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Le discours atypique, courageux, et même carrément "décalé" de Pierre De Gaulle sur la question ukrainienne !

lundi 22 août 2022, par Luniterre

Gaullisme et/ou anticommunisme ??? Qu’en est-il en 2022, dans la conjoncture "guerrière" actuelle de la politique française ?

Asselineau, comme tant d’autres, se réclame du gaullisme, et Asselineau est franchement anticommuniste, comme bon nombre de gens qui se réclament du gaullisme, du reste !

Personnellement, ayant pris la responsabilité de relayer le texte et la vidéo du petit fils du Général, Pierre de Gaulle, j’ai donc entrepris une recherche sur l’état actuel de ce qui reste du mouvement gaulliste, qui a toujours été divisé en plusieurs tendances, en fait, allant d’une sorte de centre gauche social à une extrême-droite nationaliste à peine voilée, et qui s’est en quelque sorte « dévoilée » sur la question algérienne, avant de se « revoiler » derrière le concept de « françafrique », qui perdure encore, jusque sous le macronisme, même s’il semble enfin arriver en bout de course historique…

Aujourd’hui, le gaullisme ce n’est pas seulement « plusieurs tendances », mais carrément une « nébuleuse » aussi obscure et complexe que la plupart des autres courants idéologiques traditionnellement survivants en France.

Le courant « historique » qui me semble le plus « représentatif » de la tradition gaulliste, avec ses principales composantes, reste donc le RPF, récemment « reconstitué » comme mouvement fédérateur de ces composantes.

https://www.rassemblement-du-peuple-francais.org/

Le site est du reste assez compliqué, et l’on s’y perd carrément, à tous points de vue.

Je me suis intéressé à la question ukrainienne et aux positions des uns et des autres sur le sujet, ainsi que leurs attitudes diverses à l’égard de l’impérialisme US.

Il y a de fortes contradictions au sein même de ce « mouvement », en réalité disparate et le principal responsable, Henri Fouquereau, semble plutôt hostile à la Russie, même s’il ne l’exprime pas ouvertement. En tout cas il exprime son amitié envers les USA d’une façon qui suscite des réactions au sein même de sa propre tendance de ce RPF :

http://www.leforumpourlafrance.fr/app/download/37600149/Vers+un+anti-americanisme+primaire+_220808_173925.pdf

Son « adjoint » Sébastien Nantz, membre et dirigeant, quant à lui, de l’UPF, autre micro-parti adhérent du RPF, est également pour le moins « modéré » sur la question, sans non plus se prononcer franchement, ce qui semble à priori assez incohérent avec un « gaullisme » pourtant péremptoirement revendiqué.

Dans ces conditions, le discours de Pierre De Gaulle, que l’on retrouve difficilement, sur ce site RPF, dans une rubrique « blog-articles »,

https://www.rassemblement-du-peuple-francais.org/le-rpf/blog-articles/

…reste donc essentiellement atypique, sinon carrément « décalé » par rapport à l’ensemble, et jusqu’à présent il me semble être le seul à exprimer une analyse et une position claire sur la question ukrainienne et sur l’attitude politique et diplomatique que la France devrait logiquement adopter si elle veut rester fidèle à son esprit d’indépendance tel que défini par le Général De Gaulle lui-même.

Néanmoins, et malheureusement, en dehors de quelques rares « sorties » médiatiques, il ne semble pas avoir d’engagement politique réel, étant par ailleurs économiste, de son véritable métier, ce qui est plutôt rassurant et encourageant, du reste, concernant sa lucidité politique.

Asselineau, quant à lui, n’a semble-t-il aucune part à ce « canal historique » du gaullisme, pas plus que Dupont-Aignan ou Florian Philippot, du reste.

Associer l’anticommunisme des uns ou des autres au gaullisme n’est donc pas forcément une analyse appropriée.

La caractéristique « sociale » du gaullisme est en principe de vouloir « associer le travail et le capital », à travers, notamment, le concept de « participation », et, pour ses composantes les plus « à gauche » , dans un mouvement coopératif de type tout à fait proudhonien, coopératives ouvrières et autres SCOPs, et donc libertaire, par bien des aspects. C’est l’utopisme réformiste « de gauche » traditionnellement critiqué par Marx et Engels, dès l’origine.

A juste titre, à ceci près, aujourd’hui, que ce débat, dans les pays technologiquement avancés, est désormais essentiellement dépassé par l’évolution banco-centraliste du mode de production.

