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Comaguer 382 - Effet du budget 2019 sur les Gilets Jaunes (PDF)

lundi 31 décembre 2018, par anonyme (Date de rédaction antérieure : 31 décembre 2018).

Comaguer n° 382 - 31 décembre 2018

http://comaguer.over-blog.com

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A propos du budget 2019 et des premiers effets des Gilets Jaunes

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Version PDF : http://mai68.org/spip2/IMG/pdf/Coma…

Approuvé le 20 décembre 2018 le budget a été complété d’urgence le lendemain par des mesures « pour faire rentrer les gilets jaunes à la maison » contenues dans une loi complémentaire officialisant les mesures annoncées par le chef de l’Etat le 10.12 . Aucune de ces deux lois n’a encore été publiée au Journal Officiel.

Au cours du débat sur la loi de finances dans sa version initiale le gouvernement avait refusé deux amendement un de la gauche en faveur du rétablissement de l’Impôt Sur la Fortune, l’autre de la droite visant à la défiscalisation des heures supplémentaires Dans la loi complémentaire l’amendement de la droite a seul été repris ce qui démontre une fois de plus un puissant penchant de Macron à droite, qui, compliqué de Pétainisme, constitue un véritable tropisme.

Le budget prévoit une nouvelle baisse de l’impôt sur les sociétés Le prétexte, toujours le même depuis les débuts de la construction européenne, est la concurrence fiscale interne à l’Union. Cette soi disant Union est une foire d’empoigne fiscale puisque le gouvernement qui baisse le plus l’impôt sur les bénéfices attire les entreprises des autres pays qui déménagent leur siège social dans ce pays. Les leaders en cette matière sont les Pays Bas et l’Irlande qui sont de véritables paradis fiscaux légaux pour les entreprises (au moins pour les grosses, votre plombier ne va pas déménager son siège à Amsterdam, il n’en a pas les moyens : traducteurs, comptables, avocats …)

La loi complémentaire devrait conduire l’Etat d’une part à augmenter ses dépenses d’environ 10 milliards d’Euros par exemple en finançant l’augmentation de la prime d’activité d’autre par à diminuer certaines recettes par exemple sur la CSG. Il devrait s’ensuivre une augmentation du déficit budgétaire supérieur à celui fixé dans le budget initial (il passerait de 100 à 107 milliards d’euros)

Que va t-il se passer qui ne nous a pas encore été expliqué ? L’augmentation du déficit budgétaire devrait le refaire passer au dessus du fameux seuil de 3% du PIB fixé par la Commission Européenne à ne pas dépasser sous peine de sanctions financières. La commission européenne peut elle faire preuve de mansuétude pour le meilleur propagandiste aujourd’hui en poste de l’Europe du Grand Capital ? L’affaire est délicate car elle susciterait inévitablement des protestations des autres gouvernements toujours soumis au talon de fer du pacte de stabilité.

Quelques hypothèses fondées sur l’observation que le gouvernement n’a décidé aucun changement de politique.

Sur les dépenses militaires environ 38 milliards en hausse de 5 % sur un total de dépenses de 328 milliards, Macron s’annonce inflexible, le but ultime étant d’obéir aux injonctions de Trump fixant les dépenses militaires de ses alliés à 2% de leur PIB. Il l’a confirmé à l’occasion de sa visite au Tchad, visite préparée par un Benalla ressuscité lequel aujourd’hui dépourvu de toute fonction officielle semble devenir la figure visible d’un pouvoir parallèle macronien clandestin qu’on imagine proliférant. Ce budget des armées ne comprend pas les pensions et la gendarmerie. Au total la dépense militaire est plutôt de l’ordre de 56 milliards d’euros. Comme le veut notre chef impérialiste de second rang.

Le gouvernement va donc devoir réaliser un panachage d’emprunts supplémentaires et de réductions de crédits pour les ministères civils.

Dans les deux cas comme le souligne à l’envi leur président, les riches, les patrons n’ont rien à redouter, la dégradation des services publics va continuer (éducation, santé) et le remboursement de la dette continuera à garder une place importante dans le budget de l’Etat les années suivantes. Or si les banques privées continuent à prêter à l’Etat français c’est qu’elles ont la certitude qu’elles seront remboursées rubis sur l’ongle puisque une part importante des recettes fiscales y sera consacrée sans débat chaque année. Rien que pour 2019 l’Etat devra rembourser d’une main 130 milliards d’emprunts venus à échéance et de l’autre main il empruntera au moins 100 nouveaux milliards. Macron est bien aussi le président des banques qui ont avec la France un excellent client puisque la seule charge des intérêts a représenté en 2018 environ 44 milliards d’euros. Une banque centrale qui prêterait à taux zéro ou à un taux très faible permettrait d’en faire l’économie. Mais aujourd’hui dans le capitalisme néolibéral organisé en France par les traités européens les banques centrales (la BCE) n’ont pas le droit de prêter directement aux Etats. Donc elles prêtent aux banques privées qui elles-mêmes prêtent aux Etats, activité simple et sans risque, activité rentière.

Pour résumer les 10 milliards distribués en urgence pour cause de Gilets Jaunes seront pris dans la poche des contribuables par l’impôt principalement sous la forme de la TVA impôt universel auquel personne n’échappe. l’important est de retenir que c’est l’Etat donc l’impôt qui paiera la prime d’activité majorée, pas les patrons. Le SMIC suivra très modestement la règle légale et devrait augmenter d’environ 1,6%. Macron serviteur zélé des patrons l’a bien souligné dans son discours manipulateur et en prime pour les féliciter de gâter leurs actionnaires comme ils ne l’ont encore jamais fait il diminuera encore leurs cotisations sociales.

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