Comaguer n° 387 - 8 mars 2019
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Culture, vous avez dit culture ?
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En 2013 s’est ouvert à Marseille un musée national le MUCEM : Musée des civilisations de l’Europe et de la Méditerranée. Il succède au Musée National des arts et traditions populaires MNATP fermé par décision gouvernementale en 2005.
Le changement de titre implique un profond changement d’orientation : d’un musée d’ethnographie française on passe à un musée à vocation très large tant au point de vue de la culture que de la géographie.
Le partenariat euro-méditerranéen depuis son lancement en 1995 est une longue route semée de très graves accidents. Dés l’origine il exclut la Yougoslavie comme si la rive nord de l’Adriatique était une terra incognita non méditerranéenne du partenariat. L’engagement vigoureux jusques et y compris par de actes de guerre (78 jours de bombardement de la Serbie en 1999) de l’UE et en particulier de l’Allemagne, de la France de l’Italie et du Royaume Uni dans les diverses phases de la destruction de la République fédérale de Yougoslavie ont démontré qu’au bord de la Méditerranée l’UE avait aussi des adversaires.
L’année 2011 en a été la confirmation éclatante. D’abord en Syrie. La république arabe syrienne est alors victime d’une agression concoctée de longue date par les Etats-Unis et Israël qui ne supportent pas l’existence d’un Etat qui dès 1947 à l’ONU a voté contre la création de l’Etat d’Israël. Très vite il se confirmera que l’opposition syrienne est soutenue, armée et financée de l’extérieur et que la lutte armée contre le gouvernement est conduite par des combattants étrangers recrutés un peu partout dans le monde sous la bannière d’un islamisme instrumenté par les Etats-Unis depuis 1985 en Afghanistan.
Ensuite en Libye où le non respect par les occidentaux d’une résolution du Conseil de Sécurité conduit à une lourde attaque militaire de l’OTAN jusqu’au renversement du gouvernement et à l’assassinat organisé de Mouammar Kadhafi.
Ce qui démontre d’abord que tous les états riverains de la Méditerranée même si comme la Syrie ils ont fait partie à l’origine des états inclus dans EUROMED ne bénéficient pas des mêmes faveurs de l’Union Européenne, ensuite que les gouvernements de l’UE font mine d’avoir les mains propres quand des centaines de milliers de personnes fuient les pays que l’Europe a détruit (Yougoslavie, Libye) ou installé dans une guerre longue et meurtrière (Syrie).
A cet égard, le MUCEM en ouvrant ses cimaises et ses salles de conférence aux critiques des gouvernements des pays agressés a assez souvent joué le rôle de propagandiste de la politique guerrière de l’UE à leur égard.
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