https://youtu.be/edHWvOq-Gt0
1980, accident nucléaire en Arkansas
ARTE - 22 août 2023
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Comment les États-Unis ont échappé de peu à l’explosion d’un de leurs propres missiles nucléaires dans l’Arkansas. Une reconstitution hallucinante heure par heure, fondée sur le témoignage des principaux acteurs.
Le 18 septembre 1980, à Damascus, dans l’Arkansas, sur une base de l’Armée de l’air abritant le missile nucléaire Titan II, le plus potentiellement meurtrier de l’arsenal américain, deux hommes sont chargés de rechercher la cause d’une légère baisse de pression dans le silo de l’ogive. Après une journée de travail de près de douze heures, l’un de ces jeunes soldats, Dave Powell, commet une erreur de procédure pour pénétrer dans l’habitacle ultrasécurisé où dort le monstre. Une douille chute et endommage l’un des réservoirs du missile, dont le combustible se met à fuir en abondance. L’explosion est inévitable à court terme, et la panique gagne peu à peu l’état-major : si les dispositifs de sécurité ne fonctionnent pas, une charge nucléaire trois fois plus puissante que l’ensemble des bombes larguées durant la Seconde Guerre mondiale, y compris celles qui ont anéanti Hiroshima et Nagasaki, va s’écraser quelque part sur le sol américain, causant des millions de morts. L’angoisse est d’autant plus forte que le Titan II, vétuste, aurait déjà dû être démantelé, si Jimmy Carter n’y avait pas vu une monnaie d’échange dans le cadre des négociations de désarmement nucléaire entamées avec son homologue soviétique Leonid Brejnev. Dans la perspective de l’élection présidentielle de 1981, les démocrates sont d’ailleurs réunis à Hot Springs, à quelques dizaines de kilomètres de la base, à l’invitation du fringant jeune gouverneur de l’État, Bill Clinton.
Longue nuit
Avant d’adapter lui-même à l’écran son best-seller Command and Control : Nuclear Weapons, the Damascus Accident, and the Illusion of Safety (2013), l’écrivain et journaliste d’investigation Eric Schlosser avait déjà fait équipe avec le réalisateur Robert Kenner pour le très remarqué Food, Inc., sur les multinationales américaines de la malbouffe. Ils nous font vivre cette fois, heure par heure, la longue nuit du 18 au 19 septembre 1980, au plus près de ceux des principaux acteurs de l’accident qui ont eu la chance de lui survivre. Parmi eux, Dave Powell, le jeune chargé de maintenance, qui écopera d’un blâme et dont le témoignage est particulièrement émouvant ; Bob Peurifoy, alors à la tête des recherches sur l’armement nucléaire ; ou encore Harold Brown, ex-secrétaire à la Défense. Alternant images d’archives et sobres reconstitutions avec leurs récits face caméra, le film met en évidence l’héroïsme des "petites mains" de la base, qui n’hésitent pas à outrepasser les ordres d’un commandement totalement dépassé pour tenter d’empêcher la catastrophe, puis de sauver leurs frères d’armes, une fois l’explosion survenue. Il souligne aussi l’aveuglement de l’armée et de l’appareil d’État, tout juste capables de décréter le secret absolu, avant d’enterrer le rapport sur les faits. Le Titan II sera miraculeusement retrouvé, au matin, dans un champ tout proche, avec sa charge meurtrière intacte. Plus de trente ans après, la déclassification des archives militaires révélera que plus de mille autres accidents s’étaient produits dans l’arsenal nucléaire américain, tous attribués à des "erreurs humaines".
Documentaire de Robert Kenner (Etats-Unis, 2016, 1h28mn)
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Transcription générée automatiquement par Youtube :
ça ne faisait
pas longtemps que je travaillais sur les sites de lancement
[Musique]
quand on a 19
ans on a peur de rien
on avait une
ogive nucléaire de 9 mégatonnes au-dessus de nos têtes
une arme ultra
puissante à moins de 3 m de nous un monstre prêt à jaillir du
silo
quand on
travaille sur une arme de destruction massive on part du principe que tout
fonctionne
toujours
parfaitement or tout ne fonctionne pas toujours
parfaitement
il y a de plus
en plus de vapeurs de combustibles dans le silo
il faut se
tirer d'ici ce truc va exploser [Musique]
est-ce qu'on
doit prévenir le monde entier est-ce que je me précipite dans la rue pour leur
dire qu'une bombe
nucléaire va
peut-être exploser qu'est-ce que je dois faire
le 18 septembre
c'était cinq jours avant mon 24e anniversaire
j'avais donc 23
ans le lieutenant Childers en avait 24
sur les
complexes de lancement des missiles Titans on était de service
24
heures
d'affilée on avait 18 silos répartis dans tout
un moment ont
quitté la route principale pour emprunter des routes beaucoup plus
petites
rien ne
trahissait la présence du site jusqu'au moment où on arrivait sur une
hauteur
de l'extérieur
le complexe de lancement 4 7 ne payez pas de mine
il n'y avait
pas grand chose un grand portail grillagé et quelques
antennes
[Musique]
pourtant derrière ce portail se trouvait logique la plus
puissante
jamais testée
par les États-Unis
avant de
quitter la base on recevait une feuille avec les côtes d'accès du
complexe
on annonçait
ses codes au commandant puis ont brûlait la feuille et on
