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Inédit de Trotsky : une page d’Histoire particulièrement révélatrice !

mercredi 8 août 2018, par Luniterre

Un nouveau débat historique sur l’URSS et la question de sa nature de classe nous a récemment amené à la redécouverte d’un texte de Trotsky, écrit en 1932, et republié en France, en 1933, sous le titre : « L’Économie soviétique en danger, signal d’alarme, le danger menace de plus près ! », supputant manifestement que l’URSS était sur le point de s’effondrer…

Étrangement, ce texte n’a jamais été réédité en français, depuis, et reste quasi introuvable, sauf en bibliothèques, avec seulement six exemplaires connus de cette édition française, dont deux seulement en France (Nanterre et BNF).

http://www.worldcat.org/title/economie-sovietique-en-danger-signal-dalarme-le-danger-menace-de-plus-pres-par-l-trotsky/oclc/458398127

Inaccessible, même sur le net, au commun des mortels autodidacte, donc…

L’intérêt historique en était néanmoins apparent par diverses citations, dont l’une, courte mais significative, par Michel « Pablo »-Raptis, dans son étude sur la pensée économique de Trotsky… ( 1 )

La question est venue en débat à la suite de :

De la réalité historique (ou non ? …selon Trotsky ) du socialisme en URSS

https://tribunemlreypa.wordpress.com/2018/07/22/de-la-realite-historique-ou-non-selon-trotsky-du-socialisme-en-urss/

C’est à partir du fragment cité par « Pablo »-Raptis que nous avons pu remonter jusqu’à une version anglaise du texte, accessible sur le net, et de là, à l’original russe de Trotsky…

On doit évidemment s’interroger sur les raisons de cette carence des trotskystes français, qui auraient en quelque sorte ainsi « censuré » cette partie essentielle de l’œuvre de leur maître à penser… !! Ce que ce débat a montré, comme d’autres avant, c’est que les « inédits » et autres textes « oubliés », que ce soient ceux de Trotsky ou de Mao, comme on l’a également déjà vu, ne sont pas restés « inédits » par hasard !

Ce que la suite du débat a montré, également, c’est précisément la nécessité d’en revenir au texte russe de Trotsky lui-même, et non à sa « traduction » anglaise, délibérément édulcorée, semble-t-il, si l’on veut réellement comprendre la vraie nature de la pensée économique de Trotsky !     A présent, ce travail de traduction, concernant le passage débattu, directement à partir du texte russe, est terminé, et quelques nouvelles précisions s’en sont dégagées, en guise de conclusion. Les voici, et, à la suite, ce passage essentiel, dans cette nouvelle traduction, donc, et encore à la suite, l’original russe et la version anglaise.

En effet on peut mesurer à quel point, et surtout sur les derniers paragraphes, le « traducteur » anglais s’est éloigné du texte russe pour en édulcorer la portée méprisante manifeste du texte de Trotsky, spécifiquement dirigée contre le système des Kolkhozes, et non des « fermes collectives » en général…

Il leur fait délibérément le procès d’intention de mener un commerce « individualiste », et non pas même simplement de se comporter en « paysans indépendants », ou même d’être avec eux sur les marchés (« bazars »), alors qu’évidemment une telle catégorie de « paysans individuels » n’existe plus, à cette époque, ce qui dénote l’inculture politique de ce « traducteur » outre sa mauvaise foi, sauf pour faire « avaler » ce texte au lecteur anglophone, spéculant, pour le coup, sur son ignorance. Procédé typiquement trotskyste, et c’est même en cela, seulement, qu’il est « fidèle » à son maître ! Le terme единоличниками utilisé par Trotsky signifie littéralement « individualistes ». Dans le contexte, il ne peut donc plus faire allusion aux anciennes exploitations familiales, mais bien aux productions des lopins « individuels » des Kolkhoziens, qui pouvaient tout à fait légitimement vendre leurs excédents sur le marché. Par la suite, les critiques récurrentes (bourgeoises et trotskystes) porteront sur la différence de « rendement » entre lopins et cultures collectives, passant tout à fait à la trappe cette évidence qu’il ne s’agit pas du tout du même type de culture, principalement maraichère et petit élevage, sur les lopins, et de type extensif et céréalière, en collectif. Il est évident que le Kolkhozien ne faisait pas son pain familial à partir de quelques épis de blé semés dans un coin de son jardin, entre les poireaux et les salades, mais ce genre d’évidence « échappe » mystérieusement à ces « experts en soviétologie » !!

Finalement, après avoir travaillé directement sur le texte russe de Trotsky, il apparait précisément nécessaire de souligner l’emploi du mot базар [« bazar »] qu’il utilise pour caractériser les marchés Kolkhoziens, qu’il oppose expressément ( « bazar asiatique ») à la notion économique globale de « marché » (рынок), comprise comme loi de l’offre et de la demande, autrement dit, la loi du marché. Il est en effet clair que c’est là, pour lui, ici, un moyen de souligner concrètement le rôle « régulateur » qu’il entend faire essentiellement jouer à cette loi, tant dans la définition du plan que dans son application. Et cela tout à fait en conformité et cohérence avec ce qui s’avère être systématiquement le fond de sa pensée économique, et notamment en matière de transition.

Considérer que la loi du marché est l’élément régulateur essentiel de l’économie, en lieu et place de la loi de la valeur, c’est, rappelons le, carrément une inversion de la dialectique marxiste qui définit l’interaction de ces deux lois ( 2 ). Comme on l’a déjà vu lors du premier débat de fond sur la question ( 3 ), cette « inversion »-révision des fondamentaux du marxisme n’est pas limitée, chez lui, à la problématique de la transition, mais correspond bien à sa prétendue « lecture », « relecture » en réalité, de Marx. Elle n’en constitue, finalement et formellement, qu’une sorte de paraphrase « marxisante », seulement propre à séduire les « intellectuels » petits bourgeois et les ignorants. Elle n’est jamais, malgré ce vernis « rouge », qu’une vulgaire réinterprétation du mythe libéral de la « main du marché » ! Et, de plus, comme le souligne Michel « Pablo »-Raptis, un de ses disciples de la toute première heure de la pseudo « IVe Internationale », cela constitue pratiquement une anticipation de ce qu’est aujourd’hui le « socialisme de marché », qui n’est en rien une forme de « socialisme » …sauf pour les trotskystes/ »pablistes », évidemment !! ( 1 )

Bien évidemment, outre ce vice fondamental, la rhétorique de Trotsky se raccroche désespérément à toutes les faiblesses et défauts inévitables de la jeune URSS, pour tenter d’en prédire l’échec prochain, qui eut « justifié » son argumentation et ses vaines tentatives de reprendre pied dans la politique soviétique. Or déjà en 1932 son argumentation contient elle-même sa propre contradiction en reconnaissant, notamment, et de façon très appuyée, dès l’introduction de cet ouvrage, les succès de l’économie soviétique, sur le point de décoller, …et donc sur la « pente », en réalité très ascendante, qui en fera la seconde puissance mondiale en seulement une douzaine d’années ! Et cela, de plus, incluant la seconde guerre mondiale, dont elle sortira encore grandie, même si profondément blessée. Le pronostic expressément « alarmiste » contenu dans le titre, surtout en français (l’original, plus sobre, s’arrêtait à « …en danger ! ») s’est donc avéré totalement faux, contrairement à la supposée lucidité prêtée à Trotsky par ses adeptes…

Bien entendu, il ne s’agit pas, pour autant, de considérer comme insignifiants les défauts qui, combinés avec les séquelles de la guerre dans les superstructures de l’URSS, finiront par ouvrir la porte aux révisionnistes dont Trotsky n’était, finalement, qu’un précurseur formellement « gauchisant » pour mieux dissimuler le fond de sa pensée.( 4 )

En effet, la politique qu’il propose pour les Kolkhozes, (« Cela ne veut pas dire, pour autant, que la collectivisation, déjà à son premier stade, mène à la liquidation du marché. La collectivisation ne peut être viable que dans la mesure où elle laisse en vigueur l’intérêt personnel des kolkhoziens, en construisant leurs rapports mutuels, comme les rapports des kolkhozes avec le monde extérieur, sur les fondements du calcul commercial. » ) , c’est évidemment et très précisément une « anticipation » de la future politique liquidationniste de Khrouchtchev à l’égard des Kolkhozes ( 5 ), et de ses "réformes", avec leurs conséquences désastreuses sur le plan économique et social, induisant une dépendance irréversible à l’égard des livraisons de blé occidental, et principalement, US, et un recul, également irréversible, des conditions de vie en URSS, seulement provisoirement « soulagé » pendant quelques années « brejneviennes » par la rente pétrolière. ( 6 ). C’est ce que révèle la véritable cassure démographique en URSS, causée principalement non pas par l’effondrement de l’URSS elle-même, qui n’a fait qu’accentuer le phénomène, mais bien par la contre-révolution khrouchtchevienne :

Naturellement, et selon l’habitude de Trotsky, ce texte se veut une critique cinglante de la politique économique de l’URSS.

