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Comment la Chine a "dupé" les USA et l’UE à l’OMC en restant plus ou moins socialiste

lundi 9 juillet 2018, par anonyme (Date de rédaction antérieure : 9 juillet 2018).

Article des Échos du 6 juillet 2018 commenté par Bruno Drewski

Document sans nom

Les Echos, Organe central de la haute bourgeoisie affairiste en France (est-elle encore "française"? ...Question !) dénonce ce qui est dans l'intérêt des peuples et ce qui ne correspond pas à l'idéologie libérale, une idéologie (de dupe) qui ne dit pas son nom ...Le moralisme bourgeois n'est qu'hypocrisie ! Les Echos lavés à l'eau de Vichy ont choisi leur camp dans la guerre commerciale mondiale.

BD

Comment la Chine a dupé Américains et Européens à l'OMC

https://www.lesechos.fr/idees-debats/editos-analyses/0301924542058-comment-la-chine-a-dupe-americains-et-europeens-a-lomc-2190447.php
 RICHARD HIAULT / Grand reporter Le 06/07 à 17:19Mis à jour à 19:08 

 Face au risque de guerre commerciale entre la Chine, les Etats-Unis et l'Union européenne, se pose la question d'une réforme de l'Organisation mondiale du commerce.

 

En 2001, Américains et Européens pensaient naïvement que la Chine allait se diriger vers une économie de marché et respecter les règles (néolibérales) de l'Organisation mondiale du commerce. Près de vingt ans plus tard, ils déchantent. (...Ils ont trouvé plus malins qu'eux)

En acceptant  la Chine à l'Organisation mondiale du commerce (OMC), en 2001, les dirigeants occidentaux se sont largement fourvoyés. Quelque vingt ans plus tard, l'UE et les Etats-Unis prennent conscience d'avoir été dupés ("dupés" cela veut dire que leur propre duperie idéologique n'a pas marché et s'est heurtée à plus malin). Le réveil est douloureux. Montée des mouvements populistes, contestation de la mondialisation,  creusement des inégalités et risque de guerre commerciale en sont la manifestation (Tiens donc ! Les peuples reviennent sur la scène ...Les bourgeois occidentaux pensaient avoir atteint la "fin de l'histoire" ...à leur seul profit). Les Occidentaux payent aujourd'hui leur naïveté face aux réalités du monde chinois.

 

En arrimant la Chine au système commercial bâti dès la fin de la Seconde Guerre mondiale, par le GATT puis par l'OMC, Bruxelles et Washington pensent à l'époque que Pékin allait adapter son économie ("adapter", c'est-à-dire se soumettre aux dogmes des grands prêtres de la divinité "marché"). La Chine irait progressivement vers l'économie de marché et respecterait les règles d'une économie libérale non centralisée (et v'la t'y pas qu'ils avaient leur propres principes dans l'empire de la pensée unique ! Un scandale inadmissible au royaume de la pensée unique !). L'Europe et l'Amérique pensent du coup s'ouvrir un marché de plus d'un milliard de consommateurs avides de made in America ou de made in Europe (voilà ! ils voulaient bien conquérir le marché des autres mais refusaient qu'on vienne conquérir le leur ...Quel toupet ces Chinois ! Ils se prennent pour égaux en droit et pensent que l'ère coloniale c'est terminé !).

Bill Clinton défend l'intégration chinoise à l'OMC

En 1999, Bill Clinton, alors président des Etats-Unis, défend ardemment cette adhésion. « Nous avons obtenu de nouvelles garanties, très strictes, contre un brusque afflux d'importations chinoises. Nous avons maintenu les règles les plus contraignantes possible contre le dumping des produits chinois qui ont tant endommagé l'économie américaine par le passé. L'entrée de la Chine à l'OMC encouragera le pays à jouer selon les règles internationales », clame-t-il. De belles promesses restées quasi lettre morte.

 

Car, depuis son intégration, la Chine joue son propre jeu (inimaginable à l'heure de la "fin de l'histoire" !!!). Elle a pris une trajectoire bien différente de ce que les Occidentaux anticipent alors. « L'OMC a été conçue comme une organisation internationale visant à faciliter le commerce entre des économies de marché, dans lequel le rôle de l'Etat reste limité » (si ce n'est pas de l'idéologie à l'heure où l'on claironnait la fin de l'idéologie, cela en avait tout l'air !), explique dans une  note parue en mai dernier Elvire Fabry, chercheuse senior à l'institut Jacques-Delors. En 2001, le défi est colossal pour Pékin. Son économie repose sur un très large secteur public et un rôle prédominant des entreprises d'Etat (et pourquoi pas ?). Les Occidentaux donnent un délai de quinze ans pour opérer la mue via des privatisations et une libéralisation des entreprises d'Etat (ils "donnent un délai" ...en bon colonialistes qu'ils sont restés). Sinon, tout le système de l'OMC sera en péril. Une mise en garde qui aujourd'hui apparaît prémonitoire.