La question est donc de savoir si la frange de la bourgeoisie et de la petite bourgeoisie qui se trouve marginalisée, avec ses rapports de production capitalistes « traditionnels » et désormais archaïques peut se constituer en un courant politique souverainiste cohérent et qui s’opposerait réellement au banco-centralisme. Ce qui implique concrètement, pour commencer, de soutenir carrément la Résistance actuelle de la Russie contre le néonazisme ukrainien et ses sponsors Otanesques.

Actuellement, ce n’est donc pas le cas d’Asselineau, ni de Dupont-Aignan non plus, du reste, malgré quelques nuances « diplomatiques » relativement positives.

Le cas de Florian Philippot reste également ambigu, même s’il semble évoluer plutôt positivement, ces derniers temps.

Pour l’instant je continue donc à relayer, même si sans illusion sur sa portée actuelle, la position la plus avancée sur cette question, qui reste celle de Pierre De Gaulle, parmi les personnalités ayant une certaine autorité morale et politique en France.

Etant donné la débandade quasi complète de la base « gauchisante » en France, cela constitue un point d’appui positif et utile pour tenter de communiquer sur cette difficile question.

Luniterre

Le Vrai Prix de Notre Liberté !

https://mai68.org/spip2/spip.php?article12411

Retour sur le "réveil de conscience" d’Amnesty International

https://mai68.org/spip2/spip.php?article12353

http://cieldefrance.eklablog.com/retour-sur-le-reveil-de-conscience-d-amnesty-international-a212977159

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http://cieldefrance.eklablog.com/la-france-en-paix-dit-stop-otan-stop-guerre-a212801533

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Discours de Pierre de Gaulle, petit-fils du Général De Gaulle à l’occasion de la Fête Nationale de la Fédération de Russie - TEXTE INTÉGRAL - VIDÉO -

http://cieldefrance.eklablog.com/discours-de-pierre-de-gaulle-petit-fils-du-general-de-gaulle-a-l-occas-a212801269

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Addenda au 13/09/2022, suite au débat sur le thème :

Vers la fin de l’ordre mondial ?

http://mai68.org/spip2/spip.php?article12608

Bonjour, camarades !

Dans cette intéressante vidéo consacrée à la fille de Bastien-Thiry et à l’attentat du Petit-Clamart, un membre du commando, le hongrois Lajos Marton, affirme que De Gaulle était un allié du communisme et de l’URSS.

https://youtu.be/zLc9KeccnL8

Lajos Marton, surtout à partir de 19:30

Lajos Marton précise même que c’était sa motivation personnelle pour participer à ce commando et essayer d’assassiner De Gaulle.

Il me semble qu’il faut rappeler, en outre, que De Gaulle avait déjà quitté le pouvoir depuis quelques mois, en 1947, quand les communistes ont été virés du gouvernement, sans résistance réelle de leur part, ce qui leur sera vertement reproché par Jdanov, lors du premier Kominform, en Septembre 1947.

http://ekladata.com/n9Vqb6T52G2aY5YEs2JTmEvmmf8/Andrei-JDANOV-Rapport-sur-la-Situation-Internationale-1947.pdf

http://ekladata.com/X_1mR5vggQ3kv31dJdW3YDCmnAg/De-l-art-de-bien-penser-en-France-les-bonnes-feuilles-du-rapport-jdanov-de-1947.pdf

Les communistes ont été virés pour permettre l’accession de la France au Plan Marshall, mais au lieu de lutter sur cette base d’indépendance nationale, ils se sont contentés de « protester » sur le plan de la pseudo-« démocratie », ainsi mise à mal, effectivement, mais escamotant essentiellement le fond de l’affaire, dont ils se sont donc fait objectivement complices.

Néanmoins, en 1947, la position de De Gaulle sur le sujet, est généralement considérée comme exprimée dans son discours électoral lors d’un meeting géant organisé à Vincennes le 5 Octobre, [ https://youtu.be/QMmHtRu1Hek ]

« ll n’y a pas dans le monde un homme libre qui ne tienne pour salutaire cette volonté américaine »

Or même dans son contexte, la phrase parle du soutient des USA à l’Europe en général, et non pas spécifiquement du Plan Marshall, qui n’y est pas nommé.

De plus, elle est carrément l’introduction d’un passage où il ébauche les grandes lignes de la politique d’indépendance nationale ambitieuse qu’il propose, est qui est précisément décrite comme un moyen de se passer des aides étrangères.