En 1932, la situation de l’URSS est celle d’une grande mutation, avec l’abandon de la NEP et l’amorce décisive de l’industrialisation. La collectivisation agricole s’était incontestablement enclenchée dans des conditions particulièrement dramatiques, suite à la « crise des grains » et à la pénurie engendrée par l’action spéculative des Koulaks, exacerbée par les mauvaises conditions climatiques. On sait aujourd’hui, par les historiens et économistes russes contemporains, que la collectivisation était devenue incontournable, dans ces conditions, même si elle intervenait trop tard pour enrayer la catastrophe alimentaire en cours. Du moins en a-t-elle éradiqué les causes qui étaient, selon eux, chroniques depuis la fin du XIXe siècle. ( 7 )

Naturellement, Trotsky, comme ses adeptes après lui, adopte le point de vue occidental, anticommuniste et anti-soviétique, en réalité, qui inverse les effets et les causes, et charge au maximum la politique de l’URSS.

Mais au delà de cet aspect historique polémique, ce qui est particulièrement en cause, dans ce passage, ce sont bien les principes fondamentaux de l’économie de transition.

Veut-on, par la révolution prolétarienne, construire le socialisme ? Veut-on une économie de transition socialiste qui soit donc réellement une rupture avec le capitalisme ?

Ou bien veut-on simplement une politique de « nationalisations » des grandes entreprises, assortie formellement d’une « planification », mais qui reste dans le cadre d’une économie de marché, à la base ?

Une telle alternative n’a évidemment de socialisme que le nom, et c’est ce qui s’appelle, aujourd’hui, « socialisme de marché »… « Pablo »-Raptis n’a donc fait que réactualiser le langage de son maître à penser, sans en altérer aucunement le sens réel, ce que refusent de voir, et même, cherchent à dissimuler, les responsables actuels des différents groupuscules trotskystes qui se disputent l’héritage de l’ « orthodoxie » de ce « maître » ! (A rappeler que « Pablo »-Raptis était tout à fait personnellement et directement proche de Trotsky lui-même lors de la très confidentielle fondation de la IVe internationale, à Périgny, en 1938.)

Mais c’est bien d’une question de choix de société qu’il s’agit ici, et non pas seulement d’une querelle byzantine sur les différents sens du mot « marché ». Dans une économie de transition, en rupture avec le capitalisme, ce qui guide la planification, selon Marx, c’est la définition collective des besoins sociaux, qui, précisément, cesse d’être livrée aux aléas du marché, mais exprime la volonté politique collective du prolétariat et le choix des priorités qu’il se donne, en fonction, évidemment, des moyens et ressources disponibles, qui, à ce stade, sont nécessairement limités.

Il est clair, par contre, que dans la logique du marché, « trotskyste » ou non, ce sont les besoins individuels solvables qui s’expriment et donnent la mesure, entrant évidemment en contradiction avec les nécessités collectives « non rentables » en termes de marché, et que les phénomènes d’inégalités, d’injustice sociales et finalement, de crise économique, ne peuvent que renaître inévitablement, même après une période d’équilibre précaire provisoirement retrouvée. C’est ce que montre l’expérience de la NEP, faisant inévitablement ressurgir le capitalisme et ses tares mortelles.

Il est tout aussi évident que l’économie de transition ne saurait, de manière tout à fait utopique, se débarrasser du jour au lendemain des stigmates de l’économie marchande, mais ce que Marx nous explique, essentiellement dans la Critique du Programme de Gotha, c’est la possibilité de combiner plan collectif et échanges entre producteurs régulés en valeur-travail, en fonction du plan décidé, et non en fonction des aléas du marché. C’est, selon Marx, ce principe d’échange, encore formellement « marchand », au sens de la valeur travail considérée comme mesure de l’échange, qui permet la correspondance entre forces productives et besoins sociaux, individuels et collectifs, et non la loi du marché, ici définie par Trotsky comme principe régulateur, tout à fait à la manière des ultra-libéraux bourgeois et de leur prétendue « main du marché » !! De plus, ici, il associe expressément « démocratie » et « économie de marché »… !

Comme on l’a déjà vu ( 2 ), il finira, en 1939, par « théoriser » cette dérive dans un opuscule destiné à résumer, à sa façon (!), les principes du marxisme :

« En acceptant ou en rejetant les marchan­dises, le marché, arène de l’échange, décide si elles contiennent ou ne contiennent pas de travail socialement nécessaire, détermine ainsi les quantités des différentes espèces de marchandises nécessaires à la société, et, par conséquent, aussi la distribution de la force de travail entre les différentes branches de la production. »

https://www.marxists.org/francais/trotsky/oeuvres/1939/04/lt19390418b.htm

Rappelons encore, pour mémoire, mais c’est une évidence, que la planification, en économie de marché, ne produit au mieux que des effets marginaux et n’interrompt en rien les cycles de crises du capitalisme, comme le montre, à grande échelle, l’économie chinoise actuelle.

A noter encore, l’habituelle duplicité de Trotsky, dans cet ouvrage, où il commence, dès les premières lignes, contraint par l’évidence et la nécessité de se trouver quelques lecteurs, par faire les louanges des réussites de la construction du socialisme en URSS, pour, aussitôt après, s’emparer des difficultés évidentes et incontournables et en venir à dénigrer la nature socialiste de la même URSS, reprenant sa logique absurde de l’impossibilité d’une telle construction…

Rappelons encore cette évidence, effectivement « oubliée », tant par Trotsky que par ses adeptes modernes, qu’une économie de transition, c’est précisément une économie de transition vers le communisme, et une première phase du communisme, donc, où subsistent donc encore les traces de l’économie marchande, à travers les échanges en valeur-travail, et que c’est en fonction de cette problématique qu’on l’a communément baptisé socialisme, mais que vouloir inventer, comme le fait Trotsky, déjà, ici, et plus tard, avec son « programme de transition », une « transition vers la transition », et en plus, basée sur l’économie de marché, c’est carrément se moquer du monde et en pratique, mettre précisément un obstacle de plus sur la route du socialisme et du communisme, mais il apparaît d’autant plus évident, à la « lumière » de ce texte, que c’est là, de toutes façons, sa fonction politique essentielle.

Ce concept absurde d’une « transition vers la transition » est expressément formulé, du reste, quelques lignes plus loin, dans ce texte de 1932 :

« Закономерности переходного общества весьма отличаются от закономерностей капитализма. Но не меньше отличаются они от будущих закономерностей социализма, т. е. гармонического хозяйства, растущего на основе выверенного и обеспеченного динамического равновесия. »

« Les lois de la société de transition se distinguent singulièrement des lois du capitalisme. Mais elles ne se distinguent pas moins des futures lois du socialisme, c’est-à-dire de l’économie harmonieuse, se développant sur la base d’un équilibre dynamique ajusté et garanti. »

A noter, de plus, que cette prétendue « transition vers la transition socialiste » se présente d’emblée comme un renoncement à l’équilibre économique…

On comprend aisément pourquoi… !  

Il est à remarquer que Trotsky utilise ici le terme закономерность, assez peu courant, et qui n’a qu’un sens possible, dans le contexte, celui de loi en tant que « principe de fonctionnement économique », comme on pourrait parler des lois de la physique, de la biologie, etc… Alors que закон, plus courant, peu s’entendre aussi bien pour « les lois de la physique » que pour « les lois de la République », par exemple… ! Il n’est donc pas douteux qu’il nous parle ici d’un stade de transition qu’il entend distinguer du socialisme lui-même, qui se comprend pourtant, dans la pensée marxiste, au sens de la « phase de transition » considérée comme la première phase du communisme, selon le principe économique posé par Marx lui-même, notamment dans la Critique du Programme de Gotha :

  https://tribunemlreypa.wordpress.com/marx-marxisme-critique-du-programme-de-gotha-glose-marginale-1-les-fondamentaux-economiques-de-la-transition-socialiste-proletarienne/

  A souligner encore que ce « développement créatif », de la part de Trotsky, dès 1932, donc, est cohérent avec la stratégie qu’il prétendait construire autour de son célèbre « Programme de Transition » (IVe Internationale, 1938), toujours considéré comme une base du trotskysme actuel, et qui ne peut donc toujours pas être considéré comme un réel programme de transition, au sens marxiste du terme, c’est à dire comme base de la transition socialiste, première phase du communisme.

  Il nous est couramment reproché, sur TML, d’être un blog « stalinien »…

En réalité, ce qui nous intéresse, entre autres sujets importants, sur TML, c’est de comprendre les leçons historiques que l’on peut tirer de l’expérience de l’URSS, aussi bien dans les qualités qui lui ont en réalité permis un décollage économique exponentiel, malgré les circonstances dramatiques de sa naissance, ce que Trotsky est bien obligé de reconnaître, et qui permettra, moins de dix ans après, d’arrêter les nazis aux portes de Moscou, que dans les défauts intrinsèques qui ont amené la contre-révolution khrouchtchevienne et l’effondrement final de l’URSS.

