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ITALIE, LA MAIN GAUCHE DU CAPITAL BATAILLE CONTRE LA MAIN DROITE

vendredi 16 mars 2018, par Robert Bibeau (Date de rédaction antérieure : 16 mars 2018).

La corrélation est parfaite, chaque fois que l’indice boursier enregistre des soubresauts saccadés (montées vertigineuses ou chutes dangereuses) les indices électoraux, ceux des polichinelles de gauche comme ceux des saltimbanques de droite, connaissent des secousses importantes, directement correspondantes.

Bibeau.robert@videotron.ca Éditeur http://www.les7duquebec.com

Source : http://www.les7duquebec.com/7-au-fr…

Élection à l’italienne

Le dimanche 4 mars dernier, c’était mascarade électorale en Italie, troisième économie de l’Union européenne. Plus de quarante-six-millions d’électeurs étaient convoqués aux urnes pour accomplir leur « devoir » de soumission à la dictature du capital en apposant une croix sous l’un ou l’autre des étendards partisans de partis pourris.

Voici comment un commentateur belge présente l’activité électorale de ses camarades italiens : « En Italie, à gauche, un nouvel acteur politique « Potere al Popolo » (Pouvoir au peuple) essaie de remettre les pendules à l’heure : ce sont les partis traditionnels, et non les migrants, qui sont responsables du chômage et de la précarité. » Assurément la go-gauche italienne apprécie cette assertion qui voudrait disculper le système capitaliste pour ses malversations. En effet, ce ne sont ni les partis de la droite traditionnelle ni les partis de la gauche conventionnelle qui sont responsables du chômage, de la précarité, de la misère et de la guerre. La go-gauche (comme la droite incidemment) aime raconter des bobards à l’effet qu’un programme électoral pourrait faire la différence et que tout électeur bénéficie du privilège de « décider » à intervalle régulier, quel programme sera appliqué et quel parti sera porté au "pouvoir" afin de remplir ses coffres, récompenser ses affidés, et subventionner ses commandites à même les deniers publics.

En Italie aussi l’ouvrier refuse de voter

Tandis que les politiciens professionnels, de gauche comme de droite, déblatèrent des fadaises, une forte proportion d’électeurs (30% - 14 millions d’individus) ne porte aucune attention au cérémonial électoral. Pire, quand on découpe l’électorat par classe sociale, on découvre qu’une majorité d’ouvriers rejette toute participation aux mascarades électorales. Ce qui laisse entendre que l’ouvrier moyen aurait mieux compris cette fumisterie que « l’avant-garde gauchiste ». (1)

La classe ouvrière européenne votait massivement après la Seconde Guerre mondiale, croyant ainsi influencer l’évolution des décisions politiques et économiques nationales. Après des dizaines de carnavals électorales qui n’ont rien donné et n’ont servi qu’à démasquer les politiques avides de s’en mettre plein les poches, sans rien changer aux difficultés de la vie des exploités, l’ouvrier a cessé de voter et nous ne pouvons que l’en féliciter. Ce n’est pas armé d’un crayon de votation que nous transformerons la société.

L’indice de corrélation économico-politico-social

Les ouvriers italiens ont observé que si l’économie se porte bien et si la bourse s’enflamme, ils arrachent des concessions à leur patron (privé ou gouvernemental), alors que si la bourse dégringole le patron reprend ces « avantages ». Les ouvriers ont observé que les larbins politiciens promettent mer et monde et une fois au pouvoir ils appliquent la politique des riches, celui qui se présente à gauche gouverne à droite et celui qui se présente à droite gouverne à l’extrême droite. De fait, les ouvriers italiens ont remarqué que ces potiches n’ont aucun pouvoir économique (ni de taxer les riches, ni de fermer les paradis fiscaux, ni de réduire les dépenses militaires, ni de relancer l’économie, ni de réduire la dette). Les ouvriers italiens ont constaté que quand le budget de l’État est déficitaire, il le devient encore davantage avec le nouveau gouvernement qu’il soit de gauche ou de droite. De fait, les expressions gouvernement de gauche – ou parlement de droite – n’ont aucun sens, c’est du pareil au même, « blanc bonnet – bonnet blanc ». Ces troufions sont des poltrons dont un journaliste disait récemment : « Ici, en Italie on fait des coalitions pour s’assurer une part du pouvoir et quand on peut gouverner, on gouverne. » (2)

À l’évidence ce n’est pas de mettre un programme politique en évidence qui motive les politiciens de gauche ou de droite, mais l’appât du gain et l’ivresse du pouvoir. Le pire c’est que si un politicien ne suit pas ce chemin il ne chevauchera jamais le strapontin au parlement de la nation. Si par mégarde il est élu, il ne pourra rien contre le système et il sera broyé ou liquidé.

