Raoult : « Dès le mois d’août 2020, j’expliquais que ce que nous voyons en France, c’était déjà des mutants. »
La Provence : Coronavirus : Didier Raoult alerte sur le variant "marseillais". D’après l’IHU, cette mutation du Covid-19 identifiée en juillet 2020 à Marseille serait "majeure".
Didier Raoult : « Nous avons été les premiers au monde à repérer les nouveaux variants »
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2 février 2021
Angelina Hubner
En direct de l’IHU Méditerranée Infection, le Professeur Didier Raoult fait le point sur l’épidémie et s’en prend violemment au Conseil de l’Ordre des médecins.
Pouvez-vous décrire le processus qui a mené à l’émergence de mutants de la Covid-19 ?
Didier Raoult : comme les gens ne savent pas de quoi ils parlent, ils s’excitent beaucoup, en particulier sur le rebond du virus : « il y a un rebond, puis je me suis trompé, il n’y a pas de rebond ».
En réalité il n’y a jamais eu de rebond, il y a eu une première épidémie qui s’est terminée, et puis il y a maintenant une 2e épidémie avec des hauts et des bas, qui correspondent à des mutants différents. Ce n’est pas la même maladie. Certaines personnes ne se rendent pas bien compte que les virus sont des êtres vivants qui mutent.
Pendant près de 25 ans, je me suis disputé avec ces gens qui ne savaient pas ce qu’était une séquence de virus, en particulier tous les ex de l’ARS, qui, à chaque étape, mettaient des obstacles à ce que l’on fasse nous même les séquences.
Récemment nous avons fait un séquençage profond pour quelqu’un qui était détecté, comme ayant le variant dit anglais, et c’est quand nous avons fait une séquence, que l’on a vu qu’il avait 30 % de ce variant anglais et qu’il y avait 70 % du virus habituel qu’on appelle nous, le « Marseille 4 ».
Donc bien sûr, les virus changent, et en fonction de leur changement, ils sont plus susceptibles et suffisamment différents de ceux de la première épidémie, pour causer de nouvelles épidémies.
On pensait que ce virus avait des mécanismes de réparation, tel qu’il n’y aurait pas de variant apparent, et rapidement, on a vu que ce n’était pas vrai. Ces mécanismes sont dépassés pour de multiples raisons. Parmi les raisons, il y a celle d’un réservoir animal domestique et je vous rappelle que je parlais le 5 mai dernier, de réservoirs animaux, en particulier domestiques. Je ne savais pas qu’il y avait des élevages de visons répandu, ni même en France, et dès le mois d’août, j’expliquais que ce que nous voyons en France, c’était déjà des mutants.
Les gens qui ne font pas de séquence ne savent pas ce que sont les mutants, mais ils ont quand même une opinion, parce que c’est l’habitude et la Covid le révèle encore davantage. Beaucoup de gens ne savent pas de quoi on parle, mais ils parlent quand même, notamment à la télévision. Le fait d’avoir été nommé à un poste leur donne une autorité, c’est fantasque.
C’est comme si le ministre de la culture, d’un coup, commençait à dire que, finalement, Léonard de Vinci, ça ne valait rien. Je ne sais pas en quoi il serait qualifié, parce qu’il a été nommé ministre de la culture pendant 2 ans, qu’il ferait autorité sur la peinture ou sur la musique. Il peut donner son opinion comme individu, mais il n’a pas d’autorité pour juger, il ne va pas déterminer la beauté de la peinture ni la qualité de la musique. C’est la même chose en médecine.
Enfin revenons un peu à la science justement, en essayant de simplifier beaucoup, ce que nous avons, et puis ce travail, cette présentation, mais qui est très scientifique que fait Etienne Decroly sur notre site.
Que se passe-t-il avec ce virus ? On a repéré qu’il y a une protéine, qui s’appelle Spike, qui est la protéine qui interfère avec nos cellules pour rentrer dans nos cellules.
Il faut reconnaître que les gens, ici, n’ayant pas la culture du tout, de la variation des virus, ont attendu que les anglais disent qu’il y avait des variants pour découvrir qu’il y avait des variants. Et le variant, ici, tout le monde s’en fout parce que personne n’est capable de se rendre compte qu’il y avait un variant ici alors qu’il représentait entre 70% et 90`% des affections depuis septembre.