Les leçons du processus de transition en URSS sont à chercher aussi bien dans ses qualités et succès que dans ses échecs et défauts, et cela fait de TML un blog qui justifie sa revendication au marxisme-léninisme, et non singulièrement un blog « stalinien »… !

Finalement, le seul effet notable du trotskysme, en se prétendant le « meilleur ami critique » de l’URSS, c’est clairement d’avoir ouvert une porte « de gauche » à l’anti-soviétisme et à l’anticommunisme et encore aujourd’hui, en la maintenant ouverte en collusion avec les autres idéologues du système, de les aider à empêcher la reconstruction d’une avant garde prolétarienne marxiste-léniniste.

Avec des « amis » de cet acabit la cause prolétarienne n’aurait guère besoin d’autres ennemis… Malheureusement, ils sont déjà légions, rien que dans le genre faussaires et manipulateurs…

Le trotskysme, à lui seul, reste une maladie chronique de la « gauche » française et un mouvement réellement marxiste ne pourra renaitre, en France, sans se libérer complètement d’avec ce mensonge !

Luniterre 

( __1 http://www.lcr-lagauche.be/cm/index.php?view=article&id=879:sur-les-conceptions-economiques-de-leon-trotsky&option=com_content&Itemid=53 )

  ( __2 https://tribunemlreypa.files.wordpress.com/2017/07/marx-capital-livre-iii-chapitres-9-et-10.pdf )

( __3 https://tribunemlreypa.wordpress.com/2017/12/04/le-bloc-et-la-faille/ )

( __4 https://tribunemlreypa.wordpress.com/2017/08/06/de-la-nature-de-classe-de-la-contre-revolution-khrouchtchevienne-nouveau-debat-avec-locf/  )

( __5 https://tribunemlreypa.wordpress.com/2016/11/02/maoisme-etou-marxisme-leninisme/ )

( __6 https://tribunemlreypa.wordpress.com/2017/08/05/prix-du-petrole-effondrement-des-cours-et-effondrement-dune-theorie-pseudo-marxiste-leniniste/ )

( __7 https://tribunemlreypa.wordpress.com/2015/11/15/encore-une-legende-noire-demythifiee-lholodomor/

https://tribunemlreypa.wordpress.com/2018/06/28/holodomor-hoax-joseph-stalins-crime-that-never-took-place/ )

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Cet article est une synthèse des polémiques récemment développées sur TML et republiée comme telle sur Front des Laïcs et Solydairinfo :

https://solydairinfo.wordpress.com/2018/08/08/inedit-de-trotsky-une-page-d-histoire-particulierement-revelatrice-synthese/

https://frontdeslaics.wordpress.com/2018/08/08/inedit-de-trotsky-une-page-d-histoire-particulierement-revelatrice-synthese/

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Ici, en Ukraine, un de ces marchés kolkhoziens, "bazars", selon Trotsky… :

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LE PASSAGE ESSENTIEL DE 1932

OU TROTSKY FAIT LE POINT

SUR SES PRINCIPES ÉCONOMIQUES

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« Conditions et méthodes de l’économie planifiée

Quels sont les organes de construction et d’application du plan ? Quelles sont les méthodes de contrôle et de régulation ? Quelles sont les conditions de son succès ?

A cet égard, trois systèmes doivent faire l’objet d’une brève analyse : (1) les départements spéciaux de l’Etat, c’est-à-dire le système hiérarchique des commissions de plan, au centre et localement ; (2) le commerce, en tant que système de régulation du marché ; (3) la démocratie soviétique, en tant que système de régulation vivante par les masses de la structure de l’économie.

S’il existait un esprit universel, du type de celui qui se projette dans la fantaisie scientifique de Laplace – un esprit qui pourrait enregistrer simultanément tous les processus de la nature et de la société, qui pourrait mesurer la dynamique de leur mouvement, qui pourrait prévoir les résultats de leurs interactions – un tel esprit, bien sûr, pourrait a priori établir un plan économique sans faille et exhaustif, en commençant par le nombre d’acres de blé jusqu’au dernier bouton pour un gilet. La bureaucratie imagine souvent qu’un tel esprit est à sa disposition ; c’est pourquoi elle se libère si facilement du contrôle du marché et de la démocratie soviétique. Mais, en réalité, la bureaucratie se trompe terriblement dans son estimation de ses ressources spirituelles.

Dans son œuvre, elle est obligée de s’appuyer, en réalité, sur les proportions (et on est même endroit de dire, les disproportions) héritées de la Russie capitaliste, des données de la structure économique des nations capitalistes contemporaines, et finalement de l’expérience des succès et des erreurs de l’économie soviétique elle-même. Mais même la combinaison la plus correcte de tous ces éléments permettra de construire seulement le cadre extrêmement imparfait d’un plan, pas plus.

Les innombrables participants vivants à l’économie, qu’ils soient étatiques ou privés, collectifs ou individuels, doivent déclarer leurs besoins et leur importance relative, non seulement par l’intermédiaire des calculs statistiques des commissions du plan mais aussi par la pression directe de l’offre et de la demande. Le plan est vérifié et, dans une large mesure, réalisé par le marché. La régulation du marché lui-même doit s’appuyer sur les tendances détectables par son intermédiaire . Les plans directeurs produits par les ministères doivent démontrer leur efficacité économique par des calculs commerciaux. Le système de l’économie de transition est impensable sans le contrôle par le rouble. Cela présuppose, à son tour, un rouble égal à lui-même . Sans une unité (monétaire) stable le prévisionnel commercial ne peut qu’accroître le chaos.

Les processus de construction économique ne se déroulent pas encore au sein d’une société sans classes. Les questions de la répartition du revenu national constituent l’axe central du plan. Il se déplace sous l’action directe de la lutte de classe et celle des groupes sociaux, y compris les différentes couches du prolétariat lui-même. Ce sont les questions sociales et économiques les plus importantes : le lien entre la ville et le village, c’est-à-dire l’équilibre entre ce que l’industrie obtient de l’agriculture et ce qu’elle lui fournit ; l’interrelation entre l’accumulation et la consommation, entre le fond d’équipement et le fonds pour les salaires ; la régulation des salaires pour différentes catégories de travail ( ouvriers qualifiés et non qualifiés, employés , spécialistes, bureaucratie dirigeante ) ; finalement, la répartition de cette part du revenu national qui revient au village, entre les différentes strates de la paysannerie. Toutes ces questions, de par leur nature même, ne permettent pas les décisions à priori de la bureaucratie, qui s’est mise à l’abri de l’intervention de millions de personnes concernées.

La lutte des intérêts vitaux, en tant que facteur fondamental de la planification, nous introduit dans le royaume de la politique, qui est l’économie concentrée. Les instruments des groupes sociaux de la société soviétique sont – devraient être : les Soviets, les syndicats, les coopératives, et avant tout le parti au pouvoir. Ce n’est seulement que par l’interaction de ces trois éléments, la planification étatique, le marché et la démocratie soviétique, que peut s’effectuer la direction correcte de l’économie de l’époque de transition et que peut être garanti, non pas le dépassement complet des contradictions et des disproportions en quelques années (c’est utopique !), mais leur adoucissement, et par cela même le renforcement de la base matérielle de la dictature du prolétariat jusqu’à ce moment où une nouvelle révolution victorieuse élargira l’arène de la planification socialiste et reconstruira son système. 

ÉTOUFFEMENT DE LA NEP, INFLATION MONÉTAIRE ET LIQUIDATION DE LA DÉMOCRATIE SOVIÉTIQUE

La nécessité d’introduire la NEP, c’est à dire la restauration des rapports de marché, a été déterminée, en son temps, avant tout,par l’existence de 25 millions d’exploitations agricoles indépendantes. Cela ne veut pas dire, pour autant, que la collectivisation, déjà à son premier stade, mène à la liquidation du marché. La collectivisation ne peut être viable que dans la mesure où elle laisse en vigueur l’intérêt personnel des kolkhoziens, en construisant leurs rapports mutuels, comme les rapports des kolkhozes avec le monde extérieur, sur les fondements du calcul commercial. Cela signifie qu’une collectivisation correcte et économiquement justifiée, au stade actuel, ne doit pas mener à l’abrogation de la NEP, mais à une réforme progressive de ses méthodes.

La bureaucratie, néanmoins, est allé directement de l’avant : dans les premiers temps, il pouvait lui sembler, vu ainsi, qu’elle suivait la ligne de moindre résistance. Les succès véridiques et incontestables des forces centralisées du prolétariat, elle les a identifiés aux succès de sa planification à priori. Autrement dit, la révolution socialiste, elle l’a identifiée à elle même. Le problème interdit du lien avec le village, elle l’a masqué par la collectivisation administrative. Étant confrontée aux disproportions à travers la NEP, elle a liquidé la NEP. Les méthodes de marché, elle les a remplacées par l’élargissement des méthodes de contraintes.

