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Comaguer 498 - 6 décembre 2022 - Coup d’état à Kiev

mercredi 7 décembre 2022, par anonyme (Date de rédaction antérieure : 7 décembre 2022).

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Bulletin Comaguer n° 498

6 Décembre 2022


Coup d’Etat à Kiev

La publication du texte qui suit nous a parue utile puisqu’elle démontre qu’une organisation politique bien établie en Ukraine comme l’était le PC(b) tUS * pouvait, dès les printemps 2014, présenter les participants occidentaux d’un nouveau coup d’état longuement muri par le chef de meute : les Etats–Unis ainsi que les acteurs locaux qu’ils avaient sélectionné pour parvenir à leur objectif : faire d’une Ukraine domestiquée et corrompue matèriellemet et idéologiquement la tête de pont de leur offensive programmée de destruction de la Russie. L’Union Européenne a servi d’appât et ses habitants commencent à payer aujourd’hui et sont destinés, vu la servilité de leurs dirigeants, à continuer à le faire, la soumission à ce plan conçu à Washington.

L’article se concentre sur les premiers jours du coup d’état et donne à voir les hurlements bien coordonnés de tous les membres de la meute OTAN. Mais le scénario est déjà écrit et le gouvernement qui se met en place à l’issue du coup d’état conclu par la fuite de Yanukovich le 21 Février 2014 a déjà été formé par Victoria Nuland (voir son fameux échange téléphonique avec son ambassadeur à Kiev qui exclut formellement la carte allemande Klitschko qui n’aura comme lot de consolation que la mairie de Kiev).

Soulignons au passage la honteuse responsabilité des chefs d’Etat européens Angela Merkel François Hollande et Emmanuel Macron garants des accords de Minsk dont la passivité complice permanente a permis l’avancement du projet étasunien jusqu’au 24 Février 2022.

Vu les évolutions de la diplomatie russe depuis le début des années 2000 il est exclu que la Russie ait ignoré ce qu’expose ce texte qui faisait suite à un premier coup d’état en 2004 et qui se tramait depuis longtemps encore contre elle en Ukraine. La question se pose donc de savoir quelle analyse des rapports de force mondiaux et quelles contradictions internes ont conduit la direction russe à attendre 2022 pour marquer un coup d’arrêt aux manoeuvres impérialistes agressives qui la vise directement. La chronologie donne à penser que l’engagement russe en Syrie en 2015 à la demande du gouvernement syrien a été décidé pour engager un premier face à face indirect avec les Etats-Unis à travers à la fois ses alliés officiels : la Turquie et l’OTAN et ses alliés de l’ombre : les djihadistes et leurs banquiers.Cet engagement stratégique puisqu’à la fois politique et militaire a certainement permis à la Russie de mieux jauger son adversaire dans toutes les dimensions de cette guerre hybride qui se poursuit.

*Le Parti communiste bolchévique de toute l’Union soviétique PC (b) tUS de toute l’union soviétique, titre inspiré du titre du PCUS, fut fondé en 1991 après la dissolution de l’URSS .Suspendu en 1993, il reprit son activité en 1995 Son objectif était clairement la reconstitution de l’Union . Probablement de petite taille mais trés militant il a poursuivi son activité et était implanté en Russie, en Ukraine au Belarus au Kazakhstan et dans certaines républiques du Caucase et sa secrétaire générale Nina Andreeyva jusqu’à son décès en 2020 avait conservé des liens au très haut niveau avec plusieurs partis et dirigeants communistes étrangers. Il continue à avoir un site internet en russe https://www.vkpb.ru/. Ses publications étaient traduites en français et publiées par le journal Nouvelles d’URSS. Ce journal a disparu à la mort de son fondateur et traducteur : Jacques Lejeune . L’article qui suit est signé A.MAYEVSKI Secrétaire de CC du PC(b)tUS

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Extrait de NOUVELLES D’URSS N°126 Mars Avril 2014

Le coup de force fasciste a commence

Depuis le 21 Novembre, les passions sort en ébullition en Ukraine. Depuis l'arrivée au pouvoir du regime de Yanoukovitch-Azarov, regime du gros capital, on n'a plus entendu parler durant quatre ans que du choix européen de l'Ukraine. Et soudain, de manière inattendue pour tout le monde, voilà que le Premier ministre Azarov annonce que la signature de l'Accord d'association avec l'U.E. est reportée.

L'opposition orange-brune (la «Bat'kivchtchinap de A. Yatsenyouk, l'Oudar de V. Klitchko et la Svoboda de O. Tyaghnibok) a profité de ce re­virement du pouvoir pour appeler sur-le-champ les gens à descendre dans la rue. Une opposition parti­culière a commencé le 29 novembre, quand, lors de la rencontre au sommet de l' U.E. a Vilnius, le President Yanoukovitch n'a pas signé le dit accord.

Dans la matinee du 30 novembre, i1 y a eu un accrochage, provoqué par des nervis de la «Svoboda» nationale-fasciste, entre les “Berkoutes”(1) et les manifestants.

C'est à partir de ce moment-là qu'a commencé à se déployer le volant d'actions protestataires. Les partisans du “choix europeen” ont commencé à arriver a Kiev, incités et payés par l'opposition, ve­nant en premier lieu des oblastes occidentales de l'Ukraine. L'action a pris un caractere massif de plusieurs milliers de participants. Les protestataires (les “revolutionnaires», comne ils se dé­nomment eux-mêmes) ont occupé l'Administration municipale d'Etat de Kiev, la Maison des syndicate et le Palais d'Octobre où ils ont créé ce qu'ils ont appelé les Etats-Majors de is resistance nationale.

La “communauté internationale”, c'est-a-dire les représentants de l'U.E., de l'OTAN, des Etats.-Unis et du Pentagone, a commence à s'ingérer ouvertement dans les évènements en cours. En soutenant, bien entendu, l'opposition, du côté du “libre choix europeen du peuple ukrainien”

Le 2 decembre.