Oui c’est très intéressant, je sais que personne n’est prophète dans son pays. On a probablement été le premier au monde à repérer qu’il existait des nouveaux variants dans cet épisode européen. Et ces variants n’avaient rien à voir avec ce qui se passait avant et vous voyez, il se trouve juste entre un mutant, le type 477 et le 468 et le 484, un connu chez le vison et l’autre, connu chez l’homme. Donc, ce n’est pas étonnant qu’il apparaisse là, et qu’il ait cette possibilité d’infecter le vison et l’homme.
C’est la raison pour laquelle, nous spéculons qu’il vient du vison, malheureusement nous pas le droit d’avoir accès à la seule séquence de vison qui a été effectuée en France !
Il y a une obscurité dans les données de ce pays par les autorités qui est invraisemblable. On n’a pas le droit d’avoir accès à ces données ! Moi, toutes mes données sont publiques, tous nos génomes complets sont sur J7, tout le monde peut les regarder mais moi je ne peux pas voir le génome du vison.
Donc le virus anglais est ici, sur la mutation 501, qui est une mutation, mais, qui n’est pas particulièrement liée au vison. Moi, je continue à émettre l’hypothèse selon laquelle ces mutants ont été générés par les anticorps humains qui ont été injectés.
Quelle est la conséquence de ces variants ? Est-ce que c’est vraiment plus épidémique, est-ce que c’est plus dangereux ? Je ne sais pas, il faudra voir les données. Encore une fois, si on revient sur nos données, qui ont été très négligées, parce que personne ne voulait accepter l’idée c’était une nouvelle épidémie avant les observations anglaises, il y a tout ce qu’on faisait nous, mais ça ne comptait pas !
Ce que l’on voit là quand même, c’est que cette épidémie, avec ce variant 4 qui a commencé en septembre, est quand même beaucoup plus longue, beaucoup plus épidémique et par la force des choses, a tué plus de gens, parce que la proportion des gens morts et leur âge et leur condition, restent la même, 80 ans, mais comme la première vague a duré un mois et demi et que maintenant ça dure depuis septembre il y a beaucoup plus de morts.
Donc cette épidémie est aussi beaucoup plus contagieuse par définition sur beaucoup plus longtemps que la première épidémie. Je ne suis pas très inquiet par l’existence de ce mutant anglais.
Ce mutant anglais on en a eu ici bien sûr, des gens qui sont venus d’Angleterre ça passe par les frontières, on en a eu qui sont venus du Liban, de Dubaï, on en a eu une qui a attrapé le virus à l’aéroport.
Donc on voit, qu’il s’agit d’un virus qui mute et que, donc on verra encore plusieurs mutations. Je ne sais pas combien de temps ça va durer, donc il va peut-être falloir, à cette occasion, reprendre des leçons de base pour comprendre comment les choses se passent et les gérer en prenant compte de la leçon de la dernière année.
Ces mutations peuvent-elles avoir des conséquences quant à l’efficacité du vaccin ?
Didier Raoult : C’est une très bonne question, cela va dépendre de quel vaccin nous parlons. Il y a dans la science occidental une dérive réductionniste qui est dangereuse, c’est-à-dire, puisqu’on qu’on croit savoir que c’est la protéine Spike qui est essentielle et qu’il n’y a qu’elle, on fait des vaccins avec la protéine Spike et donc ça veut dire que c’est comme si vous jouiez à la roulette et que vous mettez le paquet sur un numéro, ou le noir, si ça marche tant mieux.
Mais la chance que ça ne marche pas est plus grande, que si, vous aviez joué, le rouge et le noir, ou petit et grand, donc c’est plus dangereux de tout baser sur Spike. D’ailleurs les chinois sont plus malins que nous, ils n’ont pas du tout fait ça, comme vaccin. Ils ont fait un vaccin avec des virus inactivés dans lequel il y a le virus entier donc, si Spike ne marche pas, on peut espérer que la protection qui serait donnée par les autres protéines qui répondent comme ça, on appelle ça des épitopes, permettrait d’avoir une protection relative.
Parce que, si vous misez tout sur Spike et que Spike change, alors vous avez tout perdu parce que si vous avez toutes les protéines, peut-être que vous êtes moins spécifiques mais vous ne perdez pas tout.