Ce discours, qui acte l’irruption du RPF sur la scène politique française, succède donc de peu à la naissance du Kominform, et il est clair qu’à ce moment il y voit un danger et n’est manifestement plus du tout ouvert à un compromis avec les communistes du PCF.

Réévaluant ce risque, il y reviendra de façon éphémère, notamment contre la CED, par la suite, au tournant 1953-54, peu avant la quasi autodissolution de son parti RPF.

La CED, L’Affaire Dreyfus de la Quatrième République ? Philippe Buton 2004

https://www.cairn.info/revue-vingtieme-siecle-revue-d-histoire-2004-4-page-43.htm

Voir aussi >>>

Le général de Gaulle et la défense de l’Europe, 1947-1958 Maurice Vaïsse 1992

https://www.persee.fr/docAsPDF/mat_0769-3206_1992_num_29_1_405018.pdf

En 1947, et dans les années suivantes, le RPF s’édifie effectivement tout à fait comme un parti « populiste », selon nos critères actuels, rassemblant des éléments venus de tous horizons, et même d’ex-communistes, un peu à la manière du FN, avec évidemment une tendance droitiste majoritaire, et des relations locales parfois troubles, comme à Marseille.

En 1947-48 il est clair que l’anticommunisme des classes moyennes est le terreau sur lequel le RPF germe et se développe, mais sans s’enraciner profondément, contrairement à ce qui se produira, avec la crise algérienne et le nouveau parti gaulliste UNR.

Si le mouvement gaulliste est donc resté très marqué par son anticommunisme « social » des années 47-48, l’« anticommunisme » de De Gaulle lui-même variait très largement au gré des nécessités politiques telles qu’elles lui apparaissaient au fil de l’histoire, et pouvait rapidement se transformer en « complicité » sur des objectifs qui lui paraissaient suffisamment fondamentaux pour justifier une alliance.

De Gaulle était nettement, dans la réalisation de ses objectifs, selon ses historiens, un pragmatique et non pas un doctrinaire.

Quant à la structure du mouvement gaulliste actuel, elle est devenue essentiellement groupusculaire, comme on l’a vu au cours d’une recherche sur le sujet, et son « indépendance » est relative, même par rapport à l’influence US :

Le discours atypique, courageux, et même carrément "décalé" de Pierre De Gaulle sur la question ukrainienne !

https://mai68.org/spip2/spip.php?article12425

Quant aux trois micro-partis UPR, DLF, Les Patriotes, néanmoins pourvus d’appareils militants, Ils tourment chacun autour de la personnalité de leur leader, bien plus qu’autour de références au Général De Gaulle.

Déjà trop impliqués dans le système pour avoir la possibilité d’une action radicale, et trop petits pour y jouer un rôle significatif, ils sont condamnés à une marginalité « verbale » anti-système pour simplement continuer à exister.

La figure historique du Général De Gaulle reste intéressante et utile comme légitimation d’une perspective politique fondée sur l’indépendance nationale, condition sine qua non de la démocratie. Les solutions politiques pour y arriver sont aujourd’hui nécessairement tellement différentes de celles de son époque que le débat historique sur son degré d’anticommunisme ou de complicité n’a pas d’incidence majeure sur ce que nous devons accomplir pour avancer.

Ce qui doit nous déterminer pour la construction d’un front uni c’est l’aptitude des participants à agir de manière pragmatique, rationnelle et efficace pour la réalisation des objectifs unitaires du front.

Cependant, la définition même d’un front uni, c’est que chacune des parties prenantes y vient avec ses propres déterminants politiques, avec ses propres buts politiques, et pour une période historique où elle a des buts communs avec les autres.

En ce qui concerne la partie représentative des intérêts de la classe prolétarienne, elle doit donc être elle-même capable de s’unifier sur la base de ses propres déterminants et buts politiques. Elle doit tout autant s’affirme en tant que fraction de lutte de classe prolétarienne en soi et pour soi qu’en tant que partie déterminante de la constitution du front de lutte pour l’indépendance nationale et la démocratie.

En ce qui concerne la période historique de l’après-guerre et jusqu’au retrait et au décès de De Gaulle, si l’attitude du Général paraît souvent équivoque dans ses relations avec les communistes français, le fait est également que le PCF n’a jamais réellement voulu clarifier rationnellement sa position, ni en termes de lutte de classe, ni en termes d’indépendance nationale, uniquement préoccupé par sa réussite dans les jeux électoraux et y échouant déjà, en fait, amorçant déjà le début de sa lente agonie, jusqu’au zombi qu’il est devenu aujourd’hui !

Luniterre

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