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Aujourd’hui, nous sommes le 14 juillet 1789

lundi 26 novembre 2018, par anonyme (Date de rédaction antérieure : 26 novembre 2018).

"Samedi, alors que des centaines de milliers de personnes se sont jointes aux manifestations contre le président français Emmanuel Macron, la police anti-émeute a violemment attaqué les manifestants lors de la marche centrale sur les Champs-Elysées à Paris.

Selon des sources du ministère de l’Intérieur, à la botte du menteur récidiviste Castanier, 106 000 personnes auraient participé à 1 600 manifestations dans toute la France, dont 8 000 sur les Champs-Elysées. Il y en avait beaucoup plus.

Castanier voulait enfermer la manif aux Champs de Mars mais tout le monde se fout de ses ukases et a manifesté partout à Paris sauf aux Champs de Mars.

La police avait interdit les manifestations à l’est des Champs-Elysées, près du palais présidentiel. Lorsque les manifestants ont atteint la Place de l’Etoile, ils ont été attaqués par des unités de police armées de fusils d’assaut qui ont tiré des canons à eau et d’épais nuages de gaz lacrymogènes et attaqué les manifestants à coups de matraque.

La police a ensuite marché à plusieurs reprises le long de l’avenue, attaquant les manifestants ou essayant de les encercler. Leur chef a déclaré à une radio qu’il "ne permettrait pas aux manifestants de rentrer sur le Champs Elysées".

Quelques manifestants ont réagi en lançant quelques objets de trottoir et allumant des feux de signalisation mais la plupart étaient de manifestants qui se protégeaient des gazes lacrymogènes particulièrement puissants, comme ils pouvaient ; les affrontements se sont poursuivis tout au long de la matinée, alors que les manifestants scandaient "Macron démission" ou "Macron sort" et chantaient l’hymne national français appelant les citoyens aux armes.

Il y avait des femmes, des travailleurs, des jeunes, quelques syndicalistes CGT avec leur badges, quelques autres avec des autocollants revendiquant des augmentations de salaires et des pensions, quatre jeunes filles avec des petites drapeaux français, un jeune avec un drapeau rouge avec l’image de Ché Guevara, entre 8 000 et 10 000 personnes.

Vers 14 heures les CRS reculent et laissent les manifestants envahir les Champs Elysées. Apparaissent, on ne sait pas d’où, la manif est spontanée et dirigé par personne, des barricades avec des éléments des chantiers, des arbres de décoration, quelques véhicules qui se trouvaient sur les chantiers. On n’a pas touché une voiture particulière, un magasin et pourtant il y en avait et pas pour le plus pauvres.

La foule envahi donc les Champs Elysées, continue à demander la démission de Macron, à donner des interviews absolument pacifiquement et à courir en reculant ou avançant dans les sens contraire des jets de projectiles lacrymogènes des CRS.

Naturellement les barricades prirent feu, mais au milieu d’une chaussé très large ce n’étaient que des éléments de protestation qui faisaient des dégâts minimes.

A 17 heures, la Préfecture qui avait envoyé ses provocateurs (on peut faire confiance à Castanier. Nous avons trouve en sortant des flics en rigolarde conversation avec deux faux gilets jaunes à l’allure policière…) a chargé avec un nombre important des CRS, des canons à eau, des bombes lacrymogènes à profusion et dégage les Champs Elysées très rapidement.

Au même moment, une campagne de presse haineuse, orchestré, qui répétait les absurdités de Castanier sur un soi-disant groupes de l’extreme-droite (? pas vus) ou de l’ultra gauche (les blacks blocs ? pas vus non plus) et sur une supposé direction/inspiration de …Marine Le Pen (!?!?) qu’on n’a pas vu, dont on s’en foutait et où le députe Collard qui avait dit qu’il allait participer à la manif était inexistant.

L’avocat a trouvé qu’une ambiance des travailleurs qui réclament leurs droits au milieu d’une atmosphère chargée de gaz lacrymogène et qui résistaient les charges des CRS c’était trop pour ses effets de manche.

La police a procédé à 103 arrestations. Hier, 101 personnes étaient encore détenues en détention préventive pendant 48 heures après la manifestation. Les affirmations de la préfecture de police de Paris selon lesquelles des "réseaux violents d’extrême droite et d’extrême gauche" se seraient infiltrés dans la manifestation pour s’attaquer violemment entre eux ou avec les forces de sécurité sont un tissu de mensonges. La police, dirigé par Castanier et Macron, a commencé et a été responsable de la majeure partie de la violence.

Des journalistes indépendants présents au rassemblement ont interviewé un groupe de travailleurs de la banlieue parisienne qui ont dénoncé la répression.

L’un d’eux, un travailleur du secteur public, a dit : "La réponse du gouvernement, par la violence, n’est pas bonne. Ce matin, ils nous ont attaqués. Je suis une mère, je suis paisible. Ils nous ont gazé au gaz lacrymogène. Nous sommes arrivés, nous étions sur la place, puis ils sont arrivés, ils nous ont chargé à la matraque, ils nous ont tiré dessus, nous avions du gaz lacrymogène dans les yeux. Personne ne vandalisait quoi que ce soit, mais ils ont sorti leur canon à eau. Je ne m’attendais pas à ça, ils nous ont traités avec mépris."