la
jetait dans une
poubelle que plus personne ne puisse les utiliser
les quatre
membres de l'équipe descendaient trois volets de marche
en bas il y
avait une première porte en dessous
en franchissait
neuf portes en tout
puis on se
retrouvait à l'étage intermédiaire du centre de contrôle de
lancement
c'est là qu'il
y avait tout l'équipement nécessaire à l'entretien du
missile
quand on
prenait notre poste sur un site on devenait responsable du
missile
jusqu'à
l'arrivée de la relève et en cas de guerre on devait
pouvoir
exécuter
l'ordre de lancement
on ne savait
jamais en quoi consistait nos cibles on ne voulait pas savoir qui on allait
tuer
on devait être
prêt à rayer de la carte toute une civilisation on était formé pour
ça
ça peut sembler
cruel mais pourtant je n'ai jamais eu d'état d'âme j'étais
là
pour protéger
mon pays et j'étais justement là pour éviter qu'on en arrive là c'est le
fondement même du principe
de dissuasion
mais la dissuasion ne fonctionne que si on prouve qu'on est capable d'aller
jusqu'au bout chacun
devait prouver
qu'il était disposé à tourner la clé et a tué 10 millions de personnes en une
seconde sans hésiter
chaque fois que
je me rendais sur un site chaque fois que je voyais le Titan 2 j'ai trouvé
quelque chose de très
on ne voyait
pas logives elle-même on se trouvait 8 étages en dessous et son
cône
sa puissance
destructrice était trois fois supérieure à celle de toutes les bombes de la
Deuxième Guerre mondiale
les deux bombes
atomiques comprises
les membres de
l'équipe n'auraient qu'à tourner les clés et le missile de 150 tonnes
jailliraient hors du silo
après une phase
de propulsion d'environ 5 minutes qu'il emporte de là de l'atmosphère terrestre
la tête nucléaire
effectue un
parcours balistique de 20 minutes puis frappe sa cible à des milliers de
kilomètres du site de
avant le 18
septembre 1980 on pensait que seuls des ogives soviétiques
pouvaient
frapper les États-Unis on n'a jamais pensé qu'une de nos
armes
pourraient
exploser sur notre territoire
atomique on a
senti que cette puissance colossale pouvait d'un instant à l'autre échappé à
notre
contrôle la
première arme nucléaire mondiale a
été assemblée
sous une tente au milieu du désert
nul ne
connaissait les effets exacts Corella déflagration
de la première
arme atomique n’embrase l'atmosphère
provoquant la
mort d'ABS vivants sur terre et pourtant l'essai a été mené à
bien
après la guerre
une branche du programme de développement de l'arme nucléaire
est
devenu le
laboratoire Sadia Sadia est de fait la première usine
américaine de
bombe atomique j'ai pris conscience que si j'entrai
chez samedi je
travaillerai à la fabrication de bombes atomiques
mais ça
m'allait très bien la peur de l'Union soviétique nous
motivait toutes
les armes qu'on concevait intéressé là mais il y avait de
l'argent
à gagner la
technologie progressait
et on s'est
vite retrouvé à fabriquer des armes atomiques à la chaîne
on avait des
bombardiers chargés d'armes nucléaires qui sillonnait sans cesse le ciel oui
head des sous-marins lanceurs
de missiles
portant des têtes nucléaires [Musique]
possède
beaucoup plus que nous on s'est mis à fabriquer des missiles à tour de
bras
[Musique] on
estimait que 50 à 200 armes
nucléaires
suffiraient à détruire l'Union soviétique
et vers le
milieu des années 60 on en possédait 32000
[Musique]
chaque engin constituait une menace pour
l'ennemi mais
pour nous également
ce 18 septembre
était une de ses journées où tout va de travers
ce jour-là on a
découvert qu'il y avait un problème au niveau du réservoir de
comburant
la pression
était un peu trop basse
chaque étage du
missile comportait deux réservoirs l'un rempli de combustible
et
l'autre de
comburant mélanger les deux et vous avez une
explosion on a
appelé la base
qui nous a
envoyé une équipe de maintenance un groupe de spécialistes appelé
unité
la différence
entre les membres des unités pts et les autres intervenants sur le site c'est
que nous on faisait
joujou avec le
combustible et le comburant pas les autres
mon objectif
principal à l'époque était de devenir chef d'unité le meilleur
chef
d'unité pts de
tous les temps à mon arrivée à la base aérienne de
Little Rock
j'avais 19 ans non 18 je suis né en mars j'ai eu 19 ans à
moi
après j'étais
prêt à conquérir le monde
je voulais
aller sur le terrain travailler sur un titan 2 sur un oiseau comme on les
appelait
si on lit
rentre devient de l'acide nitrique
et au-delà d'un
certain seuil on a les poumons engorgés ont travaillé 12 14 parfois jusqu'à
16
heures
d'affilée on allait se coucher on se lever 5 heures plus tard et on se retapait
une
journée de 13
ou 14 heures
en septembre le
18 septembre ça faisait une semaine qu'on était sur le pont
et
le lendemain on
était en congé on a bouclé notre travail de maintenance comptant d'en avoir
fini
quand notre
chef d'unité a prévenu la base qu'on rentrait on lui a répondu avant passez
jeter un
coup d’œil aux
quatre sept à damasques
sur place il
n'avait pas la bonne pièce il a fallu la faire venir par
hélico
on a dû
attendre de 15h30 à environ 18h avant de pouvoir entrer dans le
silo
oui ça faisait
