Question de do : Puisque qu’il y a de la contestation en France et en Suisse, une grève internationale, avec solidarité internationale, est-elle envisageable ? Ça, ça ferait peur au pouvoir !
Colère contre une majorité gouvernementale de droite
Reçu par courrier électronique le Mercredi 1er février 2023
Yan Pauchard, journaliste de la rubrique Suisse
Le canton de Vaud a vécu mardi soir une nouvelle démonstration de force de la fonction publique. Pour la troisième fois depuis décembre, les employés de l’Etat sont descendus dans la rue afin de crier leur colère contre une majorité gouvernementale de droite accusée de pingrerie sur la question de l’indexation. Les enseignants forment la colonne vertébrale de ce mouvement et assurent la base d’une mobilisation forte, mais plus fragmentée qu’il n’y paraît.
La grande majorité des établissements scolaires en grève ce mardi se situent en effet dans la région lausannoise et plus généralement sur l’Arc lémanique. Quasiment aucune ne s’est annoncée dans le Chablais ou la Broye, très peu dans le Nord vaudois, des régions dites périphériques dans lesquelles les syndicats peinent à mobiliser. Manque d’ancrage syndical et de relais, corps enseignant moins combatif et plus discret, les explications sont multiples et pas définitives. Car tout pourrait changer si le conflit devait perdurer et prendre de l’ampleur.
La grève des enseignants vaudois est à géographie variable
https://www.letemps.ch/suisse/greve…
Publié mardi 31 janvier 2023 à 17:22
Modifié mardi 31 janvier 2023 à 19:28Yan Pauchard
La fonction publique était déjà dans la rue à Lausanne le 23 janvier. — LAURENT GILLIERON / KEYSTONE
Près de 40 écoles vaudoises étaient en grève ce mardi. Elles sont principalement regroupées sur l’Arc lémanique, les enseignants des régions plus éloignées se sentant, pour l’heure, moins concernés par le mouvement de la fonction publique
La fonction publique vaudoise est en colère, réclamant depuis plusieurs semaines une meilleure indexation. En tête de pont de ce mouvement social d’ampleur, les écoles, dont une poignée avait lancé le combat en décembre. Leur nombre n’a cessé de croître. Le 23 janvier, 30 établissements scolaires sur les 93 que compte le canton se mettaient en grève. Ils étaient 39 ce mardi. Selon le relevé précis du Département de l’enseignement, effectué à 11h, « 1307 enseignantes et enseignants de l’école obligatoire sur plus de 10 000 sont annoncés comme prenant part au mouvement. » Au-delà des chiffres, la forte mobilisation du milieu scolaire est plus fragmentée qu’il n’y paraît.
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Vaud : la nouvelle majorité de droite à l’épreuve de la grève
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Publié mardi 31 janvier 2023 à 08:20
Modifié mardi 31 janvier 2023 à 10:26Yan Pauchard
Le lundi 23 janvier 2023, les fonctionnaires vaudois manifestaient déjà devant le château Saint-Maire, siège du Conseil d’Etat. — Laurent Gilliéron/Keystone
ÉDITORIAL. Le mouvement de mécontentement de la fonction publique vaudoise ne cesse de croître. Le Conseil d’Etat doit rapidement trouver les mots justes pour éviter les tensions au sein d’une population fragilisée par la pandémie et l’inflation
Combien seront-ils mardi soir à siffler sous les fenêtres du château Saint-Maire, à Lausanne ? C’est tout l’enjeu de cette nouvelle grève de la fonction publique et du parapublic vaudois. Après des débuts poussifs en décembre dernier, le mouvement, qui demande une indexation pleine et entière des salaires, ne cesse de prendre de l’ampleur. Cette journée du 31 janvier promet d’être déterminante. Les syndicats en sont conscients et mobilisent tous azimuts. Ils comptent beaucoup sur les employés du CHUV, dont quelques services ont voté un préavis de grève. La question de l’indexation pourrait servir d’étincelle dans des secteurs de la santé et du social, où les conditions de travail ne cessent de se dégrader. Le personnel est à bout de souffle. Sa mobilisation serait un tournant.
Car, portées jusqu’ici par le milieu des enseignants, les revendications suscitent pour l’heure plutôt de l’incompréhension, voire du rejet, au sein du reste de la population. La rancœur grandit envers des fonctionnaires perçus comme des privilégiés, en particulier après le Covid-19, où ils étaient protégés par la sécurité de l’emploi. Ce ressentiment participe à légitimer le Conseil d’Etat dans sa volonté de demeurer inflexible, expliquant à l’envi les différentes mesures de son approche globale de lutte contre l’inflation, qui doit bénéficier non seulement au personnel de l’Etat mais à l’ensemble des Vaudoises et des Vaudois.
Bien sûr, le gouvernement sorti des urnes en 2022 avait rapidement dû prendre en main les problématiques de l’accueil des réfugiés ukrainiens et de l’approvisionnement énergétique. Mais ces grèves de la fonction publique représentent la première difficulté politique de cette nouvelle majorité de droite, qui jusqu’ici avait réussi à faire passer son programme de législature et son premier budget sans coup férir. Si ces succès placent l’exécutif en position de force vis-à-vis des syndicats, sa situation est plus délicate qu’il n’y paraît. Il doit rapidement trouver les mots justes afin d’apaiser la situation. Et éviter que les tensions ne s’exacerbent, notamment entre employés du privé et du public, des gens éreintés par la pandémie et fragilisés par le renchérissement du coût de la vie. Mais le pourra-t-il face à la colère de la rue ?