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La Chine vante son aide « sans conditions » à l’Afrique. L’Occident s’inquiète

mardi 4 septembre 2018, par anonyme (Date de rédaction antérieure : 4 septembre 2018).

http://french.almanar.com.lb/1026599

3 septembre 2018

Source : AFP

La Chine, premier partenaire commercial de l’Afrique, a promis lundi 60 milliards de dollars au continent, le président Xi Jinping vantant une aide « sans conditions », face aux critiques de l’Occident.

L’engagement de M. Xi est intervenu au début du 7e Forum sur la coopération sino-africaine, qui réunit durant deux jours dans la capitale chinoise les dirigeants de 53 pays africains.

Le sommet est l’occasion pour le président chinois de célébrer ses « Nouvelles routes de la soie ». Lancée en 2013, cette initiative vise à développer la connectivité commerciale de la Chine avec le reste du monde et à sécuriser ses approvisionnements.

Le géant asiatique a investi annuellement plusieurs milliards de dollars en Afrique depuis 2015 dans des infrastructures (routes, chemins de fer, ports) ou des parcs industriels. Des investissements largement salués par les pays africains, qui espèrent ainsi accélérer leur développement économique.

Ces initiatives suscitent toutefois des critiques croissantes venues de l’Occident qui soulignent l’envolée de l’endettement de certains pays.

En ouvrant d’un long discours le sommet, le président chinois s’est évertué lundi à les désamorcer. Il a assuré que la Chine « annulerait » une partie de la dette des nations africaines les moins développées, insulaires, ou enclavées.

Parmi les 60 milliards de dollars supplémentaires promis figurent des lignes de crédit de 20 milliards de dollars. Deux fonds, consacrés à la finance du développement et au financement des importations de biens africains, seront créés.

Pas de « néo-colonialisme »

Le soutien du géant asiatique comprendra également 15 milliards de dollars « d’aide gratuite et de prêts sans intérêts ». Et les entreprises chinoises seront encouragées à investir « au moins 10 milliards de dollars » en Afrique au cours des trois prochaines années.

« Les investissements de la Chine en Afrique ne s’accompagnent d’aucune condition politique. La Chine ne s’immisce pas dans les affaires intérieures de l’Afrique et ne lui impose pas sa volonté », a affirmé Xi Jinping lundi matin 3 septembre 2018 devant un parterre d’acteurs du monde économique et commercial.

Il a toutefois reconnu la nécessité de « s’assurer de la viabilité commerciale des projets » afin de « réduire le risque des investissements ».

S’exprimant après lui, le président sud-africain Cyril Ramaphosa a vivement réfuté l’étiquette de « néo-colonialisme » parfois collée par des « détracteurs » occidentaux à propos de l’aide chinoise.

L’expression a été employée récemment à Pékin par le Premier ministre malaisien Mahathir Mohamad, qui venait d’annuler des contrats d’infrastructures de 22 milliards de dollars signés avec la Chine, disant s’inquiéter pour la dette de son pays.

Le président sud-africain a en revanche plaidé pour le règlement de certains déséquilibres.

« Très souvent, l’Afrique exporte des matières premières vers la Chine, tandis que la Chine nous exporte des produits finis (…) Cela limite la potentiel et la capacité de production de l’Afrique ainsi que la création d’emplois sur le continent africain », a-t-il regretté.

Lors du dernier sommet, à Johannesburg en 2015, le président chinois avait déjà annoncé une enveloppe de 60 milliards de dollars d’aide et de prêts à destination des pays africains.

Base militaire

L’actuel forum de Pékin doit s’accompagner d’une série de contrats entre la Chine et ses partenaires.

Le président nigérian Muhammadu Buhari devrait ainsi assister à la signature d’un accord sur les télécommunications, financé par un prêt de 328 millions de dollars de la banque chinoise d’import-export (Exim), selon son cabinet.

Xi Jinping s’est par ailleurs entretenu durant le weekend en tête-à-tête avec un grand nombre de chefs d’Etat comme les présidents égyptien Abdel Fattah al-Sissi et sénégalais Macky Sall.