Un autre ouvrier a dit : "L’argent est roi, Macron est banquier. … Il détruit tout. Ça a commencé bien avant, mais maintenant nous avons atteint nos limites. Je travaille dans un hôpital, et vous voyez que les hôpitaux ferment tout le temps." S’opposant aux réductions de pension prévues par Macron, elle a ajouté : "Une pension n’est pas un privilège, c’est le fruit d’une vie entière de travail. Les retraités doivent donc vivre dans la dignité, et je ne pense pas qu’aujourd’hui ils vivent dans la dignité. Tout cela doit cesser… il y a trop d’inégalités sociales."

Un travailleur âgé a dit : "Nous régressons, régressons, régressons, régressons. Nos parents ont lutté pour établir les droits sociaux, nous perdons tout ce qu’ils ont gagné pour nous. Je travaille pour une entreprise et maintenant ils n’embauchent que des intérimaires, tu pètes une fois dans la mauvaise direction et tu es viré.

Les travailleurs ne sont plus respectés, ils nous traitent comme des objets, rien de plus. Il allait toujours exploser un jour ou l’autre, et maintenant il a commencé."

Il a dit : "Nous devrions donner 1 200 euros aux ministres et voir s’ils peuvent faire durer cela pendant un mois. Nos enfants sont en difficulté, ils vivent à la maison jusqu’à l’âge de 30 ans parce qu’ils ne trouvent pas de logement, tous les emplois de premier échelon sont au salaire minimum dans la plupart des professions. Dieu merci, les personnes âgées sont toujours là pour les aider, parce qu’elles n’en ont pas les moyens à elles seules. On en a vraiment marre."

Le panneau dit : "Un enfant meurt toutes les 10 minutes au Yémen. Le gouvernement français vend des armes à leurs assassins. Nos chefs ont du sang sur les mains."

Didier, maçon, a dit : "Macron doit démissionner et s’en aller. Nous n’avons pas voté pour lui, c’est très simple. Ce type, on ne veut plus de lui et il doit partir. Il est fait pour les riches, pas pour la classe ouvrière. …

J’ai subi une opération du dos il y a trois mois, j’ai eu une crise cardiaque, parce que j’ai travaillé toute ma vie. Il s’assoit là et recueille de l’argent pendant que nous luttons. Les riches s’enrichissent, les pauvres s’appauvrissent ; nous revenons à l’époque où nous étions tous serfs."

Didier dénonce également les plans de Macron pour une armée européenne : "Ces guerres ne servent à rien, elles ne servent à rien. C’est comme la guerre du Vietnam, la guerre d’Algérie. Ce sont des guerres stupides, avec des gens qui pensent tout savoir et qui envoient toujours les mêmes personnes pour se faire tuer : nous. C’est toujours la même chose. Qu’a accompli la Première Guerre mondiale ? Rien."

Daniel, un commerçant, a dit : "Je mange des pâtes, plus de pâtes, plus de pommes de terre. J’en ai marre de toujours manger des patates. …

Les présidents précédents ont fait beaucoup de mal, mais il est pire que les autres. La population est dans la rue, il va falloir qu’il nous écoute, sinon il nous crache dessus comme de la merde.

Toute la France va exploser s’il continue, et il le sait." Daniel a expliqué : "Ma pension n’est que de 480 euros par mois, alors ils doivent arrêter de nous prendre des choses."

L’afflux de revendications reflétant les préoccupations de ceux qui ne font pas partie des 10 % les plus importants de la société étonne les élites dirigeantes en France et à l’étranger.

Prétendre que les protestations ne sont qu’une révolte fiscale exigeant un gouvernement plus petit est une fraude. En fait, leurs critiques des inégalités sociales et de la guerre reflètent l’opposition aux politiques d’austérité et de militarisme de l’Union européenne (UE) qui sont critiquées par les travailleurs en Europe et dans le monde.

Un gilet jaune avait écrit : "Aujourd’hui, nous sommes le 14 juillet 1789."

Cela expose la kollaboration des syndicats qui n’ont pas appuyé le mouvement et les partis politiques alliés de la classe moyenne aisée. Ces forces ont boycotté la marche des Gilets Jaunes.

Le Parti communiste français, Lutte ouvrière et des membres du Nouveau Parti anticapitaliste ont assisté à une petite manifestation contre la violence sur les femmes, place de l’Opéra. Une diversion qui aide objectivement Macron et Castanier qui aiment bien ce genre de "protestation"… Une valve d’échappement de la pression sociale sans suite ni dérangement.

Il est de plus en plus évident que les revendications des gilets jaunes, en France et à l’étranger, ne peuvent être obtenues que par la lutte révolutionnaire et le transfert du pouvoir politique à la classe ouvrière."

Viriato

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