-En se référant à ses sources, le “Financial Times” écrit que le President Yanoukovitch pourrait être renversé;

-le secrétaire général de l'OTAN, Anders Fogg Rasmunssen, s'est adressé au gouvernement et aux participants aux actions de protestation en les appelant a se retenir d'employer la force;

  • la chancelière de l'Allemagne, Angela Merkel, a mis en garde les autorités ukrainiennes d'employer la force      contre les manifestations pacifiques
  • -le president de la Commission europeenne, Jose Manuel Barroso, a appelé le President Yanoukovitch à régler pacifiquement    la situation poli­tique tendue de l'Ukraine et à examiner au plus vite l'affaire de la dispersion musclée des parti­cipants de l'Euromaidane par les «Berkoutes>, dans la nuit du 30 novembre;
  • une action non autorisée a été effectuée prés de l'ambassade de l'Ukraine à Moscou par Boris Nemtsov et dix activistes du mouvement opositionnel “Solidarnest” («Solidarite»Nd.T.) pour soutenir l'Euromaidane ukrainien;
  • le ministère des Affaires etrangères de la Suède a convoqué l'ambassadeur d'Ukraine, V. Stepa­nov, pour lui faire part de son inquiétude de la situation en Ukraine;
  • pour la même raison, le ministre des Affaires étrangères de la Lituanie a convoqué l'ambassadeur d'Ukraine,V. Jovtenko

le 3 décembre

  • Le président du Parlement europeen, Martin Schultz: «J'appelle le pouvoir ukrainien à s'en tenir à ses obligations internationales et à respecter la liberté d'expression de la volonté et la li­berté de reunion. La crise doit être résolue par voie de dialogue de toutes les forces politiques»;
  • La diète de Pologne a appelé l'Union europenne à soutenir les Ukrainiens. Une résolution exprime sa complète solidarité avec les citoyens d'Ukraine qui montrent au monde entier leur aspiration à faire de leur pays un membre de plein droit de l'U.E.;
  • les pays-membres de l'OTAN ont condamné l'emploi de la force contre les manifestations pacifiques. “Nous suivons attentivement la situation dans le pays, nous condamnons l'emploi d'une force disproportionnée contre les manifestations pacifiques en Ukraine. Nous appelons toutes les parties à s'abstenir de provocations et de violences. Nous appelons le gouvernement et l'opposition à entamer le dialogue et à entamer le processus de réformes. Une Ukraine souveraine, indépendante et stable, fidèle a la démocratie, a la prééminence du droit, est la clé de la sécurité euro-atlantioue est-il dit dans la déclaration du ministère des Affaires étrangères des pays-membres de l'OTAN.

Le 4 décembre.

- Le plus haut immeuble de Pologne (42 stages) le Palais de is Culture et de la Science de Versovie, a été illuminé aux couleurs du drapeau ukrai­nien en signe de solidarité avec l'Euromaidane. Cette décision a été prise par le maire de la capi­tale polonaise, Hana Gronkewicz Walc (de toute évi­dence, madame le maire a «oublié» les cent mille Polonais égorgés par les banderaiens dans les années quarante).

Le 5 décembre.

  • Le ministre des Affaires étrangères du Canada, John Baird, est intervenu en ukrainien depuis les planches du Maidane. Il a déclaré être fier des I1 a exprimé son soutien à l'Ukraine au nom du Canada: “Gloire à l'Ukraine Gloire au Cana­da”. Il serait intéressant de savoir comment réa­giraient lee autorités canadiennes à l’interven­tion d'un diplomate ukrainien à un meeting antigou­vernemental de lopposition. Cette intervention de J. Baird n'est-elle pas une ingérence directe dans les affaires intèrieures de l'Ukraine et une viola­tion des plus grossière de sa souveraineté?

Le 6 décembre

  • L'édition du “The Economist” appelle l'Europe et les E.-U.A. à faire comprendre à Yanouko­vitch qu'il y aura châtiment pour la dispersion des meetings pacifistes: interdiction d’entrée et gel des comptes. Et alors! C'est un coup au point névralgique même de notre pouvoir oligarchique, un coup à son porte-monnaie, à ses comptes qui se trouvent dans les banques étrangères.(européennes)

Le 7 décembre.

-L’ex president de la Géorgie M. Saakachvili : “... l'Ukraine n'a pas d'autre choix que l',Eu­rope parce que c'est le choix des principes et des valeurs”

-le vice-président du Parti populaire européen, Jacek Saryusz-Wolski: “Yanoukovitch ne voulait pas signer cet accord depuis le début. Il est allé aux pourparlers sans avoir le désir de signer. Il pensait tromper aussi bien Moscou que Bruxelles mais cela ne sera pas.

-Le Ministre des affaires étrangères de la Pologne, Radosiaw Sikorski, a apprecié positive­ment la démolition du monument à Lenine dans la capitale de l'Ukraine. Monsieur le ministre a “oublié” que is Pologne a été libérée de l'occupation fa­sciste par l'Armée soviétioue rouge sous la direc­tion du généralissime I. V. Staline, sous le Dra­peau rouge de Lénine déposant 600 000 vies sur l'autel de la liberation de la Pologne.

Le 10 décembre.

  • Six députés du Parlement européen ont appelé les hommes politiques européens à intervenir sans plus attendre contre une possible dispersion musclée du Maidane a Kiev;
  • une déclaration a été mise sur le site de l'organisation non gouvernementale internationale “Freedom House”, dans laquelle il est dit que la démission du President de l'Ukraine, V. Yanouko­vitch, serait l'unique voie de sortie de crise dans le pays;
  • le vice-ministre des Affaires étrangères des E.-U.A., Victoria Nuland, a eu une entrevue avec des leaders de l'opposition ukrainienne;
  • le ministre des Affaires étrangères de la Lituanie, Linas Linkiavieius, a déclaré que l'Europe met en garde le pouvoir ukrainien de ce qu'une dispersion musclée du Maidane mettrait un point fi­nal aux relations entre Bruxelles et Kiev;
  • le commissaire de l'U.E. pour les questions d'élargissement et de politique européenne de voi­sinage, Stefan Ellie, a appelé les autorites ukrai­niennes à libérer tous les manifestants pacifiques arrêtés au cours des actions de protestation;
  • le commissaire de l'U.E. pour les questions de politique extèrieure, Catherine Eaton, a eu une entrevue de plusieurs heures avec le Président de l'Ukraine, V. Yanoukovitch, puis elle est allée au Maidane pour soutenir les protestataires. Au cours de sa rencontre avec des leaders de l'opposition, Tyaghnibok s'est precipité sur C. Eston pour lui baiser la main. Comme l'on dit: «la main qui donne ne se dessèche pas», et l'on comprend d'où viennent les millions de dollars et d'euros pour le financement de la “révolution” orange-brune en Ukraine.