 

Renforcement des pouvoirs du président Xi Jinping (on sait qu'en France et aux USA, le président n'a, lui, aucun pouvoir!!!), président à vie (où ont ils vu cela ? ...c'est leur seul argument ???), régime de plus en plus autoritaire (tout régime politique fait preuve d'autorité, la question est de savoir contre qui ?), omniprésence de l'Etat dans l'économie (ils pensaient en avoir fini avec le socialisme les "non idéologues"), larges subventions et persistance des entreprises publiques caractérisent la Chine actuelle (et oui !!! Pourtant on avait assuré dans tous les médias "pluralistes mais monolithiquement alignés" que le libéralisme était désormais un horizon définitif et indépassable ...et patatra !!! v'la les Chinois, les BRICS, l'ALBA, etc.). Un registre bien loin des standards de l'Occident (avec leurs résultats brillants tant pour les peuples du Sud poussés à "migrer" faute de perspectives et ceux de l'Ouest poussés au chômage). Tant et si bien que Washington et Bruxelles ont refusé, en 2016, d'accorder comme promis le statut d'économie de marché à la Chine (horreur et damnation !!!).

La Chine ne respecte pas les règles de l'OMC

 
 

L'erreur est d'avoir pu penser qu'en Chine, le capitalisme d'Etat pourrait céder le pas au capitalisme de marché. Que le pays aurait pu adopter les valeurs occidentales de démocratie. Car pour Pékin, le modèle de l'Occident est en déclin. (et oui ! Tous les peuples du monde le constatent, la démocratie vidée de son contenu populaire ("populiste") les amènent vers le déclin !) 

Autre différence et de taille : la Chine n'a pas la même notion du temps que les Européens et les Américains (ils auraient pu quand même embaucher quelques historiens mais ce n'est pas une matière  décrétée "rentable". Ils en paient donc le prix). Un exemple ? Jamais une entreprise occidentale ne financerait un projet qui ne serait pas rentable ("rentable" voulant dire apportant un bénéfice immédiat aux propriétaires des moyens de production et d'échange). Pas la Chine qui pense à très long terme (quel scandale pour des bourgeois comptables !!!). Avec sa puissance financière publique accumulée depuis des décennies, elle ne se préoccupe pas en priorité d'une rentabilité à court terme si ses intérêts stratégiques le lui commandent (défendre des intérêts stratégiques à long terme, voilà l'ennemi de la bourgeoisie devenue stérile). Cela lui est d'autant plus facile que l'Etat garde la mainmise sur l'économie (quel scandale pour des libéraux-libertaires et des impérialistes néocolonialistes !). Ce qui est impensable dans le système capitaliste tel que l'Occident le pratique, cela ne l'est pas en Chine (mais ils n'osent quand même pas encore employer le mot qui fache ...socialisme).

 Les entreprises d'Etat représentent aujourd'hui près de 40 % des principaux actifs industriels chinois et 80-90 % de part de marché dans les industries stratégiques. (cela on pouvait le savoir et on le savait mais les médias autocensurés ne voulaient pas remettre en cause l'idéologie de la fin de l'histoire)

En mai dernier, l'ambassadeur de l'Union européenne à l'OMC estimait que les problèmes actuels de distorsions économiques mondiales et de surcapacités de production sont dus à des modes de fabrication qui ne sont pas fondés sur les principes du marché. Depuis 2001, observe encore Elvire Fabry, d'importants programmes de subventions publiques chinoises ont concerné autant l'industrie de l'acier et du verre, que du papier ou encore des pièces détachées dans l'automobile. Et si un effort de libéralisation de l'économie chinoise a bien été engagé, depuis la crise financière l'importance des entreprises d'Etat n'a fait que se renforcer (tiens une contradiction que les économistes libéraux sont bien incapables d'expliquer !). « Elles représentent aujourd'hui près de 40 % des principaux actifs industriels chinois et 80-90 % de part de marché dans les industries stratégiques. » (vraie question "idéologique" donc, "le socialisme à la chinoise" est-ce du capitalisme d'Etat ou du socialisme avec secteur capitaliste sousn contrôle ? En tous cas, cela prouve que les questions idéologiques se posent, ce que les libéraux ne voulaient pas voir ...Ils en sont pour leurs frais ! On va quand même pas pleurer sur leur sort, d'autant plus que c'est nous qui payons les conséquences de leurs politiques et pas encore eux) 

