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LES NOUVEAUX PRÊTRES DE LA « COLLAPSOLOGIE » ET DE L’EFFONDREMENT

vendredi 9 février 2018, par Robert Bibeau (Date de rédaction antérieure : 9 février 2018).

Dans tout mensonge, cherchez la part de vérité.

Dans tout mensonge il y a une part de vérité. Cette part de vérité sert à rendre crédible et vraisemblable l’ensemble de l’échafaudage bancal. La nouvelle « science » de la « collapasologie » (la science de l’effondrement global) ne fait pas exception à la règle (1). Quelques intellectuels, universitaires et militants petits-bourgeois observent que l’économie va de mal en pis et que le climat se modifie (ce qu’il a toujours fait). Ayant perdu leur emploi et peinant à se constituer une entreprise (une automicroentreprise éphémère) pour faire du fric ; désabusés et découragés, ils finissent par penser que puisque leur « Moi narcissique » s’effrite, ce doit être que le monde s’effondre, car le narcissisme est une névrose puissante et exigeante.

La part de vérité dans la fadaise « collapsologique ».

La part de vérité sur laquelle se fondent les « collapsologues » est à l’effet que le climat change rapidement (ce qu’il a toujours fait) et que l’homme ne peut enrayer ce mouvement. Ces gens sont fréquemment d’anciens écologistes – altermondialistes – et des chômeurs actifs, mais voilà, il y a pléthore de chômeurs direz-vous et ça ne fait qu’empirer. Raison de plus pour raffermir leur croyance enragée en la fin de l’humanité. Si eux, barder de diplômes, ne peuvent s’en tirer, comment les péquenots sans papiers le pourraient-ils ?

Ainsi, à propos du climat, ils affirment péremptoirement que rien ne peut inverser le réchauffement climatique (ou le refroidissement c’est selon l’école de pensée). Le titre d’un article dit bien : « Parler de solutions au problème climatique, c’est mentir aux gens », à ce propos, nous leur donnons raison (2). Nous le disions dans un édito à propos de COP21, lutter contre les variations extrêmes de l’axe d’inclinaison terrestre dans son parcours elliptique solaire, engendrant régulièrement une Ère glaciaire suivie d’un réchauffement climatique, est une bataille impossible à gagner pour l’humanité (3). Il faut se rappeler que l’activité humaine a peu d’impact sur les changements climatiques planétaires et nous pensons quant à nous que le défi n’est pas de tenter futilement d’entraver les changements climatiques ou de redresser l’axe de la Terre, mais de nous adapter collectivement socialement aux changements climatiques (4). Il faut apprendre à faire face et commencer par sortir nos résidences des zones jouxtant les déserts, du lit des rivières et des bords de mer pour les construire sur les plateaux, les collines et en hauteur. Les méthodes de culture doivent être repensées et il faut cesser de construire les villes en fonction de l’automobile. Mais nous, prolétaires révolutionnaires, savons bien que nous sommes les premiers touchés par ces calamités quand par ailleurs nous ne possédons aucun pouvoir pour mettre ces mesures en marche et pour remplacer le mode de production et la culture dominante. Nous y reviendrons.

La suite des rodomontades des « collapsologues ».

Quand ils regardent en direction des énergies fossiles, à nouveau les pronostics des « collapsologues » sont alarmants. Les Chinois et les Indiens s’introduisent au mode de production capitaliste industriel urbanisé – « automobilisé » et à la société bourgeoise de consommation de masse. L’automobile, « la reine du capital », symbole de réussite sociale, est convoitée par 2 milliards et demi de nouveaux consommateurs avides de bruler de l’essence ou de l’électricité produite grâce aux énergies fossiles. Pour ce qui est de la production des marchandises de consommation courante, un « collapsologue » fait remarquer que pour produire une source de profit aussi banale qu’une bouteille de ketchup, les produits de base doivent être transportés 19 fois au cours du processus de transformation. Un non-sens effectivement et dont on connait la cause évidemment (Ford et Taylor et la parcellisation du travail, à la poursuite de la productivité, pour une rentabilité maximale du capital). Sur le plan financier, les « collapsologues » ont observé que ça va de mal en pis et que la spéculation n’annonce rien de bon, et ils ont raison.

Bon diagnostic, mais mauvaise prescription.

