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Chirac, un ennemi de classe bien sympathique

mardi 1er octobre 2019, par do (Date de rédaction antérieure : 30 septembre 2019).

L’ancien président de la République Jacques Chirac est mort jeudi matin, 26 septembre 2016, à l’âge de 86 ans, a annoncé son gendre Frédéric Salat-Baroux.

Un ennemi de classe

Jacques Chirac a certes fait le discours suivant, le 19 juin 1991 :

« Comment voulez-vous que le travailleur français qui travaille avec sa femme et qui, ensemble, gagnent environ 15.000 francs, et qui voit sur le palier à côté de son HLM, entassée, une famille avec un père de famille, trois ou quatre épouses et une vingtaine de gosses et qui gagne 50.000 francs de prestations sociales sans naturellement travailler. Si vous ajoutez à cela le bruit et l’odeur, eh bien le travailleur français sur le palier, il devient fou. Et ce n’est pas être raciste que de dire cela »

Ce jour là, il avait été très mal conseillé. Il a regretté ce discours. Plusieurs mois après, il faisait un discours totalement inverse, qu’un anarchiste aurait pu signer, en disant que la France était un carrefour et que ce qui faisait la France était cette rencontre entre divers peuples venus de partout.

Beaucoup plus tard, pendant les émeutes de banlieues, en 2005, au bout de 3 semaines il a fait aussi un discours totalement antiraciste, disant que tous les enfants étaient les enfants de la France.

Il y a le Musée du quai Branly qui prouve qu’il aimait les "peuples premiers". On sait aussi qu’il aimait le Japon, qu’il avait un ami arabe qui s’appelait Hariri, qu’il aimait les Palestiniens..

Ce qu’il faut vraiment reprocher à Chirac, ce n’est pas son racisme.

Ce qu’il faut lui reprocher, c’est d’avoir été un ennemi de classe !

En 1986, Chirac était premier ministre de Mitterrand, Il avait prôné la réforme "devaquet" contre les jeunes qui lui répondirent « J’ai, J’ai, j’ai le projet Devaquet qui me rentre dans l’cul, qui m’empêche d’étudier ! » Ce projet prévoyait notamment de sélectionner les étudiants à l’entrée des universités, et de mettre celles-ci en concurrence. Mais, la mobilisation fut si forte que Mitterrand dut lui intimer l’ordre d’abandonner ce projet après la mort de Malik Oussekine :

http://mai68.org/spip/spip.php?article4787

Par exemple à l’époque de Juppé, en 1995, qui était "droit dans ses bottes", il a voulu détruire la sécurité sociale. « La sécu, on s’est battu pour la gagner, on se battra pour la garder ! » lui répondirent d’énormes manifs de prolos qui ont bloqué tous les centre-villes pendant un mois.

http://mai68.org/spip/spip.php?article1170

La sécu avait pu être sauvée à cette époque — ET Chirac avait dû dissoudre l’assemblée en 1997, sachant bien que tout était fini et qu’il ne pourrait plus faire passer lui-même aucune autre contre-réforme. Il confia donc cette tâche à Jospin du Parti "Socialiste" — ; mais, depuis, la sécu a été sacrément mise à mal, avec de plus en plus de médicaments déremboursés ou mal remboursés, etc.

Il faut se souvenir que la sécu avait été attaquée une première fois en 1968 et que la première manif massive de mai 68 portait sur la sécu. Ensuite, le premier qui osa toucher à la sécu fut Mitterrand qui imposa de mettre un timbre poste pour les lettres envoyées à la sécu (avant, pour écrire à la sécu, c’était gratuit). Mitterrand avait compris que pour attaquer un monument comme la sécu, il fallait commencer petit : seulement un timbre poste. Plus tard au lieu de rembourser les médicaments à 75%, ce taux fut porté à 65%. Ensuite, le 1er janvier 2008, Sarkozy nous a mis 50 centimes de pas remboursés sur chaque boite de médicament et 1 Euro à notre charge pour chaque consultation médicale. Puis, de plus en plus de médicaments furent dérembousés.

Le 2 avril 2006, Chirac publia au journal officiel la loi sur le CPE, un Contrat Premier Embauche qui instituait un sous-smig pour les jeunes de moins de 26 ans. La contestation fut si puissante, avec attaques contre la police, émeutes, pillages de magasins, etc. qu’il dut renoncer à promulguer la loi :

http://mai68.org/spip/spip.php?article6

Un Chirac bien sympathique

Chirac en Palestine occupée le 22 octobre 1996

Cliquer ici pour télécharger la vidéo

Quand il était jeune, Chirac a milité au Parti Communiste.