11h30 qu'on bossait
ça oui on a
commencé notre descente vers le silo
tout à coup je
me suis rendu compte que j'avais oublié la clé
dynamométrique
et on devait
désormais utiliser une clé dynamométrique mais c'était une consigne récente et
ça
faisait trois
ans que je retirais le bouchon du réservoir avec une clé à
cliquet
chercher la clé
dynamométrique j'ai attrapé le cliquet
la clé mesure
dans les 90 cm et la douille pèse 3 kg et demi
j'ai informé le
chef d'unité qu'on lançait la procédure de pressurisation du réservoir du second
étage
on a eu un
problème avec le cliquet
de façon à ce
qu'elle soit verrouillée alors il a placé la douille sur
le
bouchon et
ajuste introduit la clé dans la douille sans la
verrouiller
normalement
d'une main on maintient la douille par la tête de la clé et
de
l'autre en
actionne le manche elles sont je tenais le manche à deux mains et j'ai tourné je
lui ai dit tu
récupères la
douille et il a répondu oui c'est bon retire la clé
je vais pour
prendre la douille elle se détache de cliquer
elle tombe pile
dans le trou jusqu'en bas
en la voyant
tomber je me suis dit oh non oh non oh non
j'aurais tout
donné pour la rattraper il me suffit de fermer les yeux et
je
vois cette
douille je la vois rebondir sur la plateforme
est tombée je
vois ma main gantée qui essaie de
je la vois
tomber au ralenti
une vingtaine
de mètres [Musique] elle heurte le bâti de pousser
et du
combustible jaillit du missile
j'étais en état
de choc on s'est regardé du genre bon sang qu'est-ce qu'on va
faire
du combustible
s'échappait du missile on a pris conscience de l'ampleur de ce qui risquait de
se passer l'explosion serait
dévastatrice et
on ne pouvait rien faire pour l'empêcher
19 ans avant
cet accident de bombe H avait effectué une mission de
routine
au-dessus de la Caroline du Nord [Musique]
l'avion c'était
désintégré dans les airs
alors que le
fuselage tombait en vrille la force centrifuge a arraché une
sangle
à l'intérieur
du cockpit la sangle sur laquelle un membre
d'équipage
devait tirer pour déclencher le largage des bombes à hydrogène sur un
territoire
si la soute
s'ouvre et qu'elle tombe dans le vide elle se dit que c'était
voulu
le système
d'une des bombes s'est entièrement armé il était prêt à
fonctionner
au moment où
l'arme a heurté le sol le signal de mise à feu s'est
déclenché
la seule chose
qui a empêché l'explosion d'une bombe H en Caroline du
Nord
c'est un simple
interrupteur basse tension
c'était un
interrupteur à deux positions
de Ghost à
l'époque de l'accident de ghostboro le nombre d'accidents nucléaires était en
augmentation
j'ai lu tous
les rapports d'accidents disponibles
nous sommes
affichu une peur bleue
ça nous a fait
un choc dire que pendant toutes ces années on avait cru à
la
sûreté
nucléaire c'était un mythe
on nous avait
assuré chiffre à la pluie qu'en cas d'accident il n'y aurait pas
d'explosion
[Musique]
étaient loin d'être aussi sûr qu'en
on a appris par
exemple comme ça pouvait activer les dispositifs électro
pyrotechniques
à l'intérieur de l'ogive
un incendie
pouvait faire fondre une soudure sur un circuit imprimé
et créer toutes
sortes de nouvelles liaisons électriques susceptibles de neutraliser le
dispositif de sécurité
on disposait
d'un stock de vin à 25000 armes honnêtement je ne jurerai pas
qu'elles
étaient aussi
sûr qu'elles auraient dû l'être
tout ça
montrait que des milliers d'armes de l'Arsenal nucléaires américains étaient
vulnérable en cas
la plus
puissante celle du Titan 2
j'étais dans la
cuisine en train de manger un sandwich quand la sirène a
retenti
ça ne m'a pas
inquiété plus que ça je me suis dit ok il procède à un essai
mais
10 secondes
après l'alarme a de nouveau retenti
j'ai quitté la
cuisine j'ai commencé à descendre l'escalier et de là j'ai vu
le
pupitre de
contrôle il y avait plein de témoins rouges qui
clignotaient
j'ai compris
que quelque chose n'allait pas
le capitaine
masaro était notre commandant les premiers mots qu'il entend et que tous les
autres gars de
l'équipe
entendent c'est oh oh il demande comment ça qu'est-ce qui se
passe
on lui répond
qu'il y a de la fumée au fond du cylindre intérieur il essaie de comprendre
comment ça de la fumer il y a
il y a de plus
en plus de vapeur de combustibles dans le silo
par radio je
réponds on voit un nuage un nuage laiteux
je ne veux pas
parler de combustible à la radio je ne voulais pas prononcer le
mot
combustible
parce que je me suis dit si jamais le commandant de l'équipe missile est à
l'écoute il va flipper
de dire ce qui
se passait vraiment
il était comme
un gosse qui a fait une bêtise et qui doit le dire à ses
parents
il était
tétanisé à l'idée de devoir s'expliquer
j'ai tiré
Jeffrey par le bras et on est remonté
j'ai vérifié le
niveau de concentration de combustible dans l'air une fois la limite
d'explosivité
atteinte la
moindre étincelle peut être fatale
on a contrôlé
chaque réservoir à chaque étage et on a vu que la pression
chutait
puis tout à
coup des spray de combustible se sont propagés dans le cylindre intérieur on a
pensé qu'il y
avait un
incendie et on n'y comprenait rien je me suis précipité sur ma
check-list
tout avait été