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Il faut éviter d’avoir des foyers de multiplication d’animaux domestiques, en particulier les visons, il faut surveiller de près les porcs pour que l’on ne se retrouve pas avec une émergence chez les porcs.
Il faut maintenant revenir à la médecine, il faut détecter les patients. Nous avons de nouveaux éléments pour surveiller les patients. Alors ce n’est pas autorisé comme matériel médical, mais il existe des montres chinoises qui vous donnent le pouls, la température, la saturation en oxygène, la fréquence respiratoire, qui effectuent un électrocardiogramme qu’elles envoient sur votre téléphone portable. Elles interprètent également l’électrocardiogramme, détectent les anomalies cardiaques que vous pouvez ensuite signaler à votre médecin.
Si vous êtes positif et qu’on vous prend en charge et que vous avez cette montre, vous pouvez être surveillé à la maison et appeler votre médecin parce que vos constantes peuvent être surveillées en permanence. Ça, c’est moderne !
Le gouvernement doit arrêter de faire la guerre aux traitements qui ne sont pas le Remdesivir. On doit laisser la possibilité d’utiliser et de tester. Moi j’ai même des projets de recherche qui sont rejetés dans ce pays, pour pouvoir évaluer des médicaments qui ne coûtent rien.
Il faut tourner une page, le Conseil de l’Ordre doit nous protéger plutôt que nous attaquer. Moi je suis harcelé par le Conseil de l’Ordre parce qu’on a soigné 14 000 maladies, ça suffit ! Le Conseil de l’Ordre ne devrait pas être quelque chose qui est juste aux ordres incompréhensibles de gens qui ne savent pas de quoi ils parlent. Ce n’est pas le Conseil de l’Ordre qui va dire la science.
Il y a un arrêté qui est sorti en décembre : dorénavant, c’est le Conseil de l’Ordre qui va dire ce qui est scientifiquement établi.
Ce Conseil de l’Ordre, prenez tous les gens qui sont à l’intérieur, et comparez ce qu’ils ont fait dans leur vie, par rapport à ce que j’ai fait dans la thérapeutique des maladies infectieuses. Ce n’est pas eux qui vont me dire ce que je dois faire. J’espère bien que les confrères comprendront que c’est nous qui avons mis ces gens en place en les élisant. Lors des prochaines élections, il faudra faire attention et ne pas remettre les mêmes.
L’analyse qui a été faite par la Cour des comptes du Conseil de l’Ordre est une analyse terrifiante. Le gouvernement aurait dû prendre des mesures radicales pour remettre ça dans l’ordre, et ensuite la fonction du Conseil de l’Ordre c’est de régler les différends déontologiques entre les confrères et entre les patients et les médecins, ce n’est pas de faire régner un ordre ponctuel fait par un ministre de passage, parce que les ministres de la santé ça dure 2 ans et demi.
J’espère bien que ça s’arrêtera et qu’on pourra revenir à un monde normal dans lequel, face à une maladie, on va voir son médecin. Les médecins doivent recevoir les malades en prenant des précautions pour ne pas être malade et le gouvernement doit leur fournir les masques nécessaires pour pouvoir le faire.
Ils doivent également prendre en charge les gens, les examiner, regarder s’ils ont des facteurs de risques et les prendre en charge. Il faut revenir à la médecine qui semble avoir été oubliée dans l’affolement.
Quant aux risques et à mortalité, globalement les gens qui meurent en moyenne à 80 ans, ce qui ne devrait pas changer de manière radicale l’espérance de vie, qui est déjà 80 ans. Bien sûr, si nous pouvons prolonger leur vie, nous le nous faisons, avec des moyens techniques tel que l’Optiflow, qui nous permet d’oxygéner les gens sans les envoyer en réanimation. Il faut se servir de la technologie actuelle et de tous les moyens qui sont à notre disposition pour soigner les gens. Cette espèce de censure sur les médicaments anciens, associés à une incapacité à utiliser les moyens technologiques nouveaux, est inquiétante.
L’intégralité de cet entretien est à retrouver ici :
https://mai68.org/spip2/spip.php?article7889
Ou dans le cadre ci-dessous :