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A propos du 17 Novembre, Le dilemme… A nouveau, que faire ?

jeudi 1er novembre 2018, par Luniterre (Date de rédaction antérieure : 1er novembre 2018).

A propos du 17 Novembre,

Le dilemme…

A nouveau, que faire ?

A propos de cette initiative « spontanée » qui semble suffisamment « déborder » ses initiateurs pour générer de nouveaux enjeux politiques et susciter des manœuvres et réactions de toutes parts, un vif débat s’est inévitablement institué entre militants du mouvement ouvrier. Ici le débat n’est pas un luxe, mais une nécessité, et il ne s’agit donc pas d’états d’âme, mais d’analyse politique. Foncer tête plus ou moins baissée, c’est aller plus ou moins dans le mur ! Pour les militants ouvriers, le but est de ne pas aller dans le mur tout en étant présents avec les masses en révolte contre le système, sans faire le jeu de l’extrême-droite, on est tous d’accord là dessus.

Mais néanmoins, en clair, le choix de la tactique « spontanée » (blocage routier un Samedi) est une erreur « spontanée » qui peut être lourde de conséquences. Il est donc stupide et contre-productif de vouloir éventuellement en prendre la tête, et même simplement d’en cautionner le principe.

Cela ne gêne évidemment pas l’extrême-droite qui tente, et avec un relatif succès, d’instrumentaliser cette révolte populaire spontanée. En cas de succès elle espère ramasser la mise, politiquement, et en cas d’échec, voire même de violences, elle tentera de se “victimiser” démagogiquement en vue de rattraper le coup. L’extrême-droite n’a que faire de l’unité populaire sur le terrain et n’en subira pas les conséquences, en cas d’échec.

Les effets d’un blocage routier, un Samedi, étant nécessairement limités, et sans “lendemain” immédiat de lutte populaire possible, l’enjeu est essentiellement symbolique.

Néanmoins, le risque de violence et d’affrontement n’est pas pour autant négligeable.

Le pouvoir peut essayer des provocations pour se relégitimer, ce dont il a manifestement le plus grand besoin, à court et moyen terme.

Dans le feu de l’action des affrontements peuvent simplement surgir assez naturellement entre usager de la route, même un week-end, évidemment.

C’est donc une occasion de division au sein des classes populaires elles-même, et c’est le piège dans lequel les “initiateurs” se sont mis eux-même et que le pouvoir, et dans une certaine mesure, l’extrême-droite aussi, peuvent être tenté de refermer brutalement.

Il ne faut donc pas sous-estimer ce risque et il parait même approprié de le traiter clairement dans une intervention ouvrière éventuelle.

Concernant l’immédiateté de la revendication, elle est flagrante et concerne effectivement les conditions de travail et même de simple survie de nombreuses catégories populaires et prolétariennes.

Elle est donc pleinement légitime et justifie l’élan de colère qui aboutit à cette initiative et malheureusement à la situation dangereuse qu’elle génère.

Elle est aussi le reflet de la cassure opérée depuis longtemps entre les couches populaires réellement prolétariennes et la prétendue “gauche” politique, qui n’organise plus, pour l’essentiel, que les couches populaires proches des classes “moyennes” et une partie encore politisée de ce qui était jadis considéré comme l’”aristocratie ouvrière”.

Vu le contexte, foncer tête baissée ne mène donc qu’à un piège, mais il est tout aussi stupide d’ignorer, voire de mépriser, cette expression de la colère populaire, comme le font les syndicats et la majorité des trotskystes, semble-t-il.

C’est là le fond du dilemme et ce qui doit nous guider sur ces sables plus que mouvants !

Une organisation ouvrière cohérente devrait à notre avis être présente sur place avec un message de soutien sans faille aux revendications immédiates qui sont pleinement justifiées, contrairement à l’”analyse” syndicale-trotskyste visant à en substituer d’autres, néanmoins justifiées, sur les salaires, mais actuellement hors contexte et peu perceptibles, sauf comme prétexte pour se défiler et botter en touche sans mouiller le maillot…

Ce soutient sans faille aux revendications immédiates doit néanmoins être assorti d’une brève synthèse de la situation et de ses enjeux, tels qu’ils peuvent être perçus par les masses et permettre aux éléments les plus lucides de faire un pas en avant dans l’unité ouvrière, et non dans le social-chauvinisme.

C’est à cela que nous devons réfléchir, sans « états d’âme », et sans précipitation, non plus.

D’organisation ouvrière cohérente, il n’y a plus, et il n’y aura sans doute pas avant longtemps, mais le meilleur moyen d’ y remédier, à très court terme, c’est tout de même de réfléchir avec les outils d’analyse marxiste-léniniste que nous ont légué les combats historiques du mouvement ouvrier, et d’agir en conséquence, dans la mesure de nos moyens.

Luniterre

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https://tribunemlreypa.wordpress.com/2018/11/01/a-propos-du-17-novembre-le-dilemme-a-nouveau-que-faire/

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EN PJ, QUELQUES LIENS VERS LES ELEMENTS DU DEBAT EN COURS :

Le communiqué de la cgt sur le sujet (PDF) : CGT 17 NOVEMBRE 2018

Le journal « l’Humanité » :

https://www.humanite.fr/manifestati…

Les syndicats « solidaires », qui ne le sont pas, sur ce coup ! :

https://solidaires.org/IMG/pdf/2018…

https://www.anti-k.org/2018/10/25/h…

Un débat chez les trotskystes, au sein du NPA, notamment à Lyon :

https://tendanceclaire.org/breve.ph…

Un débat à la FI lyonnaise :

https://framavox.org/d/6SHwG02P/le-…

LO botte en touche, style CGT :

https://www.lutte-ouvriere.org/edit…

A COMPLÉTER… !

AUTRE PERSPECTIVE :

« Par où commencer ? »

– Lénine, sur le rôle du journal –

Nouvelle traduction !!

https://tribunemlreypa.wordpress.com/2018/10/17/par-ou-commencer-lenine-sur-le-role-du-journal-nouvelle-traduction/

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1 Message

  • Si les SAINTS-dicats veulent nous mobiliser pour des augmentations massives des salaires, qu’ils le fassent donc ! Mais ils ne doivent pas oublier que depuis 2003 ils n’ont organisés que des DEFAITES HUMILIANTES, sous divers prétextes style "syndicalisme regroupé", CES, … Lors du mouvement contre la loi travail ils n’ont pas riposté à la répression et au nassage des manifs en bloquant Paris ( 30 000 bagnoles ) et le périphérique ( 55 000 bagnoles )…

    Mais il n’est jamais trop tard pour bien faire !

    Alors je propose 2 jours de grève les 12 et 13 novembre, blocage du périf et de Paris le 12 dès 6h du matin, assemblées générales le 13 … Sinon : on ferme nos grandes gueules de donneurs de leçons et sauveurs de planète ralliés au concept confus de transition écologique !

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