4 Messages de forum

• Pas en mon nom, SVP ! 30 janvier 2023 00:07, par Dev

  Pas en mon nom, SVP !

  Nous devons prendre garde à ne pas tomber dans la caricature avec la généralisation outrancière du clic compulsif concernant les Ukrainiens en donnant à penser qu’ils sont tous, ou largement, à l’image de ce gogol ultra-tatoué, et probablement aussi là où je pense. En tout cas, ce sera sans moi.

  On estime à près de 5 à 7 millions d’Ukrainiens qui ont quitté leur pays à la suite de cette guerre : 2 à 2,5 vers la Russie, le reste vers l’Europe, essentiellement des femmes et des enfants. Peut-on assimiler ces millions à ce gogol ?

  Le peuple ukrainien est, comme tous les autres peuples, impuissant face aux salopards qui le dominent, et se trouve divisé sur la question de cette guerre qui lui est imposée comme sur le reste ; impuissant dans la présente période historique, mais il fut des époques où il a été vaillant, comme au temps de Makhno ou de Voline, par exemple (1).

  A l’opposé, les anarchistes ukrainiens d’aujourd’hui sont engagés contre les Russes, aux côtés des néo-nazis, par nationalisme étroit, alors que pour un révolutionnaire, le nationalisme ne peut être soutenu que s’il est le moyen de mobilisation d’un peuple véritablement opprimé, donc n’ayant pas été, par l’attitude de ses élites ou de la sienne, à l’origine de son oppression. (2)

  Pour autant, la Russie devra, tôt ou tard, se reposer la question de l’identité nationale de l’Ukraine, non de façon unilatérale, mais dans une démarche honnête qui intègre les aspirations légitimes de la grande masse des Ukrainiens, dont ils auront vaincu politiquement les ordures néo-nazies. Autrement, la Russie retombera dans l’impasse de l’oppresseur, là où elle est provisoirement dans celle de la victime d’un projet belliciste de l’OTAN avec le soutien des élites de Kiev. Ce n’est pas gagné.

  Nombre d’Ukrainiens, je parle des Ukrainiens lamdba (3), probablement plus qu’on ne le pense, ne sont pas fondamentalement antirusses ; ils se trouvent tétanisés par tout ce que la saloperie de la guerre fait à l’être humain : la peur, la terreur de la mort qui rôde et vide les gens de toute capacité à prendre une distance avec le contexte de la violence ; violence qui peut surgir à tout moment, et vous emporter, d’où le réflexe de survie au quotidien qui devient le niveau auquel est rabaissée massivement la majorité des gens ordinaires, qu’Orwell appelle Common People (ou Ordinary People), majorité auparavant pourvue de la Common Decency, abolie par la guerre, qui change toutes les donnes habituelles. La guerre est une saloperie, qu’elle soit juste ou injuste. Et la peur est quelque chose de vraiment très grave ; les gens qui ont vécu cela s’étonnent eux-mêmes par la suite d’avoir été réduits à un état des choses qu’ils n’avaient jamais imaginé vivre un jour. N’a-t-on pas dit et redit ad nauseam, par exemple, que la France a été, un temps, le pays des 40 millions de collabos, sous l’Occupation ? (4) Et pourtant !

  Finalement, et provisoirement, nous sommes contre quoi et pour quoi ? Pour ma part, je ne suis pas par principe pro-russe et anti-ukrainien, ou l’inverse. Au demeurant, je n’ai aucune animosité ni sympathie pour un peuple en général ou en particulier, à commencer par le "mien" (5). Je peux en avoir pour un individu ou un groupe limité que j’ai eu le temps de connaître plus ou moins, mais pas pour des masses dont je n’ai qu’une idée de loin, donc plus ou moins fondée. Sur cette question comme sur d’autres, je me positionne en fonction des conditions historiques nouvelles à chaque fois, et pour la durée de ces conditions. Il n’y a pas d’autre positionnement si on ne veut pas perdre de vue le véritable but de la lutte révolutionnaire (aujourd’hui davantage limité à la critique des armes) qui est l’émancipation de tous, et non seulement d’une partie, impossible au demeurant : on ne peut être émancipés à quelques-uns dans un océan d’aliénation pour le reste. Nous irons tous au "paradis" ou tous en "enfer".

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  (1) … au temps de Makhno ou de Voline, l’Armée révolutionnaire insurrectionnelle ukrainienne

  (2) Mars 6, 2022 – Par Fédération Anarchiste - Groupe Proudhon (FA Besançon)
  Interview téléphonique avec le Comité de la résistance de Kiev

  OU

  L’organisation des anarchistes sur le front ukrainien. Entretien avec le Resistance Committee

  (3) Ukrainiens lamdba, qu’il ne faut pas amalgamer avec les minables et criminelles milices néo-nazies et bandérites Praviy Sektor, Aïdar… dont on a vu durant ce conflit qu’elles ne sont "courageuses" que quand elles n’ont personne de poids en face.

  (4) Voir ou revoir, à ce propos, La Traversée de Paris, de Claude Autant-Lara (1956).

