Salut do !
Si j’utilise élite pour désigner les maîtres réels du monde, ceux qui ont suffisamment d’argent pour tout posséder à commencer par le pouvoir. Après je suis bien d’accord que la plupart des prolos ne sont pas riches, mais le veulent-t’ils ? Personnellement je ne le veux pas, il y a bien trop longtemps que j’ai compris que posséder de l’argent, une maison ou une voiture revient à engraisser les forces vives du monstre que nous combattons. Après chacun fait ses choix dans la vie et des gens bien plus calés que moi ont tiré les mêmes conclusions sur nos semblables, chacun avec leurs mots. Saint Exupéry et Asimov parlait de l’homme robot, personnellement je préfère zombie car ils partent en chantant dès qu’on leur demande d’aller faire une guerre dont ils ne veulent pas. Hitler parlait des salauds - ses copains, des masses à manipuler et de ses ennemis, Huxley parlait des gens bien, des ignorants et des salauds. Reich nous parle du petit et du grand homme qui se trouve en chacun de nous et nous rend attentif que chez la grande majorité des gens, la peur les domine et c’est le petit homme qui gagne. Quoi qu’il en soit, chacun fait des choix dans la vie, c’est le propre de l’être humain - comme nous le fait remarquer Marx qui n’a pas dit que des conneries - sa capacité à faire des choix conscients.
Certains achètent un nouveau mobile dès qu’une nouveauté apparaît, se fichant ainsi complètement du fait que pour sa construction, des enfants esclaves travaillent dans des mines d’Afrique et d’ailleurs, exemple qui suffit aussi à montrer que le prolétaire des pays riches est souvent l’exploiteur final des pauvres des pays pauvres. Le problème est donc plus complexe qu’un simple rapport de domination entre les prolos et les salauds d’un seul pays car souvent il y a plus pauvre ailleurs et le prolo des pays riches, de par ses choix de consommation, et ce qu’il le veuillent ou non, qu’il en ait conscience ou non, se mue souvent en simple exploiteur s’il ignore les rapports de classes entre pays riches et pauvres, ou en salaud s’il en a conscience et ne s’intéresse qu’à son petit nombril.
De plus, il est illusoire de vouloir tout ramener à un simple rapport de force entre dominés et dominants car cela ne pose pas la question fondamentale qui est de savoir ce qui rend possible ces rapports de domination dans notre société. Ils existaient avant le capitalisme et ses prolétaires, ce qui suffit à prouver que la cause première n’est pas le capitalisme. De plus les prolos se sont complètement embourgeoisés avec la "révolution" industrielle, il n’y a qu’à les entendre geindre dés que le carburant augmente ! comme s’il n’y avait pas des causes plus intéressantes, plus justes et porteuses de changements à défendre comme par exemple, si l’on reste dans le cadre d’une société industrialisée, les transports publics !
Après il faut bien voir que notre rapport avec la Nature conditionne tous les autres rapports humains. Même les hébreux l’avaient compris quand ils font dire à leur dieu en page 2 de la bible : "Domine la terre et toutes ses créatures." On sait tous aujourd’hui où une telle idéologie nous mène : à la destruction du vivant basé sur l’ADN. Pendant quelques millénaires, cette idéologie, le scientisme, était l’affaire de la théologie. Puis elle a été globalisée de force lors des colonisations avant d’être industrialisée. Avec l’industrialisation, les prolos ont fait ce que des millénaires de théologie superstitieuse n’avait pas réussi à faire : ils ont adopté la morale bourgeoise ainsi que leurs attentes. Leurs attentes peuvent être résumée par le message unique de la publicité : Consommez plus ! Ce qui implique que les marxistes me font bien rigoler quand ils parlent des prolos comme de révolutionnaires. Les prolos passent leur vie au service du système qui les exploitent alternant le rôle de robot maigrement salarié avec celui du parfait consommateur, engraissant ainsi se système, et la plupart de temps ses revendications politiques se limitent à de maigres augmentations de salaires afin de consolider son rôle le consommateur, rôle qu’il rêve de pouvoir jouer à plein temps. Et quand on lui demande d’aller faire une guerre dont il ne veut pas et de tuer d’autres prolos, il revêt alors son sinistre habit de zombie et part en chantant.
"La seule chose qui fasse peur aux riches est que ce ne sont pas eux qui appuient sur la gâchette." Che Guevara. Mais même cela les prolos ne sont pas capables de le mettre en pratique. Je ne leur demande même pas de prendre les armes et de faire la révolution, ils n’en sont plus capable de toutes façons. Mais simplement de déserter, de refuser de partir à la guerre comme dans la chanson de Boris Vian. Si en plus ils savent tirer - comme dans la version originale introuvable, ce serait encore mieux. Comme ça ils pourraient faire comme dans une autre chanson de Boris Vian, construire un monument aux cocus qui se prélassent dans la vie en comptant leurs écus avec la schlague, avec le fouet, avec leurs poings, avec leur pieds. Mais même ça je doute qu’ils en soient encore capable.
Warren Buffet l’a très bien dit : "La lutte des classes existe et nous sommes en train de la gagner." Pour oser dire cela en public, cela montre que contrairement aux marxistes, il a parfaitement compris que les prolétaires d’aujourd’hui ne sont plus ceux de Marx et qu’ils ont acheté la morale bourgeoise et leurs attentes, ce qui implique qu’ils sont totalement inoffensifs pour la classe dominante.