vérifié dans les règles le comburant le combustible comme on
dit
suivez la
checklist et tout ira bien
entre temps les
gars de l'unité pts étaient remontées il se trouvait dans le petit
tunnel
quand leur chef
est allé à leur rencontre ils se sont mis à discuter
là je dis ok
les gars qu'est-ce qu'il s'est passé ils nous ont rejoints et ils ont
raconté
à l'équipe
missile ce qu'il s'était passé exactement
il a fini par
avouer qu'il avait laissé tomber la douille et que ça avait fait un trou qu'il
avait vu de la vapeur et
que c'était pas
juste ça faisait une bonne demi-heure que l'accident s'était
produit
la situation
était déjà hors contrôle
quand je suis
devenu secrétaire à la Défense notre arsenal comptait des dizaines de milliers
d'armes nucléaires
une telle
accumulation pose un gros problème il suffit de quelques armes voire d'une seule
qu'on ne maîtrise plus
et c'est la
catastrophe assurée
sans doute pas
assez en 1980 les missiles Titan II était
vieux et donc
les risques d'accident beaucoup plus élevés alors pourquoi
on
les gardait en
partie pour des raisons stratégiques
oui on
envisageait de les détruire dans le cadre de négociations sur la limitation des
armes stratégiques
il servirait de
mener des changes on s'en débarrasserait pour convaincre l'URSS de démanteler
ses missiles loups
voilà pourquoi
on les gardait mais c'était la porte ouverte à un accident
le 18 septembre
1980 j'ai été informé qu'on avait un sérieux problème
je t'ai nouveau
à ce poste je n'avais aucune expérience
je n'avais reçu
aucune formation sur les missiles Titan quand l'accident s'est produit le
18
septembre je
n'étais là que depuis environ trois mois je me suis rendu au centre
de
commandement
pour comprendre ce qu'il se passait puis-je alerter la mpht l'équipe
de
crise la mpht
rassemblait quelques-uns des
plus hauts
gradés de l'USA à la base aérienne de Barksdale en
Louisiane il y
avait le colonel Benz Calor le plus grand spécialiste du Titan 2 au sein de
l'armée de l'air
on a du
combustible qui fuit et l'expansion du comburant risque de provoquer la rupture
du réservoir si le
silo se remplit
de combustibles et que ce dernier entre en contact avec le comburant c'est
l'explosion
Martin Marietta
qui avait conçu et construit le Titan 2 et à OMA dans le Nebraska se trouvait
le
QG souterrain
du Commandement aérien stratégique le sac
c'est là que le
général Lloyd l'évite a pris les décisions les plus
importantes
le général
lévite était un pilote très courageux qui avait combattu en Corée
et
au Vietnam mais
il n'avait aucune expérience en matière de missile que je
sache pour
trouver une solution on savait ce
qui se
produirait si la pression baissait dans le réservoir de combustible le missile
s'effondrerait
sur lui-même et
en s'effondrant il exploserait
que deviendrait
le givre nul n'en savait rien
parmi tous les
membres de l'équipe en état d'alerte aucun avait d'information sur la tête
nucléaire
il n'y avait
pas de check-list cette nuit là on a dû faire avec les moyens
du
bord j'ai
mobilisé toutes nos ressources pour essayer d'affronter le
problème
à ouvrir la
porte du silo pour laisser s'échapper la vapeur de
combustible
il y avait
cependant un risque si le missile explosait alors que la
porte était
ouverte le gif serait propulsé dans les airs
et elle
pourrait atterrir à peu près n'importe où
25 ans
auparavant une ogive semblable à celle du Titan 2 avait été testé dans
le
laisser avaient
montré que les retombées radioactives pouvaient être plus dévastatrice que
l'explosion elle-même
à Washington
les autorités militaires ont pris la surface de la zone de retombées lors du tir
sur la tôle de
bikini et l'on
superposé sur une carte des États-Unis
les retombées
radioactives d'une explosion aussi puissante qui se produirait au dessus de
Washington tu
aurais tous les
habitants de la capitale tous les habitants de Baltimore et de Philadelphie et
la moitié de la
population de
la ville de New York oui des blessés jusqu'à Boston
dans le
réservoir de combustible la pression commençait à être négative
et
là j'ai pensé
que le réservoir risquait de s'affaisser
l'ogive avait
beau être équipé de dispositifs de sécurité je ne pouvais pas m'empêcher
d'être
inquiet
personne ne savait avec certitude ce qui
je les
entendais parler de la pression dans les réservoirs tout
ça
de plus en plus
je me disais il faut partir il faut se
tirer d'ici ce
truc va exploser
certains
membres de l'équipe voulaient partir au plus vite ce qui nous a amené à nous
demander s'il
fallait
abandonner le centre de contrôle de lancement ou pas
parce qu'on
ignorait tout des effets de l'explosion du missile sur le centre de
contrôle
pour moi il
fallait rester c'était nécessaire
en évacuant les
lieux en renonçait à toute possibilité de contrôler le
matériel
on perdait
toute capacité à mettre en oeuvre les solutions qui seraient proposées pour
tenter de sauver le
retenez-moi on
a dit au commandant qu'on souhaitait rester
trop dur de
partir on s'est dit qu'on pouvait se permettre de rester parce qu'aucun de nous
deux
n'avait
d'enfants ce n'est pas que notre vie nous importait peu c'est juste que ça nous
paraissait
logique de