  (5) Quand nous parlons de peuple, qu’entend-t-on, en particulier dans le cadre d’un Etat-nation comme la France, où sont tenues d’une main de fer ensemble plusieurs peuples, qui s’ils n’ont pas d’existence politique pourraient tout à fait en avoir à la faveur d’un bouleversement historique ? Ils sont quelques-uns à avoir encore, plus ou moins, une langue, quoique écrasée par le françois ; un pays (qu’on appelle administrativement région, département, etc.) ; une culture (qu’on tente de folkloriser), et qu’on ne se gêne pas de mépriser centralement (le Breton aviné, le Chti demeuré, le Corse, un boulet f iscal, etc.). Et j’en passe.

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  • Pas en mon nom, SVP ! 30 janvier 2023 01:59, par do

    Salut Dev,

    Tu demandes : « Peut-on assimiler ces millions à ce gogol ? »

    Réponse :

    Évidemment non, comment as-tu pu penser que quelqu’un pourrait assimiler les Ukrainiens dans leur ensemble à cette caricature des pires ukronazis ?

    Mais il est bon de savoir et de faire savoir que ce genre de personnage existe en Ukraine. Et qu’il n’est pas le seul, que des intellectuels nazis sont derrière lui. Ce sont eux qui sont dangereux !

    Ce sont eux que sont obligés de combattre le Russes parce qu’une fois de plus l’impérialisme utilise les nazis pour faire la guerre à la Russie :

    Ukraine - 24 mars 2018 - Enquête européenne sur la contre-révolution nazie du Maïdan en 2014 :

    http://mai68.org/spip2/spip.php?article1434

    DEUXIÈME GUERRE MONDIALE (vidéos Annie Lacroix-Riz et Jacques R. Pauwels)

    La "deuxième guerre mondiale" fut en réalité
    une guerre contre la révolution,
    une guerre qui commença en 1936 en Espagne,
    une guerre qui détruisit le Front populaire en France,
    une guerre qui voulut détruire aussi l’URSS
    mais une guerre où les nazis furent vaincus par l’URSS !

    N’oublions jamais que Rockefeller, Ford, Prescott Bush, etc. ont financé Hitler.

    Article complet : http://mai68.org/spip/spip.php?article3490

    Bien à toi,
    do
    http://mai68.org

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    • Pas en mon nom, SVP ! 30 janvier 2023 04:44, par Dev

      Salut do, tout d’abord, je souhaite corriger une bourde et une coquille. Il fallait lire :
      1) Au dernier paragraphe du commentaire proprement dit (non des notes) : "… l’arme de la critique" (plutôt que la critique des armes).
      2) Note 5 : "… où sont tenus" (plutôt que tenues, s’agissant des peuples).

      Sinon, voici comment j’ai compris les choses : tout éditeur, secrétaire de rédaction ou même correcteur (de presse ou d’édition) te dira que la mise en page, l’icono et la titraille, pour utiliser leur jargon (qui a son intérêt), entraîne un rapport objectif entre les éléments iconographiques et les titres.

      Rapport objectif, car il échappe à l’intention projetée par le metteur en page, qui peut être erronée dans son but et les moyens utilisés. Il ne s’agit donc pas ce que tu as pu penser en composant cette page mais de ce qu’objectivement elle induit comme sens pour un lecteur lambda comme moi. Un test important : ce qui importe, en théorie et en pratique de la communication (pas au sens des neuneus de la com), est la réception du message et non son émission. Si tu avais posté une caricature plutôt qu’une image, la chose aurait pu être interprétée davantage comme une dérision, mais là, on y voit spontanément une forte association entre le titre et l’image, dont les sens sont univoques.

      Le titre "Réfugié ukrainien cherche Famille d’accueil" ne fait pas spontanément penser à ce gogol mais aux millions de malheureux hagards qu’on a vu depuis le début s’entasser dans des gares ou sur le bord des routes avec des bagages vite faits, puis patienter durant des heures, et quelquefois des jours, de pouvoir embarquer dans un car ou un train… J’avais regardé de telles vidéos au début, et j’en ai gardé une tristesse qui est toujours là : il y avait de très nombreux enfants qui suivaient leurs mères, portant souvent des bagages (ce n’est pas une vie d’enfants que d’être réfugiés à leurs âges, ni de leurs mères). Ils étaient las, et le visage tiré. Non, franchement, je ne vois pas le lien entre ces réfugiés que j’ai en mémoire, victimes de la saloperie des corrompus de Kiev, et ce gogol.

      Autrement, oui, il faut dénoncer les bandéristes et autres azovistes, mais dans le fond, ils sont comme tous les cons qu’on pousse à la guerre : des chiens dressés ; ce sont surtout leurs chefs qui doivent être pointés et critiqués le plus : c’est à la tête qu’il faut viser le serpent, non à sa queue.

      Celà dit, je suis surpris que ce soit toi qui a fait ce post ; à mes yeux, tu as énormément de bouteille, également en mise en page. Je lis ton site depuis plusieurs années, mais j’étais alors davantage occupé que maintenant pour y contribuer. Voilà une réponse rapide, j’ai veillé ce soir pour un taff, et j’ai voulu jeter un petit coup d’oeil au site avant d’arrêter, d’où cette réponse tardive, et peut-être décousue. Désolé si c’est le cas.
      Amicalement.

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      • Pas en mon nom, SVP ! 30 janvier 2023 12:46, par do

        Salut Dev,

        Tout comme le post, le titre est évidemment humouristique et montre une fois de plus quels sont les supplétifs de l’impérialisme américain en Ukraine.

        Amicalement,
        do
        http://mai68.org

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