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Banco-centralisme : Le sens retrouvé du combat social en France

lundi 24 octobre 2022, par Luniterre (Date de rédaction antérieure : 21 octobre 2022).

[cliquer sur l’image pour l’agrandir]

Manipulation des statistiques ??? Ou simple constat du réel ?

En réalité, le chiffre initial, de 1,21% de population ouvrière industrielle en Île de France, était encore une évaluation « optimiste » de la réalité actuelle. En effet, il rapproche le dernier chiffre connu de la population ouvrière industrielle en ÎdF, en 2018, du dernier chiffre connu de la base de calcul INSEE de la population active en ÎdF, en 2019 [Tranche d’âge 15 à 64 ans]. Or, à l’évidence, la tendance sur la durée pour ces deux chiffres est carrément opposée, et donc le chiffre réel actuel, en pourcentage relatif de ces deux données, est nécessairement encore inférieur à ce résultat de 1,21%. ( Au demeurant déjà « arrondi » à partir de 1,2092784% !!!)

[ Mise à jour de cette étude au 11/11/2023 : suite à une nouvelle recherche à propos de :

Le travail en crise 4/4 : L’ouvrier est-il une figure du passé ? (France Culture)

Il apparaît nécessaire d’apporter une précision et un correctif, sur le fait que la population réellement active ne représente en fait qu’une partie de la tranche d’âge 15-64 ans qui sert de base de calcul. Les chiffres cités ci-dessus ont donc été établis par recoupement logique, faute de source plus précise lors de cette recherche, déjà difficile, dans le maquis des études de l’INSEE, généralement exprimées en pourcentages, plutôt qu’en chiffres de base bruts.

Une nouvelle recherche, également laborieuse mais plus fructueuse, nous amène à plus de précision, notamment grâce à cette source à la fois inespérée et inattendue :

Actualité Île-de-France – L’info de votre région en continu (francebleu.fr)

…qui contient un petit topo avec précisément, on ne sait trop pourquoi, mais ça tombe bien, des chiffres de 2018 !

« En 2018, le taux d’activité d’Île-de-France atteignait 76,36 % : il y avait en effet 8 021 516 habitants de 15 à 64 ans, parmi lesquels 6 125 544 étaient actifs. C’est 4,46 points de plus qu’à l’échelle de la France, où le taux d’activité était de 71,9 %. »

Sur la base de la population 15-64 ans, les 97400 ouvriers représentent donc en fait très exactement 1,21% de 8 021 516 habitants de 15 à 64 ans, mais 1,59% des 6 125 544 actifs selon cette source. Une source INSEE trouvée au cours de cette nouvelle recherche : https://www.insee.fr/fr/statistique… , donne un chiffre de 6 375 000 actifs pour cette même années, en salariés uniquement, et une autre, de l’Institut Paris-Région : https://www.institutparisregion.fr/… , donne 6 390 000 d’emplois salariés et non salariés en 2018. (Page 20)

Sur cette base, qui semble être la plus précise et la plus complète, nos 97400 ouvriers de 2018 en Île de France représentent donc 1,52% de la population active de la région.]

Evidemment, donc, avoir le courage de faire face à la réalité du monde actuel, cela commence par ouvrir les yeux sur ce monde tel qu’il est aujourd’hui, et tel qu’il évolue réellement, dans ses tendances profondes, et notamment, en termes de stratification sociale.

La loi du développement des forces productives humaines étant ce qu’elle est, le cycle suivi par les économies occidentales « avancées » se retrouve nécessairement dans les économies « émergentes », même si avec quelques années ou quelques décennies, tout au plus, de décalage. Et il se retrouve même avec nécessairement une accélération dans la durée, au fur et à mesure que les technologies les plus avancées sont tout aussi nécessairement exportées vers ces pays, comme c’est le cas de la Chine.

Malheureusement, il est suffisamment évident que le niveau de conscience de classe, dans la plupart des pays, est en régression, et surtout, par rapport à l’évolution des forces productives modernes, qui excluent de plus en plus le rôle du travail productif humain, comme le remarque Mélenchon lui-même, bien qu’il soit évidemment dans l’incapacité d’en tirer les conséquences sociales et politiques, et surtout, sans ruiner sa propre boutique politique.

Mélenchon, mensonges et manipulations !

http://cieldefrance.eklablog.com/melenchon-mensonges-et-manipulations-a213295225

Il est donc également parfaitement vain et illusoire de spéculer sur le fait que la classe ouvrière, encore relativement importante, dans les pays « émergents », pourrait accéder suffisamment rapidement à la conscience de classe nécessaire pour construire une alternative au système de domination de classe mondialisé avant que le cycle « naturel » des forces productives n’y amorce aussi sa « réduction », ce qui est déjà le cas en Chine !

Paradoxalement, ce qui fait la force de résistance de la Russie, c’est le niveau relativement arriéré, suite à l’effondrement de l’URSS, de ses forces productives. Suite à l’effondrement, également, du régime comprador eltsinien, elle redémarre donc une croissance industrielle nouvelle, et surtout, par les contraintes même des « sanctions » occidentales, sur la base d’une relative autarcie, ce qui la met à l’abri des pressions mondialistes, même si cela peut freiner certains aspects de son développement.

De plus, et malgré l’effondrement « gorbatchévo-eltsinien » des années 90, l’essentiel des forces productives industrielles qui ont pu être restaurées, et notamment sur le plan militaro-industriel, sont un héritage à la fois économique et culturel de l’URSS. Et sur le plan social aussi, dans la mesure où ces forces productives reposent encore essentiellement sur le travail productif humain, contrairement à ce qui se produit aujourd’hui en Europe occidentale, et surtout en France, par exemple !

De sorte que même si les acquis sociaux de l’époque soviétique ont en grande partie disparus la bourgeoisie nationale et la classe ouvrière, encore très nombreuse, ont des intérêts communs dans la survie de cette économie nationale, comme on a pu le voir, de façon caractéristique, au Bélarus, où la classe ouvrière a massivement refusé de suivre les agitateurs « gauchistes » et « démocrates » pro-occidentaux, qui les menaient, en pratique, à la ruine de ce tissu industriel particulier, et encore imprégné, dans son fond culturel, des valeurs soviétiques.

En Russie, où la conflictualité sociale est plus élevée, du fait d’une plus grande rémanence de la bourgeoisie comprador, le KPRF(*) semble néanmoins avoir trouvé la bonne ligne d’équilibre entre les justes revendications des classes populaires et la défense primordiale de la patrie Russe indépendante et Résistante, face au fascisme et au mondialisme.

Grâce à la résistance des bourgeoisies nationales en Russie, au Bélarus, et d’autres force sociales, au premier rang desquelles la majorité du mouvement communiste russe et bélarusse, à la fois ML et patriote antifasciste et antimondialiste, il y a donc une sorte de brèche historique exceptionnelle qui s’est ouverte, dans un contexte par ailleurs mondialement hyper défavorable aux forces sociales progressistes.

Les force sociales qui formaient traditionnellement la base de soutien des idées progressistes et révolutionnaires, en Occident, ont clairement dégénéré, avec l’évolution de la stratification sociale, au point de devenir en pratique des forces réactionnaires, entièrement dépendantes de la mondialisation banco-centraliste, même si elles continuent à se dissimuler sous les oripeaux écolo-gauchisants de la bobocratie, mélenchonienne et autres.

Regarder en face ce chiffre de 1,52%, sans ciller, sans « détourner la tête », d’une manière comme d’une autre, c’est le premier pas et la condition nécessaire d’un retour au réel des consciences politiques qui se veulent simplement progressistes, résistantes, et en fin de compte, révolutionnaires, par rapport au nouvel ordre mondial banco-centraliste en train d’abattre sa chape de plomb « informatique » sur la planète.

Ce que nous dit ce chiffre de 1,52%, ce n’est pas la disparition du prolétariat, mais la réalité de sa transformation profonde, en termes de stratification sociale, sous la poussée des forces productives modernes.

Il serait donc plus que temps de s’en aviser.

La lutte homérique du peuple russe et de ses alliés, bélarusses et autres, nous offre une « seconde chance », quasi inespérée, dans ce contexte de mondialisation banco-centraliste, de redonner du sens à notre lutte sociale en France.

On peut la saisir, ou non. Telle est la seule question qui vaille, aujourd’hui !

Luniterre

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( * "Mobilisation en Russie : une gauche critique constructive, qui ne mélange pas les priorités !"

http://cieldefrance.eklablog.com/mobilisation-en-russie-une-gauche-critique-constructive-qui-ne-melange-a213265217 )

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POUR ALLER PLUS LOIN SUR LE BANCO-CENTRALISME >>>

Dette banco-centralisée : quand c’est fini, ça recommence…!

https://mai68.org/spip2/spip.php?article12347

http://cieldefrance.eklablog.com/dette-banco-centralisee-quand-c-est-fini-ca-recommence-a212959483

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Face au banco-centralisme : pleurnicher, rêver, ou agir ? Que faire ???

https://mai68.org/spip2/spip.php?article12242

Pour info : un courtier US en métaux précieux nous explique de l’intérieur même du système le principe banco-centraliste du nouvel ordre mondial, depuis 2008 déjà !

http://cieldefrance.eklablog.com/pour-info-un-courtier-us-en-metaux-precieux-nous-explique-de-l-interie-a212882787

Charles Gave Vs Banques Centrales : un match au cœur du système de domination de classe ! Quelles conséquences pour les luttes sociales ?

https://mai68.org/spip2/spip.php?article12016

Du village primitif au monopole banco-centraliste, cinq formes du capital et trois stades du capitalisme

https://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/du-village-primitif-au-monopole-241522

La fin du capitalisme signifie-t-elle nécessairement la fin du système de domination de classe ?

http://mai68.org/spip2/spip.php?article11679

“Le Crime du Garagiste” – Le Casse Banco-centraliste !

https://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/le-crime-du-garagiste-le-casse-231389

« Great Reset » : le banco-centralisme est-il un « complot pervers » ou simplement la conséquence incontournable d’une évolution systémique ?

http://interfrsituation.eklablog.com/great-reset-le-banco-centralisme-est-il-un-complot-pervers-ou-simpleme-a209547684

« Aux âmes damnées (…du banco-centralisme), la valeur n’attend point le nombre des années (…pour disparaître !)…

http://interfrsituation.eklablog.com/aux-ames-damnees-du-banco-centralisme-la-valeur-n-attend-point-le-nomb-a210192128

« Merveilleux » Monde d’Après : face à l’émergence du banco-centralisme, quelle forme de Résistance ?

https://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/merveilleux-monde-d-apres-un-225066

Paradoxe et suspense économique en 2021 : le Capital atteindra-t-il, ou non, le Nirvana par la Dette Mondiale ?

http://interfrsituation.eklablog.com/paradoxe-et-suspense-economique-en-2021-le-capital-atteindra-t-il-ou-n-a209197288

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EN RÉPONSE AU CAMARADE DO,

http://mai68.org/spip2/spip.php?article13007#forum10925

ET POUR FAIRE AVANCER LE DÉBAT !!!