le 11 décembre

-   L'ex-Premier ministre de la Belgique, député au Parlement europeen, Guy Wehrholstadt: «Il doit être mis  fin immédiatement a la violence a Kiev! “

-L'ambassadeur des E.-U.A. en Ukraine, Jeffrey Payet, a insisté sur la nécessité d'une rencontre urgente avec les  leaders de l'opposi­tion;

 -le ministre des Affaires étrangères des Etats Unis, J. Kerry, a durement condamné les actions des gardiens de l'ordre pour leurs pressions musclées sur les protestataires: “Les Etats-Unis d'Amérique expriment leur aversion pour la déci­sion du pouvoir ukrainien»”

-- la vice-ministre des Affaires étrangères des Etats Unis Victoria Nuland, après son entrevue avec le President Yanoukovitch, a manifesté son soutien aux protestataires du Maidane: “J'espère que le peuple ukrainien sait que les EU.A. sont avec lui dans sa quête de securité, de digniteé humaire, de santé economique et de liens plus étroits avec l'Europe»;

-- le représentant du ministère des Affaires etrangeres des Etats-Unis, Jen Psaki, a declaré que les Etats-Unis examinent différentes variantes d',ac­tions à l'égard de l'Ukraine, y compris la prise de sanctions;

-- le President de l'Estonie, Tomas Hendrich lives, a propos des évènements nocturnes du Mai­dane:“Absolument, Je suis entierement d'accord avec les E.-U.A.»;

- le ministre des Affaires étrangères de la Pologne, Radoslaw Sikorski: “Nous condamnons l'em­ploi de la force contre les manifestations paci­fiques et exprimons notre sincere solidarité avec la societé ukrainienne qui  proteste pacifiquement au nom des valeurs européennes”

-- le President de la Lituanie, Delia Grybauskaite:“L'emploi de la force centre les manifesta­tions pacifiques de Kiev n’a pas de justification. C'est de la responsabilité directe de la direction politique de l'Ukraine”

-- la vice-ministre des Affaires etrangeres des E.-U.A., Victoria Nuland, distribue à manger aux meetingueurs  du Maidane: des gateaux secs, des petits pâtés, du pain. Elle veut ressembler au Jesus Christ biblique qui, avec  cinq pains, a nourrit cinq mille affames;

-- le Premier ministre du Canada, Steven Hasper: “La decision d'employer les troupes d'affec­tation speciale contre   les protestataires paci­fiques au Maldane est antidemocratique et exces­sive”

-- le ministre des Affaires étrangères de Is Grande-Bretagne, William Haig: “Je suis profondément inquiet par la décision du gouvernement ukrai­nien d'envoyer la milice d'affectation speciale au Maidane contre les   manifestants pacifiques. Ces actes sont inacceptables. Le* Royaume-Uni se place fermement du côté de  l'aspiration du peuple ukrai­nien de construire son avenir sur la base d'une association avec les partenaires  européens et du respect des valeurs démocratiques». Déclaration très precieuse, en particulier sur fond des déclarations réiterées du Premier minsitre de la Grande-Bratagne, David Cameron, sur la sortie pos­sible de   l'Union européenne.

Le 12 décembre.

-- Le chef du ministere des Affaires étrangères de 1'Australie, Julia Bishspp: “Nous appelons le pouvoir ukrainien à      faire preuve de la retenue maximale, de sauvegarder les obligations interna­tionales de l'Ukraine en matière degarantie de la liberté de reunions et de declarations, et d'écou­ter la voix et les espoirs du peuple ukrainien”.

Et, enfin, le principal commettant de l'action en cours, le Pentagone, a fait son apparition sur l'arène politique.

-- le chef du Pentagone, Chuk Hegel, a mis en garde, lors d'une conversation téléphonique qu'il a eue le 11 décembre, le ministre de la Défense d'Ukraine, Pavel Lebedev, contre “l'emploi des forces armées ukrainiennes centre la population civile». Le ministre de la Defense de l'Ukraine, qui est un Etat  indépendant et souveraim, a fait son rapport a son chef, lui confirmant que les forces armées du pays ne   seront pas employées dans les évènements en cours. Le Pentagone ne donnera de pain à personne, il a une  toute autre nourriture pour les peuples esclaves: des canons et des obus, des missiles et des avions, des  bombes et des chars, des porte-avions et des sous-marins, dans l'esprit de la véritable démocratie et du  triomphe des valeurs européennes.

Qui est responsable des Evènements en cours?

Il semble que le plus important coupable des évènements qui se produisent au Maldane soit le pouvoir, le  regime du gros capital, le regime de Yanoukovitch-Azarov, le regime bourgeois dans son ensemble qui s'est  établi en Ukraine en aout-de­cembre 1991.

     En allant aux élections de 2010, Yanoukovitch s'est positionné comme politicien prorusse. C'est pourquoi les travailleurs des régions orientales de l'Ukraine lui ont donné leurs voix, comptant sur un rétablissement et  un renforcement des rela­tions avec la Russie.

     Mais à peine devenu President, Yanoukovitch a aussitôt déclaré que sa priorité en politique étrangère, c'était l'Europe, l'Union européenne, le choix euro-atlantique. La cooperation avec la Russie s'est de plus en plus  limitée a des décla­rations, à de bonnes paroles sur le fait que la Russie est un partenaire stratégique de  l'Ukraine, et ainsi de suite.

Le gouvernement d'Azarov a poursuivi le tra­vail commencé par son prédécesseur le gouverne­ment de Youliya  Timochenko sur la préparation de l'Accord d'association avec l'U.E. Le processus de pourparlers sur la création d'une zone de libre-­échange de l'Ukraine avec l'U.E. (mais la creation de cette Z.L.E . était l'idée principale de l'Accord d'association) a été achevé il y a deux ans, en décembre 2011. Le Premier ministre Azarov a alors declaré a ce propos: “L'Ukraine est allée à tous les compromis raisonnables. Je ne peux pas dire que ce traité fasse pleinement notre affaire. Nous en voyons bien les plus et les moins. Mais nous esti­mons que les plus sont plus importants, c'est pour­quoi nous en avons pris le parti et, dans une pers­pective historique, ce traité sur la zone de libre-échange jouera un grand rôle positif dans le développement de notre économie et de l'intégration européenne».

