi a envisagé d’émettre un dinar-or panafricain. Mais aujourd’hui, c’est la Chine qui entre dans la danse, à la suite des plans qu’elle avait établis en 2012. Et son plan consiste à libeller son marché des contrats à terme sur le pétrole en yuans, avec un yuan totalement convertible en or sur les marchés internationaux de Shanghai et de Hong Kong.

Du coup, les Américains n’en reviennent pas : la Chine et la Russie suivies de l’Iran sont sur le point de rendre caduque l’arme suprême américaine, la sanction.

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