rester et de laisser les autres partir
le soir du 18
septembre il y avait énormément de gens à Hotsprings pour la convention le
vice-président Monday
était l'orateur
principal prayor et Clinton était déjà sur place
et moi je
devais m'y rendre le lendemain
on avait un ami
à dîner le téléphone a sonné
c'était un
militaire qui travaillait sur les missiles Titan
quand j'ai
raccroché j'ai regardé autour de moi et tout le monde a commencé à
me
demander
qu'est-ce qui se passe j'ai répondu
qu'est-ce que
ça veut dire ça veut dire que si l'ogive nucléaire explose
on sera réduit
ensemble Little Rock va être entièrement détruit
rayé de la
carte ici on est qu'à 75 km du site
on est fichu je
suis allé dans le salon
j'ai regardé
par la fenêtre on était encore à l'heure d'été
il ne faisait
pas tout à fait nuit on voyait des enfants dans leur jardin les gens se
dirigeaient vers leur
voiture chacun
va bien à ses affaires je me suis demandé un est-ce que je
me
précipite dans
la rue pour leur dire qu'une bombe nucléaire va peut-être exploser à 75 km
d'ici
ou alors je
préviens juste mes amis et mes voisins et on file en
voiture
qu'est-ce que
je dois faire je me trouvais Hotsprings ce soir là le
téléphone sonne
c'est ce qui m'annonce on a un problème il me demande
ce que dit
l'Armée de l'Air l'Armée de l'Air dit aux gens sur le site que
ça
n'explose pas
elle dira que tout est sous contrôle
mais ça va
sûrement exploser
je dirigeais
une radiologie locale pas loin de damasques et ont donné pas mal d'infos dans
une petite ville c'est très
utile d'avoir
un scanner pour écouter la fréquence de la police et j'ai capté cette phrase on
a une
fuite de
produits chimiques dans le silo du Titan 2
on est arrivé
sur place en même temps que guten Gleen le shérif du comté
c'est
lui entre
parenthèses il était très apprécié
la route
étroite qui mène au silo
en bas on tombe
sur un grillage de 3 mètres de haut surmonté de fil de fer
barbelés et là
deux types armées de M16 se
pointent faire
évacuer oh non monsieur tout est
sous contrôle
je vous assure alors on remonte la petite route jusqu'au croisement avec la roue
de 65
la télé a
débarqué on a rien de temps on était 25 sur place
le shérif
trouvé qu'il n'avait pas assez d'informations pour prendre les bonnes
décisions
alors il a
demandé à tout le monde de partir d'évacuer il a dit je ne sais
pas
à quel point
c'est grave fichez le camp en vous fera revenir dès que
possible
les barrages
avaient été installés à 3 km tout autour du site
mais j'avais un
problème neuf mois avant ce jour-là j'avais fait synchroniser les
chaleurs
de plusieurs
génisses ça consiste à leur faire une injection d'hormones pour qu'elle se
reproduise au
même moment et
que donc elles mettent bas au même moment et justement ce jour-là c'était le
jour
J si ces vaches
mouraient on perdait la
ferme tout ce
qu'on possède donc on n'a pas évacué
finalement on a
pris la décision d'évacuer les quatre membres de l'équipe
missile
rester sur
place si jamais le missile venait à exploser
la vie de ces
quatre hommes serait en danger on a donc pensé qu'il valait mieux leur faire
quitter le centre de
contrôle Mike a
dit on évacue
c'était
terrible de nous demander ça on était responsable d'une arme nucléaire
susceptible de dévaster un immense
territoire de
tuer un nombre un vrai semblable de gens
personne ne
devrait jamais faire une chose pareille
en partant je
me disais j'aurais dû rester j'ai encore du mal à croire
qu'on
classifiées on
ne les mettait jamais dans le coffre-fort parce qu'il était trop petit là on les
a mis quand même et
on a laissé la
porte du coffre ouverte
on comptait
emprunter la sortie habituelle
on entre ouvert
la porte en tissufle vous et on a vu de la vapeur
notre principal
issue de secours était bloqué on nous a dit de passer par la trappe
de
secours alors
qu'elle n'avait encore jamais servi
pour y accéder
il fallait emprunter un conduit équipé d'une échelle qui faisait une douzaine de
mètres
c'est sacrément
dur de grimper l'équivalent de 5 étages dans le noir avec un masque on avait du
mal à
oui il y avait
très peu de vent cette nuit là toute la vapeur qui s'échappait du silo stagnait
au-dessus du complexe
j'étais chez
moi avec ma femme et le petit et j'ai reçu un appel du centre de
maintenance
il y avait un
problème au 4 7 on nous a dit écoutez tous la situation
est très
dangereuse on ne sait pas ce qui va se passer ce sera uniquement sur la base du
volontariat
vous n'êtes pas
obligé d'y aller
était très
soudée il était hors de question pour nous de
ne pas y aller
Dave Livingstone faisait partie de l'équipe il était assis à l'arrière
et
il m'a dit
quelqu'un va mourir cette nuit je le sens je lui ai répondu dis pas des
trucs
pareils mais il
a insisté j'ai un mauvais pressentiment vieux quelqu'un va
mourir on
savait qu'un hélicoptère était en
route avec à
son bord Jeff Kennedy c'était un des meilleurs chefs
d'équipe
de l'escadre si
ce n'est le meilleur
aux autres de
faire ce qu'il n'aurait pas fait lui-même
dans le silo
pour vérifier les pressions
dans le conduit
je le suis et tout à coup il me sort reste ici
la règle du
binôme qui interdit à quiconque d'entrer seul dans certaines parties du