Une unité monétaire ferme, sous la forme du Chervonetz, constituait un instrument important de la NEP. En état de vertige, la bureaucratie décida qu’elle se tenait déjà sur ses deux jambes sur le sol de l’harmonie économique ; que les succès d’aujourd’hui garantissaient la progression des futurs succès et que le Chervonetz ne constituait pas un frein à l’envergure du plan, mais au contraire, une source indépendante d’investissements. A la place de la régulation des éléments matériels du processus économique, la bureaucratie a commencé à boucher les accrocs à l’aide de la planche à billets. En d’autres mots, elle a pris le chemin de l’inflation « optimiste ».

Après l’étranglement de la NEP, les fameuses « six conditions de Staline », le calcul économique, le travail aux pièces, etc, se sont changé en un ensemble de paroles vides. Le calcul économique est impensable sans le lien avec le marché. Le Chervonetz est la mesure du cette jonction. Quelle signification peuvent avoir pour l’ouvrier quelques roubles supplémentaires par mois si il est obligé d’acheter les produits vitaux manquants au bazar [marché des producteurs] à un prix décuplé ?

La restauration des bazars est apparue comme l’aveu de l’inopportunité de la liquidation de la NEP, mais un aveu empirique, partiel, improvisé et contradictoire. Appeler les bazars une forme « soviétique » (socialiste ?) de commerce, en contrepoids au commerce privé et à la spéculation, cela signifie de l’aveuglement. Le commerce de bazar, même de la part du Kolkhoze, dans son ensemble, constitue une spéculation sur le besoin en produits de ravitaillement de la ville la plus proche, et, par ses conséquences, mène à une différentiation sociale, c’est à dire à l’enrichissement de la minorité des Kolkhozes les plus heureusement situés. Mais en premier lieu ce ne sont pas les Kolkhozes qui font le commerce, mais des Kolkhoziens en particulier, en parallèle des individualistes. Le commerce des Kolkhoziens, en vendant leurs excédents à des prix spéculatifs, mène à une différentiation entre Kolkhozes. Ainsi le bazar développe des forces centrifuges dans le village « socialiste ».

En abolissant le marché et en restaurant les bazars asiatiques, la bureaucratie a créé, comme parachèvement de tout, les conditions de la danse la plus barbare des prix, et, en conséquence, elle a placé une mine et sous le plan et sous le calcul commercial. Il en est résulté une aggravation du chaos économique.

En parallèle s’étendait l’ossification, qui ne date pas d’hier, des syndicats, des soviets et du parti. Se heurtant aux frictions entre la ville et la campagne, aux revendications du côté de différentes parties de la paysannerie et du prolétariat, la bureaucratie interdisait de la façon la plus résolue quelques revendications, protestations et critique que ce soit. Le seul droit qu’elle a finalement laissé aux ouvriers, c’est le droit de dépasser les consignes de production. Chaque tentative d’action de la base sur la conduite de l’économie est immédiatement ramenée à une déviation droitiste ou gauchiste, c’est à dire pratiquement à un délit de droit commun. Finalement le sommet de la bureaucratie s’est déclaré infaillible dans la sphère de la planification socialiste (bien que ses collaborateurs et leaders se soient souvent révélés les pires saboteurs). Ainsi s’est trouvée liquidée la mécanique basique de la construction socialiste – le système adaptable et souple de la démocratie soviétique. Devant la réalité économique et ses difficultés la bureaucratie s’est trouvée seulement armée d’une ébauche de plan déformée et faussée, et de sa volonté administrative, également considérablement meurtrie."

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LE TEXTE RUSSE D’ORIGINE :

УСЛОВИЯ И МЕТОДЫ ПЛАНОВОГО ХОЗЯЙСТВА

Каковы органы построения и проведения плана ? Каковы методы его проверки и регулирования ? Каковы условия его успешности ?

Три системы приходится подвергнуть в этой связи краткому рассмотрению : 1) специальные государственные органы, т. е. иерархическую систему плановых комиссий, в центре и на местах ; 2) торговлю, как систему рыночного регулирования ; 3) советскую демократию, как систему живого воздействия масс на структуру хозяйства.

Если б существовал универсальный ум, рисовавшийся научной фантазии Лапласа : ум, регистрирующий одновременно все процессы природы и общества, измеряющий динамику их движения, предугадывающий результаты их взаимодействия, – такой ум мог бы, конечно, априорно построить безошибочный и законченный хозяйственный план, начиная с числа гектаров пшеницы и кончая пуговицей на жилете. Правда, бюрократии нередко кажется, что она-то именно и обладает подобным умом : поэтому она так легко освобождает себя от контроля рынка и советской демократии. На самом деле бюрократия жестоко ошибается в оценке своих духовных ресурсов. В своем творчестве она вынуждена, на самом деле, опираться на пропорции (с таким же правом можно сказать : диспропорции), унаследованные от капиталистической России ; на данные об экономической структуре современных капиталистических наций ; наконец, на опыт успехов и ошибок самого советского хозяйства. Но даже самое правильное комбинирование всех этих элементов может позволить построить лишь крайне несовершенный проволочный каркас плана, не более того.

Бесчисленные живые участники хозяйства, государственные и частные, коллективные и единоличные, должны заявлять о своих нуждах и о своей относительной силе не только через статистические выкладки плановых комиссий, но и непосредственным давлением спроса и предложения. План проверяется и, в значительной мере, осуществляется через рынок. Регулирование самого рынка должно опираться на обнаруживаемые через его посредство тенденции. Предначертания канцелярий должны доказать свою хозяйственную целесообразность через коммерческую калькуляцию. Система переходного хозяйства немыслима без контроля рублем. Это предполагает, в свою очередь, что рубль равен самому себе. Без устойчивой единицы коммерческий расчет способен только увеличить хаос.

Процессы хозяйственного строительства происходят пока еще не в бесклассовом обществе. Вопросы распределения национального дохода составляют центральную ось плана. Она перемещается под непосредственным действием борьбы классов и социальных групп, в том числе и разных слоев самого пролетариата. Важнейшие социальные и экономические вопросы : смычка города и деревни, т. е. баланс того, что промышленность получает от сельского хозяйства, и того, что она дает ему ; взаимоотношение между накоплением и потреблением, между фондом капитального строительства и фондом заработной платы ; регулирование оплаты разных категорий труда (квалифицированные и неквалифицированные рабочие, служащие, специалисты, правящая бюрократия) ; наконец, распределение той доли национального дохода, которая приходится на деревню, между разными слоями крестьянства, – все эти вопросы, по самому существу своему, не допускают априорных решений бюрократии, оградившей себя от вмешательства заинтересованных миллионов.

Борьба жизненных интересов, в качестве основного фактора планирования, вводит нас в царство политики, которая есть концентрированная экономика. Орудиями социальных групп советского общества являются (должны являться) : советы, профессиональные союзы, кооперативы и, прежде всего, правящая партия. Только взаимодействием трех элементов : государственного планирования, рынка и советской демократии, может осуществляться правильное руководство хозяйством переходной эпохи и обеспечиваться – не полное преодоление противоречий и диспропорций в несколько лет (это утопия !), а их смягчение и тем самым упрочение материального базиса диктатуры пролетариата до того момента, как новая победоносная революция расширит арену социалистического планирования и перестроит его систему.

УДУШЕНИЕ НЭПА, ДЕНЕЖНАЯ ИНФЛЯЦИЯ И ЛИКВИДАЦИЯ СОВЕТСКОЙ ДЕМОКРАТИИ

Необходимость введения НЭПа, т. е. восстановления рыночных отношений, определялась в свое время прежде всего наличием 25 миллионов самостоятельных крестьянских хозяйств. Это не значит, однако, что коллективизация уже на первой стадии своей ведет к ликвидации рынка. Коллективизация может быть жизненна лишь в той мере, в какой оставляет в силе личную заинтересованность колхозников, строя их взаимные отношения, как и отношения колхоза с внешним миром, на основах коммерческого расчета. Это значит, что правильная, экономически обоснованная коллективизация на данной стадии должна была вести не к упразднению НЭПа, а лишь к постепенному преобразованию его методов.

Бюрократия пошла, однако, напролом : на первых порах ей могло при этом казаться, что она идет по линии наименьшего сопротивления. Подлинные и неоспоримые успехи централизованных усилий пролетариата она отождествила с успехами своего априорного планирования. Иначе сказать : социалистическую революцию она отождествила с собою. Неразрешенную проблему смычки с деревней она замаскировала административным коллективизированием. Наталкиваясь на диспропорции через НЭП, она ликвидировала НЭП. Рыночные методы она заменила расширением методов принуждения.

Устойчивая денежная единица, в виде червонца, составляла важнейшее орудие НЭПа. В состоянии головокружения бюрократия решила, что она уже стоит обеими ногами на почве экономической гармонии ; что сегодняшние успехи автоматически обеспечивают прогрессию дальнейших успехов и что червонец является не уздой для планового размаха, а, наоборот, самостоятельным источником капиталовложений. Вместо регулирования материальных элементов хозяйственного процесса бюрократия стала затыкать прорехи при помощи печатного станка. Другими словами, она стала на путь « оптимистической » инфляции.

