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Le Venezuela aujourd’hui, ET réponse de do

vendredi 7 juillet 2017, par Dominique

Extractivisme au Venezuela

Cliquer sur l’image pour voir la vidéo.

J’ai été hier à une soirée d’information de l’Espace autogéré de Lausanne sur le Venezuela. Un pote anarchiste vénézuélien, Esteban, a présenté le documentaire Extractivisme au Venezuela. Un débat sur la situation au Venezuela a suivi.

Le Venezuela aujourd’hui

Je n’ai pas pris de notes. Ce sont donc mes impressions sur ce qui a été dit.

Le gouvernement Maduro et avant lui celui de Chavez sont des gouvernements militaires. Or des militaires restent des militaires quelque soit leur couleur politique. Il s’ensuit une répression féroce avec assassinats extra-judiciaires et tortures. Esteban a fait l’objet de tortures. Il a craint pour sa vie à plusieurs reprises et il nous a fait part de la mort de plusieurs camarades avec une grande émotion et souvent avec les larmes aux yeux.

L’histoire la plus représentative qu’il nous a racontée est celui d’un chef de village dont le père de 104 ans a été assassiné par les forces spéciales. Puis ce fut le tour de son fils quelques années plus tard. Et enfin le sien.

Sous Chavez et alors que le prix du pétrole était élevé, la "révolution" bolivarienne pouvait fonctionner. Mais avec la crise, le gouvernement Maduro a endetté le pays (principalement envers la Chine mais aussi envers les USA qui ont racheté une partie de cette dette) et l’a engagé dans une politique de développement des exploitations minières étrangères (avant tout chinoises), l’écosocialisme (En Equateur c’est pareil avec le slogan "Plus d’extractivisme pour moins d’extractivisme".). Cette politique est marquée par une dépendance vis-à-vis de l’exportation de matières premières non transformées encore plus grande qu’avec le pétrole car le Venezuela sait transformer le pétrole, mais pas ces nouvelles exportations. Les populations concernées par ces exploitations minières n’ont pas été consultées et comme en Equateur, elles font face à une répression encore pire que du temps des dictatures de droite.

La crise a eu d’autres conséquences comme l’inflation, ceci dans un pays où la corruption est endémique. Par exemple, un pain d’un kilo qui coûtait 1500 bolivars il y a 1 année en coûte aujourd’hui 8000 alors que le salaire moyen est de 5000 bolivars par jours. Les routes qui devaient être construites ne l’ont été que partiellement, 3 km par ci, 5 km par là et 1 km au milieu. L’argent pour construire les bouts manquants a disparu dans les poches de l’élite politico-économique du pays.

Aussi, même du temps de Chavez, les peuples indigènes n’ont pratiquement rien vu des programmes d’éducation, de santé et de développement.

Quand à la situation politique, elle est désastreuse. La gauche comme la droite ne sont intéressées que par le pouvoir et elles se livrent une véritable guerre civile. Les morts sont beaucoup plus nombreuses que celles relatées par les chiffres officiels car les liquidations extra-judiciaires sont comptabilisées comme de la violence ordinaire. Une estimation fait mention de 6500 pour l’année passée. Comme les prisons sont archi-pleines, les forces du régime ont reçu l’ordre de ne pas faire de prisonniers, donc de tirer. Nous sommes là bien loin de la propagande du régime qui veut faire croire qu’il a donné l’ordre de ne pas tirer. En pratique, si les flics ne tirent pas sur les manifestants des quartiers riches, dés qu’ils sont dans des endroits reculés ou simplement loin des caméras, ils font ce qu’ils veulent.

Le gouvernement bolivarien a aussi créé des forces spéciales aux prérogatives semblables à celles de leurs homologues des dictatures genre Pinochet. Il a aussi passé des lois qui violent la constitution et des accords internationaux pour pouvoir chasser les peuples indigènes et transformer leur territoire en exploitations minières.

Enfin, la majorité du peuple ne croit plus en la "révolution" bolivarienne. Celle-ci aura fait des dégâts énormes à l’image de la gauche, à tel point qu’il est même difficile de s’identifier comme anarchiste auprès de la plupart des gens. Tu leur dit autogestion, elles pensent corruption. Tu leur dis coopérative, elles pensent argent facile.

Inflation oblige, la classe moyenne n’existe plus. Si les premières manifestations étaient le fait de la classe supérieure de droite, les manifestations actuelles sont en train de s’étendre à toutes les villes du pays et à toutes les classes sociales.

Vu cette situation complexe, bien malin celui qui peut dire ce que le Venezuela va devenir dans un avenir proche.

Cela n’empêche ni les gens de vivre, ni Esteban et d’autres militants de continuer la lutte. Esteban a plusieurs projets dont celui de racheter un vieux cinéma pour en faire un centre culturel alternatif.