silo
il pensait que
s'il était seul il irait plus vite
nous montre sa
feuille de relevé en disant on a encore le temps mais il
faut
intervenir tout
de suite le commandant était furieux que Kennedy
n'est pas
respecté la règle du binôme en pas avec lui un autre membre de l'équipe il avait
enfin toutes les
c'était une
véritable course contre la montre
à chaque minute
qui passait un peu plus de combustible s'échapper et la
puis des gens
de la base ont commencé à se pointer
ils avaient des
détecteurs de vapeur du matériel de communication et de
maintenance
je me dis voilà
les experts qui vont s'y coller
et puis je vois
le bus il y a une dizaine de types
on dirait des
cosmonautes je les regarde et je me dis j'ai 24 ans
et ils sont
tous plus jeunes que moi ce sont eux les experts censés régler
le
problème ils
avaient plutôt l'air de petits
jeunes qu'on
jette au lion
qui était dur
pour nous c'était d'être là ronger notre frein à attendre que
le
sac décide
enfin de la marche à suivre vu l'urgence de la situation bon
sang
quoi qu'on est
à faire qu'on le fasse et tout de suite
finalement le
sac a décidé qu'il fallait faire le point sur la situation à
la
condition de
déjà pouvoir retourner dans le silo c'était ça sa priorité vérifier
les
si on était
resté au centre de contrôle on aurait pu déverrouiller toutes les
portes
le plan était
le suivant on devait descendre forcer toutes les portes en dessous et entrer
dans le centre de
contrôle puis
après avoir vérifié la pression des deux réservoirs combustible et comburants il
fallait aller jusqu'au
missile tenter
de rétablir la pression dans le réservoir de combustible et
le
stabiliser pour
éviter qu'il ne s'affaisse
trouver ce plan
délirant mais voilà c'est ce qui avait été décidé
et quand on
bosse dans l'unité pts on prend sur soi et on s'exécute
on a reçu
l'ordre d'envoyer des volontaires
personnellement
après tout ce temps je ne voulais plus envoyer personne
c'était les
premières heures du matin et ça faisait longtemps que l'alerte avait été
donnée
environ 8
heures mais quand vous êtes un bon soldat
si le chef vous
donne un ordre est bien vous obéissez
on avait assez
d'hommes courageux prêt à y aller
moi on a été
les premiers à descendre on nous a dit vous avez 30 minutes
de
réserve d'air
il n'y a plus personne là-bas le site a été évacué vous
allez
devoir découper
les portes en dessous
quand ils sont
arrivés au conduit d'évacuation l'aiguille indiquait 250
ppm 250 parties
par millions ça signifie que
la
concentration est tellement élevée que la vapeur peut faire fondre les
combinaisons de protection et que la
moindre
étincelle risque de provoquer une explosion
le général
lévite a donné l'ordre de continuer
c'était une
erreur ça ne pouvait que mal se terminer
on a atteint la
porte d'accès à l'aide d'un coupe-boulon et d'un grand
pied de biche
on a fait sauter la serrure trois étages plus bas on s'est
retrouvés
devant notre première porte blindée de deux tonnes et demi avec ses énormes
systèmes de verrouillage
hydraulique on
arrivait à la fin de notre réserve
d'air alors
nous a dit remonter et Kennedy et
Livingstone
vont prendre la relève
ce gars était
courageuse il savait à quoi il s'exposait en retournant à
l'intérieur
j'écoutais ce
qui se passait depuis une voiture de police
c'était le tour
de la deuxième équipe Kennedy à Livingstone
ils ont dit
qu'ils avaient ouvert la première porte blindée
ils ont décidé
d'évacuer et ont commencé à revenir
quelques
secondes plus tard j'ai vu l'explosion
tout à coup
j'ai perdu le contact
dire qu'en cas
d'explosion nucléaire les communications étaient entièrement coupées jusqu'au
rétablissement de la
situation c'est
la première chose qui m'est venue à l'esprit
je me suis dit
il y a eu une explosion nucléaire et l'ombre de choc
risque
d'atteindre la
base aérienne de Little Rock et toutes les villes et tous les villages
environnants ça a été ma
première pensée
et aussi bien sûr que tous les gens sur le site devaient être
morts
ce qui m'a
traversé l'esprit à ce moment-là c'est inimaginable
j'avais
presque envie
de me mettre à genoux de supplier la puissance supérieure
vers 3h du
matin je suis allé traire mes vaches
le barrage
n'était plus très loin la route 65 redescend et un moment
on voit le site
pile quand j'arrive ça explose
j'ai surtout
senti la déflagration j'étais à 3 km et mon pick-up a
failli
être soufflé
hors de la route
j'étais assis
sur le capot de la voiture de Ghost le shérif j'avais des chaussures basses sans
lacets et je
m'amuse à
mécaniquement à en enlever à remettre une quand tout à coup ça a
fait
on sait tous
mis à courir pour partir de là au plus vite on vivait peut-être nos derniers
instants
attends j'ai
sauté dans ma voiture et j'ai roulé aussi vite que j'ai pu
je me suis dit
que j'allais réussir à m'éloigner ma voiture serait assez
rapide le ciel
s'est embrasé
on aurait
vraiment dit que le soleil se levait c'est pour ça que sur le moment on a
cru
une pluie de
gravier de pierre sabattait sur nous pulvérisez les pare-brise
trou
et les
carrosseries j'ai rampé sous un pick-up mais il a commencé à rouler je suis
ressorti aussi sec quelqu'un