Bonjour, camarade Do !

Effectivement, tes remarques ont le mérite de faire avancer le débat en reprécisant la réalité des choses.

Tout d’abord, il faut en revenir à la définition de base de la notion de classe ouvrière, en ce qu’elle est distincte de la notion de prolétariat en général, mais ne se limite pas non plus aux ouvriers d’usine. Il y a quantité de métiers d’ouvriers, en dehors de l’industrie, et pas seulement dans le bâtiment et l’agriculture.

Il y a tous les secteurs de l’entretien, que ce soit nettoyage, pour les moins qualifiés, souvent des femmes, et tous les métiers, parfois encore artisanaux, de la réparation, du transport, etc…, qui sont classés comme services, et donc assimilés au secteur tertiaire. Il y a donc logiquement une partie de la population qui appartient à ces deux catégories, classe ouvrière et secteur tertiaire, sans évidemment pour autant que ces catégories ne soient strictement identiques, tout comme prolétariat en général et classe ouvrière, en particulier.

Ici, l’étude ne porte donc, par définition, que sur la seule catégorie dont elle est l’objet, la classe ouvrière, mais dans toutes ses composantes, néanmoins, et de façon logique.

C’est ce que représente le graphique, selon son intitulé, et non une représentation "stratigraphique", en quelque sorte, de l’ensemble de la population d’Île de France.

Ce qui est évidemment intéressant à préciser, c’est l’évolution du rapport de proportions avec le temps, depuis 1968.

Et particulièrement révélateur de l’évolution générale de la société française.

Le problème, que tu perçois également, reste la notion de "Région Île de France" elle-même, qui n’existait pas, en tant que "collectivité locale", en 1968. Mais le travail de recoupement des données départementales est possible, vu que le redécoupage était déjà effectif en 1968. D’où l’intérêt de cette étude, et si l’on se rapporte au document complet dont ce graphique fait partie, on peut trouver la réponse à cette question aussi :

« Sept fois moins d’ouvriers dans l’industrie en 50 ans

« Au cours des 50 dernières années, le nombre d’ouvriers a diminué de près de moitié dans la région. Cette baisse est essentiellement due aux emplois industriels. En effet, sept fois moins d’ouvriers travaillent dans l’industrie en 2018 qu’en 1968. Seulement 13 % des ouvriers franciliens exercent dans ce secteur en 2018, ils étaient 52 % en 1968. La forte baisse d’effectifs tient notamment au phénomène de désindustrialisation à l’œuvre depuis les années 1970 et particulièrement important dans la région. La proportion des emplois d’ouvriers dans l’industrie est ainsi nettement moindre qu’en province (28 %). Entre 1968 et 2018, le nombre d’emplois d’ouvriers du secteur tertiaire a augmenté de 130 000 dans la région. Avec l’essor des échanges commerciaux et le développement de la sous-traitance, les emplois d’ouvriers se sont développés dans les transports, la logistique, le nettoyage et les services. En 2018, en Île de-France, sur dix ouvriers, sept travaillent dans le tertiaire contre cinq en province. »

http://ekladata.com/xqET9SMaFNU640zn0SYlY9-c1pk/ETUDE-INSEE-IDF-PROLETARIENNE.pdf

Ce doc fourmille donc de données passionnantes pour l’analyste réellement marxiste, c’est-à-dire matérialiste dialectique, qui ne se paye pas de mots, même vaguement « marxiens » et/ou « marxisants », genre mélenchoniens, mais cherche simplement à comprendre l’évolution réelle de la société contemporaine.

Il aborde donc ici également ce que l’on peut qualifier de dichotomie paradoxale, car, tout étant relatif, la « province » est moins désindustrialisée que l’Île de France, même si, globalement, encore en moins bon état de développement économique et social.

Malgré cette évolution drastique, je pense toujours qu’un travail politique révolutionnaire en direction du prolétariat industriel est nécessaire et même vital, mais c’est ce que plus personne ne fait, se contentant de parler encore parfois de la classe ouvrière de façon quasi mythique, et sans avoir la moindre idée de son évolution réelle, on le voit bien aujourd’hui.

Les seules tentatives qui ont été faites restent celles de la GP, après Mai 68, mais sur une base politique pour le moins très confuse et sans perspective durable. En ce sens LO semble faire un peu mieux, dans la durée, mais sur une base essentiellement réformiste, « Programme de Transition » trotskyste oblige.

Alors que la situation actuelle montre précisément à quel point économie et politique sont liées, et à quel point au-delà de la formulation des revendications immédiates il est possible et même nécessaire d’avancer les revendications politiques qui créeront les conditions indispensables de la réelle satisfaction des revendications sociales, même les plus urgentes.

Le prolétariat industriel, désormais ultra-minoritaire, peut néanmoins, s’il parvient à se réunifier comme force sociale et politique, devenir en quelque sorte le levain d’une unité prolétarienne et populaire bien plus large, sur la base d’une plate-forme revendicative unitaire, à la fois économique et politique.

Luniterre

PS : Dans l’article, effectivement, et pour faire court, je ne suis pas rentré dans un historique détaillé de l’évolution des forces sociales qui restent à la base de la « gauche » française actuelle. En pratique, la « déconnexion » de ces forces d’avec le prolétariat industriel a non seulement « suivi » la désindustrialisation, mais l’a même, dans bien des cas, carrément précédée.

Pour être précis, il faut donc dire que la dégénérescence de ces forces sociales est allée de pair avec leur déconnexion d’avec le prolétariat industriel.

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SUITE DU DÉBAT AVEC LE CAMARADE DO, AU 24/10/2022

En réponse à >>>

http://mai68.org/spip2/spip.php?article13007#forum10932

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Bonjour, camarade Do !

Tout d’abord, ce qui est intéressant dans le débat que tu proposes, au-delà de nos désaccords éventuels, c’est que tu vas vraiment au cœur des sujets abordés, ce qui n’est quasiment jamais le cas sur le net, où chacun reste prudemment dans son petit cocon idéologique et « décroche » carrément et/ou botte en touche d’une manière ou d’une autre pour éviter les « sujets qui fâchent ».

A vrai dire, et comme tu le sais, la tentation, pour moi, est constamment de me limiter à mes recherches personnelle et de renoncer à communiquer-« échanger », sur ce mode internautique stérile.

Avec le sujet de cet article, une limite semble donc à nouveau être atteinte.

La quasi disparition de la classe ouvrière industrielle en Île de France, et en voie plus qu’avancée en province, c’est-à-dire la disparition du substrat social humain de la circulation du capital productif (de la marchandise) et de la lutte de classe y afférente, c‘est, pour le moins, un « sujet qui fâche » au point qu’absolument personne n’ébauche même le début d’un débat sur le sujet, à part toi-même, donc !

Dans ton post, il y a de quoi développer des questions de fond, et quasiment pendant des heures, et il faut donc essayer d’aller à l’essentiel sur chaque point en quelques mots, pour y répondre également dans un post.

Je commence donc par ce qui me paraît le plus essentiel, et qui se trouve en fait plutôt en PS, avec l’allusion à la pensée de Debord sur la nécessité, pour les prolétaires, de devenir des autodidactes d’un niveau élevé.

« …pour la révolution bourgeoise, il avait suffit de quelques penseurs, tandis que la révolution prolétarienne exigeait que tous les prolos deviennent des penseurs. »

Note que c’était aussi la pensée et le projet de Lénine et de Staline, indépendamment de leurs origines sociales respectives, et qu’ils l’on mis en œuvre autant que possible, dans les conditions de l’analphabétisme chronique entretenu, peu ou prou, par le régime tsariste.

Malheureusement, et malgré la réussite des années trente, (n’en déplaise à tous les faux-culs « pleurnicheurs après-coup » * ), qui a permis la défaite du nazisme, c’était donc encore insuffisant pour empêcher la chute de l’URSS, à plus long terme.

Néanmoins, comme il est expliqué dans l’article, c’est bien sur ces racines qu’a pu renaître la Russie moderne poutinienne.

Dans la France actuelle, comme on l’a vu avec la fermeture du blog TML(**), suite à une tentative d’amorcer un mouvement d’auto-formation autodidacte, l’attitude générale des « opposants » au système est précisément, et malheureusement aussi, indépendamment de leurs origines sociales et même, parfois, nationale (mimétisme oblige), celle du petit-bourgeois franchouillard qui sait tout mieux que tout le monde, a un avis sur tout sans jamais avoir été plus loin, généralement, que les brochures de seconde main de son groupuscule, croit avoir lu Marx pour avoir plus ou moins feuilleté le Manifeste de 1848 dans sa lointaine jeunesse, etc…

Avec le doc INSEE et d’autres du même genre accessibles sur le net, il y a de quoi développer un débat à la fois réaliste, fructueux, et surtout, potentiellement « auto-formateur » pour les participants éventuels. Mais force est de constater, encore une fois, que cela n’intéresse personne, à part toi et moi…

Au delà des désaccords idéologiques éventuels, c’est pourtant bien la recherche du réel qui devrait primer et permettre de faire avancer le débat, quoi qu’il en soit !

