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Credit Suisse : l’intolérable dilution des responsabilités

lundi 27 mars 2023, par anonyme (Date de rédaction antérieure : 27 mars 2023).

https://www.letemps.ch/opinions/edi…

Publié dimanche 26 mars 2023 à 18:53
Modifié dimanche 26 mars 2023 à 20:58

Laure Lugon

La Finma déclare examiner la possibilité de poursuivre les dirigeants. Pour autant, sa responsabilité aussi est engagée dans ce fiasco

Marlene Amstad, présidente de la FINMA, durant la conférence de presse sur Credit Suisse du 19 mars 2023 à Berne. — PETER KLAUNZER / keystone-sda.ch

Une semaine après le séisme bancaire, voici venue l’heure de trouver des coupables. Si les dirigeants de Credit Suisse portent l’écrasante responsabilité de cette débâcle, les propos de la présidente de l’Autorité de surveillance des marchés financiers (Finma), Marlene Amstad, dans la presse alémanique dominicale laissent perplexes. Ils ressemblent à s’y méprendre à une parade afin de sortir indemne de cette faillite.

Elle affirme notamment que le gendarme financier examine la possibilité de poursuivre la direction de Credit Suisse. Bien. Chacun payera donc. Les citoyens et les employés d’abord. Puis les dirigeants qui perdront quelques bonus et qui seront peut-être traînés en justice, enfin les politiques qui seront sanctionnés dans les urnes. Mais à la Finma, qui demandera des comptes pour les lacunes de sa surveillance ?

Pendant des mois, elle a tergiversé, dans le secret de ses bureaux, devant l’évidence que le contrôle des risques n’était pas satisfaisant. L’eût-il été, comme elle l’a prétendu, qu’on n’en serait pas là. Ou alors la Finma n’a pas réellement identifié l’ampleur des dégâts, auquel cas c’est son incompétence qu’il faudrait questionner. On tremble déjà pour la suite. Difficile en effet d’imaginer qu’elle serait en mesure de parer à une crise qui toucherait le mastodonte UBS nouvellement créé.

La faute à tout le monde, la faute à personne

Intuitivement, les Suisses ne s’y sont pas trompés. Dans un récent sondage SSR réalisé par gfs.bern, c’est envers la Finma que se dirige le plus fort sentiment de défiance, après les dirigeants de Credit Suisse. Seuls 29% des sondés font confiance au gendarme, alors que l’acteur qui recueille le plus de crédibilité est la Banque nationale suisse (BNS), avec 56% d’avis favorables.

La gestion politique de cette crise révèle aussi une impuissance alarmante. On peut se demander pourquoi le Conseil fédéral n’a pas examiné plus sérieusement la possibilité d’une nationalisation temporaire pour sauver Credit Suisse de la disparition. Une enquête parlementaire pourrait sans doute aider à établir les responsabilités de chacun. Mais aujourd’hui, pas grand monde n’assume le fiasco. Or, prétendre que c’est la faute à tout le monde revient à dire que c’est la faute à personne. Alors que le libéralisme postule en premier lieu la responsabilité.

1 Message

  • C’est juste que les politiques suisses et étrangers de même que les banquiers centraux ne voulaient pas d’une faillite du CS. Il ne leur restait donc que l’option rachat par une autre banque, une opportunité que l’UBS préparait depuis plusieurs années et qu’elle n’a pas laissé passer.

    Selon une enquête fort intéressante parue dans PME magazine, le projet de rachat de Credit Suisse par UBS était dans les tiroirs depuis plusieurs années et avait été initié par Sergio Ermotti, qui, comme par hasard revient à la tête d’UBS…

    La commission d’enquête parlementaire mise en place n’est donc que de la poudre aux yeux pour calmer la population. Avec le retour de Sergio Ermotti à la tête d’UBS, on prend les mêmes et on recommence. Voilà qui promet…

    https://www.pme.ch/invest/2023/03/3…

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