les chutes de
pierre se sont arrêtées mais tout était en feu
Sa grondait et
on voyait la vapeur et les flammes qui s'échappaient du
site
le premier choc
ça a été le souffle boom je l'ai pris en pleine poitrine
j'étais projeté
en arrière je ne contrôlais plus rien
je dérapais sur
le dos ça me brûlait un œil gauche s'est ouvert j'ai vu
voler
des bouts
d'acier rougeoyants j'ai pensé c'est terminé j'espère seulement que
ça
de béton armé
plus grand qu'un autobus c'est écrasé derrière moi
je voyais les
barres d'acier qui dépassaient puis j'ai reçu un énorme coup sur la cheville ça
m'a coupé les
jambes et je me
suis écroulé c'est là que je me suis rendu compte que j'avais le visage le cou
et le dos en feu
j'ai des gens à
se relever à s'éloigner des décombres
tout ce qu'on
entendait c'était ce cri évacuer la zone un colonel a dit
les
deux gars de
l'équipe doivent être morts on a regardé le site et j'ai répondu oui
colonel
je suis monté
dans le dernier pick-up il était chargé de type blessé j'ai dit
on
sur la route
qui me ramenait au site j'entendais Kennedy qui communiquait
par
aussi vite que
je pouvais avec mon pick-up
j'étais à
mi-chemin quand deux policiers m'ont fait signe d'arrêter
il nous a dit
de rebrousser chemin et j'ai répondu allez vous faire nos amis
sont
en arrivant sur
le site j'ai vu Kennedy il était brûlé
sur une autre
planète des techniciens armement nous avaient prévenus que logis vététique
d'explosifs
plastiques il y
en avait peut-être partout sur le sol nous sommes et il fallait éviter de
marcher dessus
dans les airs
ils étaient aussi gros que des semires
il y avait un
étrange rougeoiement du côté du silo
quand on est
retourné au véhicule ils avaient retrouvé les Winston
[Musique]
j'étais furieux
il n'avait pas prévu d'ambulance je l'ai étendu à
l'arrière
et je le
soutenais [Musique]
il m'a supplié
de ne rien dire à sa mère
comme s'il
avait fait une bêtise
en arrivant à
l'hôpital je faisais de l'hyperventilation je
souffre le
martyre à cause de mes brûlés
un infirmier
m'a dit calmez-vous sinon vous allez perdre connaissance je
ne
pouvais pas me
calmer j'avais l'impression de brûler vif [Musique]
je suis allé à
l'hôpital ou avait été emmené Kennedy et Livingston
on a attendu
plusieurs heures finalement le médecin est venu nous dire
que Livingstone
était mort et que la vie de Kennedy ne tenait qu'à
je me repassais
la scène en boucle avec des CI et des mets et si j'avais fait
ci
et ça je
retourne tout dans ma tête
Livingston que
ne le pensait la plupart des gens
aux obsèques
j'ai vu que Powell pleurait
ils se sont
responsables de la mort de David c'était son ami
toutes les huit
heures il me frottait le visage le cou et le dos on aurait
dit
qu'ils
utilisaient une éponge à récurer il fallait retirer tout ce qui était brûlé pour
que la peau puisse se
l'armée de
l'air était très pressée de me renvoyer à la base là-bas personne ne pourrait me
contacter
je ne pourrai
pas parler à la presse
le téléphone a
sonné vers 3h30 du matin c'était un militaire et il a dit
ça vient
d'exploser j'ai regardé autour de moi on était tous en vie
ma famille mes
voisins moi alors j'ai demandé
où est le givre
il a répondu
on essayait de
contacter l'armée de l'air pour savoir s'il y avait une
tête
nucléaire sur
le missile si on avait retrouvé
et dans quelles
conditions est-ce qu'elle était éventrée est-ce qu'il y avait de l'uranium
partout
mais les
militaires refusaient même d'admettre qu'il y avait une
give
on ne pouvait
pas dire à la population locale ni aux instances politiques
et
policières
qu'il y avait une tête nucléaire sur le missile on ne
pouvait
ni confirmer ni
affirmer l'existence d'une charge explosive sur le site
c'était la
position du sac et du gouvernement à l'époque
personnellement
je trouvais ça ridicule mais on devait faire avec
on nous disait
rien mais un commerçant a pu capter les fréquences de l'armée de
l'air
il savait qu'on
les écoutait ils avaient ordre de rester très évasif
n'arrêtait pas
de parler d'une certaine unité qui restait introuvable
c'est comme ça
qu'on a compris qu'ils essayaient de savoir où était passé la tête
nucléaire
je suis allé
sur place le lendemain quelqu'un a dit la voilà
elle était dans
le fossé en partie enterrée si je me souviens bien
pour savoir si
la situation présentait un danger ou pas le téléphone a sonné ils ont dit on a
eu
un problème
j'ai compris que je devais aller à damasques
on a survolé le
silo en hélicoptère
j'étais inquiet
le système était peut-être activé
prêt pour la
mise à feu la charge aurait pu exploser oui
l'hélicoptère
c'est posé j'ai su seulement après qu'il y avait
aucune source
d'énergie de mise à feu et que le risque d'explosion
nucléaire
était donc
proche de zéro
je me rappelle
que le vice-président Monday essayez de savoir si le
missile
contenait une
vraie charge explosive
mon commandant
second le colonel Ryan s'est rendu à Hotsprings Monday lui
a
posé la
question et bien sûr et il a répondu je ne peux ni confirmer ni
infirmer
cette
information il s'adressait au vice-président en personne puis il a eu le
secrétaire à la Défense Harold de
Brown au
téléphone ma première préoccupation était de