Mais dans le monde actuel le poids du spectacle est tel que même les "opposants" au système ont abandonné la recherche du réel pour la poursuite de leurs propres fantasmes, y compris "idéologiques". Et non seulement ils ont abandonné, mais le réel est donc à l’évidence autant leur ennemi, sinon davantage, que le système, dont ils font en pratique un support de plus pour leurs fantasmes, sous prétexte de le "combattre", surtout "virtuellement", ou même simplement de le "critiquer", genre critique de salon.

Note bien que dans cette logique s’inscrivent aussi les derniers restes d’une sous-classe petite-bourgeoise d’« intellectuels de gauche » et de « marxistes/ « marxiens » universitaire », plus ou moins autoreproductible par la cooptation des « cursus universitaires », et qui n’est, en fin de compte, qu’une classe de parasites, notamment des fonds publics (français et/ou chinois), parmi tant d’autres…

Il est effectivement possible, par ailleurs, selon certaines sources, que Marx et Engels aient plus ou moins boursicoté dans leur jeunesse, ou même après, pour survivre, et Engels avec apparemment plus de réussite que Marx, et cela peut effectivement interroger sur la nature de classe de leur pensée.

Quoi qu’il en soit, le prolétaire autodidacte prends les sources de la connaissance là où elles se trouvent, et par la force évidente de la nature de classe de la société, c’est presque quasi systématiquement dans le camp de la classe dominante qu’elles se trouvent.

Actuellement, les sources de la connaissance économique sur la réalité de la société au XXIe siècle ne se trouvent pas même dans les multiples sectes et courants d’économistes petit-bourgeois « alternatifs », « atterrés », « marxistes/ « marxiens » universitaires », etc…, mais dans les dossiers d’études préparés sur des durées de plusieurs années par les économistes directement au service des Banques Centrales, et qui ont, de plus, accès aux archives économiques remontant à la fin du XIXe siècle et étudient donc l’évolution de leur système sur le temps long.

A nous, les rares prolétaires réellement autodidactes de les analyser et de les réinterpréter en fonction de nos intérêts de classe !

Pour l’instant, pour les pseudos-« opposants » de tous poils, c’est sujet tabou, terra incognita…

Pour ma part, réinterpréter ces sources à la lumière des idées de Marx, et notamment celles initialement développées dans ses Grundrisse, cela me paraît être une démarche féconde pour comprendre le monde actuel et tenter de débroussailler l’ébauche d’une perspective politique prolétarienne contemporaine.

En ce qui concerne la question de la transition, et le rôle, ou plutôt, le « non-rôle » historique du « Programme de Transition » de Trotsky, la question a précisément été longuement étudiée sur TML, y compris lors de très longs et laborieux débats avec M. Viriato. Par la suite, une étude plus spécialement consacrée au contenu lui-même de ce programme, resitué à la fois dans son contexte et dans une perspective actuelle (…en 2019) est parue, initialement sur TML, et ensuite republiée dans une version Agoravox,

Transition anticapitaliste : En revenir à Marx ne passe pas par Trotsky !

https://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/transition-anticapitaliste-en-219324

Mais également sur VLR >>>

TRANSITION ANTICAPITALISTE : En revenir à Marx ne passe pas par Trotsky !

http://mai68.org/spip2/spip.php?article4703

Aujourd’hui, suite à la dite « crise du covid » et à ce qu’elle a permis de mettre à jour en matière, précisément de « transition » économique et sociale, je ne réécrirais sans doute pas l’article à l’identique.

En effet, si le problème de l’article est de situer ce que Trotsky entendait par « transition », le problème plus général est de comprendre que la société humaine étant par essence un phénomène évolutif, toute époque est en fait une société de transition entre deux stades de cette évolution, les périodes particulièrement instables et troublées, et notamment, révolutionnaires, marquant les périodes de basculement plus ou moins rapide entre deux stades.

La question importante, à chaque époque, étant donc de comprendre entre quoi et quoi se produit la transition en cours, et, éventuellement, que faire, (n’est-ce pas !), pour l’orienter plutôt dans une direction ou l’autre, en fonction des intérêts de classe auxquels on se sent attaché…!

En ce qui concerne l’époque de Trotsky, la question était donc de savoir si l’époque était à une transition entre capitalisme et socialisme, capitalisme et communisme, ou autre…

A cette question, la réponse de Marx, (Critique du Programme de Gotha - CPG), était que l’époque, en son temps, était donc à une « transition » vers le communisme, qu’il appelait « première phase du communisme », basée sur la dite « dictature du prolétariat » et que l’on a couramment et classiquement désignée comme « socialisme », par la suite, concept aussitôt largement galvaudé par les uns et les autres, et notamment, par les réformistes sociaux-démocrates.

Le socialisme, considéré selon les critères de la CPG, est donc par essence et par définition une « transition » entre capitalisme et communisme.

La question, induite par Trotsky dans ses écrits "théoriques", est de savoir s’il existe, en plus, une période de « transition » entre capitalisme et socialisme. C’est-à-dire une « transition trotskyste » vers la « transition socialiste », une étape intermédiaire supplémentaire entre capitalisme et communisme, se plaçant avant même la transition socialiste et repoussant d’autant l’échéance éventuelle vers le socialisme et le communisme.

C’est ce à quoi correspond donc le « Programme de Transition » écrit par Trotsky en 1938.

Aujourd’hui, suite aux leçons historiques que l’on peut tirer de la crise de 2020 et déjà, en fait, de celle de 2008, dont celle de 2020 est la suite, la situation se pose donc tout à fait différemment, vu que nous vivons déjà concrètement une période de « transition » entre capitalisme « classique » et banco-centralisme, en voie d’établissement complet sur la planète, sauf résistance héroïque de la Russie et de ses alliés.

C’est donc ce qu’illustre particulièrement le doc INSEE concernant la quasi disparition de la classe ouvrière industrielle en ïle de France, objet du présent article.

Situer le « stade mental » idéologique de LO en 1914-18 ou en 1938 ne fait donc pas une différence fondamentale…

Quand je parle « d’avancer les revendications politiques qui créeront les conditions indispensables de la réelle satisfaction des revendications sociales, même les plus urgentes », je précise donc « revendications politiques », « au-delà de la formulation des revendications immédiates », et, dans un article aussi court il n’est donc évidemment pas possible de développer, précisément, ce que peut être une « transition », dans les conditions actuelles, vers une alternative au banco-centralisme.

La construction d’une telle alternative implique évidemment une prise de conscience collective de l’évolution actuelle de la société, et on en est encore manifestement très loin.

Mais incontestablement, et pour répondre précisément à ta question, toute avancée révolutionnaire implique une transition plus ou moins rapide entre deux stades caractéristiques de l’évolution de la société, et si le socialisme, dont les bases économiques sont à mon avis fort bien définies dans la CPG, était donc la véritable « transition » à partir de laquelle rompre avec le capitalisme, il reste donc aujourd’hui à définir ce qu’est une « transition » qui nous permette de rompre avec le banco-centralisme, et, dans la foulée, avec les restes du capitalisme « classique », s’il en reste, au moment où les choses bougeront sérieusement, un de ces jours…

Pour l’instant il est évident que le lien est déjà à faire entre les revendications économiques immédiates et les revendications politiques de soutien à la lutte du peuple russe, notamment contre les envois d’armes et les dites « sanctions économiques » dont les prolétaires, ici même, payent l’essentiel du prix… !

Luniterre

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(* "pleurnicheurs après-coup" dont le camarade A_Suivre nous a récemment offert un échantillonnage remarquable : http://mai68.org/spip2/spip.php?article13008 )

( ** http://ekladata.com/OIWn1VCOxxL_53AsWozVv3zRCeQ/CONCERNANT-LA-FERMETURE-DU-BLOG-TML-27-03-2021.pdf )

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SUITE DE L’ÉCHANGE, SUITE À >>>

http://mai68.org/spip2/spip.php?article13007#forum10935

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Re…

En ce qui concerne la conscience nationale de Vladimir Poutine, je n’ai pas d’illusions particulières sur le fait qu’il serait tout à fait consciemment un combattant « anti-banco-centraliste ».

Pas plus que les différentes castes de la bourgeoisie, jusqu’ici, n’ont eu conscience d’être les représentants de tel ou tel stade du capitalisme !

Au cours du dernier siècle et demi, différentes castes de bourgeoisies nationales de différents pays sont passées au stade impérialiste ou bien ont régressé au stade comprador, selon les circonstances qui les y ont poussé ou contraintes, en fonction de leurs intérêts particuliers et de classe.

Il n’est donc pas tout à fait exclu que la fraction dominante de la bourgeoisie russe, actuellement « nationale », s’intègre au système banco-centraliste mondialisé, dans un avenir plus ou moins proche, et je dirais même que le risque que cela se produise est encore bien plus grand que celui de voir se former véritablement un « impérialisme russe », ce qui exigerait un développement exponentiel de l’économie et de la finance russes, perspective tout à fait improbable dans le contexte actuel.

Par comparaison, il a fallu exactement un demi-siècle, dans des conditions pourtant nettement plus favorables, à la Chine, pour passer du capitalisme national bureaucratique de Mao Zedong au social-impérialisme de Hue Jintao et au banco-centralisme de Xi Jinping, pour simplifier et faire court, entre les accords Mao-Nixon de 1972 et la situation actuelle.