После административного удушения НЭПа пресловутые « шесть условий Сталина » – хозяйственный расчет, сдельная заработная плата и пр. – превращались в пустой набор слов. Хозяйственный расчет немыслим без рыночных отношений. Метром смычки является червонец. Какое значение имеют для рабочего несколько лишних рублей в месяц, если нехватающие жизненные продукты он вынужден покупать на базаре по удесятеренной цене ?

Восстановление базаров явилось признанием несвоевременности ликвидации НЭПа, но признанием эмпирическим, частичным, непродуманным и противоречивым. Называть базары формой « советской » (социалистической ?) торговли, в противовес частной торговле и спекуляции, значит заниматься самообольщением. Базарная торговля даже со стороны колхоза, как целого, является спекуляцией на нужде ближайшего города в предметах продовольствия и, по последствиям своим, ведет к социальной дифференциации, т. е. к обогащению меньшинства более счастливо расположенных колхозов. Но главное место в торговле занимают не колхозы, а отдельные колхозники, наряду с единоличниками. Торговля колхозников, продающих свои избытки по спекулятивным ценам, ведет к дифференциации внутри колхозов. Так базар развивает в « социалистической » деревне центробежные силы.

Упразднив рынок и восстановив азиатские базары, бюрократия создала, в довершение всего, условия самой варварской пляски цен, следовательно, подвела мину и под план, и под коммерческий расчет. Результатом явилось усугубление экономического хаоса.

Параллельно шло начавшееся не вчера окостенение профессиональных союзов, советов и партии. Наталкиваясь на трения между городом и деревней, на требования со стороны разных частей крестьянства и пролетариата, бюрократия все решительнее запрещала какие бы то ни было требования, протесты и критику. Единственное право, которое она в конце концов оставила рабочим, это право превышать производственные задания. Всякая попытка воздействия снизу на хозяйственное руководство немедленно подводится под правый или левый уклон, т. е. практически под уголовное преступление. Бюрократическая верхушка в конце концов объявила себя непогрешимой в сфере социалистического планирования (несмотря на то, что ее сотрудниками и вдохновителями оказывались зачастую злостные вредители). Так оказалась ликвидирована основная механика социалистического строительства – гибкая и эластичная система советской демократии. Пред лицом хозяйственной действительности и ее затруднений бюрократия оказалась вооружена лишь погнутым и измятым проволочным каркасом плана и своей административной волей, тоже изрядно помятой.

http://www.magister.msk.ru/library/trotsky/trotm327.htm

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LE TEXTE ANGLAIS

Conditions and Methods of Planned Economy

What are the organs of constructing and applying the plan like ? What are the methods of checking and regulating it ? What are the conditions for its success ?

In this connection three systems must be subjected to a brief analysis : (1) special state departments, that is, the hierarchical system of plan commissions, in the centre and locally ; (2) trade, as a system of market regulation ; (3) Soviet democracy, as a system for the living regulation by the masses of the structure of the economy.

If a universal mind existed, of the kind that projected itself into the scientific fancy of Laplace – a mind that could register simultaneously all the processes of nature and society, that could measure the dynamics of their motion, that could forecast the results of their inter-reactions – such a mind, of course, could a priori draw up a faultless and exhaustive economic plan, beginning with the number of acres of wheat down to the last button for a vest. The bureaucracy often imagines that just such a mind is at its disposal ; that is why it so easily frees itself from the control of the market and of Soviet democracy. But, in reality, the bureaucracy errs frightfully in its estimate of its spiritual resources. In its projections it is necessarily obliged, in actual performance, to depend upon the proportions (and with equal justice one may say the disproportions) it has inherited from capitalist Russia, upon the data of the economic structure of contemporary capitalist nations, and finally upon the experience of successes and mistakes of the Soviet economy itself. But even the most correct combination of all these elements will allow only a most imperfect framework of a plan, not more.

The innumerable living participants in the economy, state and private, collective and individual, must serve notice of their needs and of their relative strength not only through the statistical determinations of plan commissions but by the direct pressure of supply and demand. The plan is checked and, to a considerable degree, realized through the market. The regulation of the market itself must depend upon the tendencies that are brought out through its mechanism. The blueprints produced by the departments must demonstrate their economic efficacy through commercial calculation. The system of the transitional economy is unthinkable without the control of the ruble. This presupposes, in its turn, that the ruble is at par. Without a firm monetary unit, commercial accounting can only increase the chaos.

The processes of economic construction are not yet taking place within a classless society. The questions relating to the allotment of the national income compose the central focus of the plan. It shifts with the direct development of the class struggle and that of social groups, and among them, the various strata of the proletariat itself. These are the most important social and economic questions : the link between the city and the village, that is, the balance between that which industry obtains from agriculture and that which it supplies to it ; the interrelation between accumulation and consumption, between the fund for capital construction and the fund for wages ; the regulation of wages for various categories of labour (skilled and unskilled workers, government employees, specialists, the managing bureaucracy) ; and finally the allotment of that share of national income which falls to the village, between the various strata of the peasantry. All these questions by their very nature do not allow for a priori decisions by the bureaucracy, which has fenced itself off from intervention by concerned millions.

The struggle between living interests, as the fundamental factor of planning, leads us into the domain of politics, which is concentrated economics. The instruments of the social groups of Soviet society are – should be : the Soviets, the trade unions, the co-operatives, and in first place the ruling party. Only through the inter-reaction of these three elements, state planning, the market and Soviet democracy, can the correct direction of the economy of the transitional epoch be attained. Only thus can be assured, not the complete surmounting of contradictions and disproportions within a few years (this is utopian !), but their mitigation, and through that the strengthening of the material bases of the dictatorship of the proletariat until the moment when a new and victorious revolution will widen the arena of socialist planning and will reconstruct the system.

Suppression of the NEP, Monetary Inflation, and Liquidation of Soviet Democracy

The need to introduce the NEP, to restore market relationships, was determined first of all by the existence of 25 million independent peasant proprietors. This does not mean, however, that collectivization even in its first stage leads to the liquidation of the market. Collectivization becomes a viable factor only to the extent to which it involves the personal interest of the members of the collective farms, by shaping their mutual relations, and the relations between the collective farms and the outside world, on the basis of commercial calculation. This means that correct and economically sound collectivization at this stage should lead not to the elimination of the NEP but to a gradual reorganization of its methods.

The bureaucracy, however, went the whole way. At first it might have thought that it was taking the road of least resistance. The genuine and unquestionable successes of the centralized efforts of the proletariat were identified by the bureaucracy with the successes of its a priori planning. Or to put it differently : it identified the socialist revolution with itself. By administrative collectivization it masked the unsolved problem of establishing a link with the village. Confronting the disproportions of the NEP, it liquidated the NEP. In place of market methods, it enlarged the methods of compulsion.

The stable currency unit, in the form of the chervonets, constituted the most important weapon of the NEP. While in its state of dizziness, the bureaucracy decided that it was already standing firmly with both feet on the soil of economic harmony, that the successes of today automatically guaranteed the progression of subsequent successes, that the chervonets was not a bridle that checked the scope of the plan but on the contrary provided an independent source of capital funds. Instead of regulating the material elements of the economic process the bureaucracy began to plug up the holes by means of printing presses. In other words, it took to the road of “optimistic” inflation.

After the administrative suppression of the NEP, the celebrated “six conditions of Stalin” – economic accounting, piecework wages, etc. – became transformed into an empty collection of words. Economic accounting is unthinkable without market relations. The chervonets is the yardstick of the link. Of what possible use for the worker can a few extra rubles a month be if he is compelled to purchase the necessities of life in the open market at ten times their former price ?

The restoration of open markets came as an admission of the inopportune liquidation of the NEP, but an admission that was empirical, partial, thoughtless, and contradictory. To label the open markets as a form of “Soviet” (socialist ?) trade, in contrast to private trade and speculation, is to practice self-deception. Open-market trading even on the part of the collective farm as a whole ends up as speculation on the necessities required in the nearest city, and as a result leads to social differentiation, that is, to the enrichment of the minority of the more fortunately situated collective farms. But the chief place in the open market is occupied not by the collectives but by individual members of the collectives and by the independent peasants. The trading of the members of the collective farms, who sell their surplus at speculative prices, leads to differentiation within the collectives. Thus the open market develops centrifugal forces within the “socialist” village.

By eliminating the market and by installing Asiatic bazaars in its place the bureaucracy has created, to consummate everything, the conditions for the wildest gyration of prices, and consequently has placed a mine both under the plan and under commercial calculation. As a result, economic chaos has been redoubled.

Parallel to this the ossification of the trade unions, the Soviets, and the party, which didn’t start yesterday, continues. Coming up against the friction between the city and the village, against the demands from various sections within the peasantry, from the peasantry as a whole, and from the proletariat, the bureaucracy more and more resolutely ruled out any demands, protests, and criticism whatsoever. The only prerogative which it ultimately left to the workers was the right to exceed production limits. Any attempt to influence economic management from below is immediately described as a right or a left deviation, that is, practically made a capital offence. The bureaucratic upper crust in the last analysis, has pronounced itself infallible in the sphere of socialist planning (disregarding the fact that its collaborators and inspirers have turned out often to be criminal plotters and saboteurs). Thus the basic mechanism of socialist construction – the adaptable and elastic system of Soviet democracy – was liquidated. Face to face with the economic reality and its difficulties, the bureaucracy turned out to be armed only with the twisted and collapsed carcass of the plan, with its own administrative will also considerably deflated.