savoir s'il y
avait eu une diffusion de substances radioactives ou pire encore une explosion
nucléaire
une fois que
j'ai été rassuré sur ces deux points l'attention que je portais au problème
a
nettement
diminué les accidents relevant du ministère de
la Défense
n'était pas rare il devait y en avoir plusieurs par jour
d'après le
ministère de la Défense il y a eu aux États-Unis 32
accidents
nucléaires
graves qui auraient pu mettre en danger la population
il y a quelques
années un document déclassifié est rendu public a révélé
que plus de
1000 accidents et incidents impliquant nos armes nucléaires c'était
produit
[Musique] non
seulement la population américaine
n'a jamais été
mise au courant de ces centaines et centaines d'accidents mais l'homme chargé
d'assurer la sûreté
de nos armes
nucléaires wazen était informé non plus
quand j'étais
directeur du développement des armes
j'ignorais tout
d'une bonne partie de ces accidents et incidents
le fait est que
je n'avais pas accès au dossier
j'ai été
surpris de découvrir le nombre d'accidents nucléaires qui étaient imputables à
l'armée de l'air
certains
m'étais connu mais je ne savais pas qu'il y en avait
autant
[Musique] ces
documents révèlent la volonté
systématique de
montrer du doigt la personne qui a utilisé un outil inapproprié et a laissé
tomber une
douille ou
celle qui a apporté dans l'avion les coussins qui en prenant feu ont provoqué le
crash
on retrouve
toujours cette tendance à accuser de simples exécutants si
le
système
fonctionne correctement une ogive nucléaire n'atterrit pas dans un champ parce
qu'une simple douille est
j'ai été
inculpé de négligence au terme de l'article 15 parce que
j'avais
utilisé un
cliquet au lieu d'une clé dynamométrique le sergent Kennedy lui a reçu une
lettre
de blâme pour
avoir violé la règle du binôme
après
l'accident j'ai cru que Kennedy d'Évelyne et les autres blessés
serait
traité en héros
parce que c'était des héros
mais ils ont
été traités comme de la merde
les gens de
channel for news voulaient savoir si l'armée de l'air me traitait bien depuis
l'explosion pas de problème
toutes les
huiles de la base étaient furax après moi quand je portais l'uniforme avec
mes
Rangers je
pouvais presque pas marcher je m'étais déchiré le tendon d'Achille et je pouvais
pas bouger le pied
à porter une
basket au pied gauche il m'a regardé il a dit d'Évelyne ne
comptez pas sur
une d'autorisation de ma part je comptais faire carrière dans
l'armée
de l'air il a
suffi de quelques mois pour que je comprenne que c'était devenu
impossible
j'ai pété un
plomb après l'accident j'ai craqué
la télé et où
on jouait aux cartes il y avait des bouteilles de bière partout
et
j'ai commencé à
les balancer à travers la pièce je me suis défoulé
le commandant
m'a renvoyé de l'armée avec un certificat de bonne conduite je remercie mais je
ne voulais pas quitter
l'armée comme
on disait à l'époque l'erreur est
humaine mais le
sac ne pardonne jamais
mais on a
qualité de commandant j'étais responsable de toute
l'opération
après
l'accident je m'attendais à perdre mon boulot en disons-le comme ça c'était
inévitable et effectivement
c'est arrivé
vers fin novembre
[Musique] c'est
désolant j'ai reçu des ordres de mon chef j'ai
claqué les
talons en bon soldat j'ai essayé d'exécuter ces ordres du
mieux que j'ai
pu et on a perdu un homme
je pense
souvent à Livingstone je l'imagine parmi nous
j'imagine que
je lui passe un coup de fil
est mort il y a
quelques années je suis convaincu que c'est l'accident
une chanson à
la radio c'est une émission de télé et tout me revient
c'est très dur
d'en parler encore maintenant
j'essaie de
mener la vie la plus normale possible non parce que j'y pense tous les
jours
alors on fait
que même si ça remonte à 30 35 ans
7 ans après
l'accident de namasques le dernier Titan de a été
désactivé
quand on voit
cette colline on ne peut pas imaginer ce qu'il y avait
là-dessus
les gens ne se
rendent pas compte qu'on possède encore 7000 armes
atomiques
il pense que
tout ça c'est du passé qu'il n'y en a plus en fait il y en a
partout
des accidents
nucléaires se produisent encore de nos jours même s'il y a nettement
moins
d'occasions de
larguer une bombe ou d'envoyer un missile le fait est qu'il
y
a moins d'armes
nucléaires
le niveau de
surveillance et d'attention a peut-être encore baissé
la guerre
atomique n'est plus un sujet d'actualité aussi brûlant
depuis le début
de l'air atomique les États-Unis ont fabriqué environ 70 000 armes
nucléaires
aucune d'entre
elles n'a jamais explosé par accident grâce à la compétence de nos
concepteurs
d'armes dont
les recommandations en matière de sécurité ont finalement été adoptées et grâce
au courage de nos
militaires mais
on a eu aussi beaucoup de chance
et le problème
avec la chance c'est qu'elle finit par tourner
les armes
nucléaires sont des machines or toutes les machines finissent par
se
on a beau tout
planifié dresser un maximum de checklist il y
aura toujours
un truc qu'on pourra vous reprocher
peut exploser
par accident
ça arrivera un
jour peut-être demain peut-être dans un
million
d'années mais ça arrivera
je sens qu'elle
veut pas [Musique]