Mais pour l’instant, et depuis la « sortie de crise » au Bélarus, à l’automne 2020, suite à la réélection de Loukachenko, la tendance, en Russie comme au Bélarus et dans quelques autres pays, est au renforcement de la Résistance des bourgeoisies nationales et des populations de ces pays, même si cela ne se fait pas sans difficultés, et parfois importantes.

Pour l’instant, avec les engagements politiques et économiques pris par Poutine à l’égard du Donbass et de l’Ukraine russophone, on ne voit pas que cette tendance puisse s’inverser rapidement, mais l’histoire, bien sûr, n’est jamais écrite d’avance.

Poutine, évidemment, n’utilise pas (…pas encore !!!) le dénominatif de banco-centralisme, dans ses analyses et ses discours, mais leur contenu est tel que je me trouve carrément le plus souvent en accord avec sa pensée, et parfois même, carrément, mot pour mot.

L’essentiel n’est donc pas, pour l’instant, de nommer avec précision le phénomène, mais de commencer à le combattre, sur le terrain, et c’est précisément ce que fait la Russie de Poutine, contrairement à nos « gauchistes » et autres « gaucho-mélencho-trotskystes » !

C’est aussi ce qui se passait, sur le terrain, même si bien plus modestement, avec les manifs « anti-pass », où le propos « anti-banco-centraliste » semblait s’intégrer naturellement, sans pour autant qu’une prise de conscience claire du phénomène n’y apparaisse.

Néanmoins, à travers le danger totalitaire orwellien que représente le pass nazitaire une ébauche de conscience concernant la question des Monnaies Numériques de Banque Centrale, MNBC (…CBDC en anglais), a pu commencer à se former dans le public de ces manifestations :

« ALLOCUTION PRONONCÉE AU DÉPART DE LA MANIFESTATION DE LA RÉSISTANCE ROANNAISE LE 15/01/2022 [EXTRAIT]

« […]Ce que montre l’acharnement du pouvoir, c’est qu’en réalité il ne veut pas la fin de l’épidémie, il veut continuer de faire les affaires de Big Pharma et surtout continuer d’imposer le passe vaccinal. Dans cette démarche, il trouve le renfort de l’Organisation Mondiale de la Santé, l’OMS, qui refuse d’admettre qu’Omicron signe la fin de l’épidémie.

Après le passe « sanitaire », voici donc, au service du mondialisme, le passe « vaccinal », et demain ce sera :

>>> Le « passe vert » incluant l’identité numérique, déjà proposé en France par Thalès,

Et après demain ce sera :

>>> la Monnaie Numérique de Banque Centrale (MNBC), déjà en projet et en tests interbancaires.

Dès Juin 2021 un Rapport du Sénat confirmait la volonté de la classe politique française Kollabo, acquise au mondialisme banco-centraliste, d’instaurer un « crédit social à la française », tout à fait sur le modèle du « crédit social à la chinoise ».

C’est ce que confirme, à nouveau, le vote zélé des députés et des sénateurs, ces jours-ci.

A l’aide d’un « passe » unique, pouvoir contrôler toute la vie de la population jusque dans ses moindres détails, voilà l’objectif du pouvoir macronien et de tous les partis Kollabos en France comme partout ailleurs dans le monde.

Le « passe vaccinal », après le « passe sanitaire », constitue un nouveau pas en avant du pouvoir dans cette marche forcée vers la dictature mondialiste banco-centraliste…[…] »

Tous contre le passe vaccinal ! Tous contre la dictature mondialiste banco-centraliste !

https://mai68.org/spip2/spip.php?article10592

**********************************

Evidemment, le pouvoir a réussi à désamorcer ce mouvement, comme il l’avait fait avec les Gilets Jaunes, même si par d’autres méthodes.

A présent, et même si ce n’est, malheureusement, qu’avec les manifs nationalistes de Florian Philippot, un nouveau souffle de Résistance commence à se lever sur le thème de la lutte contre le bellicisme macronien en Ukraine.

C’est évidemment un vecteur potentiel de prise de conscience de toutes ces questions, et c’est aux rares militants de gauche conscients de cette problématique nouvelle de faire avancer la nouvelle Résistance vers des objectifs qui soient clairement de progrès social tout en maintenant fermement le cap essentiel antimondialiste et anti-banco-centraliste !

Luniterre

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10 Messages de forum

  • Le sens retrouvé du combat social en France 23 octobre 2022 02:07, par do

    Salut Luniterre,

    Je m’aperçois que je ne sais pas quelle définition exacte on donne à l’expression « Île de France ».

    Dans ma définition personnelle du "secteur tertiaire", il n’y a vraiment pas beaucoup d’ouvriers. Mais d’après le commentaire de l’INSEE sur le schéma, les gens qui travaillent dans le tertiaire sont des ouvriers. C’est la première chose qui m’étonne. Donc d’après l’INSEE tous les travailleurs sont des ouvriers ?

    La deuxième c’est que d’après wikipédia, en Île de France, il y a 12 millions d’habitants. Et sur le schéma, même en 1968, il n’y que 1 400 000 travailleurs ? Je n’y comprends rien !

    Ensuite, en 2018, cette population de travailleurs s’est divisée par deux ? Que s’est-il passé ?

    Certes ce qui est significatif, c’est que les ouvriers d’usine sont devenus une partie infime de cette population de travailleurs.

    Tes remarques sont évidémment très intéressantes. mais je voudrais revenir sur ton paragraphe en mauve :

    « Les force sociales qui formaient traditionnellement la base de soutien des idées progressistes et révolutionnaires, en Occident, ont clairement dégénéré, avec l’évolution de la stratification sociale, au point de devenir en pratique des forces réactionnaires, entièrement dépendantes de la mondialisation banco-centraliste, même si elles continuent à se dissimuler sous les oripeaux écolo-gauchisants de la bobocratie, mélenchonienne et autres. »

    Soit tu t’es très mal exprimé, soit je ne suis pas d’accord. Les forces sociales qui formaient traditionnellement LA BASE de soutien des idées progressistes et révolutionnaires, c’étaient les ouvriers de l’industrie. Ils n’ont pas spécialement dégénéré, ils ont quasiment disparu. C’est tout. Ce qui a dégénéré, ce sont les partis et les syndicats censés les représenter, ou qui prétendent les représenter, ou pire qui prétendent être leur avant-garde. Et s’ils ont dégénéré c’est sûrement, justement, du moins en grande partie, parce que leur base sociale (les ouvriers) a disparu. En effet, on peut grossièrement dire que les partis ouvriers ne sont plus financés par les ouvriers puisqu’il n’y a plus d’ouvriers. Donc, ils ont trouvé des finances ailleurs, et sont au service de ceux qui les finance.

    Je mets une exception pour Lutte Ouvrière qui vit encore en 1914, et qui n’ayant donc pas évolué, n’a pas pu dégénérer. (en 14, il fallait être contre la guerre ; donc, ils sont contre la guerre d’Ukraine (ni d’un côté, ni de l’autre).

    Amicalement,
    do
    http://mai68.org

    Je me souviens que Chirac, quand il était maire de Paris, avait dit d’un air méprisant que quelqu’un qui ne gagne pas 20 000 Francs par mois n’avait rien à faire à Paris !

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    • Le sens retrouvé du combat social en France 23 octobre 2022 07:40, par Luniterre

      Bonjour, camarade Do !

      Effectivement, tes remarques ont le mérite de faire avancer le débat en reprécisant la réalité des choses.

      Tout d’abord, il faut en revenir à la définition de base de la notion de classe ouvrière, en ce qu’elle est distincte de la notion de prolétariat en général, mais ne se limite pas non plus aux ouvriers d’usine. Il y a quantité de métiers d’ouvriers, en dehors de l’industrie, et pas seulement dans le bâtiment et l’agriculture.

      Il y a tout les secteurs de l’entretien, que ce soit nettoyage, pour les moins qualifiés, souvent des femmes, et tout les métiers, parfois encore artisanaux, de la réparation, du transport, etc…, qui sont classés comme services, et donc assimilés au secteur tertiaire. Il y a donc logiquement une partie de la population qui appartient à ces deux catégories, classe ouvrière et secteur tertiaire, sans évidemment pour autant que ces catégories ne soient strictement identiques, tout comme prolétariat en général et classe ouvrière, en particulier.

      Ici, l’étude ne porte donc, par définition, que sur la seule catégorie dont elle est l’objet, la classe ouvrière, mais dans toutes ses composantes, néanmoins, et de façon logique.

      C’est ce que représente le graphique, selon son intitulé, et non une représentation "stratigraphique", en quelque sorte, de l’ensemble de la population d’Île de France.

      Ce qui est évidemment intéressant à préciser, c’est l’évolution du rapport de proportions avec le temps, depuis 1968.

      Et particulièrement révélateur de l’évolution générale de la société française.

