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Gérard Mordillat : « Si nous voulons transformer le monde, la violence est inévitable »

mardi 15 octobre 2019, par anonyme (Date de rédaction antérieure : 15 octobre 2019).

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Midinale 14 octobre 2019

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Avec Bertrand Rothé, il vient de publier "Les lois du capital" (Seuil). Ils ont aussi coréalisé ensemble ce film documentaire "Travail, Salaire, Profit" en accès libre en ce moment sur ARTE dans lequel des chercheurs du monde entier (économistes, historiens, sociologues, juristes) interrogent les concepts fondamentaux de l’économie. Passionnant. Et éclairant. Gérard Mordillat est l’invité de LaMidinale.

Sur Macron et la pénibilité au travail

« Pour ceux de la classe et de la condition sociale de Macron, le travail est une occupation respectable qui permet de vivre très confortablement.
« Macron n’a aucune idée de la réalité concrète de ce que fait la majorité des salariés en France. »
« Le travail porte en lui une part de création, de responsabilité individuelle et le genre humain a toujours travaillé. Il travaillera toujours.
« La fin du travail, c’est la fin de l’humanité. C’est différent de l’emploi.
« Quand un sculpteur sculpte, il travaille. Quand une femme remplit des formulaires pour une assurance, elle a un emploi. »

Sur l’évolution sémantique du monde du travail

« La révolution sémantique est une arme des néolibéraux.
« L’adversaire, le néolibéralisme, nous enferme dans son langage. Un langage dont le chef d’œuvre absolu est le “plan de sauvegarde de l’emploi” qui est en réalité un plan de licenciement.
« Je suis choqué par le fait que les syndicalistes acceptent d’être désignés comme des partenaires sociaux alors qu’ils sont des adversaires sociaux.
« Pour que l’emploi tel qu’il est pensé fonctionne, il ne doit pas y avoir de futur. C’est la journée et rien d’autre. Il ne faut pas de passé non plus. Pas de code du travail. Pas de protection des salariés.
« On tente chaque jour de nous faire vivre dans une sorte de présent virtuel dont le temps serait uniquement commandé par les entrepreneurs. »

Sur l’individualisation du travail et l’uberisation

« Après 68, traumatisme majeur pour le patronat français, l’idée a été de fractionner les entreprises pour éviter les concentrations ouvrières. On a individualisé le travail, les primes, les salaires. On a ainsi introduit la concurrence entre tous. Ça a fait exploser la solidarité ouvrière et salariale.
« Le mouvement auquel nous assistons aujourd’hui, c’est l’uberisation, la création du statut d’auto-entrepreneur qui est une monstruosité.
« Avec le statut d’auto-entrepreneur, l’individu devient son propre exploiteur.
« Je ne sais pas si c’est la fin du salariat mais il est terriblement combattu.
« Le salariat amène à l’obtention de droits : la sécurité, le salaire, le revenu et c’est ça que l’on veut enlever. »

Sur la robotisation et le partage du travail

« La lutte sur le temps de travail est une lutte essentielle. C’est la lutte historique de la classe ouvrière. Il faut baisser le temps de travail pour le partager.
« Il faut partager le travail non pas pour des raisons morales mais pour que les citoyens aient le sentiment de participer à la richesse de la nation. Or on voit que ce désir de participer à la richesse de la Nation existe dans le cadre du bénévolat : les gens ont envie de participer à la chose commune.
« Il faut redonner aux services publics la place qui devrait être la leur. Il faut des services publics puissants.
« Le trio maudit Sarkozy-Hollande-Macron n’a qu’un objectif : détruire les services publics.
« L’augmentation des salaires est nécessaire. »

Sur le revenu universel d’existence

« Je ne suis pas très favorable à l’idée d’un revenu universel.
« Chacun doit avoir le sentiment que ce qu’il fait produit des objets ou des services mais produit aussi pour lui des revenus. S’il y a un revenu universel, je crains une manœuvre pour imposer une vision ultra-libérale du monde puisqu’à partir du moment où vous n’aurez plus de sécurité sociale, de retraite, c’est à vous de créer les éléments pour ça. »

Sur travail, capitalisme et Etat

« Le travail de l’être humain est indispensable à la survie de l’espèce humaine.
« Le capitalisme rêve depuis toujours d’un monde sans salariés, sans syndicats et où l’on ferait de l’argent avec de l’argent.
« On assigne à l’Etat un rôle très étrange puisqu’il n’est plus le garant des libertés publiques, il n’est pas celui qui doit tenter d’organiser une égalité entre les citoyens, il est celui qui doit réguler le marché.
« L’Etat est à la remorque des forces financières et économiques donc je ne crois pas qu’on puisse attendre grand chose de l’Etat. C’est aux citoyens de s’emparer de cela et de renverser la table et les chaises. Ça ne se fera pas sans violence. C’est inévitable.
« Les mouvement sociaux d’aujourd’hui restent dans le domaine protestataire. »

2 Messages de forum

  • « Le travail de l’être humain est indispensable à la survie de l’espèce humaine.

    Et l’esclavage l’outil indispensable de son évolution…

    Le puritanisme "communiste" d’un baby boomer, le second degré du capitalisme ou sa face cachée, emmitouflée dans la réussite sociale des lignes de démarcation bourgeoises.

    Romancier, poète, cinéaste, c’est des métiers ça peut-être ?
    Des trucs de feignasse…Et pourquoi pas musicien, auteur de musique populaire, non ! Mais où va la France que dis-je : les valeurs occidentales.

    30 ans d’usine à serrer des boulons
    Avec la mort comme seul horizon
    Voilà, une belle vie en béton
    Cancers, lobotomies mais avec des roustons
    Enfin, tu deviens un homme, mon garçon…

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    • Faux mais vrai, en partie…
      Génération X : née en France entre 1961 et 1981, morte en 1981.
      https://fr.wikipedia.org/wiki/G%C3%…

      Les sales Majestés - Je suis fier
      https://www.youtube.com/watch?v=Kvl…

      Non je ne crois plus en rien
      C’est une histoire de destin
      Je ne crois plus en ma vie
      Trop d’ennuis trop de soucis
      Je me suis couvert de boue
      A rester au garde à vous
      A faire semblant de rêver
      Que le monde peut changer

      Non je ne crois plus en vous
      C’est une histoire de dégoût
      Je suis fier, fier de ne rien faire
      Et je préfère, à jamais ne plus rien faire
      Non, non, non, ne plus rien faire

      Il faut vivre pour demain
      Me dit-on tous les matins
      Travailler pour trois fois rien
      Et mourir comme des chiens
      Ils répriment plus qu’ils ne paient
      On te garder on te surveille
      Non je ne crois plus en vous
      C’est une histoire de dégoût

      Et je suis fier…

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