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Des mercenaires « contras » irakiens formés à l’étranger ?

vendredi 1er février 2019, par anonyme (Date de rédaction antérieure : 1er février 2019).

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Publié par Gilles Munier sur sont site le 1er Février 2019

Écrit par Gilles Munier

Des militaires américains se promènent tranquillement rue Moutanabi à Bagdad

A Bagdad, tandis que le bruit court que des « contras » irakiens sont formés à l’étranger pour affronter les Hachd al-Chaabi, on se demande quelle sera la réponse de Donald Trump à un vote du Parlement irakien réclamant le retrait des troupes US du pays ?

Le 4 janvier 2019, le général des Marines Austin Renforth – adjoint au commandant des forces US en Irak – a fait sensation en se promenant rue Moutanabi à Bagdad avec des GI en uniforme, jour où le quartier grouille d’intellectuels irakiens amateurs de livres d’occasion. Il était accompagné par le général Jalil al-Rubaie, en charge de la sécurité dans la capitale. Un joueur de Oud lui a chanté une aubade et plusieurs personnes ont pris des selfies avec lui.

La réception chaleureuse faite aux officiers américains a été largement diffusée sur les réseaux sociaux irakiens. Elle peut donner l’illusion aux néoconservateurs anti-iraniens que les Etats-Unis sont en passe de gagner en douceur « les cœurs et les esprits » d’une population qui les vomissait jusque-là. Ce serait aller un peu vite, car la promenade a choqué un certain nombre de députés hostiles à la présence US. Le porte-parole de Sairoun, bloc majoritaire au Parlement, soutenu par Moqtada al-Sadr, a dénoncé la présence d’Américains en uniforme rue Moutanabi comme étant « une violation de la souveraineté et de l’indépendance du pays ».

Chasser les Américains d’Irak

Dans une interview accordée le 28 janvier à l’Associated Press (AP), Qais Al-Khazali, 45 ans, secrétaire général de la puissante milice chiite Asaib Ahl al-Haq, s’est dit assuré que plus de la moitié des parlementaire irakiens exigera le retrait des forces étrangères. Il est d’accord pour qu’un « petit groupe de conseillers et de formateurs pour les questions de logistique » restent en Irak, mais à condition qu’un comité mixte fixe leur nombre et le lieu où ils seront employés.

Qais Al-Khazali, secrétaire général d’Asaib Ahl al-Haq

Et, il dit ce qu’il fera si les troupes américaines ne quittent pas le pays : « Si les Etats-Unis imposent leur présence par la force, l’Irak sera en droit de les chasser par la force ». En bon entendeur, salut !

Enfin, interrogé sur d’éventuelles frappes aériennes israéliennes en Irak, il a répondu : « Si l’entité israélienne frappe des cibles à l’intérieur de l’Irak, quel que soit le prétexte, alors l’Irak en tant qu’État souverain se défendra et notre réponse à l’attaque israélienne sera illimitée ».

Des « contras » irakiens ?

Donald Trump ira-t-il jusqu’à s’opposer frontalement au vote du Parlement prévu courant février ? La réactivation accélérée de bases irakiennes en Irak et le transfert d’armes et de matériels stockés en Syrie et au Koweït le laissent à penser.

Info ou fake news ? Selon le site anti-gouvernemental The Baghdad Post du 29 janvier 2019, qui ne donne pas ses sources, plus de 20 000 Irakiens sont « secrètement formés dans des pays voisins et étrangers » pour affronter les Hachd al-Chaabi avec, bien sûr, le soutien militaire des Etats-Unis.

Cela rappelle l’embrigadement des « contras » - mercenaires soutenus par la CIA et les dictatures d’Amérique latine sous la présidence de Ronald Reagan - pour tenter de renverser le gouvernement sandiniste du Nicaragua. L’opération était coordonnée par John Negroponte, ambassadeur US au Honduras au début des années 80.

Le même John Negroponte, nommé ambassadeur des États-Unis à Bagdad en 2004 et 2005, est accusé, en Irak, de la création d’escadrons de la mort pour éliminer la résistance à l’occupation et d’avoir couvert des crimes commis par la société militaire privée Blackwater.

Pour conclure, que dire d’autre que ce que j’écrivais dans mon dernier article : « nul doute que les semaines à venir sont attendues avec appréhension par les Irakiens. Ils craignent, avec raison, que la confrontation Etats-Unis/Iran annoncée sur leur sol - avec la participation d’Israël… et, qui sait, de la France - tourne à la guerre civile ».

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