Le système électoral et parlementaire fait ce qu’il doit

La bourgeoisie a mis des années à roder son système électoral et parlementaire. Elle l’a d’abord réservé aux propriétaires fonciers (droit de vote et éligibilité), puis, l’a prudemment étendu aux femmes bourgeoises, la « conquête » des suffragettes (3), puis l’a élargi aux prolétaires infortunés, et enfin, une fois rodé et contrôlé, le capital y a intégré les femmes de « basses » conditions sociales (sic) leur laissant croire qu’il se rendait à leur désidérata d’équité et d’égalité « féministe ». En réalité, le capital compromettait ainsi les travailleuses et obtenait par là leur adhésion et leur soumission au jeu électoraliste pacifique, jeu que le capital, propriétaire des médias et détenteur d’immenses fortunes, contrôle parfaitement. Désormais, quand le ou la prolétaire ne sera pas satisfaite de son sort, plutôt que de manifester, de débrayer, de chômer, de monter aux barricades, de casser du policier, elle ira aux urnes porter son précieux coupon de votation futile et risible. L’activité sera sans risque comme la bourgeoisie là démontrer à des milliers d’élections. Dans la pire des éventualités – le Chili d’Allende – l’armée loyale, non pas au chef de l’État, mais à la classe dominante, saura ramener l’ordre dans la Cité.

Le plus déconcertant dans cette arnaque électoraliste c’est que depuis plus de cent ans tous les partis politiques – de gauche comme de droite – pourvu qu’ils se plient aux règles écrites et non écrites de l’exercice démocratique – participent avec entrain à ce baratin. Quelle désolation que de voir les réformistes gauchistes afficher leur soumission à l’ordre démocratique bourgeois et faire la promotion des mascarades électorales, alors que les ouvriers sont invités à désarmer  ! La go-gauche se prête à ce jeu de dupe en faisant la promotion de la dictature électorale du capital. Car n’allez surtout pas croire que chacun est l’égal de l’autre dans l’isoloir, la problématique est strictement économique. Un milliardaire propriétaire d’un réseau de désinformation, faisant contribution de dix millions d’euros au candidat de son choix a-t-il réellement le même poids « électoral » que le prolétaire sans-le-sou en chômage depuis des mois ? (4)

Comme la mascarade électorale du 4 mars dernier en Italie l’a démontré, le capital et ses médias sont parvenus à provoquer la confrontation d’une multitude de partis (20 environ) ayant tous en commun d’aspirer au pouvoir illusoire quitte à mentir, trahir, médire, se discréditer, mais surtout se coucher devant le pouvoir médiatique apanage des riches. Dans l’antichambre du pouvoir financier le capital exultait… sachant bien que n’importe quelle combinaison de ces poltrons mèneront aux mêmes décisions d’austérité, celles que le Parti Démocrate sortant a mises en place, car aucun larbin politicien n’a le choix des moyens.

Le sacrifice ultime pour la patrie

Les gauches, toutes dénominations confondues, aiment bien s’accrocher aux bouées de sauvetage électoral qui lui sont présentées. Ainsi, unanime, la go-gauche italienne exulte de la déconfiture du Parti Démocrate (ex-PCI), qui n’a recueilli que 19% des suffrages après une éphémère prestation gouvernementale (2013-2018). (5) Trop bête la gauche pour comprendre que c’est un scénario éculé que ce sacrifice imposer aux affidés politiques qui doivent servir leurs maîtres du capital, et décharger le fardeau de la crise sur le dos des prolétaires, ce qui évidemment ne les rend pas très populaires, quitte à liquider leur crédibilité chèrement ($$) acquise. Tout ce cirque électoral n’est que parade, manœuvre, boniment, tromperie dont la récompense est le pouvoir qui donnera accès à l’assiette au beurre pour son clan pour un certain temps. Ainsi, en période de crise économique intensive (rappelez-vous l’indice corrélatif dont nous parlions ci-haut) le capital brûle ses larbins politiciens sans chagrin, en Italie comme en France (Sarkozy, Hollande, Macron, etc.) tout comme dans d’autres pays. Tout cela indiffère les patrons qui savent rapidement créer médiatiquement un remplaçant plus « innovant » que le précédent, et au suivant. De toute manière l’appareil bureaucratique de gouvernance fonctionne très bien sans politiciens. La Belgique fut sans parlement pendant un an, l’Allemagne pendant plus d’un mois, qui s’en est aperçu ? (6)

C’est pour rejeter tout ceci que nous préconisons de nous dégager du jeu électoral discréditer afin que le prolétariat révolutionnaire montre bien qu’il ne mange pas de ce pain-là. Le prolétariat ne souhaite surtout pas gouverner ce bateau ivre qui chavire, laissons-le couler avec la marée. Prolétaires, reprenons la rue, l’usine, le chantier, le pavé pour nous exprimer.

NOTES

1. https://fr.wikipedia.org/wiki/Élec…

2. http://www.lemonde.fr/europe/articl…

3. http://www.les7duquebec.com/7-au-fr…

4. https://www.agoravox.fr/actualites/…

5. http://www.les7duquebec.com/7-daill…

6. http://www.les7duquebec.com/7-daill…

QUESTION NATIONALE ET RÉVOLUTION PROLÉTARIENNE SOUS L’IMPÉRIALISME MODERNE

Robert Bibeau

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En cette époque de tension guerrière meurtrière il faut revoir la politique prolétarienne sur la question des luttes de libération nationale afin de replacer le nationalisme dans une perspective de lutte de classes. La gauche a oublié que le prolétariat n’a pas de patrie et que la lutte pour le droit des bourgeoisies nationales au contrôle politique de leur État national n’entraînera jamais le combat révolutionnaire des prolétaires pour renverser le mode de production capitaliste et pour édifier le mode de production prolétarien. Afin de démontrer cette thèse l’auteur présente et commente six textes d’auteurs marxistes sur les luttes nationalistes.

Mars 2017 • 142 pages • 15,5 € EAN : 9782343114743

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