Finalement, les « collapsologues » font un bon diagnostic de la situation environnementale, économique, urbaine, sociale, nous nous dirigeons collectivement vers une catastrophe comme ils le présagent. Quelle est donc leur erreur fondamentale ? Ils ne comprennent rien à la politique, ni à l’idéologie, ni à la lutte de classes que provoque le développement des contradictions du mode de production capitaliste moribond. Comme les curés dans le passé, ils pensent que l’Homme nait mauvais, que l’Homme corrompt et détruit la nature foncièrement bonne (sic) et il encourt ainsi le châtiment (divin) qu’il mérite, l’extinction de son espèce. Dans le temps ancien le curé, papiste ou apostat, menaçait du feu de la Géhenne les pécheurs impénitents. Les nouveaux catéchumènes « collapsologues » nous menacent de l’extinction et nous implorent de nous résigner à notre disparition. Les « collapsologues » blâment la société (?), l’industrialisation, l’urbanisation, le productivisme, ce qu’ils appellent la « croissance » et le peuple en général pour ces malversations. Les « collapsologues » sont des écologistes désabusés, déçus, découragés qui se sont donné pour mission d’accuser les victimes – les prolétaires – des crimes de ceux qui monopolisent le pouvoir, ceux qui, hégémoniques, décident de tout dans la société capitaliste. Les « collapsologues » incarnent la mauvaise conscience de la bourgeoisie qui voudrait bien que le « peuple » subisse ces malédictions et expie pour les crimes du capital. Voilà où se situe le mensonge dans ce fatras de demi-vérité.

Il n’est jamais trop tard.

Indéniablement, une immense catastrophe écologique mais d’abord économique et sociale se prépare. Cependant, il est faux de prétendre qu’il est trop tard, qu’il est impossible de s’en réchapper comme espèce. Effectivement, ceux qui dirigent la société capitaliste mondialisée – le Grand capital international – sont absolument incapables d’organiser notre sauvegarde sociale, car ce sauvetage réclame une transformation radicale du mode de production, et ceux-là sont programmés pour diriger toujours le même procès de production et pour valoriser leur fortune pourtant colossale (5). Leur système est à bout de souffle – ils le savent – mais ils ne peuvent imaginer qu’une parade. Pourtant, comme Marx l’écrivait, un mode de production social développe et contient en son sein les conditions de sa transformation, de sa transcendance.

Ainsi, la croissance de la productivité sociale du travail par la mécanisation, la robotisation et la numérisation de la production – base fondamentale des désordres économiques, sociaux et politiques actuels – ne devrait pas être condamnée ou répudiée, mais encouragée et développée encore davantage par la recherche fondamentale. Toutefois, les contradictions incrustées dans les rapports de production capitaliste qui entrainent la dévalorisation de la force de travail (la pierre philosophale) au fur et à mesure de l’accumulation du capital valorisé – résultant des gains de productivité – doivent être brisées et remplacées par de nouveaux rapports de production. Ces nouveaux rapports de production libèreront les forces productives sociales et permettront d’accroitre la quantité de biens produits et distribués à tous, y compris aux déshérités qui sont la grande majorité (6). Cette production socialisée nécessitera moins de temps de travail, utilisera moins de ressources et produira moins de déchets (tous recyclés c’est impératif). Qui peut croire un instant que le Grand capital, spoliant le travail non payé de l’ouvrier et faisant fortune dans les transports, l’automobile, les énergies fossiles, la construction domiciliaire pavillonnaire, puisse renoncer à son capital, à son pouvoir économique, politique et finalement idéologique pour sauver l’humanité ? Ces gens en sont incapables et se bercent de l’illusion qu’ils s’en sortiront malgré le grand cataclysme inévitable.

Malheureusement, le cataclysme collectif aura lieu et il créera les conditions de la révolution et du changement. Seule la classe prolétarienne, grosse de son savoir-faire, son savoir produire et aménager, son savoir planifier et construire socialement pourra créer un nouveau mode de production qui respecte la nature et réponde aux besoins sociaux, conditions de survie de l’espèce.

L’ARTICLE EST DISPONIBLE SUR LE WEBMAGAZINE : http://www.les7duquebec.com/7-au-front/les-nouveaux-pretres-de-la-collapsologie-et-de-leffondrement/

NOTES

1. On trouvera sur cette page web une description de la « collapsologie »

https://usbeketrica.com/article/par…

2. L’article s’intitule « Parler de solutions au problème climatique, c’est mentir aux gens », et en sous-titre « Comment préparer l’effondrement » plutôt que « Comment se préparer à l’effondrement » (!). Pour d’autres prédictions apocalyptiques voir

https://usbeketrica.com/auteur/usbe…

3. Glaciation (période glaciaire) https://fr.wikipedia.org/wiki/Glaci… Les glaciations quaternaires correspondent à la mise en place d’un climat qui se refroidit et au retour cyclique de périodes froides (dites Glaciaires) et tempérées (interglaciaires). Il y a environ 12 000 ans a débuté la période interglaciaire actuelle, l’Holocène. Axe d’inclinaison elliptique : en ce qui concerne la Terre, une propriété importante de l’obliquité est la variation cyclique de sa valeur : celle-ci varie entre 24,50,44° (ou 24° 30’ 16") et 22,04,25° (ou 22° 2’ 33"), suivant un cycle de 41 000 années.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Incli…

4. http://www.les7duquebec.com/7-au-fr…

5. http://www.les7duquebec.com/7-au-fr…

et aussi La fin du « Rêve américain » http://www.les7duquebec.com/7-au-fr…

6. S’il-vous-plait, les bobos occidentaux, cessez de penser que parce que vous vivez dans des sociétés de gaspillage l’ensemble des populations d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine ont accès aux biens essentiels. C’est la misère et la famine là-bas. De plus, il y a 100 millions de sans-travail aux États-Unis que la pseudo croissance n’atteint pas.

