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La faillite de la Silicon Valley Bank représente un vrai casse-tête pour les banques centrales

mardi 14 mars 2023, par anonyme (Date de rédaction antérieure : 14 mars 2023).

Letemps.ch, Simon Petite, correspondant aux Etats-Unis

Reçu par courrier électronique le mardi 14 mars 2023

A l’heure des transferts en ligne et alors que l’argent voyage comme jamais, des centaines de clients de la Silicon Valley Bank ont fait ce lundi la queue à Santa Clara devant le siège de banque placée sous contrôle des autorités américaines vendredi. L’établissement chéri par les start-up rouvrait ses portes après sa fermeture vendredi pour stopper l’hémorragie de retraits.

Dans la file d’attente, il y avait des entreprises dont les opérations bancaires ont été stoppées nets la semaine dernière, mais aussi des clients individuels qui avaient leurs économies dans la banque désormais sous la tutelle des autorités américaines. Au soulagement de tous les clients de la banque déchue, le gouvernement américain garantit tous les dépôts. Mais la perte de confiance - ce poison pour le système bancaire - s’est instillé bien au-delà de la Silicon Valley et des Etats-Unis.


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Publié lundi 13 mars 2023 à 14:38
Modifié lundi 13 mars 2023 à 16:42

Mathilde Farine

Siège de la Silicon Valley Bank à Santa Clara, en Californie. — NOAH BERGER / AFP

Face à l’inflation qui reste élevée, la Fed et ses homologues veulent continuer à serrer la vis. Mais des dégâts collatéraux de la remontée rapide et violente des taux vont peut-être les en empêcher

Et si la faillite de la Silicon Valley Bank (SVB) constituait les prémices d’une nouvelle crise financière ? Lundi, les marchés se faisaient peur avec cette hypothèse pourtant a priori relativement peu probable. Les autorités américaines sont rapidement intervenues pour circonscrire une crise, qui reste très spécifique : SVB avait un modèle d’affaires bien à elle et une gestion de sa trésorerie peu recommandable.

Comment les signaux d’alerte sont-ils passés inaperçus aux yeux des actionnaires et des régulateurs ? C’est une question que l’on peut se poser. On peut aussi constater avec inquiétude à quel point le système est fébrile et qu’une nouvelle d’une telle nature peut faire tanguer toutes les banques, en particulier les plus vulnérables, comme Credit Suisse, même s’il n’y a aucun lien entre elles. Mais d’un point de vue systémique, ce n’est pas le plus important. L’onde de choc de cette faillite devrait rester limitée, même si elle pourrait affecter d’autres banques régionales américaines.

Attendre ?

Par contre, elle va représenter un vrai casse-tête pour les banques centrales, la Réserve fédérale (Fed) avant toutes les autres. Face au sursaut de l’inflation en début d’année, elle envisageait d’accélérer à nouveau le rythme de hausse des taux d’intérêt. Vingt-cinq points de base de plus dans dix jours ? Et pourquoi pas un demi-point ? Après tout, le marché du travail américain reste d’une bonne santé insolente malgré une remontée des taux historique par son ampleur et sa rapidité.

Voilà que ce fâcheux événement californien vient complètement changer l’équation nationale, et même mondiale. Car, au-delà de sa gestion peu prudente, SVB est aussi un dégât collatéral de la politique monétaire. Sans la remontée des taux de la Fed, il est probable qu’elle n’aurait pas sombré. Ou pas maintenant.

Désormais, la Fed doit se poser la question d’attendre. Attendre avant de poursuivre sa hausse des taux. Cette dernière prenant des mois à faire effet sur l’économie, nous ne sommes pas à l’abri d’autres dégâts collatéraux spectaculaires ayant des conséquences plus vastes. Ce n’est d’ailleurs pas la première fois qu’une faillite se produit lors d’un cycle de hausse des taux. De tels événements ont déjà conduit la Fed à temporiser. En même temps, l’inflation, elle, toujours à des niveaux historiques, ne se mettra pas en pause.

Jusqu’ici, le dilemme de la Fed pouvait se résumer à en faire trop – provoquer une récession pour maîtriser l’inflation – ou pas assez – limiter les dégâts sur l’économie et le marché de l’emploi en risquant de laisser le renchérissement s’emballer. Désormais, il est devenu encore plus complexe.


« Le système bancaire est solide » : après la faillite de SVB, Joe Biden tente de rassurer les marchés

https://www.letemps.ch/economie/sys…

Publié lundi 13 mars 2023 à 11:32
Modifié lundi 13 mars 2023 à 15:12

Le Temps avec les agences

Le président américain Joe Biden lors de la conférence de presse : son discours avait pour but de rassurer les particuliers et les entreprises. — Andrew Harnik / keystone-sda.ch

Le président américain a délivré un discours lundi qui se voulait rassurant, après la faillite de la Silicon Valley Bank (SVB). Des Etats-Unis à la Suisse, les marchés se sont réveillés lundi ébranlés

Les Américains peuvent « avoir confiance » en un système bancaire « solide », et il fera « tout ce qui est nécessaire » pour qu’il en reste ainsi : Joe Biden s’est efforcé lundi de répondre aux inquiétudes suscitées par l’effondrement de la banque californienne SVB. « Nous ne nous arrêterons pas là » et « nous ferons tout ce qui est nécessaire », a-t-il assuré après que les autorités américaines ont mis sous tutelle cet établissement proche des milieux technologiques et sont intervenues en toute hâte face à la faillite de deux plus petites banques.