Au bout du compte,  la Chine a beau vanter les mérites du libre-échange et de l'ouverture des marchés, elle s'en dédouane. Interrogé sur la naïveté des Occidentaux, Pascal Lamy, ex-directeur général de l'OMC, concède dans un entretien au « Monde » en juin dernier : « La Chine a payé, son accession en 2001, bien plus cher que d'autres pays en développement [...]. On aurait dû faire mieux sur deux points : les subventions publiques aux entreprises et l'accès aux marchés publics, dès lors que la Chine se développait rapidement. » Il faut y ajouter le pillage de la propriété intellectuelle et le transfert forcé de technologies que dénoncent de plus en plus fortement l'Union européenne et les Etats-Unis (sauf que, en France, 75% environ des actions d'espionnage visant les entreprises françaises proviennent des services secrets des USA ...mais il est interdit de le dire dans les médias et les experts des services d'intelligence économique français qui se sont occupés de ce dossier ...ont été licenciés ou placardisés ! Haro sur la Chine et la Russie, mais laissez la porte ouverte à nos amis et maîtres US, allemands ou israéliens !). Outre que les marchés sont plus fermés en Chine qu'ailleurs, les entreprises étrangères font face à toutes sortes d'intimidations si elles ne transfèrent pas leur savoir-faire dans l'empire du Milieu (ils sont vraiment amoraux ces Chinois, ils osent défendre leurs intérêts !!!).

« Made in China 2025 » inquiète

Le plan du gouvernement chinois « Made in China 2025 » offre une illustration parfaite des pratiques locales. Pour les partenaires économiques de la Chine, en Europe et aux Etats-Unis, ce plan aurait pu leur offrir des opportunités. « En principe, l'économie mondiale a de bonnes raisons d'accueillir la Chine dans sa quête d'une capacité d'innovation accrue, à condition que la Chine respecte les principes et les règles de l'ouverture des marchés et de la concurrence loyale » (la concurrence "loyale" pour les Chinois ...elle remonte aux guerres de l'opium !), relevait le Mercator Institute for China Studies dans son  étude « Made in China 2025 » parue en 2016. « Cependant, 'Made in China 2025', dans sa forme actuelle, représente exactement le contraire : le gouvernement intervient systématiquement sur les marchés nationaux afin de favoriser et de faciliter la domination économique des entreprises chinoises et de désavantager les concurrents étrangers. » Washington et Bruxelles ont raison de tempêter contre Pékin (Pékin devrait capituler en rase campagne n'est-ce pas ? elle aurait alors "raison" aux yeux des donneurs d'ordre de la rue du mur (Wall street) et du bunker bruxellois ...comme l'ont fait la Grèce, Chypre, l'Arabie saoudite, la Libye post 2011, l'Ukraine, l'Argentine, le Mexique, la Roumanie, l'Italie et tant d'autres pays "mirifiques" ...où les pauvres sont devenus plus pauvres et les riches plus riches ...En Chine, 400 millions de gens sont sortis de la pauvreté au cours des dernières deux décennies et les 400 millions de pauvres restant devraient en sortir dans la décennie qui vient !!! ...un scandale !!!). L'heure est à un rééquilibrage des relations commerciales et à une  réforme des règles de l'OMC. Encore faudra-t-il pour Bruxelles et Washington faire venir à la table des négociations la Chine. Et ne pas être une nouvelle fois ses dupes. (la guerre commerciale US est lancée et les pays de l'UE ont donc le choix, ou continuer à se soumettre à l'oncle Sam et son économie virtuelle désindustrialisée au profit du secteur militaro-industriel, énergétique et pharmaceutique, ou s'intégrer dans l'axe de développement "une ceinture une route" ...en rétablissant des politiques de développement économique national, c'est-à-dire de planification étatique plus ou moins poussée)

Richard Hiault



2 Messages de forum

  • Toute la lutte entre le capitalisme chinois et le capitalisme occidental est pratiquement résumée dans cette phrase (…y incluant les « remarques » de Drewski !) :

    « Et si un effort de libéralisation de l’économie chinoise a bien été engagé, depuis la crise financière l’importance des entreprises d’Etat n’a fait que se renforcer (tiens une contradiction que les économistes libéraux sont bien incapables d’expliquer !). « Elles représentent aujourd’hui près de 40 % des principaux actifs industriels chinois et 80-90 % de part de marché dans les industries stratégiques. » (vraie question "idéologique" donc, "le socialisme à la chinoise" est-ce du capitalisme d’Etat ou du socialisme avec secteur capitaliste sousn contrôle ?"

    Mais le même Richard Hiault écrivait en Juin 2016 :

    « Sur un plan global, la dette totale de la Chine s’élève à 225 % du produit intérieur brut (PIB) du pays. Le ratio dette publique rapporté au PIB est de 40 % du PIB. L’endettement des ménages offre un ratio similaire. Comparés aux standards internationaux, ces deux ratios ne sont pas très élevés, observe le FMI.  