      Le problème, que tu perçois également, reste la notion de "Région Île de France" elle-même, qui n’existait pas, en tant que "collectivité locale", en 1968. Mais le travail de recoupement des données départementales est possible, vu que le redécoupage était déjà effectif en 1968. D’où l’intérêt de cette étude, et si l’on se rapporte au document complet dont ce graphique fait partie, on peut trouver la réponse à cette question aussi :

      « Sept fois moins d’ouvriers dans l’industrie en 50 ans

      « Au cours des 50 dernières années, le nombre d’ouvriers a diminué de près de moitié dans la région. Cette baisse est essentiellement due aux emplois industriels. En effet, sept fois moins d’ouvriers travaillent dans l’industrie en 2018 qu’en 1968. Seulement 13 % des ouvriers franciliens exercent dans ce secteur en 2018, ils étaient 52 % en 1968. La forte baisse d’effectifs tient notamment au phénomène de désindustrialisation à l’œuvre depuis les années 1970 et particulièrement important dans la région. La proportion des emplois d’ouvriers dans l’industrie est ainsi nettement moindre qu’en province (28 %). Entre 1968 et 2018, le nombre d’emplois d’ouvriers du secteur tertiaire a augmenté de 130 000 dans la région. Avec l’essor des échanges commerciaux et le développement de la sous-traitance, les emplois d’ouvriers se sont développés dans les transports, la logistique, le nettoyage et les services. En 2018, en Île de-France, sur dix ouvriers, sept travaillent dans le tertiaire contre cinq en province. »

      http://ekladata.com/xqET9SMaFNU640zn0SYlY9-c1pk/ETUDE-INSEE-IDF-PROLETARIENNE.pdf

      Ce doc fourmille donc de données passionnantes pour l’analyste réellement marxiste, c’est-à-dire matérialiste dialectique, qui ne se paye pas de mots, même vaguement « marxiens » et/ou « marxisants », genre mélenchoniens, mais cherche simplement à comprendre l’évolution réelle de la société contemporaine.

      Il aborde donc ici également ce que l’on peut qualifier de dichotomie paradoxale, car, tout étant relatif, la « province » est moins désindustrialisée que l’Île de France, même si, globalement, encore en moins bon état de développement économique et social.

      Malgré cette évolution drastique, je pense toujours qu’un travail politique révolutionnaire en direction du prolétariat industriel est nécessaire et même vital, mais c’est ce que plus personne ne fait, se contentant de parler encore parfois de la classe ouvrière de façon quasi mythique, et sans avoir la moindre idée de son évolution réelle, on le voit bien aujourd’hui.

      Les seules tentatives qui ont été faites restent celles de la GP, après Mai 68, mais sur une base politique pour le moins très confuse et sans perspective durable. En ce sens LO semble faire un peu mieux, dans la durée, mais sur une base essentiellement réformiste, « Programme de Transition » trotskyste oblige.

      Alors que la situation actuelle montre précisément à quel point économie et politique sont liées, et à quel point au-delà de la formulation des revendications immédiates il est possible et même nécessaire d’avancer les revendications politiques qui créeront les conditions indispensables de la réelle satisfaction des revendications sociales, même les plus urgentes.

      Le prolétariat industriel, désormais ultra-minoritaire, peut néanmoins, s’il parvient à se réunifier comme force sociale et politique, devenir en quelque sorte le levain d’une unité prolétarienne et populaire bien plus large, sur la base d’une plate-forme revendicative unitaire, à la fois économique et politique.

      Luniterre

      PS : Dans l’article, effectivement, et pour faire court, je ne suis pas rentré dans un historique détaillé de l’évolution des forces sociales qui restent à la base de la « gauche » française actuelle. En pratique, la « déconnexion » de ces forces d’avec le prolétariat industriel a non seulement « suivi » la désindustrialisation, mais l’a même, dans bien des cas, carrément précédée.

      Pour être précis, il faut donc dire que la dégénérescence de ces forces sociales est allée de pair avec leur déconnexion d’avec le prolétariat industriel.

      **************************

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      • Le sens retrouvé du combat social en France 24 octobre 2022 02:24, par do
        Salut Luniterre,

        Tu reproches à LO son réformisme, lui reprochant son programme de transition. Mais, quand tu proposes : « d’avancer les revendications politiques qui créeront les conditions indispensables de la réelle satisfaction des revendications sociales, même les plus urgentes. » C’est tout autant un programme de transition, non ?

        Ce que je reproche à LO, c’est de vivre éternellement en 1914-18. Mais, c’est ce qui les a conservés. Aveugles, mais conservés.

        Tu sembles croire que des personnes supérieures (des militants de la GP, de LO etc.) venues de la planète Mars peuvent venir éduquer le prolétariat. Pourtant, la chanson le dit : « Il n’est nul sauveur suprême ». L’émancipation du prolétariat sera l’œuvre du prolétariat lui-même.

        Pour quelle raison une personne se met-elle ainsi sur un piédestal. Pourquoi un groupe de telles personnes s’érige-t-elle en "avant-garde du prolétariat" ? alors que cette "avant-garde" du prolétariat n’est pour l’essentiel pas composé de prolos ?

        D’où parlent ces personnes ? Marx lui-même venait d’une famille bourgeoise et vivait sur la fortune d’Engels. Par ailleurs, il jouait à la bourse !

        Qui étaient les militants de la GP ou de la Ligue, sinon des petits-bourgeois qui se croyaient supérieurs ? Pas beaucoup de prolos là-dedans.

        Guy Debord a écrit qu’il venait d’une famille ruinée. Mais, quel est le prolo qui s’exprime comme ça ?

        QUI sait écrire assez bien sa pensée pour qu’on ne comprenne pas l’inverse de ce qu’il a voulu dire ? QUI sait le faire durant tout un livre structuré ? Des privilégiés, ou en tout cas qui ont une éducation de privilégiés, et qui ont en plus le temps de penser et d’écrire, et qui ne sont pas fatigués, pas abrutis par le travail.

        Certes, je ne vais pas le reprocher aux bourgeois ou aux petits bourgeois quand il ont la charité chrétienne de vouloir améliorer le sort des prolos. Mais, il faut être clair et en tirer les conséquences.

        La base sociale, c’est les prolos. Pas ces partis venus d’ailleurs, que tu appelles des "forces sociales", quelques soient leur bonne volonté.

        Par ailleurs, il faut voir que l’origine bourgeoise de Karl Marx lui a déformé la pensée. C’est le cas par exemple dans ses thèses sur la "conception policière" et la "conception prolétarienne" de l’histoire. Comme il n’avait pas envie qu’on décapite ses parents bourgeois, il fallait qu’ils ne soient coupables de rien. En fait, ce n’est pas la conception prolétarienne de l’histoire qui est bonne, mais une dialectique entre les deux conceptions (policière et prolétarienne) de l’histoire. Car, quand c’est la police qui fait l’histoire, c’est clairement la conception policière qui doit dominer dans l’analyse. J’ai étudié cela à divers endroits. Notamment dans la théorie du concept :

        http://mai68.org/spip/spip.php?article1701

        Amicalement,
        do
        http://mai68.org

        Guy Debord disait que la révolution prolétarienne demanderait infiniment plus aux prolétaires que la révolution bourgeoise avait demandé aux bourgeois. Car pour la révolution bourgeoise, il avait suffit de quelques penseurs, tandis que la révolution prolétarienne exigeait que tous les prolos deviennent des penseurs.

        Répondre à ce message

        • Le sens retrouvé du combat social en France 24 octobre 2022 16:09, par Luniterre

          Bonjour, camarade Do !

          Tout d’abord, ce qui est intéressant dans le débat que tu proposes, au-delà de nos désaccords éventuels, c’est que tu vas vraiment au cœur des sujets abordés, ce qui n’est quasiment jamais le cas sur le net, où chacun reste prudemment dans son petit cocon idéologique et « décroche » carrément et/ou botte en touche d’une manière ou d’une autre pour éviter les « sujets qui fâchent ».

          A vrai dire, et comme tu le sais, la tentation, pour moi, est constamment de me limiter à mes recherches personnelle et de renoncer à communiquer-« échanger », sur ce mode internautique stérile.

          Avec le sujet de cet article, une limite semble donc à nouveau être atteinte.

          La quasi disparition de la classe ouvrière industrielle en Île de France, et en voie plus qu’avancée en province, c’est-à-dire la disparition du substrat social humain de la circulation du capital productif (de la marchandise) et de la lutte de classe y afférente, c‘est, pour le moins, un « sujet qui fâche » au point qu’absolument personne n’ébauche même le début d’un débat sur le sujet, à part toi-même, donc !

          Dans ton post, il y a de quoi développer des questions de fond, et quasiment pendant des heures, et il faut donc essayer d’aller à l’essentiel sur chaque point en quelques mots, pour y répondre également dans un post.

          Je commence donc par ce qui me paraît le plus essentiel, et qui se trouve en fait plutôt en PS, avec l’allusion à la pensée de Debord sur la nécessité, pour les prolétaires, de devenir des autodidactes d’un niveau élevé.

          « …pour la révolution bourgeoise, il avait suffit de quelques penseurs, tandis que la révolution prolétarienne exigeait que tous les prolos deviennent des penseurs. »

          Note que c’était aussi la pensée et le projet de Lénine et de Staline, indépendamment de leurs origines sociales respectives, et qu’ils l’on mis en œuvre autant que possible, dans les conditions de l’analphabétisme chronique entretenu, peu ou prou, par le régime tsariste.

          Malheureusement, et malgré la réussite des années trente, (n’en déplaise à tous les faux-culs « pleurnicheurs après-coup » * ), qui a permis la défaite du nazisme, c’était donc encore insuffisant pour empêcher la chute de l’URSS, à plus long terme.

          Néanmoins, comme il est expliqué dans l’article, c’est bien sur ces racines qu’a pu renaître la Russie moderne poutinienne.

          Dans la France actuelle, comme on l’a vu avec la fermeture du blog TML(**), suite à une tentative d’amorcer un mouvement d’auto-formation autodidacte, l’attitude générale des « opposants » au système est précisément, et malheureusement aussi, indépendamment de leurs origines sociales et même, parfois, nationale (mimétisme oblige), celle du petit-bourgeois franchouillard qui sait tout mieux que tout le monde, a un avis sur tout sans jamais avoir été plus loin, généralement, que les brochures de seconde main de son groupuscule, croit avoir lu Marx pour avoir plus ou moins feuilleté le Manifeste de 1848 dans sa lointaine jeunesse, etc…

          Avec le doc INSEE et d’autres du même genre accessibles sur le net, il y a de quoi développer un débat à la fois réaliste, fructueux, et surtout, potentiellement « auto-formateur » pour les participants éventuels. Mais force est de constater, encore une fois, que cela n’intéresse personne, à part toi et moi…

          Au delà des désaccords idéologiques éventuels, c’est pourtant bien la recherche du réel qui devrait primer et permettre de faire avancer le débat, quoi qu’il en soit !