Un autre point sur lequel les marxistes se trompe est de tout vouloir ramener à un simple problème comptable. Comme si cela faisait une différence de détruire l’environnement avec du béton marxiste, du béton vert (la grande spécialité des verts suisses) ou du béton capitaliste. La destruction du vivant par notre mode de vie, la société industrielle de consommation de masse devrait nous interpeller et nous faire nous rappeler que notre rapport avec la Nature conditionne notre façon de voir les choses, de voir le monde, et donc tous les autres rapports humains. Avoir conscience de cela permet de se rendre compte que ce qui permet toutes les dominations et donc le capitalisme, son prolétariat et sa démocratie, véritable dictature de l’argent, comme avant lui le féodalisme et son servage ou la royauté, ses tyrans et ses esclaves, est quand l’homme se met à dominer la Nature.
Ce qui à sont tour permet de poser le problème non pas en termes comptables mais en termes de civilisation. Une civilisation qui considèrent comme c’est le cas depuis Gilgamesh au tout début de l’Antiquité, qu’elle a le droit de détruire la Nature pour construire la civilisation est une civilisation suprématiste. Ce suprématisme par rapport à la Nature, cette dualité entre Nature et culture, permet d’introduire tous les autres suprématismes ; nous les civilisés et les sauvages, les blancs et les noirs, les riches et les pauvres, etc. et de les justifier.
Dans ce contexte, les marxistes sont les meilleurs ennemis que ce système de société peut avoir car, étant tout autant "progressiste" dans le sens "On n’arrête pas le progrès", ils sont incapables de proposer autre chose qu’un emplâtre sur une jambe de bois. Pour construire ce progrès, ils ont besoin de la monnaie et de ses inégalités ainsi que du travail obligatoire et de son aliénation. Or nous savons tous que le principal problème d’aujourd’hui est l’extermination du vivant par notre mode de vie industrialisé. C’est le principal problème car il ne menace pas notre mode de vie ou nos fins de mois, il menace la survie pure et simple de l’ensemble du vivant dont nous faisons partie. Comme le capitalisme, notre mode de vie est non réformable. Si nous voulons un changement, nous devons le terminer le plus rapidement possible (ça urge, ça aussi nous le savons !) et développer à la place des modes de vie pluriels basés sur le local. Mais ça les marxistes n’en veulent pas car ils rêvent d’un gouvernement communiste mondial, croyance naïve alimentée par le fantasme que l’homme communiste serait bon par essence. La nature humaine, ce qui le différencie des autres animaux est sa capacité à faire des choix conscients. C’est ce qui fait que nous ne vivons plus dans les arbres mais avons su développer des technologies, dès le début de l’humanité, pour nous protéger des grands fauves. Cela a à peu près bien été jusqu’au début de l’Antiquité, époque à laquelle la minorité la plus vile d’entre nous à pris le pouvoir et ne l’a plus lâché. Les marxistes voudraient nous faire croire que sans changer les fondamentaux de notre société, c’est-à-dire sans rendre impossible sa capacité à exploiter la Nature et toute ses créatures, qu’elles soient humaines ou non humaines, il serait possible de créer une société industrielle de masse sans domination. Je suis mort de rire !
Et comme par hasard, les marxistes ont transformé une chanson anti-productiviste, Bella Ciao, en un chant des partisans.
Et toutes les heures que nous passons ici (au travail)
O bella ciao bella ciao bella ciao ciao ciao
Et toutes les heures que nous passons ici
Nous perdons notre jeunesse
Mais un jour viendra que toutes autant que nous sommes
O bella ciao bella ciao bella ciao ciao ciao
Mais un jour viendra que toutes autant que nous sommes
Nous travaillerons en liberté.
Mais cela n’arrivera jamais dans le cadre de ce que nous appelons civilisation, laquelle n’est rien de plus et n’a jamais été rien d’autre qu’un système d’exploitation globale de la Nature et de l’être humain par l’homme. De la Nature à l’humain, des empires aux humbles chaumières, la civilisation ne sait que corrompre et détruire tout sur son passage. Dans ce contexte, nos brillants marxistes devraient appliquer leurs propres théories à leurs conclusions car désigner un outil, fut-il économique, le capitalisme, comme ennemi s’appelle du fétichisme des moyens. Or quelqu’un d’intelligent ne combat pas un outil, il utilise des outils pour combattre ses ennemis.
Derrière le capitalisme d’aujourd’hui ce cache l’ennemi et c’est notre mode de vie, la civilisation industrielle de consommation de masse. Il y a des combats plus intéressants à mener que de militer pour changer l’outil économique du mode de vie qui massacre le vivant, combat qui de toute façon ne ferait que s’inscrire dans la marche historique des civilisations vers plus d’efficacité dans leurs capacités à tout exploiter. Cela ne m’intéresse pas, plus vite nous terminerons cette civilisation et développerons des alternatives durables en les basant sur le local, moins elle aura d’opportunités pour continuer de détruire la moitié du vivant qu’elle n’a pas encore détruite, moitié dont nous faisons partie. Une autre solution ? Faut pas rêver, il n’y en a malheureusement pas dans le cadre de notre concept suprématiste de civilisation.
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