Pékin fournit une aide aux pays africains depuis l’époque des guerres d’indépendance contre les ex-colonisateurs occidentaux. Mais sa présence sur le continent s’est renforcée à mesure de la spectaculaire envolée de la Chine, devenue deuxième économie mondiale.

Signe de l’importance stratégique de l’Afrique pour le géant asiatique, il a choisi Djibouti pour ouvrir en 2017 sa première base militaire à l’étranger.

5 Messages de forum

  • Que le capitalisme financier chinois assure bien sa propagande, et ici via l’AFP, c’est un fait… Mais que la « gauche » qui se prétend « anti-impérialiste » la relaye avec zèle, c’est un autre syndrome qu’il est important de dénoncer pour ce qu’il est : une nouvelle forme de kollaboration de classe avec le challenger N°1 de l’imperialisme US…

    Et notamment en ce qui concerne l’Afrique… :

    « L’impérialisme chinois à l’assaut de l’Afrique


    « La tendance du capitalisme aux expansions soudaines constitue l’élément le plus important, le trait le plus remarquable de l’évolution moderne ; en fait l’expansion accompagne toute la carrière historique du capital, elle a pris dans sa phase finale actuelle, l’impérialisme une énergie si impétueuse qu’elle met en question toute l’existence civilisée de l’humanité. »
    Rosa Luxembourg.

     
    « Autrefois chasse gardée des puissances colonialistes européennes, en particulier de la France et de l’Angleterre, l’Afrique glisse progressivement sous domination impérialiste de la Chine. Parmi les multiples pays africains massivement exploités par la puissance capitaliste chinoise s’illustre le Congo. Avant l’implantation des chinois, le Congo était dominé par le capital « occidental ». A la faveur de l’essor de la production du caoutchouc impulsée à la fin du 19e siècle, longtemps le Congo a été éventré pour satisfaire la nouvelle demande en pneumatiques. De manière générale, l’exploitation effrénée des ressources naturelles de l’Afrique s’est traduite par la mort de millions d’Africains.

    De nos jours, au Congo le caoutchouc n’a plus les faveurs des investisseurs capitalistes. En effet, avec l’émergence de l’économie numérique, les sociétés minières chinoises en quête de profits ont investi dans l’exploitation des gisements de cobalt. Pour alimenter les smartphones, les ordinateurs ou voitures électriques au lithium, matière première indispensable pour la fabrication de ces produits, le capital chinois a investi directement dans les gisements du cobalt. En 2016, 60% du cobalt provenait du Congo.

    Une grande partie du cobalt extrait du Congo est acheminé vers la Chine. En 2016, environ 90% du cobalt chinois provenait du Congo, où les entreprises chinoises dominent l’industrie minière. Au début de l’année 2018, la voracité du capital Chinois pour le cobalt s’est aiguisée, affermie par l’annonce de GEM – un fabricant de batteries – de l’achat du tiers du cobalt expédié par Glencore (le plus gros producteur mondial de métal), soit près de la moitié de la production mondiale de 110 000 tonnes en 2017. Cet investissement massif dans les gisements du cobalt répond à l’augmentation de la demande pour les voitures électriques, qui nécessite généralement 5-10 kilogrammes de cobalt par rapport aux Smartphones qui en nécessitent 5-10 grammes.

    Au Congo, selon les sources officielles, le nombre de travailleurs exerçant dans les mines s’élèverait à 100 000. Au mépris des règles de sécurité et d’hygiène, ces mineurs œuvrent avec des outils rudimentaires. D’après L’UNICEF, 40 000 enfants travailleraient dans ces exploitations minières, payés à moins d’un euro par jour. Certains œuvrent en surface aux lavages des minerais collectés dans les rivières locales (au péril de la santé publique NDLR).