Chirac refusait le blocus de Cuba.

Il avait refusé de participer à la guerre d’Irak en 2003, et il avait fait en sorte qu’il y ait un référendum sur la Constitution de l’Europe. Référendum qui avait eu lieu le 29 mai 2005 et auquel nous avions répondu : NON !

Il avait, en sous-main, soutenu le Hezbollah jusqu’à la victoire pendant la guerre d’Israël contre le Liban en 2006.

Ensuite, avec le sarkonazi, ce sont les sionistes qui ont définitivement pris le pouvoir sur la France, et ils ont fait comme si on avait voté Oui au référendum sur l’Europe.

Comment un ennemi de classe peut-il apparaître aussi sympathique ?

Il n’était pas européiste, il n’était pas mondialiste, il était antisioniste, il défendait encore une bourgeoisie nationale contre l’impérialisme américain, comme De Gaulle.

Cela aidé par beaucoup de démagogie en buvant, et mangeant avec de simples gens dans des foires devant les caméras de télé et en pratiquant la charité (clientélisme de la punaise des bonnes oeuvres) aide à comprendre qu’en cette époque d’impérialisme américain absolu, le tyran Chirac apparaisse aujourd’hui comme sympathique.

Savez-vous que, pour se protéger, il mettait du scotch au bout de ses doigts avant d’aller serrer toutes ces mains qui se tendaient vers lui ?