Le 19 décembre 2011, le processus de pourparlers sur l'accord d'association et la création de la zone de libre-échange approfondie et universelle était achevé et le 30 mars, l'Ukraine et l'U.E. ont paraphé la partie politique du document et sa par­tie économique. En fait, pour que l'accord entre en vigueur, il ne restait plus qu'à le signer au plus haut niveau, ce qui devait avoir lieu lors de la ren­contre au sommet de Vilnius fin novembre.

Et en effet, dès septembre, deux mois avant la signature, Azarov déclarait que tous les oligarques soutiennent l'orientation européenne: No­tez bien, non pas les travailleurs, les ouvriers, les paysans, les travailleurs intellectuels, non, mais les oligarques. Voilà qui le régime Yanouko­vitch-Azarov sert, voilà les intérêts de qui il représente, sauvegarde et défend.

Et cela n'est pas étonnant. En 22 années de prétendue «indépendance», il s'est formé en Ukraine un régime capitaliste dont les indices sont ceux de son stade impérialiste suprême: il a été créé et fonctionnent des groupes et groupements industriels et financiers extrêmement impor­tants dont c'est le capital, non pas industriel, mais financier, qui joue le rôle décisif dans la vie économique du pays. Tous ces groupes indus­triels et financiers sont étroitement liés à l'Oc­cident, dans les banques duquel ils gardent leurs capitaux de plusieurs milliards provenant des pillages, tandis que nombre des oligarques et membres de leurs familles vivent déjà en Occident. Selon les données des moyens d'information de masse (les M.I.M.), vivent à Londres: Akhmétov, Pintchouk, Bogoiyoubov, à Genève: KolomoIski, à Vienne: les frères Klyouyev. Les M.I.M. orange-bruns font savoir avec joie que l'Euromaidane est soutenu dans toute l'Europe. Ainsi, le 14 décembre, des partisans du «choix européen de l'Ukraine» ont piqueté à Vienne la maison appartenant, selon les données de-ces mêmes Médias Information de Masse, à des parents du Premier ministre Azarov. Les oligarques ukrainiens font leur business par l'intermédiaire de sociétés offshores enregistrées à Chypre, ou dans certaines régions des Pays-Bas, d'Autriche et d'autres pays de l'U.E. C'est aux Pays-Bas qu'est enregistré en particulier le business du plus gros oligarque d'Ukraine Rinatt Akhmétov dont la fortune est estimée, selon les données de la revue «Fortes», à 15,4 milliards de dollars pour cette année; il y occupe la 47° ligne 'parmi les gens les plus riches du monde).

C'est naturellement le gros capital oligarchique qui a poussé le Président et son gouvernement dans les bras de l'Union européenne. Il n'est pas étonnant non plus qu'à cause de l'ajournement de la signature de l'accord d'association avec l'U.E., tous les M.I.M. ukrainiens (à l'exception toutefois du Premier journal national qui a occupé une position relativement modérée), qui appartiennent aux oligarques ou à des gens de leur proche entourage aient immédiatement occupé une position anti-présidentielle antigouvernementale, glorifiant le «choix européen de l'Ukraine», soutenant les meetin­gueurs de l'Euromaidane. Le régime en place s'est alors trouvé sans moyens d'information de masse à ce moment critique. Et ce n'est pas étonnant.

Dans les faits, l'Ukraine est gouvernée par le gros capital, et c'est lui qui forme et formera l'opinion publique dans le sens qui lui convient, y compris en continuant à pousser de la même manière le régime en place dans l'U.E. (le cas échéant, le capital remplacera Yanoukovitch et Azarov par d'autres politiciens faisant mieux ses affaires). Tandis que les «révolutionnaires» protestataires du MaIdane resteront simplement les otages de son sale jeu politique.

En faisant traîner près de deux ans le processus de signature de l'accord d'association, le pouvoir ukrainien a tenté de marchander des condi­tions plus acceptables pour lui de reddition de l'économie ukrainienne en servitude au gros capital transnational européen, aux firmes et banques trans­nationales. Il a été question de 160 milliards d'euroS de compensation pour les pertes subies par l'Ukraine du fait de la rupture des liens économies commerciaux et financiers avec la Russie, la Biélorussie et le Kazakhstan, pays de l'Union douanière.

Bien entendu, l'Union européenne ne pouvait pas donner suite à de telles demandes de la partie ukrainienne et n'a pas l'intention d'y donner suite. Elle a besoin de l'Ukraine, non pas comme partenaire et concurrent égaux en droits, mais comme débouché pour la production européenne, aux fins de réanimer l'économie de l'U.E. qui, depuis déjà de nombreuses années -- depuis le début de la crise de 2008 — se trouve en état de stagnation.

N'ayant pas obtenu ce qu'il désirait et tentant de marchander encore un peu, le régime Yanou­kovitch-Azarov a ajourné la signature de l'accord. C'est alors qu'est entré en scène le capital indus­triel de l'ouest et du sud-ouest de l'Ukraine, très étroitement lié, par ses relations économico-finan­cières et ses rapports de production vieilles de plusieurs années (établies depuis des décennies et même des siècles), au capital industriel de la Rus­sie et des autres républiques de la C.É.I.

En expliquent sa position d'ajournement de la signature de l'accord avec l'U.E., le Premier ministre Azarov, intervenant le 22 novembre au talk­-show Schuster live, a dit que, par suite de la signature de cet accord et de la rupture des relations économiques avec la Russie qui en résulte­rait , des dizaines d'entreprises s'arrêteraient des centaines de milliers de travailleurs se retrou­veraient à la rue, tandis que leurs familles reste­raient sans moyens d'existence. Les personnes pré­sentes lui ont alors posé cette question pleinement pertinente: mais ne le saviez-vous pas avant? Il n'y a pas eu de réponse. Ensuite, Azarov a montré que lui et ceux desquels son gouvernement exprime les intérêts vivent une tout autre vie que celle des gens ordinaires. La déclaration d'Azarov suivant laquelle il y déjà bien longtemps qu'il ne prend plus le métro et ne connaît même pas le prix d'un billet — 2 ou 3 ghrivnyas- a soulevé une rumeur d'indignation dans la salle. Pour un homme ordinaire, renchérissement de 1 ghr. (50 p. 100) du coût d'un trajet en métro fait que le trajet aller et retour augmente de 2 ghr., ce qui se répercute immédiatement sur le prix du trajet sur les itinéraires des autres modes de transport en commun, ce qui représente une perte de près de 100 ghr. par mois et plus, avec notre misère, cela fait une somme non négligeable.