          Mais dans le monde actuel le poids du spectacle est tel que même les "opposants" au système ont abandonné la recherche du réel pour la poursuite de leurs propres fantasmes, y compris "idéologiques". Et non seulement ils ont abandonné, mais le réel est donc à l’évidence autant leur ennemi, sinon davantage, que le système, dont ils font en pratique un support de plus pour leurs fantasmes, sous prétexte de le "combattre", surtout "virtuellement", ou même simplement de le "critiquer", genre critique de salon.

          Note bien que dans cette logique s’inscrivent aussi les derniers restes d’une sous-classe petite-bourgeoise d’« intellectuels de gauche » et de « marxistes/ « marxiens » universitaire », plus ou moins autoreproductible par la cooptation des « cursus universitaires », et qui n’est, en fin de compte, qu’une classe de parasites, notamment des fonds publics (français et/ou chinois), parmi tant d’autres…

          Il est effectivement possible, par ailleurs, selon certaines sources, que Marx et Engels aient plus ou moins boursicoté dans leur jeunesse, ou même après, pour survivre, et Engels avec apparemment plus de réussite que Marx, et cela peut effectivement interroger sur la nature de classe de leur pensée.

          Quoi qu’il en soit, le prolétaire autodidacte prends les sources de la connaissance là où elles se trouvent, et par la force évidente de la nature de classe de la société, c’est presque quasi systématiquement dans le camp de la classe dominante qu’elles se trouvent.

          Actuellement, les sources de la connaissance économique sur la réalité de la société au XXIe siècle ne se trouvent pas même dans les multiples sectes et courants d’économistes petit-bourgeois « alternatifs », « atterrés », « marxistes/ « marxiens » universitaires », etc…, mais dans les dossiers d’études préparés sur des durées de plusieurs années par les économistes directement au service des Banques Centrales, et qui ont, de plus, accès aux archives économiques remontant à la fin du XIXe siècle et étudient donc l’évolution de leur système sur le temps long.

          A nous, les rares prolétaires réellement autodidactes de les analyser et de les réinterpréter en fonction de nos intérêts de classe !

          Pour l’instant, pour les pseudos-« opposants » de tous poils, c’est sujet tabou, terra incognita…

          Pour ma part, réinterpréter ces sources à la lumière des idées de Marx, et notamment celles initialement développées dans ses Grundrisse, cela me paraît être une démarche féconde pour comprendre le monde actuel et tenter de débroussailler l’ébauche d’une perspective politique prolétarienne contemporaine.

          En ce qui concerne la question de la transition, et le rôle, ou plutôt, le « non-rôle » historique du « Programme de Transition » de Trotsky, la question a précisément été longuement étudiée sur TML, y compris lors de très longs et laborieux débats avec M. Viriato. Par la suite, une étude plus spécialement consacrée au contenu lui-même de ce programme, resitué à la fois dans son contexte et dans une perspective actuelle (…en 2019) est parue, initialement sur TML, et ensuite republiée dans une version Agoravox,

          Transition anticapitaliste : En revenir à Marx ne passe pas par Trotsky !

          https://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/transition-anticapitaliste-en-219324

          Mais également sur VLR >>>

          TRANSITION ANTICAPITALISTE : En revenir à Marx ne passe pas par Trotsky !

          http://mai68.org/spip2/spip.php?article4703

          Aujourd’hui, suite à la dite « crise du covid » et à ce qu’elle a permis de mettre à jour en matière, précisément de « transition » économique et sociale, je ne réécrirais sans doute pas l’article à l’identique.

          En effet, si le problème de l’article est de situer ce que Trotsky entendait par « transition », le problème plus général est de comprendre que la société humaine étant par essence un phénomène évolutif, toute époque est en fait une société de transition entre deux stades de cette évolution, les périodes particulièrement instables et troublées, et notamment, révolutionnaires, marquant les périodes de basculement plus ou moins rapide entre deux stades.

          La question importante, à chaque époque, étant donc de comprendre entre quoi et quoi se produit la transition en cours, et, éventuellement, que faire, (n’est-ce pas !), pour l’orienter plutôt dans une direction ou l’autre, en fonction des intérêts de classe auxquels on se sent attaché…!

          En ce qui concerne l’époque de Trotsky, la question était donc de savoir si l’époque était à une transition entre capitalisme et socialisme, capitalisme et communisme, ou autre…

          A cette question, la réponse de Marx, (Critique du Programme de Gotha - CPG), était que l’époque, en son temps, était donc à une « transition » vers le communisme, qu’il appelait « première phase du communisme », basée sur la dite « dictature du prolétariat » et que l’on a couramment et classiquement désignée comme « socialisme », par la suite, concept aussitôt largement galvaudé par les uns et les autres, et notamment, par les réformistes sociaux-démocrates.

          Le socialisme, considéré selon les critères de la CPG, est donc par essence et par définition une « transition » entre capitalisme et communisme.

          La question, induite par Trotsky dans ses écrits "théoriques", est de savoir s’il existe, en plus, une période de « transition » entre capitalisme et socialisme. C’est-à-dire une « transition trotskyste » vers la « transition socialiste », une étape intermédiaire supplémentaire entre capitalisme et communisme, se plaçant avant même la transition socialiste et repoussant d’autant l’échéance éventuelle vers le socialisme et le communisme.

          C’est ce à quoi correspond donc le « Programme de Transition » écrit par Trotsky en 1938.

          Aujourd’hui, suite aux leçons historiques que l’on peut tirer de la crise de 2020 et déjà, en fait, de celle de 2008, dont celle de 2020 est la suite, la situation se pose donc tout à fait différemment, vu que nous vivons déjà concrètement une période de « transition » entre capitalisme « classique » et banco-centralisme, en voie d’établissement complet sur la planète, sauf résistance héroïque de la Russie et de ses alliés.

          C’est donc ce qu’illustre particulièrement le doc INSEE concernant la quasi disparition de la classe ouvrière industrielle en ïle de France, objet du présent article.

          Situer le « stade mental » idéologique de LO en 1914-18 ou en 1938 ne fait donc pas une différence fondamentale…

          Quand je parle « d’avancer les revendications politiques qui créeront les conditions indispensables de la réelle satisfaction des revendications sociales, même les plus urgentes », je précise donc « revendications politiques », « au-delà de la formulation des revendications immédiates », et, dans un article aussi court il n’est donc évidemment pas possible de développer, précisément, ce que peut être une « transition », dans les conditions actuelles, vers une alternative au banco-centralisme.

          La construction d’une telle alternative implique évidemment une prise de conscience collective de l’évolution actuelle de la société, et on en est encore manifestement très loin.

          Mais incontestablement, et pour répondre précisément à ta question, toute avancée révolutionnaire implique une transition plus ou moins rapide entre deux stades caractéristiques de l’évolution de la société, et si le socialisme, dont les bases économiques sont à mon avis fort bien définies dans la CPG, était donc la véritable « transition » à partir de laquelle rompre avec le capitalisme, il reste donc aujourd’hui à définir ce qu’est une « transition » qui nous permette de rompre avec le banco-centralisme, et, dans la foulée, avec les restes du capitalisme « classique », s’il en reste, au moment où les choses bougeront sérieusement, un de ces jours…

          Pour l’instant il est évident que le lien est déjà à faire entre les revendications économiques immédiates et les revendications politiques de soutien à la lutte du peuple russe, notamment contre les envois d’armes et les dites « sanctions économiques » dont les prolétaires, ici même, payent l’essentiel du prix… !

          Luniterre

          **************

          (* "pleurnicheurs après-coup" dont le camarade A_Suivre nous a récemment offert un échantillonnage remarquable : http://mai68.org/spip2/spip.php?article13008 )

          ( ** http://ekladata.com/OIWn1VCOxxL_53AsWozVv3zRCeQ/CONCERNANT-LA-FERMETURE-DU-BLOG-TML-27-03-2021.pdf )

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          • Le sens retrouvé du combat social en France 24 octobre 2022 17:28, par do

            Salut,

            C’est le propre de l’idéologie d’ignorer le réel, de refuser de le voir ; car, une idéologie refuse d’évoluer et de se confronter au réel. L’idéologue vit dans une réalité autre, parallèle, imaginaire, où tout se passe comme le veut l’idéologie. C’est que ce disait Marx et Debord. C’est la théorie qui se confronte dialectiquement au réel, pas l’idéologie. L’idéologie est fixée définitivement.

            Rien n’est fini. Même s’ils ne laissent pas de commentaires, beaucoup de gens sont intéressés par le banco-centralisme. Des amis m’en parlent. Mais ils ne commentent pas trop, car ils ne sont pas sûrs de comprendre. C’est trop nouveau comme théorie.

            Sur la Russie, c’est sûr, elle résiste à l’impérialisme américain, occidental et mondialiste. Poutine le dit bien dans son discours du 30 septembre 2022. Mais il ne parle nullement de banco-centralisme, même s’il parle de dollars comme de bouts de papier. Je ne suis pas sûr que les Russes aient conscience du problème, ou alors ils veulent leur banco-centralisme à eux et préfèrent donc ne pas en parler.

            Bien sûr, le combat russe contre l’impérialisme américain est juste et il faut le soutenir. Mais, il faut le faire sans illusion au sujet du banco-centralisme.

            Amitié,
            do
            http://mai68.org

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            • Le sens retrouvé du combat social en France 24 octobre 2022 22:28, par Luniterre

              Re…

              En ce qui concerne la conscience nationale de Vladimir Poutine, je n’ai pas d’illusions particulières sur le fait qu’il serait tout à fait consciemment un combattant « anti-banco-centraliste ».

