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A propos de la capitulation de la « gauche » française face à l’offensive idéologique du « Parlement européen »

vendredi 4 octobre 2019, par Luniterre

Cette résolution PE du 19/09/2019 prétend lutter contre une renaissance du fascisme en condamnant ceux qui l’ont vaincu au cours de la 2e guerre mondiale et en approuvant ceux qui interdisent déjà de défendre l’héritage de cette Résistance, dont la base était l’URSS socialiste, avec Joseph Staline à sa tête, et en se proposant d’interdire de manière générale toute évocation de cet héritage.

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La base économique du social-fascisme dans les années 1920-30 était tout à fait différente de ce qu’elle est aujourd’hui, et le terme ne peut plus guère être employé que par analogie, pour des raisons d’agit-prop évidentes et incontournables contre les néo-fascistes, mais à distinguer carrément, du point de vue de l’analyse dialectique.

Les trois pôles essentiels du fascisme de l’époque (Italie, Japon, Allemagne) sont le produit du développement industriel intense, sur leur propre sol « national », de bourgeoisies qui n’ont pas eu accès, en proportion de leur développement, au partage impérialiste du reste du monde.

C’est un phénomène qui n’est plus guère reproductible, de nos jours, sauf peut-être de la part de la Chine, mais il se trouve qu’elle « bénéficie », c’est le cas de le dire, des leçons de l’histoire, et se borne, pour l’instant, à accumuler du capital financier et à l’utiliser pour étendre son influence, tout à fait à la manière de l’impérialisme US dans sa période d’expansion.

Cela n’exclut pas les risques de conflagration généralisée mais les limite néanmoins fortement, contrairement aux prédictions apocalyptiques (du genre de celles de Robert Bibeau).

Le social-fascisme actuel n’a pas besoin d’être au pouvoir pour jouer son rôle de roue de secours idéologique du système en crise. C’est toute l’histoire du LePenisme, précisément. Il conserve même mieux ainsi la coloration « anti-système » dont il peut recouvrir son discours raciste, et parfois avec le secours d’un langage « marxisant » directement inspiré par la « wertkritik » .

Le pouvoir « démocratique » en place n’a plus, dès lors, qu’à en récupérer les « retombées » en termes de manipulations, ce qu’il sait parfaitement faire, vu les dernières « sorties » de Macron, sur ce thème.

Pour le reste, et pour ce qui concerne les contradictions apparentes dans les très molles réactions de la « gauche » française, il ne faut pas y voir un réel effort d’analyse, et pas plus de la part du PR-C-Gruselle, que de la part du PRCF-Gastaud & consorts.

Ces gens là ne cherchent qu’à esquiver leurs responsabilités pour sauver la place de leurs micros partis dans le jeu politique bourgeois. Désormais très isolé, mais c’était depuis toujours son choix, le groupe « PR-C » tente de « doubler » le « PRCF » sur sa « gauche » en se positionnant formellement sur le terrain de la lutte des classes, alors que le « PRCF » tente d’ « élargir sa base » sur le terrain de la « démocratie » bourgeoise, prétendument « antifasciste ».

On vient de voir, et surtout avec cette « résolution » du PE, ce qu’il en est vraiment…

Le « PR-C » reste donc « entre deux chaises » car il ne veut, et même ne peut pas, abandonner complètement au « PRCF » le terrain du social-chauvinisme, qui est toute sa culture politique d’origine au sein du PCF thorezien. Il risquerait, par cet abandon, de perdre l’essentiel de sa maigre base militante.

Son plaidoyer pour la « construction du socialisme » sonne également faux, vu qu’il n’a aucun projet politique de transition réellement anticapitaliste, mais simplement, et tout comme le « PRCF », une version plus ou moins « réchauffée » du programme révisionniste thorezien.

Il ne peut donc absolument pas entreprendre une défense radicale de la construction du socialisme en URSS sous Staline, qui reposait évidemment sur des bases pour le moins très différentes, surtout telles qu’exprimées, in fine, et pour cause, dans « Les problèmes économiques du socialisme en URSS ». Il escamote donc délibérément cet aspect de la résolution européenne, et même encore davantage que le « PRCF », si c’est possible, pour ne pas risquer de mettre en lumière cette contradiction intrinsèque de son propos opportuniste.

En réalité, avec cette "résolution", un groupe ML français réellement déterminé avait là l’occasion d’une "contre-provocation" encore plus efficace, en manifestant publiquement avec les symboles que le PE se propose d’interdire, incluant des portraits de Staline, des drapeaux de la Victoire, etc…

Mettre le système au défi de nous réprimer publiquement en France et ainsi rouvrir de fait directement le débat public sur les fondamentaux, de manière provocante, certes, et quitte à mettre évidemment la nuance dialectique nécessaire ensuite, mais sur une base ferme déjà toute posée par l’acte de contre-provocation. La pseudo "extrême-gauche" française est donc bien, jusqu’à preuve du contraire, juste une bande de loques et de lâches qui ne vaut réellement pas même que l’on débatte avec !!!

Luniterre

https://tribunemlreypa.wordpress.com/2019/10/04/a-propos-de-la-capitulation-de-la-gauche-francaise-face-a-loffensive-ideologique-du-parlement-europeen/

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