    En revanche, la dette des entreprises atteint environ 145 % du PIB. Selon les calculs de l’institution multilatérale, les entreprises d’Etat représentent à elles seules 55 % de la dette totale des entreprises. C’est un niveau bien plus élevé que leur part dans la production totale du pays, qui n’est que de 22 %. Une situation inquiétante lorsqu’on sait que ces entreprises d’Etat sont loin d’être toutes rentables. »

    https://www.lesechos.fr/13/06/2016/…

    Ce 22% de part de production pour les entreprises d’Etat, c’est précisément le chiffre retenu comme référence par Wikipédia…

    Ce chiffre, en part de production, a le mérite d’être cohérent avec un autre de 2003, à 28%, et un autre, en 1999, également à 28%, mais en part de PIB.

    http://www.revue-economie-et-humani…

    https://www.cairn.info/revue-intern…

    A savoir que le secteur d’Etat, à la mort de Mao, ne représentait déjà plus que 30% de la production, et que le capital US y était déjà présent depuis 1972, via Hong Kong.

    https://tribunemlreypa.wordpress.com/2015/09/01/de-la-structuration-maoiste-de-la-bulle-chinoise/

    https://hal-inalco.archives-ouverte…

    Les « sociétés d’Etat » du capitalisme chinois, sont, d’ores et déjà, des sociétés par actions, pour 90% d’entre elles…

    http://www.lepoint.fr/economie/la-c…

    La participation du capital privé aux sociétés d’Etat n’est donc pas nouvelle, qu’il soit chinois ou étranger. La seule limite, c’est le manque d’attractivité de ces entreprises, actuellement non rentables, intrinsèquement.

    https://www.lemonde.fr/internationa…

    Le protectionnisme du capitalisme chinois s’exerce principalement au niveau du capitalisme financier, sur ses propres marchés boursiers. En effet, la plupart des actions vendues à l’étranger ne sont pas cotées sur les marché chinois, sauf à Hong Kong, et avec des limites strictes.

    Par contre c’est l’investissement économique direct qui a permis l’essor des exportations chinoises, contrôlées à 60% par des capitaux étrangers, et notamment US…

    Actuellement la guerre économique fait rage entre ceux qui bénéficient de cette manne, principalement aux USA, et ceux qui en pâtissent, principalement en Europe, mais aussi aux USA (…le clan qui soutient et manipule Trump !).

    Dans ce contexte, que signifie une prétendue statistique telle que « Elles représentent aujourd’hui près de 40 % des principaux actifs industriels chinois… »

    Absolument rien, car qui juge des « principaux actifs industriels chinois », sinon, l’auteur lui-même, dans ce contexte ?

    L’article représente donc bien la frustration des capitalistes européens, et notamment français, dans cette lutte, car déjà plumés depuis longtemps par le tandem Chine-USA, et bientôt, à nouveau, par leur « allié » US à lui-seul !


    Mais il représente aussi le penchant d’une bonne partie de la « gauche » française à se faire les chantres du capitalisme monopoliste chinois, et ici, via la plume « rouge » de Bruno Drewski…


    En effet, de « socialisme », même « avec secteur capitaliste sous contrôle », il n’y a nullement en Chine, et il n’y en a même jamais eu, en réalité.

    C’est simplement l’histoire d’un capitalisme national-bureaucratique qui a réussi à se muer en capitalisme monopoliste d’Etat, en repassant par la case comprador des USA, et qui veut naturellement, aujourd’hui, jouer pour son propre compte.

    Luniterre


    Récapitulatif des liens sur l’économie chinoise à la suite de :

    https://tribunemlreypa.wordpress.com/2018/06/24/comment-la-chine-pourrait-bientot-rafler-la-mise-au-casino-mondial/

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    • La Chine est cependant entrain d’imploser au bon sens du terme / Le site YouTube " Chinese bridge " montre tous les chantiers en cours , pas uniquement les ponts, mais aussi les autoroutes , les barrages … Et c’est très impressionnant si on compare avec la plate Union Européenne qui n’a même pas eu le projet de construire un pont autoroutier la reliant à la Grande Bretagne / Les 66 milliards d’arbres plantés depuis 1978 et les 11 milliards en projet vont finir par modifier le climat et les 3 techniques pour transformer le sable en terre cultivable vont booster la production agricole dès que la pluviométrie aura augmenté . / Tout se passe comme si la Chine prévoyait depuis le début le retour à une certaine autarcie qui sera toujours partielle car son marché est devenu trop gros pour subir des sanctions

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