The Soviet Economy in Danger (L. Trotsky, October 1932)

https://www.marxists.org/archive/trotsky/1932/10/sovecon.htm

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31 Messages de forum

  • Je n’ai jamais été trotsk . , donc mon but n’est pas de défendre à tous prix le vieux Léon / Par contre : il me semble que MARX dit clairement dans la "critique des programmes de G et d’E " que la transformation socialiste ne pourra commencer que lorsque le prolétariat aura pris le pouvoir dans la plupart des pays capitalistes les plus développés . C’est du reste plutôt évident : si le capitalisme c’est le marché mondial et si le stade inférieur du socialisme c’est l’économie mondiale ( ou au moins internationale ) planifiée , alors il faut admettre que "socialisme dans un seul pays" est un sophisme ne serait ce que parce qu’une armée gigantesque et moderne devient alors nécessaire et ne peut être financée que par la surexploitation du prolétariat . Le "socialisme dans un seul pays" devient aussi une forteresse assiégée , donc un état policier forcément répugnant …

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    • "5.- La classe ouvrière travaille à son affranchissement tout d’abord DANS LE CADRE DE L’ETAT NATIONAL ACTUEL, sachant bien que le résultat nécessaire de son effort, qui est commun aux ouvriers de tous les pays civilisés, sera la fraternité internationale des peuples.

      "Contrairement au Manifeste communiste et à tout le socialisme antérieur, Lassalle avait conçu le mouvement ouvrier du point de vue le plus étroitement national. On le suit sur ce terrain et cela après l’action de l’internationale !

      Il va absolument de soi que, ne fût-ce que pour être en mesure de lutter, la classe ouvrière doit s’organiser chez elle en tant que classe et que les pays respectifs sont le théâtre immédiat de sa lutte. C’est en cela que sa lutte de classe est nationale, non pas quant à son contenu, mais, comme le dit le Manifeste communiste, « quant à sa forme ». Mais le « cadre de l’Etat national actuel », par exemple de l’Empire allemand, entre lui-même, à son tour, économiquement, « dans le cadre » du marché universel, et politiquement « dans le cadre » du système des Etats. Le premier marchand venu sait que le commerce allemand est aussi commerce extérieur et la grandeur de M. Bismarck réside précisément dans le caractère de sa politique internationale.

      Et à quoi le Parti ouvrier allemand réduit-il son internationalisme ? A la conscience que le résultat de son effort « sera la fraternité internationale des peuples » - expression ronflante empruntée à la bourgeoise Ligue de la liberté et de la paix [11], que l’on voudrait faire passer comme un équivalent de la fraternité internationale des classes ouvrières dans leur lutte commune contre les classes dominantes et leurs gouvernements. Des fonctions internationales de la classe ouvrière allemande par conséquent, pas un mot ! Et c’est ainsi qu’elle doit faire paroi [12] face à sa propre bourgeoisie, fraternisant déjà contre elle avec les bourgeois de tous les autres pays, ainsi qu’à la politique de conspiration internationale de M. Bismarck !

      En fait, la profession d’internationalisme du programme est encore infiniment au-dessous de celle du parti libre-échangiste. Celui-ci prétend, lui aussi, que le résultat final de son action est la « fraternité internationale des peuples ». Mais encore fait-il quelque chose pour internationaliser l’échange et ne se contente-t-il pas du tout de savoir… que chaque peuple fait, chez lui, du commerce.

      L’action internationale des classes ouvrières ne dépend en aucune façon de l’existence de l’Association internationale des travailleurs. Celle-ci fut seulement la première tentative pour doter cette action d’un organe central ; tentative qui, par l’impulsion qu’elle a donnée, a eu des suites durables, mais qui, sous sa première forme historique, ne pouvait survivre longtemps à la chute de la Commune de Paris.

      La Noradeutsche [13] de Bismarck était pleinement dans son droit quand elle annonçait, pour la satisfaction de son maître, que le Parti ouvrier allemand a, dans son nouveau programme, abjuré l’internationalisme."

      https://www.marxists.org/francais/marx/works/1875/05/18750500a.htm

      Ou bien il suffisait de cliquer :

      https://tribunemlreypa.wordpress.com/marx-marxisme-critique-du-programme-de-gotha-glose-marginale-1-les-fondamentaux-economiques-de-la-transition-socialiste-proletarienne/

      A noter que la source de la CPG sur TML est donc la même, à 1 mot prêt, mais qui a son importance, et repris, là, sur l’original allemand.

      Luniterre

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    • Réponse complémentaire, en forme de question :

      Cuba, qui est un très petit pays, a tenté, avec très peu de chances de réussite, une ébauche de révolution socialiste…

      Il en est resté une petite bourgeoisie nationale-bureaucratique, mais qui a su sauvegarder l’indépendance de l’ile avec l’appui du peuple, et cela grâce aux progrès sociaux hérités de la révolution…

      Cuba est effectivement un "état policier", au sens où tu l’entends, qui est ici le même que celui de la bourgeoisie impérialiste, soit dit en passant…

      La question ?

      Il aurait donc mieux valu que les frères Castro et leur pote Che Guevara laissent tomber toute cette histoire ???

      Il aurait donc mieux valu laisser la population cubaine aux mains des gangsters et des proxénètes qui en avaient fait le "terrain de jeux" d’une certaine Amérique ?

      A l’inverse, la révolution aurait très bien pu commencer en 1953 à la Moncada, contrairement à ce que prétendent les "stratèges" de la gauche française, et elle aurait bien pu continuer en Bolivie, aussi, et certainement mieux sans certain français, etc…

      Elle aurait pu foirer aussi avec le "Granma" ou à Playa Giron, ou même à Santa Clara… L’Histoire n’est jamais écrite à l’avance…

      En comparaison, la Russie, comme "petit pays isolé", à l’échelle d’un continent, c’était donc pas trop mal, pour un début…

      Mais le gauchiste occidental criticaille, fait la fine bouche, la "révolution dans la révolution", la "transition vers la transition", etc… surtout s’il y est encouragé par "ce vieux Léon" et ses émules dans la petite bourgeoisie…

      Ne pas vouloir de la révolution "dans un seul pays", c’est ne la vouloir nulle part, en réalité, et, simplement, se contenter d’en "rêver", et, éventuellement, d’en parler en société…

      Elle y sera toujours une idée "à la mode"…

      Luniterre

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      • Bien sûr que la lutte des classes prend des formes nationales ( mais pas forcément nationalistes , sauf dans le cas des guerres d’indépendance qui sont des révolutions démocratiques parfois dirigées par le prolétariat … ).
        CUBA a bénéficié d’une conjoncture particulière , ils ont très bien utilisé la guerre froide pour desserrer l’étau , ils ont fait des trucs égalitaires et ont bien développé la santé et l’éducation … Cependant ils ont aussi bénéficié de la petite taille du pays qui ne dérange pas trop le marché mondial , non ?
        La tricontinentale du Ché fut très enthousiasmante , dans la continuité du congrès de BAKOU , même si la faible lutte des classes dans les métropoles impérialistes a limité la portée de ces guerres et mouvements anti impérialistes … Voilà ! On peut admirer et soutenir l’expérience cubaine sans fermer les yeux sur les limites auxquelles elle s’est heurtée : ils vivent plus dans la pauvreté digne que dans l’abondance et ils ne peuvent pas faire mieux !

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        • Dans chaque cadre « national » spécifique la lutte de classe et la révolution constituent un phénomène dialectique qui a ses propres interactions avec son environnement international…

          Cuba n’est donc en rien un cas « particulier ».

          Ses « limites », bien réelles, et sur lesquelles il semble que nous soyons très exactement d’accord, pour une fois, sont bien celle de l’évolution de la situation internationale.

          Quand la Révolution Cubaine commence (Moncada, Juillet 1953), la contre-révolution khrouchtchevienne bat son plein en URSS. La nouvelle montée des luttes de libération nationales coïncide avec la mutation de la couche bureaucratique khrouchtchevienne en bourgeoisie nationale-bureaucratique installée au pouvoir de la seconde puissance économique et militaire mondiale. Pour l’URSS, c’est le début du recul et du déclin, comme le montre très bien le graphe sur la démographie.

          Néanmoins, cette bourgeoisie bureaucratique régressive et même contre-révolutionnaire en URSS (Géorgie 1953-56, Novotcheracck 1962), entend jouer un nouveau rôle sur la scène internationale, et pour cela elle a besoin du soutien de ses homologues du tiers-monde, qui sont elles, pour la plupart, sont en phase ascendante.

          Ce qui explique que l’URSS est restée l’arrière-cour des nations émergentes pendant la guerre froide, continuant donc à y jouer un rôle progressiste « obligé », tout à fait comme la Russie de Poutine aujourd’hui, mais avec une dimension « sociale » encore conservée, par nécessité, dans ce contexte.