    Sur ces gisements, un quart du cobalt proviendrait de mines « artisanales ». Ces mines de fortune, exploitées par des mineurs locaux, vendent leurs extractions minières aux entreprises chinoises. En effet, pour d’évidentes raisons de rentabilité, ces entreprises chinoises préfèrent acheter du minerai artisanal pour la modicité de son prix, mais aussi pour ne pas devoir procurer des salaires stables aux mineurs congolais, et s’acquitter du coût de la sécurité sur les sites des gisements.

    Au plan strictement professionnel, les conditions de travail dans ces gisements sont très précaires. Les accidents de travail sont fréquents. La mortalité élevée. Les éboulements souterrains réguliers. En dépit de ces risques, les ouvriers acceptent, faute de choix, de travailler dans ces conditions pour un salaire dérisoire.

    Outre les risques inhérents à la dangerosité du métier d’extraction du cobalt exercé de surcroît dans des conditions « artisanales », vient s’ajouter la dégradation écologique de l’espace environnemental, et les répercussions pathogènes à long terme sur la santé des populations locales. Les dommages sanitaires sur ces populations se révèlent dramatiques. Effectivement, dans certaines aires géographiques minières, des études médicales ont constaté l’apparition de pathologies inquiétantes. Sur certains habitants de régions minières on a relevé des concentrations urinaires de cobalt 43 fois plus élevées que la moyenne, des niveaux de plomb cinq fois plus élevés, des niveaux de cadmium et d’uranium quatre fois plus élevés. Et les taux étaient encore plus élevés chez les enfants. En outre, ces régions connaissent une prévalence de malformations congénitales auparavant inexistantes.

    La barbarie de ce monde en putréfaction provient de son ordre économique dont est issue sa structure politique. Partout où le capitalisme implante sa domination, l’abomination s’implante. Partout où le capital investit, il travestit la société. Partout où une seule usine se construit dans une région, toutes les spécialités de la médecine s’installent aussitôt après pour tenter de soigner les multiples nouvelles pathologies générées par la production morbide de cette usine. L’infecte économie capitaliste produit plus de maladies qu’elle ne peut payer de remèdes. Partout, en dépit d’une progression extraordinaire du budget de la sécurité sociale, la pathologie gagne sans cesse sur les soins apportés aux malades.

    Au plan géostratégique, la domination croissante de l’impérialisme chinois en Afrique inquiète de plus en plus l’empire américain déclinant. Incapables de soutenir la concurrence devant la domination économique chinoise en Afrique, les États-Unis s’appuient sur leurs puissantes forces militaires pour contrer l’influence de la Chine. En effet, en net recul sur le plan économique, les États-Unis, en guise d’investissements économique, de diplomatie et de partenariat politique, se rabattent sur leur supériorité militaire écrasante pour maintenir leur domination sur l’Afrique, notamment sous le couvert de » la lutte contre le terrorisme. Faute de pouvoir engager des investissements financiers à l’instar de la Chine pourvue d’un trésor de guerre financier colossal, les États-Unis usent en effet de leurs forces militaires pour sécuriser leurs intérêts économiques stratégiques en Afrique.

    La supériorité militaire étasunienne est incontestable et écrasante. En comparaison avec la Chine dotée d’une seule base navale(*) présente dans la Corne de l’Afrique, les Etats-Unis sont militairement présents dans 49 des 54 pays africains. Après le Proche-Orient transfiguré (défiguré) en zones de guerres et de terrorismes permanents par les États-Unis et ses alliés sur fond d’intérêts économiques et géostratégiques, l’Afrique, objet de convoitises impérialistes, s’achemine-t-elle vers le même scénario ? »

    Mesloub Khider

     :(* NDTML : “1 seule base navale” n’est pas exact si l’on tient compte de l’hégémonie chinoise en train de se construire en “Mer de Chine”, y compris et surtout dans les secteurs qui appartiennent de droit aux autres nations émergentes de la région !)

    http://www.les7duquebec.com/7-au-fr…

    SUR LE MËME THÈME VOIR AUSSI :

    https://tribunemlreypa.wordpress.com/2018/09/03/du-socialisme-a-la-chinoise-au-socialisme-a-la-soral/

    https://tribunemlreypa.wordpress.com/2018/08/01/chine-socialisme-de-marche-et-rachat-de-marx/

    https://tribunemlreypa.wordpress.com/2018/07/30/de-la-guerre-commerciale-a-la-guerre-monetaire-lete-en-pente-douce-du-yuan-chinois/