L'opposition orange-brune ouvertement pro-occidentale a immédiatement profité d'un tel revirement brusque du pouvoir qu'elle a accusé de trahison des intérêts nationaux, puis a fait descendre les gens dans la rue. Bien que les véritables intérêts nationaux de l'Ukraine fussent aussi étrangers aux leaders de l'opposition qu'au régime en place. Les intérêts des politiciens des deux camps de la bourgeoisie, qui se combattent l'un l'autre, sont exac­tement les mêmes: se mettre le plus de bénéfices possible dans les poches plus précisément, sur des comptes dans des banques étrangères. Pour cela, il faut ou bien conserver le pouvoir, ou bien le conquérir. Et l'on ne peut y parvenir sans l'aide de l'Occident. Voilà pourquoi les intérêts nationaux sont marchandés tantôt par l'une, tantôt par l'autre clique de la bourgeoisie, brouillant les uns contre les autres les travailleurs des diffé­rentes régions du pays en les divisant.

Quelques mots à propos de l'U.E. où l'on nous entraine. avec tant d'insistance

L'Union européenne (U.E.) est une communauté économique et politique dont font actuellement partie 28 États. L'U.E. a été créée à la suite de la signature du Traité de Maastricht en 1992 (et est entrée en vigueur le 1er novembre 1993) sur la base de la Communauté économique européenne. Sa population est d'environ 500 millions d'habitants; la part de l'U.E. dans son ensemble dans le P.I.B. mondial était de 23 p. 100 (16,6 billions de dol­lars) en 2012 en valeur nominale, et d'environ 19 p. 100 (16,1 billions de dollars) en parité des pouvoirs d'achat.

En 1999, la devise euro a été mise en circulation par voie de compensation (y compris comme tentative de se libérer de la poigne de fer du dol­lar américain) en qualité de devise parallèle dans les pays de l'union économique et monétaire de l'U.E. En 1991, 11 des 15 (à cette époque) pays de l'Union européenne, qui avaient satisfait aux cri­tères de Maastricht, ont formé la zone euro avec lancement officiel de l'euro le ter janvier 1999 mis en circulation par voie de compensation. Les pièces et billets d'euro ont été introduits en 2002. En ce moment (2012), font partie de la zone euro 17 pays-membres avec plus de 325 millions d'habitants.

Actuellement, l'Union européenne, comme tout le monde impérialiste dans son ensemble, subit une crise économico-financière extrêmement profonde. Se trouvent dans une situation particulièrement grave les pays de la zone euro, dits excentriques: Portugal, Italie, Grèce, Espagne (suivant les initiales des noms anglais de ces pays: PIGS, ce qui, en traduction de l'anglais, signifie 'cochons'; c'est ainsi qu'en réalité le gros capital de l'U.E. s'a­dresse aux travailleurs de ces pays). Dans ces pays, le chômage atteint 20 à 25 p. 100. Les travailleurs comprennent parfaitement qui sont les coupables de leurs malheurs, que ce sont non seulement le capital local, mais également le gros capi­tal des firmes et banques transnationales de l'Union européenne, les principaux coupables de la crise, qui s'en enrichissent et en rejettent tout le poids sur le dos des travailleurs, en premier lieu de ceux des pays excentriques de la zone euro, mais également de ceux des pays est-européens qui brûlent les drapeaux de l'U.E., se prononcent pour leur sortie de l'Union européenne, pour le rétablissement de leurs souveraineté et indépendance nationales authentiques.

Nous en avons déjà parlé plus d'une fois, je le répète donc brièvement.

En conséquence de leur entrée dans l'U.E., les constructions navales ont essuyé un krach en Pologne et en Grèce, tandis que la Lettonie et la Slovénie ont complètement perdu leur production sucrière. Des manifestations et actions de protesta­tion de plusieurs milliers de participants se sont déroulées dans les républiques de la Baltique en pleine crise économico-financière à cause de l'ag­gravation de la situation sociale des travailleurs. Le krach a atteint la production agricole de la Bulgarie.

Le Premier ministre de la Grande-Bretagne, D. Cameron, pose la question d'une possible sortie de son pays de l'U.E. (notons que la Grande-Bretagne ne fait pas partie de la zone euro et qu'elle a conservé sa propre devise: la livre sterling). L'une des raisons qui lui font poser cette question est le flot de plusieurs milliers de migrants qui arrivent en particulier de Pologne: ce sont jusqu'à 700 000 Polonais qui ont comblé la Grande-Bretagne à la recherche d'un salaire. Voilà un bel exemple de la Pologne «florissante» dans le cadre de l'U.E. Les travailleurs polonais vont chercher un salaire en Grande-Bretagne, mais également dans les autres pays ouest-européens, tandis que les travailleurs ukrainiens, en premier lieu ceux des oblastes occidentales — des oblastes de Lvov, de Ternopol', d'Ivane-Frankovsk et autres vont chercher un salaire dans cette même Pologne, et aussi en Italie, au Portugal, en Espagne et autres pays.