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2 Messages de forum

  • Voilà ce qui arrive quand on se prétend marxiste et que l’on pose comme à priori que la société doit être productiviste et progressiste. Mr. Bideau nous propose la lune, ou la quadrature du cercle. Il veut augmenter la production sociale du travail, utiliser la recherche fondamentale pour cela, et nous fais rêver en nous promettant un monde où la production socialisée nécessitera moins de temps de travail, utilisera moins de ressources et produira moins de déchets (tous recyclés c’est impératif).

    Au risque de passer pour un mongol car je sais que ce n’est pas porteur, je vais raisonner comme un militant des années 60, avant la grande récupération de l’écologie par le système. Mr. Bideau, tout ce que vous proposez est d’optimiser encore plus le mode de vie industriel de consommation de masse qui nous exploite et qui exploite la planète. Tout ce que vous proposez est d’optimiser cette exploitation pour la rendre pure. Mais cessons ce cynisme, personne n’atteint la pureté morale, et aucun système industriel ne sera jamais capable de défigurer la planète pour y construire mines, routes, industries et centres de distribution sans la détruire. Tout ce que vous proposez est de recycler cette destruction !

    Alors cessez de nous prendre pour des imbéciles, le communisme a eu sa chance et il l’a gachée. Chaque fois qu’il a été au pouvoir, il s’est allié avec l’industrie, c’est-à-dire avec l’extrême-droite, contre le peuple. Une des grandes réalisations environnementales de l’URSS est un cimetière nucléaire ou pourrissent pêle-mêle sous-marins et brises-glace nucléaires. Ce n’est qu’un exemple parmis d’autres et vous le savez bien. Mr. Bideau nous promet que le communisme fera mieux la prochaine fois qu’ils seront au pouvoir… malheureusement son analyse marxiste est en fait une boule de cristal teintée au productivisme et au progressisme, procédé appelé par Marx le fétichisme des moyens.

    Le hic avec ces gens-là est qu’ils sont sincères. Ils n’arrivent simplement pas imaginer qu’il peut y avoir une vie en dehors du travail, une vie digne d’être vécue, une vie sans aliénation, une vie enrichissante pour qui a d’autres priorités que le sacro-saint pognon ou le sacro-saint productivisme et qui en plus se fiche de posséder le dernier gadget à la mode de l’élite. Alors Mr. Bideau faites un effort et enlever vos a-priori et vous verrez alors qu’il n’y a pas de sortie possible en réformant la société industrielle, vous verrez que le capitalisme n’est pas le problème principal mais que notre mode de vie, cette société industrielle de consommation est l’ennemi, que le capitalisme n’est que l’outil économique de ce mode de vie mortifère et que tout ce que vous proposez aujourd’hui est de remplacer cet outil par un autre, plus efficace car mieux optimisé, et que donc ultimement vous ne faites que vous inscrire dans le cycle historique de développement d’un mode de vie suprématiste qui exploite tout ce qu’il touche. Vous ne proposez rien de plus que de continuer à optimiser notre exploitation. Je vous en prie cessez donc ce jeu ridicule qui nous fait perdre notre temps !

    "Dans mon pays peu de gens sont emprisonnés pour leurs paroles car beaucoup sont emprisonnés par leurs pensées."

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    • @ Dominique

      Il faut apprendre à lire mon petit Dominique avant de venir faire la leçon par procuration aux grandes personnes.

      Ton sponsor ou ami aurait du te dire que Monsieur Bibeau (pas Bideau Dominique - Bibeau)( :-)) est un prolétaire révolutionnaire et qu’en toute chose dans ce texte comme dans tout autre passé ou futur - je pose l’absolue NÉCESSITÉ DE DÉTRUIRE - RENVERSER - LE POUVOIR CAPITALISTE, défaire le mode de production capitaliste pour ensuite construire le mode de production communiste moderne où en effet il sera impératif et souhaité par le prolétariat que l’on respecte les capacités de l’environnement à nous fournir les matières premières requises socialement.

      Si tu avais lu avant d’écrire tu aurais compris que c’est justement le reproche que je fais aux collapsologues (que tu sembles vouloir défendre) que de prétendre que l’on peut changer le mode de production capitaliste - le RÉFORMER - pour lui faire faire ce qu’il ne pourra jamais faire - organiser l’humanité pour faire face aux défis environnementaux comme aux défis sociaux

      Oui tu passes pour un mongol Dominique dis-le à ton inspirateur - gourou et guide - mentor et Grand Timonier….

      Robert Bibeau mon petit Dominique

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