          Dans le même temps, les luttes de classes en Occident avaient également amorcé leur déclin sous l’influence du révisionnisme, « encouragé » par le boom économique des trente glorieuses.

          Rien n’empêchait, au fil de belles résurgences de luttes, comme celles de 68 et d’autres, de reconstituer un parti révolutionnaire, rien, si ce n’est la prégnance de l’idéalisme petit bourgeois, également fortement « encouragé » par ce même contexte.

          A la différence des « révolutionnaires », la bourgeoisie analyse suffisamment l’évolution du contexte, même lorsqu’il semble lui être très défavorable (comme en 68, pas seulement en France, mais à l’échelle mondiale) pour influer sur la situation et « rebondir », même si provisoirement, jusqu’à la prochaine crise…

          Pour l’instant, malgré la profondeur de sa propre crise, elle marque encore à peu près tous les points…

          L’idéalisme petit bourgeois lui reste comme puissante roue de secours pour empêcher la renaissance d’une avant-garde révolutionnaire prolétarienne qui pourrait pourtant se constituer et grandir, dans ce contexte de crise…

          Luniterre

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          • OUI , le démocratisme petit bourgeois est une vérole , mais la lutte des classes résout ce problème - Par contre l’écologisme est un cancer ! Les pauvres benêts qui croient des conneries du type " Dette écologique " , " règle verte " , spatialisation de la croissance économique , conception bornée de l’espace disponible , " harmonie avec la nature et les animaux " …etc. sont encore plus bigots et tarés que ceux qui croient en l’astrologie ou la réincarnation . L’absence de critique marxiste contre ces inepties va poser un énorme problème ! Et justement , les trotsk type NPA se sont tous convertis à ce millénarisme réactionnaire , signature indéniable de la petite bourgeoisie !

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  • correctif>>> en bon français, il faut écrire Novotcherkassk… (Новочеркасск )

    Luniterre

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  • Inédit de Trotsky : une page d’Histoire particulièrement révélatrice ! 10 août 2018 05:51, par товарищ без зуба

    Ленин и Троцкий были оплачены западными капиталистами, чтобы убить Советы, которые были настоящими революционерами.

    Коммунизм орошал лидеры, которые ждали своих дней славы в Швейцарии или США / Это эквивалент приманки, чтобы дестабилизировать в свое время пролетариат как дно нашего дня « Даэш » и другую « Аль-Каиду ».

    Это было переворотом, чтобы убить кровожадной и кровавой войной 14-18 годов революционным « мировым » пролетариатом потому что его гораздо легче направить, чем анархо-коммунистическая многополярная революция.
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    Lénine tout comme Trotski furent payé par les capitalistes occidentaux pour tuer les Soviets qui eux étaient les véritables révolutionnaires.

    Un communisme édulcoré par des leaders qui attendaient leurs heures de gloire en Suisse ou aux USA / L’équivalent d’un leurre pour déstabiliser à leur époque le prolétariat comme le fond de nos jours "Daech" et autre "Al-Qaïda" .

    Cela fut le coup de grâce pour tuer avec en parallèle la sanguinaire et massacrante guerre 14-18 le prolétariat "mondiale " révolutionnaire car beaucoup plus facile à canaliser qu’une révolution multipolaire anarcho-communiste.

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    • Pour venir à bout de la Commune de Paris, insurrection armée libertaire et première ébauche de socialisme, il a fallut deux mois.

      Pour venir à bout de Mai 68, un discours de De Gaulle a suffi…

      Pour venir complètement à bout de l’URSS, trois quart de siècle d’affrontement direct et indirect (guerre froide).

      Et un siècle après, que ce soient pour Poutine ou le KPRF, une de leurs obsession est la récupération électorale des nostalgiques de l’URSS…!

      La démarche proposée sur TML, qui consiste à analyser, chercher à comprendre les leçons utiles de cette histoire, pour le mouvement ouvrier, comporte donc une rationalité évidente, même si elle est encore très loin d’avoir abouti.

      La démarche qui consiste à se gargariser avec les pseudo-"thèses historiques" de Sutton et consorts, c’est juste de l’auto-persuasion, un moyen de se rassurer mentalement, genre Méthode Coué…

      Politiquement stérile, mais si cela vous aide à vivre…

      Luniterre

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      • Bonjour, Luniterre

        Vous ne trouvez donc pas que j’ai fait de petits efforts pour le russe ?
        Zut , alors !

        Effectivement, trois quart de siècle pour également éliminer, tout autre forme de communisme c’est politiquement stérile, mais si cela vous aide à vivre ?

        Chacun sa démarche et votre méthode Coué vous pouvez la planquer ou vous voulez mais chez moi, je suis désolé ça ne fonctionne pas comme la doctrine absolutisme ML.

        Tant que pour Sutton de prénom Consorts, je ne sais pas qui sais et je m’en fiche comme de savoir si les wagons plombés qui traversaient l’Allemagne en Avril 1917 l’étaient avec des rivets en fer ou en laiton.

        Par contre pour la Chine est son prétendu "communisme " actuel alors là bravo !

        Avec ce talent qui n’appartient qu’à vous ! Publiez comme vous le faite parfois sur LGS un article sur le sujet : Le Rouge Chine Capitaliste se réveille et la terre tremble.

        Enfin, je vous fais confiance pour le titre et le texte, cela devrait faire un tabac.

        ** Longévité et qualité / aucun rapport ou alors le capitalisme symbolise l’ultime qualité de vie.

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      • Pour venir à bout de mai 68, un discours de de Gaulle n’a pas suffit.

        Salut Luniterre,

        Il a fallu au moins l’élection de Mitterrand, le 10 mai 1981, pour venir à bout de mai 68. Je l’entends encore dire que "Ce n’est pas moi qui ai vaincu, ce n’est pas le peuple qui a vaincu, c’est l’espoir qui a vaincu". Debord, quelques années avant, disait que "l’espoir est la laisse de la soumission".

        Et même mai 68 n’était encore pas fini, puisqu’à partir de 2007 « Nicolas Sarkozy veut "liquider" l’héritage de mai 68 » :

        https://www.nouvelobs.com/politique…

        Donc, non, je ne pense pas qu’un discours de de Gaulle ait suffit à venir à bout de mai 68. D’ailleurs ce discours a eu lieu le 30 mai, et le 11 juin il a failli y avoir la guerre civile parce que les CRS avaient tué deux ouvriers à Sochaux. Un ami était présent, l’un des ouvriers est mort à une dizaine de mètres de lui. Il m’a expliqué que, même si on n’en avait jamais parlé, plusieurs CRS étaient passés au four et que les chasseurs de la région étaient tous venus avec leur fusil. De Gaulle a alors ordonné aux CRS de faire profil bas et de s’en aller. Ils sont partis sous les balles des chasseurs sans oser répliquer. Les tirs des chasseurs les ont accompagné longtemps.

        Puis, ça s’est tassé grâce aux syndicats. D’ailleurs le pouvoir, quand il parle de mai 68, remercie encore les syndicats, surtout la CGT, pour tout ce qu’ils ont fait pendant mai et juin 68.

        En aucun cas on ne peut dire que "Pour venir à bout de Mai 68, un discours de De Gaulle a suffi".

        Bien à toi,
        do
        http://mai68.org

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        • Et je pense que c’est à cause de l’« anecdote » du 11 juin 68 que le pouvoir veut faire disparaître les chasseurs.

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          • Les chasseurs eux aussi sont en voie de disparition ?
            Bigre ! Mais que va devenir le Blaireau de nos campagnes ( le Meles meles ) ?

            https://www.youtube.com/watch?v=QuG…

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            • Il y avait 6 million de chasseurs en 1960, il n’en restait plus que 1 million en l’an 2000.

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              • Oui, je me doute bien que c’est à mettre en parallèle avec le monde agricole et la disparition voulue et programmée du nombre de fermes, de fermiers, de paysans car c’est eux majoritairement qui formaient le gros des troupes même aux débuts des années 70.

                Maintenant la raréfaction des chasseurs en campagne est-ce vraiment un problème pour moi, Non ! Vraiment pas, vu leurs mentalités à de rares exceptions. ( va parmi eux avec les cheveux longs ou rouges, verts, etc. ou une crête sur la tête, ça va « le faire » )

                De plus moi qui aime me balader dans les bois ( ou pour les cueilleurs de champignons) tu n’es jamais à l’abri d’un coup de fusil même avec le fait maintenant qu’ils doivent marcher le fusil ouvert et ne tirer que lorsqu’ils ont le gibier bien en vu.

                Il y a beaucoup d’ années de cela j’ai un oncle qui c’est pris disons des restes de plomb dans le visage mais sans gravité car il était trop loin pour que cela soit dangereux.
                Malgré cela chaque année il y a des morts entre chasseurs ( n’est-ce pas le crime idéal pour tuer son beau-frère par exemple " Oh, zut ! j’ai trébuché au moment ou j’ai tiré") Enfin tant que c’est entre eux.