Et encore un exemple. En 2004, l'U.E. a acueilli la Slovaquie. Derechef, le but de l'U.E. en admettant la Slovaquie, tout comme les autres pays, était la recherche de débouchés pour son marché saturé de marchandises. Au cours du temps d'appartenance de la Slovaquie à l'U.E., le chômage a atteint un million de personnes dans le pays (pour une population d'un peu plus de cinq millions d'habitants). Cela est dû à la suppression de la taxe d'importation des marchandises européennes qui ont complètement évincé du marché les marchan­dises de la production locale, ce qui a laissé sans travail une grande partie de la population apte au travail. Toutes les grandes entreprises et entre­prises qui ont donné naissance à des villes ont été vendues pour le dixième de leur valeur réelle. Pra­tiquement la majorité des entreprises du complexe militaro-industriel ont cessé d'exister en Slova­quie. Au cours des années de démembrement de la Tchécoslovaquie et d'obtention par la Slovaquie de son «indépendance» de ses frères tchèques, il n'a pas été construit en République slovaque un seul mètre carré de logements, pas un seul nouvel hôpital et pas une seule nouvelle école, pas une seule entreprise d'État. Dans les petites localités de Slovaquie, on continue à utiliser les écoles, les hôpitaux et les routes construits dans la période socialiste. Actuellement, chaque Slovaque doit à l'État à raison de 6 à 7000 euros chacun et pratiquement la moitié des travailleurs vit à la limite de la pauvreté du fait que plus de 70 p. 100 de ceux qui travaillent ne perçoivent pas le salaire moyen officiel. En sa qualité de membre de la zone euro (l'euro a été introduit en Slovaquie en 2009), la Slovaquie paie des sommes énormes au programme d'aide «Rempart européen» (par exemple, à la Grèce, à Chypre). Et en plus, cet argent ne revient jamais au budget du pays.

Beaucoup de Slovaques plaignent vraiment les Ukrainiens qui, tout comme eux-mêmes naguère, croient au progrès et à la justice au sein de l'U.E. Les Slovaques mentionnent que l'U.E. ne résoudra ni la question du chômage dans le pays, ni la question de la corruption, ni la majorité des autres questions qui tourmentent la population de l'Ukraine. La majorité des protestataires d'Ukraine qui manifestent pour leur entrée dans l'U.E., pense naivement que leurs propres problèmes seront résolus par quelqu'un d'autre qu'eux, sans leur participation. Les Slovaques eux-mêmes disent aux Ukrai­niens de ne se faire aucune illusion sur l'Union européenne et se donnent eux-mêmes en exemple. Actuellement, les 3/4 de la population du pays sont pratiquement en état de survie: ce n'est que chô­mage alentour, criminalité, dépendance complète du capital étranger qui a pris l'initiative aux entrepreneurs slovaques, tandis que les Slovaques sont pratiquement devenus des étrangers dans leur Propre Pays.

Au service du capital transnational américano-européen sioniste

l'opposition orange-brune est traître aux intérêts nationaux de l'Ukraine

Nous avons déjà mentionné le rôle du gros capital de l'Ukraine qui, en 22 années de prétendue «indépendance», a pillé l'Ukraine et son peuple la­borieux, conduisant les travailleurs jusqu'à leur extinction et à la misère.

Mais ne sont en rien meilleurs les partis oppositionnels du camp orange-brun: la «Bat'kiv­ehtchina» (2) de D. Yatsényouk, l'«Oudar»(5) de V. Klitchko et la «Svoboda»(7) de O. Tyaghnibok.

La «Bat'kivchtchina»2 a été créée par Youliya Timochenko déjà, laquelle se trouve actuellement en prison (3). Youlia Timochenko s'est constitué son capital exactement de la même manière que les oligarques, duquel les intérêts éconemico-financiers sont politiquement représentés et défendus par le Parti des régions, c'est-à-dire par le parti qui pille et exploite impitoyablement les travailleurs de l'Ukraine. Timochenko a trempé dans l'affaire P. Lazarenko, qui actuellement «se repose» dans une prison américaine, et dent elle a été l'une des complices dans la période d'activité de la firme EESU4 créée par elle. Youchtchenko, qui était alors Président, a retenu que le Premier ministre Timo­chenko a profité de sa fonction pour soustraire les dettes de plusieurs milliards de son EESU (4). Exacte­ment de la même manière, Timochenko a signé un con­trat gazier juridiquement tout à fait inégal avec la Russie (avec V. Poutine du temps oh celui-ci était Premier ministre), conditionné par le fait que Timochenko n'a pas compté les dettes de sa firme EESU avec la Russie. C'est à cause d'elle qu'à présent le peuple d'Ukraine paie son gaz au moins le double de son prix.

L'actuel leader de la «Bat'kivChtchina», Arséni Yatsényouk, est parvenu à grimper jusqu'aux plus hautes fonctions de l'État, parmi lesquelles celles de ministre des Affaires étrangères, ainsi que, près de un an, de président de la Rada suprême. Il est loin d'être un homme pauvre et les intérêts du peuple laborieux lui sont à peu près aussi étrangers qu'ils le sont au Premier ministre Azarov et l'ont été à Youlia Timochenko. Ce parti exprime objectivement les intérêts du gros et moyen capital et se trouve sous le joug des oligarques et de l'État et aspire à revenir au pouvoir. Les petits et moyens businessmen, qui soutiennent la «Bat'kiv­chtchina», comptent qu'«en entrant dans l'Europe», en agissant «suivant les règles de la civilisation européenne», ils parviendront à mener leur business avec succès et à échapper au joug des oligarques. Ils ne se rendent pas compte que l'Union européenne n'a besoin de l'Ukraine que comme. débouché pour ses marchandises et que peu d'entre eux parviendront à soutenir la concurrence avec les plus grosses firmes et banques transnationales européennes. Ce qui constitue l'appui de masse de ce parti, ce sont les couches petites-bourgeoises d'humeur nationaliste de la population, surtout celles des oblastes occidentales de l'Ukraine qui voient tout aussi naïvement dans l'Europe leur sauveur de la ruine, du joug des oligarques et de la misère.

Le parti «Oudar»5 de Vitali Klitchko a été créé comme projet de jeunes et aspire à capter, en Ukraine, les intérêts en premier lieu du capital allemand. Les célèbres boxeurs, les frères Klitchko, sont des gens très aisés. De l'avis des publications analytiques spécialisées dans les questions financières, leur fortune s'élève à environ 40 millions de dollars (2010). En quoi ce parti attire-t-il la jeunesse? Par ceci que les frères, comme se plaisent à le dire les jeunes, «ont gagné leur argent par un travail honnête, par leurs remarquables résultats sportifs» (6) Les gens qui vont à ce parti ne vont pas à la «Bat'kivchtchina» nationaliste clairement marquée, et vraiment encore moins à la «Svoboda» nationale-fasciste. Selon les données des organisations de recherche scientifique, le groupe le plus riche du parlement, d'a­près les déclarations des députés, est le Parti des régions. Le revenu moyen des députés régio­naux s'est élevé, en 2011, à 4 822 785 ghr. Après lui viennent les députés agrariens avec un revenu de 2 303 624 ghr.; ensuite, les députés de la «Bat'- kivchtchina»: 825 012 ghr.

