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Comaguer Bulletin 485 – 17 Aout 2022
Un peu de géographie de l’électricité
Logique de penser que la très grosse centrale nucléaire de ZAPOROJIE, 6 groupes avec une capacité totale de 6000 MW est située à ZAPOROJIE ville de 750 000 habitants qui donne son nom à un oblast.
En fait la centrale est construite sur la rive gauche du Dniepr loin à l’aval de ZAPOROJIE à proximité de la petite ville nouvelle d’ENERGODAR. Elle est refroidie avec les eaux du Dniepr.
Ce qui explique la tension actuelle autour de cette centrale et qui n’a pas été expliqué simplement c’est que dans le secteur de la centrale la ligne de front actuelle est le Dniepr lui-même – voir carte- c’est à dire que toute la rive gauche et pas que la seule centrale est dans la zone d’occupation russe et la rive droite demeure dans la zone ukrainienne. L’Ukraine contrôle encore l’embouchure du Dniepr plus à l’Ouest.
Les autorités ukrainiennes de l’oblast de ZAPOROJIE n’ont donc depuis le mois de Mars aucun accès à la centrale et à ses abords et s’ils y étaient autorisés ils devraient parcourir des centaines de kilomètres en zone russe avant d’y parvenir. A vol d’ oiseau Energodar se trouve à une centaine de kilomètres de ZAPOROJIE.
Avant le conflit le courant produit à Energodar alimentait le réseau ukrainien dans toutes les directions. Le gouvernement de Kiev pour créer une situation de crise nucléaire grave bombarde la centrale mais surtout il a entrepris de couper sur la rive droite toutes les lignes électriques provenant d’Energodar et pour compenser cette perte de production il s’est raccordé dans l’urgence depuis le début du conflit en divers points des réseaux slovaques, polonais et roumain. Les républiques du Donbass continuent elles à être servies puisque les lignes électriques vers l’Est sont dans la zone d’occupation russe.
Ce qui se jouait dans les coulisses de la technostructure OTANO/BRUXELLOISE depuis Maidan 2014 et peut-être même avant était une opération autrement ambitieuse consistant à arracher toute l’Ukraine au réseau de transport de l’électricité hérité de l’URSS et à l’intégrer au « réseau européen » qui n’est pas un réseau centralisé comme le russe mais une coordination de réseaux nationaux. (voir cartes)
La perte par l’Ukraine d’Energodar qui, outre le Donbass, alimente maintenant Marioupol , Kherson et tout le rivage occidental de la mer d’Azov et dont les excédents de production peuvent être renvoyés sur le réseau russe signe l’échec de ce projet.
D’ores et déjà la partition de l’Ukraine est entrée dans les faits et l’éventuelle adhésion de l’ « Ukraine » à l’Union Européenne ne sera pas celle du pays portant aujourd’hui ce nom.
voir cartes sur le pdf
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