                Je n’apprécie pas beaucoup les chasseurs comme eux ne m’apprécient pas vraiment car déjà tout môme ils me trouvaient chiant et bizarre lorsque que je me baladais dans les bois et les champs.
                Pourtant mes grands-pères étaient chasseurs ( et paysans ) et mes arrières grands-pères chasseurs et braconniers ( et paysans )… Bon, c’était une autre époque, avant et après 14 -18 et même jusqu’à la fin des années 40 et il y avait du gibier.

                Mais les remembrements ( ex : en 73 dans mon coin ) et l’agriculture intensive ont presque tout tué et maintenant ils mettent du gibier qui sait à peine comment voler et avoir peur des hommes.

                Oui je sais la chasse, « un acquis de la révolution française » comme ils disent, les chasseurs qui à 90 % sont des ultra conservateurs, anti toutes révolutions ou même réformettes ( bonjour, la mentalité « d’extrême droite » là dedans et non hélas, ce n’est pas un cliché, je n’ai pas dit qu’ils votaient tous pour, mais ….?)

                s’ils pouvaient rajouter à chasse, pêche et tradition le mot ratonnade il y en a beaucoup qui apprécieraient.

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                • Bon ! OK ! Beaucoup de chasseurs sont un peu réacs , ou tradi , ou etc. Mais il y a pire = les petits bourgeois écolos / Sauveurs de planète de mes c…

                  L’écologisme est une énorme secte millénariste réactionnaire néo puritaine dirigée par des politiciens magouilleurs et procéduriers au service de l’impérialisme dominant USA-OTAN-Europe …

                  Lorsqu’on constatera que la nouvelle forme du nazisme c’est l’écologisme , il sera trop tard ! Attention : l’histoire se répète sans se répéter , les formes changent c’est tout …

                  Certains doivent faire attention : si la CGT abattoirs décidait d’aller casser la gueule aux antispécistes ( extrémisme écolo ) je ferai partie du commando ! Et si la CGT EDF luttait contre les licenciements : idem !

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                  • les antiseptiques ? Les fosses septiques ?
                    je reste sceptique.

                    le nazisme de tradition mondiale :
                    http://mai68.org/spip2/spip.php?art…

                    le réac de tradition française :
                    https://www.youtube.com/watch?v=fsK…

                    …si la CGT abattoirs décidait d’aller casser la gueule aux antispécistes…
                    elle serait comme une C… avec la CGT matons et la CGT flics.

                    Et si la CGT décidait d’aller casser la gueule au patronat.
                    Comme "prévu" depuis 1906 :
                    "La CGT groupe tous les travailleurs conscients de la lutte à mener pour la disparition du salariat et du patronat" https://fr.wikipedia.org/wiki/Chart…

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                    • La Charte d’Amiens ne prévoyait pas d’approuver les licenciements , ni dans les abattoirs , ni dans aucun autres domaines civils … Par contre ils n’aurait pas été favorables à la création d’une CGT flics car ils souhaitaient être indépendants de l’état régalien … Par ailleurs la charte n’exprimait pas le désir de transformer les omnivores en herbivores …

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                      • La Chartes d’Amiens ne prévoyait pas non plus d’aller casser la gueule aux antispécistes et aux mangeurs de fraises mais de casser la gueule au patronat.

                        la seule secte ( bi-, tri-, quadri-, etc.) millénariste se nomme, capitalisme et hiérarchies de chefaillons.

                        Le reste c’est du flan, au maïs transgénique ou au bœuf gonflé aux hormones de croissance sous anti-biotiques.

                        L’écologie gît peut-être mais l’idée reste toujours valable.

                        La nature ne doit pas être l’esclave des humains avides de pouvoir, ou atteints du complexe de supériorité et l’humain "espèce animal" physiquement trop faible celui de la nature.

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                        • Qu’est ce qu’un écologiste ? Réponse : un crétin qui ne sait pas ce qu’est un réacteur Steinfeld , ni une " torre atmosférica " , ni un pin Wollemi … Donc : un sectaire qui croit en des inepties comme la règle verte ou la dette écologique , qui pense que la croissance est un phénomène spatial en 2 dimensions et que l’espace est déjà limité … Petit bourgeois moralistes , les écolos essayent de nous cacher que la production de milliards de m3 d’hydrogène et d’oxygène liquides par des hydroliennes gigantesques est impossible … Alors je les méprise !

                          Répondre à ce message

        • Bien évidemment, camarade, il s’agit d’une formule elliptique pour relativiser la durabilité des événements insurrectionnels…

          Le discours de De Gaulle a marqué le retournement du rapport de force politique, dans le cours des événements à caractère insurrectionnels, même s’il n’a pas, effectivement, mis fin à toute résistance sociale en cette période.

          Je pense que tu admettras que l’on ne peut pas comparer réellement les massacres qui ont suivi la Commune et la répression en Mai-Juin 68, même si elle est minimisée par les médias, comme tu le sous-entends.

          De même, la Révolution d’Octobre et la guerre "civile" qui a suivi sont aussi dans d’autres proportions et ont marqué encore plus durablement la société en fondant les bases de l’URSS, notamment.

          Un post en réponse est forcément un raccourci, dans le feu de la polémique, et peut effectivement parfois prêter à confusion !

          Luniterre

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  • Est - il exact que les parcelles privées individuelles des kolkhozes ne représentaient que 17 % de la surface totale … Mais que sur ces 17 % se réalisait 50 % de la production … Si c’est exact , Trotski a donc raison avec son diagnostic d’individualisme cupide ! Et Boukharine a vu cela bien avant Trotski …

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    • Lecture en "diagonale" ??

      Apparemment, vous avez loupé un passage…

      Ci-dessous, souligné en rouge…

      *******************

      "Il leur fait délibérément le procès d’intention de mener un commerce « individualiste », et non pas même simplement de se comporter en « paysans indépendants », ou même d’être avec eux sur les marchés (« bazars »), alors qu’évidemment une telle catégorie de « paysans individuels » n’existe plus, à cette époque, ce qui dénote l’inculture politique de ce « traducteur » outre sa mauvaise foi, sauf pour faire « avaler » ce texte au lecteur anglophone, spéculant, pour le coup, sur son ignorance. Procédé typiquement trotskyste, et c’est même en cela, seulement, qu’il est « fidèle » à son maître ! Le terme единоличниками utilisé par Trotsky signifie littéralement « individualistes ». Dans le contexte, il ne peut donc plus faire allusion aux anciennes exploitations familiales, mais bien aux productions des lopins « individuels » des Kolkhoziens, qui pouvaient tout à fait légitimement vendre leurs excédents sur le marché. Par la suite, les critiques récurrentes (bourgeoises et trotskystes) porteront sur la différence de « rendement » entre lopins et cultures collectives, passant tout à fait à la trappe cette évidence qu’il ne s’agit pas du tout du même type de culture, principalement maraichère et petit élevage, sur les lopins, et de type extensif et céréalière, en collectif. Il est évident que le Kolkhozien ne faisait pas son pain familial à partir de quelques épis de blé semés dans un coin de son jardin, entre les poireaux et les salades, mais ce genre d’évidence « échappe » mystérieusement à ces « experts en soviétologie » !!"

      *********************************

      Luniterre

      Répondre à ce message

      • J’avais lu ça mais c’est pas précis … Si 17 % produisent 50 % , donc 83 % produisent aussi 50 % , ça veut peut être dire qu’ils ne faisaient pas trop de zèle , non ? Ou alors ça veut carrément dire que seule la production pour le marché les intéressait et que " la construction du socialisme " les laissait totalement de marbre ! C’est pas Trotski qui optait pour " paysans enrichissez vous " , c’est Boukharine qui avait pigé la mentalité de ces gens là qui n’étaient plus des descendants du M.I.R déjà oublié …
        Entre nous : les paysans franchouillards modèle 2018 , ça vote à 80 % pour la droite et l’extrême droite sur le plan politique et pour la répugnante FNSEA - JA sur le plan syndical : un ramassis d’imbéciles individualistes - cupides abjects !

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        • "Pas précis" ???

          Si vous ne comprenez pas la différence entre culture céréalière, extensive, et culture maraichère, intensive, je ne peux pas faire grand chose pour vous, sinon vous conseiller d’étudier les questions agricoles plus sérieusement que vous ne le faites, ou pas, actuellement, et surtout dans le but de ressasser la vieille propagande anticommuniste habituelle, ce qui semble être franchement votre tasse de thé…

          Luniterre

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          • Bien sûr que 0,2 ha de poivrons sous serre peuvent rapporter plus que 2 ha de blé … Mais cela semble signifier que l’impôt en nature ne fournissait pas de poivrons aux écoles et aux hôpitaux , non ? Si vous appelez ça "communisme" ça donne plus envie de jouer au loto que de se battre pour cette chose ! D’ailleurs , à mon avis communisme = SOVKHOZES , mais ce n’était pas réalisable dans l’URSS ruinée par son armée gigantesque et isolée à cause de l’échec de la révolution européenne .

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