1 Message

  • Chirac, un ennemi de classe bien sympathique 2 octobre 2019 22:34, par Gaiffe

    Magie de la propagande
    Pour reprendre un terme qu’il a fait découvrir au grand public, exactement comme il a su s’attacher l’image d’un homme politique « proche du peuple » avec son tout autant son fameux « toucher le cul des vaches » ;
    et alors que ce terme, devenu célèbre depuis, il a employé, au journal de TF1, pour dénigrer l’existence,pourtant manifeste et pleinement consacrée, douze ans plus tard, lors de sa condamnation par le Tribunal correctionnel de Paris, dans l’affaire du financement occulte d’un ex-R.P.R. (grâce auquel il est devenu, d’abord Maire de Paris pendant 18 ans, et, ensuite, Président de la République) ; aussi « abracadabrantesque » que cela apparaît, les médias ont réussi (comme avec François Mitterrand) l’exploit extraordinaire, fabuleux, de faire entrer dans la conscience collective, que cette girouette, champion toutes catégories du revirement et du grand-écart politique, cet escroc de haut-vol (au regard des sommes détournées), ce menteur perpétuel, ce chef mafieux qui a commandité beaucoup plus d’assassinats, qu’en ont commis des criminels officiels comme par exemple Jacques Mesrine ou Landru ; la propagande d’État qui a été faite à tous les niveaux (notamment à l’École) a réussi l’exploit abracadabrantesque (je le répète exprès) de faire, de Jacques Chirac, un homme bon, un homme bien, un exemple citoyen, un grand démocrate au service de la France et du peuple, et un grand Président de la République.
    Non mais, sans déconner ?
    Il faut vraiment que les Français en général, et les électeurs en particulier, aient une mémoire de poisson rouge, pour avoir oublié ceci, et ainsi gober cela.
    En effet, voici une petite liste (très loin d’être exhaustive) des innombrables méfaits qu’il a commis.
    Premièrement (pour faire court, vu que la liste de ses vilenies est trois fois plus longue que son CV politique), qu’avant d’être le patron du R.P.R., Jacques Chirac a d’abord été d’extrême gauche, puis d’extrême droite, quasiment immédiatement après ; et que c’est le Jacques Chirac du « le bruit et les odeurs », en 1991, des immigrés africains qui s’éclatent avec les 50 mille francs par mois qu’ils gagnent sans rien faire, grâce aux allocations familiales, alors que les Français peinent à survivre, avec les seulement 15 mille francs par mois qu’ils gagnent, eux, en travaillant durement, qui, au second tour de l’élection présidentielle de 2002, face à Jean-Marie Le Pen, s’est érigé en défenseur des immigrés, et autoproclamé rempart contre le racisme.
    Deuxièmement, que la condamnation de Jacques Chirac dans l’affaire du financement occulte du R.P.R.est intervenue uniquement pour pouvoir continuer de passer sous silence, les 42 autres affaires pénales dans lesquelles il a été mis en examen (pour plus de 100 délits commis dans le cadre de son activité politique), et que si ces 42 autres affaires ont pu finir aux oubliettes, c’est parce que les amis à lui que Jacques Chirac placés à tous les postes importants de la justice, durant ses deux mandats de Président de la République, ont délibérément fait traîner les choses jusqu’à ce que la possibilité qu’il soit poursuivi devant un tribunal arrive à son terme, soit du fait d’une prescription qu’ils ont laissé courir en n’effectuant aucun acte d’instruction ou de poursuites, soit du fait de son décès, un décès qui est donc effectif depuis la semaine dernière.
    Troisièmement, que dans l’exercice de ses fonctions de Président de la République, théorique garant, constitutionnellement, du respect de l’État de droit, Jacques Chirac a fait « exécuter » (le mot gentil pour dire « assassiner », quand le commanditaire est une personne dépositaire de l’autorité publique) plus de 40 personnes, officiellement des « ennemis de la France », dont cependant il n’a jamais voulu donner l’identité, histoire qu’on vérifie s’il s’agissait pour de vrai de dangereux terroristes très-très vilains, et non pas simplement des opposants à la conduite de sa politique ou à ses objectifs et intérêts politiciens.
    Quatrièmement, que comme tous ses prédécesseurs (et tous ses successeurs), il a activement œuvré à ce que perdure le dépouillement de l’Afrique via « La France-Afrique », ce système mafieux et d’immixtion hautement criminelle et mortifère dans la politique et la déstabilisation des ex-colonies devenues des États, raison pour laquelle, sur la fin de sa vie, il s’est senti obligé de dire qu’il faudrait qu’on en restitue une part.
    Cinquièmement, que c’est lui qui a donné l’ordre, en 1986, en tant que Premier Ministre, de « exécuter », là encore, plusieurs centaines de Kanaks, des citoyens français dont le seul crime était que cesse le pillage de leur Terre et l’esclavage en lequel ils sont maintenus, aujourd’hui encore, par la France, après avoir été envahis et massacrés avec au moins autant de méthodologie et de cruauté dans le génocide, que les colons Américains avec les indiens, ou, plus récemment, l’armée d’Hitler, en Pologne et en Ukraine.
    Sixièmement, que lui qui s’est fait élire, en 1995, sur le thème de « la Fracture sociale », Jacques Chirac dépensait 4 000 francs par jour, rien qu’en frais de bouche, à savoir la somme avec laquelle, à l’époque, un smicard, lui, devait tenir un mois entier, et non pas, lui, uniquement pour couvrir son budget nourriture, mais également pour tout le reste : loyer, électricité, chauffage, transport, assurances, vêtements, frais de scolarité des enfants, frais médicaux, etc. Et que, derechef, par la politique sociale catastrophique qu’il a menée, de 1995 à 1997, puis de 2002 à 2007, il a accentué l’écart de niveau et de la qualité de vie, entre, d’une part, les travailleurs et la classe moyenne, et d’autre part les nantis parasites que sont les banquiers, les hauts-fonctionnaires, et bien sûr - les pires ! - les politiciens de tous bords, là encore comme ses prédécesseurs et ses successeurs, à la solde des banquiers qu’ont été tous les Présidents de la République depuis Georges Pompidou, et, depuis 2017, Emmanuel Macron.
    Et septièmement, si Israël n’avait pas bombardé et totalement détruit les installations que Saddam Hussein avait pu faire construire, essentiellement grâce à l’aide technologique et logistique que la France lui a fournie sur ordre de Jacques Chirac alors Président de la République, l’Irak aurait pu se doter de l’arme atomique.
    Voilà. Donc comme ; à l’image d’un Charles de Gaulle qui a toujours refusé d’être le commis des Américains ; Jacques Chirac a refusé que la France soit de la force multinationale qui est allée piller l’Irak au prétexte inventé de l’existence sur place d’armes de destruction massive, les soldats français qui n’ont pas dû aller s’y faire étriper peuvent - doivent ! - le saluer Chapeau Bas ; excepté pour les banquiers, les hauts-fonctionnaires, et les nantis de la politique, la logique, le bon sens et la morale exigeraient de tous les autres citoyens français, retraités, travailleurs, commerçants et artisans, qu’ils aillent non pas pour s’y recueillir, cracher sur sa tombe.
    Amen.

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