La «Svoboda» d'Oleg Tyaghnibok est un parti bandéraïen national-fasciste. Nous nous souvenons tous très bien de l'intervention que Tyaghnibok a faite dans l'oblaste d'Ivano-Frankovsk en été 2004; dans la période du début du développement de la «révolution» orange. Lutter contre les Moskales et les Youdes (les Russes et les Juifs; A. M.),

voilà quelle était la nature profonde de son intervention. Tyaghnibok a alors été prié de se taire pour un temps, mais il a bientôt exprimé claire­ment et de façon imagée le caractère national-fa­sciste de son parti héritier de l'OUN-UPA (8) de St. Bandéra et de R. Choukhévitch, serviteurs et suppôts du fascisme allemand qui ont servi Hitler avec fidélité et dévouement et lui ont prêté serment de fidélité, qui ont égorgé et exterminé sans pitié des centaines de milliers de paisibles gens: des Polonais, des Juifs, des Ukrainiens, des Tsiganes, des Russes, des Biélorusses, des Slovaques et des gens d'autres nationalités encore.

«Gloire aux héros!», voilà le salut habituel chez les bandéraïens. A présent, ce salut est repris par les masses sur l'Euromaidane, qui ne se rendent absolument pas compte de quels «héros» il s'agit. Plus de vingt années d’esclavage national, fuite de cerveaux ont fait leur œuvre noire: la jeunesse ne connaît l'histoire de l'Ukraine que sous une forme défigurée écrite par des historiens bandéralens à la solde de l'Occident.

Dans les années deux mille, la «Svoboda» a pu établir son contrôle sur les conseils locaux et oblastaux des oblastes occidentales de l'Ukraine, tandis qu'en 2012, elle est même parvenue à créer son propre groupe au parlement.

Enhardie par son pouvoir, la «Svoboda s'est vue mettre à sa disposition pratiquement toutes les chaînes de télévision, les talk-shows (les parlotes-spectacles), etc. pour qu'elle puisse porter son idéologie nationaliste bandéraienne ouvertement antirusse dans les masses, bien entendu en l'enjolivant et en héroïsant les nervis bandéraiens en les faisant passer pour des «combattants de la liberté». Il va sans dire que ceci était nécessaire à Yanoukovitch pour distraire les masses de la politique antipopulaire pratiquée par son régime, afin, sur le fond national-fasciste de la «Svoboda», d'avoir l'air «blanc et duveteux» ou, au moins, d'être «un moindre mal» et de conserver son fauteuil présidentiel et son pouvoir aux prochaines élections du début de 2015.

Il a été montré sur tous les écrans de télévision d'Ukraine comment les «berkoutes» «sangui­naires et haineux» tabassent la jeunesse, les étu­diants qui étaient venus à une action pacifique de protestation.

Alors je voudrais d'emblée rappeler aux lecteurs la position du marxisme-léninisme à propos de l'État. Dans «L'État et la révolution», V. I. Lénine souligne: «L'armée permanente et la police sont les armes Principales de la force du pouvoir d'État» (Œuvres complètes 33, p. 9). Et qu'est-ce que l'État ? Au même endroit, en s'appuyant sur l'analyse marxiste, en particulier sur l'ouvrage de Fr. Engels «L'origine de la famille, de la proprié­té privée et de l'État», Lénine répond: «L'État est l'organe de domination d'une classe déterminée qui ne peut être conciliée avec son antipode (avec la classe, opposée)» (ibid., p. 8).

L'actuel État ukrainien est un État bourgeois, un État qui sert avec fidélité et dévouement le gros capital oligarchique. Et la milice, le SBU (9), et que nous servent cet État avec fidélité et dévouement, c'est-à-dire qu'ils défendent les intérêts du gros capital. Voilà dans quelle optique nous devons envisager les «Berkoutes» et autres services spéciaux du ministère de l'Intérieur. Et que nous propose l'opposition en échange de cet État du gros capital? Un État ouvrier et paysan?! Certainement pas. Notre opposition nous livre, c'est-à-dire l'Ukraine, le peuple laborieux d'Ukraine, en servitude à l'Occident, en servitude à l'Union européenne. Quant à l'U.E., elle exprime à son tour les intérêts du capital transnational, des firmes et banques transnationales, qui est bien plus important que notre capital oligarchique ukrainien «natal». La 161e des 500 firmes les plus importantes du monde pour leur chiffre d'affaire (selon la cote de «Fortune Global 500» de 2010) se trouve en U.E. Selon la liste de la revue Forbes «The Global 2000» (du 21-04-2010), au nombre des 100 firmes et banques mondiales les plus importantes du monde, 43 sont européennes (dont 37 dans des pays-membres de l'U.E.: 9 en Grande-Bretagne, 8 en France, 7 en Allemagne, 5 en Italie, 4 en Espagne, 1 respectivement aux Pays-Bas, en Belgique et en Suède et 1 firme en coparticipation néerlando-britannique. Plus 5 firmes en Suisse et 1 en Norvège), 27 sont aux É.-U.A., 7 en Chine, 5 au Brésil, 4 respectivement en Russie et en Australie, 3 respectivement au Japon et eu Canada, 2 firmes en coparticipation australe-britanniques 1 respectivement à Xiangjiang (Hongkong) et en Corée du Sud. Il n'a pas été noté de firmes ukrainiennes au nombre des 100 firmes les plus importantes du monde. Quant au capital européen, il est, comme on le voit de cette liste, finalement le plus important.

On peut en tirer la conclusion que la «Svoboda», de concert avec la «Bat'kivchtchina» et l'«Ou­dar» font passer le peuple d'Ukraine d'un esclavage à l'esclavage du capital européen qui. est le plus important du monde, de sorte que les travailleurs du pays vont se trouver placés sous un double joug celui maison, de leur propre bourgeoisie et celui de celles d'Europe.