Le président américain, lors d’une courte et solennelle allocution à la Maison Blanche, a fait savoir qu’il demanderait au Congrès de légiférer pour « renforcer » la régulation bancaire, durcie après la débâcle de Lehman Brothers en 2008 mais allégée ensuite par son prédécesseur Donald Trump. Le démocrate de 80 ans, déjà en campagne sans le dire pour 2024, a par ailleurs assuré que les contribuables américains ne seraient pas mis à contribution pour faire face aux turbulences du moment.

Ces annonces n’ont toutefois pas empêché Wall Street d’ouvrir en baisse lundi matin, et plusieurs banques régionales s’effondraient. Dans les premiers échanges, l’indice élargi S&P 500 perdait 1,08%.

Si les dépôts bancaires sont garantis, Joe Biden a assuré que les investisseurs et les actionnaires, eux, ne seraient pas « protégés » face aux pertes essuyées. Le président américain doit alimenter la ressource la plus précieuse qui soit sur les marchés : la confiance, seul rempart contre une contagion à grande échelle des ennuis de la Silicon Valley Bank (SVB).

Les autorités ont pris des mesures aux Etats-Unis et en Europe pour protéger les dépôts de cet établissement californien, en faillite et mis sous tutelle publique dimanche.

Garantie des retraits

Les indices vedettes des principales places européennes souffraient lundi, avec des baisses allant de 2 à 3% voire au-delà pour les principaux indices, et les valeurs bancaires encaissaient de fortes baisses. Dimanche, les autorités américaines ont annoncé qu’elles allaient garantir le retrait de l’intégralité des dépôts de la banque californienne en faillite. Les autorités américaines vont aussi permettre l’accès à tous les dépôts d’un autre établissement, Signature Bank, qui a été fermé d’office par le régulateur américain.

En outre, la Réserve fédérale - la Fed, banque centrale américaine - s’est engagée à prêter les fonds nécessaires à d’autres banques qui en auraient besoin pour honorer les demandes de retraits de leurs clients.

Londres a pour sa part annoncé que la branche britannique de SVB avait été vendue au géant bancaire britannique HSBC, pour une livre symbolique. « Les clients de SVB UK pourront accéder à leurs dépôts et leurs services bancaires normalement à partir d’aujourd’hui », assure le Trésor britannique.

Eviter la contagion

Les autorités veulent à tout prix éviter une panique sur les marchés lundi et des retraits en masse des clients des banques, un « bank run » aux effets potentiellement dévastateurs. La débâcle de SVB illustre les perturbations de tout le système bancaire américain face au resserrement monétaire de la Fed.

Les relèvements de taux d’intérêt aux Etats-Unis ont incité des clients à placer leur argent dans des produits financiers mieux rémunérés que les comptes courants, tarissant une source cruciale pour le secteur des nouvelles technologies, gourmand en cash. Cette vague de retraits bancaires a mis à genoux trois banques la semaine dernière : SVB, Signature Bank mais aussi Silvergate Bank, plus petite mais connue pour ses liens privilégiés avec le milieu des cryptomonnaies. Parallèlement, les autorités américaines ont mis aux enchères SVB avec l’objectif de trouver un repreneur au plus vite.

La course contre la montre ce week-end rappelle les 13 et 14 septembre 2008. Les autorités américaines avaient échoué à trouver un repreneur pour Lehman Brothers et refusé d’intervenir, poussant la banque au dépôt de bilan, avec des conséquences dramatiques pour le secteur financier et l’économie mondiale tout entière.

En Allemagne, le superviseur bancaire Bafin a assuré lundi que la faillite de SVB ne constituait « pas une menace pour la stabilité financière » du pays. Le ministre français de l’Economie Bruno le Maire a lui aussi déclaré qu’il ne « voyait pas de risque de contagion » pour les établissements du pays.

Bourse suisse fébrile

La Bourse suisse ne respirait guère la confiance lundi matin, après avoir connu en fin de semaine dernière un accès de panique alimenté par les craintes de contamination au reste du monde bancaire de la chute de SVB. A 10h38, l’action Credit Suisse enfonçait un nouveau plancher historique, reculant de 14,3% à 2,139 francs. Son homologue UBS perdait 5,8% à 18,07 francs et Julius Bär baissait de 4,6% à 56,86 francs, dans un indice vedette SMI en retrait de 2,1%.

Ce mouvement s’étend aux Bourses européennes, qui baissaient fortement lundi : Paris -3,05%, Francfort -3,30%, Milan -4,63% vers 10h30 en Suisse.

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