              Pas plus que les différentes castes de la bourgeoisie, jusqu’ici, n’ont eu conscience d’être les représentants de tel ou tel stade du capitalisme !

              Au cours du derniers siècle et demi, différentes castes de bourgeoisies nationales de différents pays sont passées au stade impérialiste ou bien ont régressé au stade comprador, selon les circonstances qui les y ont poussé ou contraintes, en fonction de leurs intérêts particuliers et de classe.

              Il n’est donc pas tout à fait exclu que la fraction dominante de la bourgeoisie russe, actuellement « nationale », s’intègre au système banco-centraliste mondialisé, dans un avenir plus ou moins proche, et je dirais même que le risque que cela se produise est encore bien plus grand que celui de voir se former véritablement un « impérialisme russe », ce qui exigerait un développement exponentiel de l’économie et de la finance russes, perspective tout à fait improbable dans le contexte actuel.

              Par comparaison, il a fallu exactement un demi-siècle, dans des conditions pourtant nettement plus favorables, à la Chine, pour passer du capitalisme national bureaucratique de Mao Zedong au social-impérialisme de Hue Jintao et au banco-centralisme de Xi Jinping, pour simplifier et faire court, entre les accords Mao-Nixon de 1972 et la situation actuelle.

              Mais pour l’instant, et depuis la « sortie de crise » au Bélarus, à l’automne 2020, suite à la réélection de Loukachenko, la tendance, en Russie comme au Bélarus et dans quelques autres pays, est au renforcement de la Résistance des bourgeoisies nationales et des populations de ces pays, même si cela ne se fait pas sans difficultés, et parfois importantes.

              Pour l’instant, avec les engagements politiques et économiques pris par Poutine à l’égard du Donbass et de l’Ukraine russophone, on ne voit pas que cette tendance puisse s’inverser rapidement, mais l’histoire, bien sûr, n’est jamais écrite d’avance.

              Poutine, évidemment, n’utilise pas (…pas encore !!!) le dénominatif de banco-centralisme, dans ses analyses et ses discours, mais leur contenu est tel que je me trouve carrément le plus souvent en accord avec sa pensée, et parfois même, carrément, mot pour mot.

              L’essentiel n’est donc pas, pour l’instant, de nommer avec précision le phénomène, mais de commencer à le combattre, sur le terrain, et c’est précisément ce que fait la Russie de Poutine, contrairement à nos « gauchistes » et autres « gaucho-mélencho-trotskystes » !

              C’est aussi ce qui se passait, sur le terrain, même si bien plus modestement, avec les manifs « anti-pass », où le propos « anti-banco-centraliste » semblait s’intégrer naturellement, sans pour autant qu’une prise de conscience claire du phénomène n’y apparaisse.

              Néanmoins, à travers le danger totalitaire orwellien que représente le pass nazitaire une ébauche de conscience concernant la question des Monnaies Numériques de Banque Centrale, MNBC (…CBDC en anglais), a pu commencer à se former dans le public de ces manifestations :

              « ALLOCUTION PRONONCÉE AU DÉPART DE LA MANIFESTATION DE LA RÉSISTANCE ROANNAISE LE 15/01/2022 [EXTRAIT]

              « […]Ce que montre l’acharnement du pouvoir, c’est qu’en réalité il ne veut pas la fin de l’épidémie, il veut continuer de faire les affaires de Big Pharma et surtout continuer d’imposer le passe vaccinal. Dans cette démarche, il trouve le renfort de l’Organisation Mondiale de la Santé, l’OMS, qui refuse d’admettre qu’Omicron signe la fin de l’épidémie.

              Après le passe « sanitaire », voici donc, au service du mondialisme, le passe « vaccinal », et demain ce sera :

              >>> Le « passe vert » incluant l’identité numérique, déjà proposé en France par Thalès,

              Et après demain ce sera :

              >>> la Monnaie Numérique de Banque Centrale (MNBC), déjà en projet et en tests interbancaires.

              Dès Juin 2021 un Rapport du Sénat confirmait la volonté de la classe politique française Kollabo, acquise au mondialisme banco-centraliste, d’instaurer un « crédit social à la française », tout à fait sur le modèle du « crédit social à la chinoise ».

              C’est ce que confirme, à nouveau, le vote zélé des députés et des sénateurs, ces jours-ci.

              A l’aide d’un « passe » unique, pouvoir contrôler toute la vie de la population jusque dans ses moindres détails, voilà l’objectif du pouvoir macronien et de tous les partis Kollabos en France comme partout ailleurs dans le monde.

              Le « passe vaccinal », après le « passe sanitaire », constitue un nouveau pas en avant du pouvoir dans cette marche forcée vers la dictature mondialiste banco-centraliste…[…] »

              Tous contre le passe vaccinal ! Tous contre la dictature mondialiste banco-centraliste !

              https://mai68.org/spip2/spip.php?article10592

              *****************

              Evidemment, le pouvoir a réussi à désamorcer ce mouvement, comme il l’avait fait avec les Gilets Jaunes, même si par d’autres méthodes.

              A présent, et même si ce n’est, malheureusement, qu’avec les manifs nationalistes de Florian Philippot, un nouveau souffle de Résistance commence à se lever sur le thème de la lutte contre le bellicisme macronien en Ukraine.

              C’est évidemment un vecteur potentiel de prise de conscience de toutes ces questions, et c’est aux rares militants de gauche conscients de cette problématique nouvelle de faire avancer la nouvelle Résistance vers des objectifs qui soient clairement de progrès social tout en maintenant fermement le cap essentiel antimondialiste et anti-banco-centraliste !

              Luniterre

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              • Le sens retrouvé du combat social en France 26 octobre 2022 00:17, par a_suivre

                Bonjour Do & Luniterre,

                Même si elle n’emploie pas le terme "Banco-Centralisme", je pense que Valérie Bugault se rapproche des analyses de Luniterre.
                Voir cette vidéo du 24 oct. 2022 "Du système de domination au changement de paradigme - Politique & Eco avec Valérie Bugault" :
                https://www.youtube.com/watch?v=v5O…

                Ce qui m’attriste dans la disparition de la classe ouvrière, c’est qu’elle entraîne la disparition d’un savoir-faire, de compétences, de métiers qui demandaient une certaine éducation parfois très pointue et qui constituaient ce que vous appelez "l’avant-garde du prolétariat" où justement des idées de penseurs comme Marx pouvaient y trouver un substrat.

                Personnellement, j’ai toujours été choqué d’assister dans l’indifférence générale à la disparition ou à la délocalisation des petites et moyennes entreprises, voire la disparition pure et simple d’importantes structures comme la sidérurgie de Lorraine. Je souligne que, pour la plupart, ces entreprises étaient rentables, elles innovaient, possédaient des brevets, un savoir-faire unique et avaient surtout une classe ouvrière où l’ascenseur social pouvait fonctionner et créer potentiellement une force révolutionnaire.

                Pour illustrer mes propos je conseille de regarder une excellente mini-série, en quatre épisodes d’un réalisateur franco-belge Hervé Baslé, qui s’appelle "Le Cri", elle raconte, la vie d’un ouvrier de la métallurgie, de sa première embauche en 1945 à son licenciement économique en 1980.

                Depuis, justement,le début des années 80, j’assiste à un bal de faux culs entre patrons, syndicats, politiques et médias où on t’explique que ces fermetures, ces délocalisations sont inévitables.
                Nos médias nous rabâchent toujours une bonne raison : c’est la mondialisation, c’est l’évolution, le modernisme, ce sont les Chinois, les Polonais et maintenant, c’est la faute des Russes…

                À aucun moment, ils te diront que les normes et les directives de l’UE, libre circulation des capitaux, des marchandises et des services, la suppression des droits de douane, le marquage CE,…etc, imposées par la grosse Commission Européenne sont les conséquences de ce massacre social.

                À aucun moment, ils te dire que les commanditaires sont directement liés aux bénéfices de la haute finance.

                Par exemple, les transformations de l’entreprise Renault sont à pleurer, où est la logique de cette transformation, à qui cela a-t-il profité ? Sûrement pas aux travailleurs et aux familles de la région d’Île-de-France, mais aux banquiers.

                1899 - 1929 Extension du site de Boulogne-Billancourt.

                1945 Nationalisation. 3 usines : Boulogne, Le Mans, Orléans.

                1945-1965 Nouvelles usines de Flins, Cléons, Sandouville, Lorient et Nantes.

                1971 Accord Renault-Peugeot-Volvo (fabrication de moteurs à Douai-Douvrun, dans le Nord).

                1970-1997 Création puis fermeture d’usines au Mexique, Grande Bretagne, Espagne, Portugal, Belgique.