Mais revenons aux évènements du matin du 30 novembre. Comme le mentionnent les commentateurs, la provocation de la dispersion musclée de l'Euromaidane à été activement préparée par ledit «Juste Secteur» entièrement constitué d'organisations d'extrême droite, racistes, xénophobes, fanatiques du football (v., par exemple, Y. Kornilov «les héros du Maidane pro-européen et les petits provoca­teurs-biberonneurs de bière sont les mêmes per­sonnes», En outre, cette préparation a débuté bien avant les évènements du 30 novembre. Dès après l'ajournement de la signature de l'accord d'association, les gens de droite ont commencé, dans leurs forums, à appeler à la mobilisation et à la prise d'assaut des bâtiments administratifs: «armez-vous de barres d’armatures et cassez les côtes des lycanthropes » il faut les rosser au maximum il vaut mieux prendre des tubes, un tube est plus facile à tenir en main et ne plie pas prendre des barres d’armature de 16 qui ne plient pas non plus et avec celles de 28 c’est le Berkoute qui plie»,

Voilà quelques uns des conseils donnés au début des actions musclées. Ce sont précisément les nervis du «Juste Secteur» et du «Patriote d'Ukraine» qui ont été la principale force de frappe de l'EuromaI­dane. Le «Patriote d'Ukraine» est une organisation radicale qui est longtemps passée pour être l'aile de combat de la «Svoboda» et a rempli des fonctions de protection sur le Maidane avec leur brassards à croix gammée stylisée au bras, c'est à-dire que c'est une organisation carrément fasciste. Dans leurs forums, les gens d'extrême droite, comme le mentionne V. Kornilov; ne se cachent pas que ce sont eux qui ont organisé la bagarre avec les «Berkoutes». Mais cela n'a pas été montré sur nos écrans de télé. Mais seulement ce qui s'est passé après, lorsque les gens d'extrême droite avaient disparu de l'écran et que les «Berkoutes» se sont lancés dans une attaque de riposte et que des jeunes étudiants sont tombés sous leurs coups, ce qui a été montré avec un évident plaisir au monde entier.

De l'intervention de Diane Kamlyouk à l'Euro­maIdane, poétesse d'extrême droite qui a écopé en 2008 (à 22 ans) d'un séjour en prison pour meurtre raciste d'un Nigérien à Kiev: «Pour que l'on ne vous écrase pas exactement comme l'on a écrasé le MaIdane «orange» en 2004, pour que vous puissiez terminer la moisson cette année, pour que vous puissiez terminer la moisson d'un seul coup et ne commenciez pas à vous accoutumer aux supplications des youdes!.. Dans nos veines coule le sang ukrainien de l'homme blanc!»,

Tout commentaire à  une telle harangue ouvertement fasciste est, à mon avis, superflu. Ou de l'interview de l'un des leaders nationalistes Youri Loutchenko: «à présent, c'est la guerre entre l'U.E. et la Russie dans laquelle vont se jeter 40 millions de chrétiens blancs intelligents et instruits».

Jusqu'à quel point les bandéro-fascistes se préparent sérieusement à prendre le pouvoir et à transformer l'Ukraine en un État bandéraien national-fasciste, c'est ce dont témoigne l'article «La base souterraine des nervis du Maidane» publié dans l'actuel numéro de la «Rabotché-krest'yanskaya pravda».

La destruction du monument à Lénine à Kiev, la Bucovine du Nord qui a rejoint l'Ukraine, ce qui , à la joie non dissimulée des bandéraiens bestialisés, a donné lieu à la formation de l'oblaste des Tcher­en est l'éclatante confirmation. Les idéologues de la bandéraillerie comprennent parfaitement bien que c'est précisément le marxisme-léninisme qui est l'arme révolutionnaire du prolétariat et tentent donc par tous les moyens d'effacer de la mémoire des travailleurs d'Ukraine le souvenir de leur vie heureuse dans l'Ukraine socialiste soviétique.

*****

  1. “Berkoutes” nom par lequel les Ukrainiens designent les agents des troupes d'affectation speciale anti-emeute. Dans le langage courant, le mot 'berkoute' signifie 'aigle royal'. (N.d.T.)

2-Bat'kivehtchina», -- mot ukrainien (de bat'ko . père) qui signifie 'héritage paternel, pa­trimoine'. (N.d.T.)

3-L'escroc affairiste Youliya Timochenko a été sortie de sa prison cinq étoiles par le gouver­nement fantoche du putsch orange-brun de Kiev. Actuellement, elle promène insolemment sa perruque sur le Maidane. (J. L.)

4- EESU, -- sigle non décrypté d'une organisa­tion véreuse de Timochenko qui a servi d'intermé­diaire dans diverses transactions commerciales. (J. L.)

5-«Oudar», -- le nom de ce parti est l'acro­nyme de sa dénomination somplètées langue ukrai­nienne et russe qui signifie 'Alliance démocratique ukrainienne pour les réformes'. Dans c le langage courant, le mot ukrainien ou russe 'oudar' signifie 'coup, frappe, choc'. (N.d.T.)

6-Cet argument me paraît quelque peu spécieux.Les milliardaires de l'intelligentsia créatrice (le show-biz' soviétique) ont eux aussi gagné leur argent par un «travail honnête». Par contre, n'im­porte quel tourneur de l'usine de tracteurs de Kharkov a pourtant toute sa vie, lui, exercé une activité professionnelle on ne peut plus réelle­ment honnête et socialement utile, or, c'est sa fortune personnelle de 40 millions de dollars? Non! Monsieur V. Klitchko n'est qu'un gavé de la société de consommation, du spectacle et de l'esbroufe. (J. L.)

7-«Svaboda», -- le nom de ce parti est formé de la première syllabe de trois mots de sa devise en ukrainien: 'na SVOyil, BOgom DAnii zemlé', ce qui signifie 'sur notre.terre donnée par Dieu'. Dans le langage saurant, le mot ukrainien ou russe 'svoboda' signifie 'liberté'. )N.d.T.)

8-OUN-UPA, L’OUN, en particulier la faction dirigée par l’allié allemand Stepan Bandera  et son commandant en second, Yaroslav Stetsko, OUN-B, était une organisation violemment antisémite, anticommuniste et antirusse, qui a collaboré avec l’occupation nazie et participé activement au massacre de millions de Polonais, de Juifs ukrainiens et de communistes ethniquement Russes et Ukrainiens dans la région.

9-SBU, -- sigle de 'Service de la Sûreté de l'Ukraine'. (N.d.T.)


 

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