    *************************************

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    • Luniterre ? Vous êtes bien gentils mais certaines données prouvent que l’industrialisation démentielle qui a suivi la deuxième guerre mondiale a eu pour conséquences une énorme augmentation de l’espérance de vie et un peu plus de libertés pour les classes dominées-exploitées -
      La désindustrialisation et la financiarisation , les politiques néo puritaines écolos et tous ces trucs ont au contraire abouti à une baisse de l’espérance de vie en bonne santé dès 2011 et de l’espérance de vie en 2013 pour les femmes et en 2015 pour les hommes , et aussi à l’émergence d’un état policier de plus en plus imbécile et brutal -

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      • Même en cherchant bien on ne voit pas trop le rapport entre votre réponse et le sujet de l’article… !!!

        La lutte contre le capitalisme financier et l’impérialisme n’a précisément que peu de rapport avec une éventuelle « gentillesse », sauf évidemment une certaine compassion à l’égard des victimes du système.

        Ce que nous montre l’article de Mesloub Khider c’est que les ravages du capitalisme financier chinois ne sont pas différents de ceux causés par l’impérialisme US.

        Personnellement, et contrairement à Mesloub Khider, je ne suis pas un fan de Rosa Luxembourg, mais le fait est que le développement du capitalisme vers le capitalisme monopoliste d’état et l’impérialisme est une réalité incontournable.

        Au stade actuel du capitalisme chinois, il n’y a pas de « discrimination positive » à faire à son égard. Même si l’on peut comprendre que les petites nations émergentes jouent de la contradiction USA-Chine au mieux de leurs intérêts immédiats !

        L’action révolutionnaire doit faire la part de ces nécessités diplomatiques et de l’organisation de la lutte du prolétariat.

        Ne pas faire cette distinction c’est se comporter en opportuniste et/ou en agent stipendié du capitalisme financier chinois, qui, actuellement, semble en mesure de « racheter » à peu près tout ce qui, dans la gauche française, n’est pas déjà « vendu », littéralement ou non, à l’impérialisme US !!

        De la gauche française libre, indépendante et anti-impérialiste, il ne reste déjà plus grand chose, sinon, espérons le, VLR, TML et quelques autres… !!!

        Luniterre

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        • Je me garderai bien d’être pour la victoire de l’impérialisme chinois , mais je suis à fond pour la défaite de l’impérialisme français en Afrique … C’est un principe non négociable !

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          • La dialectique de l’anti-impérialisme n’est pas forcément une chose simple, surtout vue de métropole…

            Il est donc compréhensible que des bourgeoisies nationales-bureaucratiques confrontées à la violence extrême de l’impérialisme US, passent des accords diplomatiques et même commerciaux, jusqu’à un certain point, avec le capitalisme financier chinois sans brader pour autant leur indépendance…

            Cela semble être le cas de Cuba et de la RPDC, par exemple.

            En Afrique, on ne voit pas qu’une telle situation existe…

            C’est pratiquement l’ensemble du continent qui est « partagé » entre les puissances impérialistes, et principalement France et Chine, à l’heure actuelle, même si la G-B et les USA y ont aussi leur part, non négligeable.

            Ce « partage » s’effectue à travers divers régimes de bourgeoisies comprador qui se combattent les uns les autres pour le compte de ces maîtres esclavagistes à la mode impérialiste.

            Il n’y a donc pas lieu de « préférer » l’une ou l’autre de ces formes de soumission mais bien de les combattre toutes.

            Ce qui reste toujours prioritaire c’est l’organisation indépendante des forces de résistances prolétariennes et populaires.

            Le compromis tactique avec une éventuelle bourgeoisie nationale n’intervient qu’en second lieu et seulement à condition de ne pas brader un seul pouce de l’indépendance de la résistance prolétarienne.

            Luniterre

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