                1992 Privatisation partielle, l’Etat reste majoritaire. Fermeture du site Boulogne-Billancourt.

                1997 Suppression de 50000 emplois

                1999 Nouvelle usine au Brésil (Curitiba).

                1999 En prenant le contrôle partiel de Nissan (Japon), le groupe gagne la 4° place mondiale.

                2002 Nissan entre dans le capital du groupe Renault ; l’Etat ne possède plus que 25% du capital.

                2003 Accord en Colombie entre Renault, Toyota et Mitsui. L’Etat français ne possède plus que 17,4% du capital.

                2005 Lancement de la Logan, destinée aux marchés émergents. Production dans l’usine de Dacia en Roumanie.

                Source (approximative) : http://www.lecafuron.fr/article-182…

                Bien à vous Camarades
                A_suivre

                Répondre à ce message

                • Le sens retrouvé du combat social en France 26 octobre 2022 02:37, par a_suivre

                  Oups ! il fallait lire « les normes et les directives de l’UE, libre circulation des capitaux, des marchandises et des services, la suppression des droits de douane, le marquage CE,…etc, imposées par la grosse Commission Européenne sont "en partie responsables" de ce massacre social. »

                  Répondre à ce message

                • Du système de domination au changement de paradigme

                  TVL - 24 octobre 2022 - Politique & Eco avec Valérie Bugault

                  Cliquer ici pour télécharger la vidéo

                  Crise énergétique, inflation, recul des libertés… les Occidentaux subissent de plein fouet la violence de l’idéologie globaliste. Valérie Bugault, spécialiste en géopolitique juridique et économique, évoque les origines et les effets d’un système de domination en bout de course et prêt à tout pour maintenir son hégémonie. Parmi ses outils, elle évoque le revenu universel, anticipé de longue date, pour nourrir ceux qui seront bientôt écartés du système de production par l’avènement de la révolution numérique ou encore le crédit social en voie d’élaboration pour prévenir toutes formes de troubles sociaux après la survenance d’un krach dont l’imminence est redoutée par de nombreux observateurs. En attendant, le personnel globaliste continue sa folle politique de fédéralisation de l’Europe et en armant l’Ukraine face au bloc continental russo-chinois déjà rejoint par de nombreuses nations dans sa résistance aux forces globalistes. Face au risque d’écroulement de 500 ans de domination occidentale, Valérie Bugault propose un plan de reconstruction de nos sociétés tant sur le plan public que privé pour redonner aux peuples la maîtrise de leur avenir.

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  • L’historique de Renault cité par le camarade A_Suivre est très intéressant, mais il s’arrête précisément avant que ne commence l’aventure de Renault en Russie, en 2007-2008, et qui vient de se terminer en Mai dernier !!!

    15 ANS DE TRAVAIL ET PLUS DE 4 MILLIARDS PARTIS EN FUMÉE !!!

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    Renault cède AvtoVAZ pour un rouble et sort de Russie

    Par Jean-Yves Guérin

    Publié le 16/05/2022 à 08:01, mis à jour le 16/05/2022 à 20:46

    Le groupe vend ses 68 % du fabricant de Lada à un institut public russe. Il aura la possibilité de les racheter, au même prix, pendant six ans.

    Retraite de Russie pour Renault. Le constructeur français va quitter le pays des tsars dans des conditions à peine meilleures que Napoléon il y deux siècles. Lundi 16 mai, le groupe a annoncé la vente de ses 67,69 % dans AvtoVAZ, le fabricant des Lada, et la cession de sa filiale Renault Russie. Une nationalisation qui ne dit pas son nom : le repreneur d’AvtoVAZ est Nami, un institut public de recherche russe consacré à l’automobile. Et c’est la ville de Moscou qui acquiert Renault Russie.

    Denis Mantourov, le ministre russe du Commerce, avait révélé fin avril les contours de ce projet. «  Renault a décidé de transférer sa participation dans AvtoVAZ à Nami, et Renault Russie sera racheté par le gouvernement local de Moscou  », révélait-il. Denis Mantourov s’était au passage fait le plaisir d’indiquer que le rachat d’AvtoVAZ se faisait pour un rouble symbolique. On voit mal comment le montant de la cession de Renault Russie pourrait être supérieur à un rouble.

    L’ex-Régie ne cherche pas à minimiser le choc provoqué par ce retrait du pays. «  Aujourd’hui, nous avons pris une décision difficile, mais nécessaire, et nous faisons un choix responsable envers nos 45 000 salariés en Russie  », affirme dans un communiqué Luca de Meo, le directeur général de Renault. Et de préciser sa pensée au Figaro : «  Le marché russe va continuer à souffrir. C’est la conséquence des sanctions économiques qui sont prises relativement vite, mais, selon notre expérience, mettent beaucoup d’années à être levées. Dans ces conditions, les usines ne produisent pas et brûlent du cash. Et nous aurions dû faire face à la faillite (en Russie, NDLR). »

    «  Si Renault n’était pas sorti de cette participation, ses ventes se seraient effondrées localement et il aurait dû faire face à des pertes massives  », renchérit-on à Bercy.

    Charge de 2,2 milliards

    Ce départ est un coup dur pour le groupe. De tous les constructeurs automobiles, c’est Renault qui a l’exposition la plus forte à la Russie. Il y est le leader du marché avec les modèles les plus vendus : la Lada Vesta et la Lada Granta. Avec un peu moins de 500.000 véhicules vendus en 2021, dont près de 400. 000 Lada, il a réalisé 18 % de ses ventes en Russie, son second marché après la France. En comparaison, Ford n’y a commercialisé que 21.000 véhicules l’année dernière.

    Selon l’agence de notation Fitch, Renault réalisait 10 % de son chiffre d’affaires en Russie (4,6 milliards d’euros sur 46 milliards) et 12 % de sa marge opérationnelle. Dans la mesure où le groupe gagne surtout de l’argent avec sa banque captive, RCI, les activités au pays de Poutine représentaient même plus de la moitié du résultat opérationnel de sa division automobile. Les conséquences de ce retrait ne vont donc pas tarder à se faire sentir.

    Le groupe va passer une charge de 2,2 milliards d’euros dans ses comptes au premier semestre. De plus, la perte de volumes rendra plus difficile l’amortissement des coûts de développement de nouveaux véhicules. Renault, qui avait prévu une plateforme commune à sa marque Dacia et à Lada, a prévenu qu’à cause de cette affaire il était «  contraint de revoir ses perspectives financières pour l’année 2022  », avec désormais une «  marge opérationnelle de l’ordre de 3 % » (contre 4 % ou plus précédemment).

    La pilule est d’autant plus difficile à avaler que le groupe a fait beaucoup d’efforts pour remettre sur pied AvtoVAZ, dont il avait pris 20 % en 2008. Depuis, il a mis aux standards internationaux cette entreprise russe au fonctionnement bureaucratique. Mais il a fallu attendre 2018 pour que le fabricant de Lada repasse dans le vert. Cela au prix de plus de 2 milliards d’investissement, aujourd’hui partis en fumée.

    Renault n’avait pas besoin de cela. Comme tous les constructeurs, il a dû affronter la crise sanitaire, puis la pénurie de semi-conducteurs, qui perdure. De plus, il a été éclaboussé par la fin rocambolesque de la gouvernance Ghosn, en 2018, qui a fragilisé l’Alliance entre Renault, Nissan et Mitsubishi. Sous la houlette de Luca de Meo arrivé chez Renault mi-2020, le groupe au Losange commençait tout juste à ressortir la tête de l’eau. En 2021, il avait notamment renoué avec les bénéfices (967 millions).

    Renault savait que le prix à payer pour un retrait serait très important. Au début de l’invasion de la guerre en Ukraine le 24 février, il n’envisageait pas du tout cette éventualité. Quand les constructeurs américains comme Ford ou General Motors ont annoncé leur départ de Russie début mars, le groupe a fait le gros dos. Après tout, personne ne lui avait reproché, lors de l’invasion de la Crimée par la Russie en 2014, de continuer ses activités au pays de Poutine.

    Pression de Zelensky

    Tout a basculé le 23 mars quand Volodymyr Zelensky s’est adressé aux députés français lors d’une visioconférence : «  Les entreprises françaises doivent quitter le marché russe. Renault, Auchan, Leroy Merlin et autres, ils doivent cesser d’être les sponsors de la machine de guerre de la Russie », a exhorté le charismatique président ukrainien. Le soir même, Renault tournait casaque en indiquant : «  Le groupe évalue les options possibles concernant sa participation. »

    Alors que la France soutient Zelensky, il devenait difficile à ce groupe dont le premier actionnaire est l’État (15 % du capital) de rester en Russie. De plus, il ne voulait pas être à contre-courant de l’opinion publique. Au bout de quatre semaines de guerre, il s’est aperçu qu’exploiter des usines en Russie était devenu mission impossible à cause des sanctions.

    Avec la transaction conclue lundi, Renault ne dit toutefois pas adieu à la Russie, mais simplement au revoir. Le groupe bénéficie d’une clause lui permettant de racheter AvtoVAZ au cours des six prochaines années. «  Au même prix que la vente, soit un rouble », précise Luca de Meo. Un institut de recherche comme Nami saura-t-il opérer des usines automobiles ? Le marché russe ne va-t-il pas plonger dans un coma prolongé ? Luca de Meo a six ans pour répondre à ces questions.

    https://www.lefigaro.fr/conjoncture/les-actifs-de-renault-en-russie-sont-desormais-propriete-de-l-etat-20220516

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    SUITE DE L’HISTOIRE !!! >>>

    AvtoVAZ de Russie : les ventes de Lada ont augmenté de 20,1 % en glissement annuel en septembre

    04/10/2022 | 14:27

    La société russe AvtoVAZ a enregistré un bond de 20,1 % des ventes de ses voitures phares Lada en septembre par rapport au même mois de l’année dernière, a déclaré la société dans un communiqué mardi.

    L’industrie automobile russe a été durement touchée par les sanctions occidentales cette année. De nombreuses usines ont suspendu leur production pendant des semaines alors qu’elles se démenaient pour trouver de nouvelles pièces et rétablir les chaînes d’approvisionnement, ou pour ajuster les spécifications de leurs modèles.

    Mais dans le même temps, de nombreux constructeurs automobiles occidentaux ont cessé de fabriquer ou de vendre des véhicules en Russie, en réponse à l’intervention militaire de Moscou en Ukraine.

    La société a déclaré avoir vendu un total de 20 641 véhicules Lada en septembre, soit une hausse de 14,1 % par rapport à août.

    Le président d’AvtoVAZ, Maxim Sokolov, a déclaré que l’entreprise faisait "tout son possible" pour poursuivre la production en "mode ininterrompu".

    https://www.zonebourse.com/cours/devise/US-DOLLAR-RUSSIAN-ROUBL-2370597/actualite/AvtoVAZ-de-Russie-les-ventes-de-Lada-ont-augmente-de-20-1-en-glissement-annuel-en-septembre-41924763/

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