Mini tournée sur la situation actuelle du Vénézuela en soutien au portail Contrapoder, La Libertaria et Indymedia Venezuela

http://venezuela-centro.contrapoder…

http://acultura.org.ve/

L’agenda de la tournée

Extractvisme au Venezuela

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Extractivisme au Venezuela

Cliquez sur la vignette pour voir le documentaire. 23 minutes

Réponse de do 1 :

C’est de la propagande commanditée par la CIA. Ils ont fait la même chose après la révolution sandiniste de 1978 au Nicaragua. Là aussi la propagande avait à l’époque prétendu que les révolutionnaires maltraitaient les Indiens. Etc. D’ailleurs les Indymedia français sont infiltrés par les sionistes et les services secrets. Et les milieux anarchistes sont parfois utilisés, ou manipulés, eux aussi, par l’intermédiaire des sionistes. Les sionistes sont toujours au service de l’impérialisme américain qui, justement, en ce moment, s’en prend au Vénézuéla.

Indymedia Paris, c’est des sionistes déguisés en anarchistes :

http://mai68.org/spip/spip.php?article1657

Les sionistes essaient d’infiltrer et de noyauter les groupes "anarchistes" :

http://mai68.org/spip/spip.php?article319

Le très sioniste et anti-complotiste primaire Indymedia Paris a désigné en 2014 paris-luttes.info pour lui succéder :

http://mai68.org/spip/spip.php?article11354

Réponse de do 2 :

Venezuela - 5 mai 2017 - La CIA est à la manoeuvre au service de l’impérialisme américain (vidéo 2’)

http://mai68.org/spip2/spip.php?article264

La guerre de la CIA contre la révolution bolivarienne au Venezuela

Enregistré sur France 3 le 3 mai 2017 après 19h30

Cliquer sur l’image pour voir la vidéo.

Il faut se souvenir du coup d’État au Chili commandité par la CIA au nom de l’impérialisme américain le 11 septembre 1973. Il faut se souvenir de la guérilla des contras commanditée par la CIA contre la révolution sandiniste de 1978 au Nicaragua. Il faut se souvenir de toutes les révolutions de couleur fomentées par la CIA un peu partout dans le monde. Et alors, on sait très précisément ce qu’il se passe aujourd’hui au Venezuela : la CIA est en train de fomenter un coup d’État parce que l’impérialisme américain veut reconquérir son pré-carré latino-américain… et qu’au Venezuela… il y a beaucoup de pétrole !

Cliquer ici pour l’article et les commentaires

5 Messages de forum

  • Le Venezuela aujourd’hui, ET réponse de do 8 juillet 2017 11:46, par Dominique

    Do, j’aimerais être d’accord avec toi mais sur ce coup-ci c’est difficile. L’écosocialisme qui se transforme en extractivisme autoritaire est une réalité dans tous les pays gouverné par la gauche en Amérique latine. Au Brésil la corruption, c’est à dire les tueurs à gage des entreprises, se chargent du sale boulot. En Equateur c’est l’armée et au Venezuela les forces d’élite de la police.

    L’impérialisme des grandes puissances est à l’oeuvre dans ces pays mais il n’explique pas tout. Dans le cas du Venezuela et de l’Equateur, c’est la Chine qui mène la danse car c’est auprès de la Chine que ces pays se sont endettés (même si les USA ont racheté une partie de la dette du Venez. Ce qui implique que la majorité des compagnies minières à l’oeuvre dans ces deux pays sont chinoises puis canadiennes et européennes.

    De plus Cuba fait face à l’impérialisme Yankee depuis plus longtemps et la révolution tient le cap, tandis qu’au Venezuela, si les dernières élections ont été remportée par la droite, ce n’est pas à cause d’un meilleur score de la droite mais à cause des déçus du chavisme qui n’ont pas été voter.

    Et les déçus du chavisme sont légions car pendant que gauche et droite s’étripent pour le pouvoir, la classe moyenne s’est faite laminée par la crise et l’inflation. De plus la gauche elle-même est divisée sur la politique de Maduro. Elle est divisée sur sa politique extractiviste et sur la façon dont il veut imposer une constituante, et elle est divisée sur la question du paiement de la dette.

    Des voix s’élèvent à gauche pour demander le respect de la constitution et donc des consultations avec les peuples indigènes sur la question des mines et une consultation populaire sur la constituante. Des voix s’élèvent à gauche pour demander de différer le paiement de la dette afin de pouvoir nourrir le peuple.

    Les ingérences extérieures n’expliquent pas tout. Le chavisme traverse une période critique et que j’aie tord ou raison sur l’influence des sionistes et de la CIA, j’ai bien peur que comme en France avec le socialisme, les déçus de la gauche ne l’emportent et donnent les prochaines victoires électorales à la droite. Laquelle continuera la même politique tout en supprimant les acquis du chavisme.

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    • Le Venezuela aujourd’hui, ET réponse de do 9 juillet 2017 12:17, par do

      L’intervention de la CIA au Venezuela est essentielle à la compréhension

      Salut Dominique,

      NON ! l’intervention de la CIA n’explique pas tout ; mais elle amplifie très largement la contestation en la finançant, en la manipulant avec des agents secrets qui se font passer pour contestataires, en armant cette contestation, en l’entrainant militairement et en la conseillant… c’est-à-dire en la dirigeant en sous-main.

      Il est évident que le fait que le Venezuela ait choisi la Chine pour "l’extractivisme" ne peut que déplaire à l’impérialisme américain.

      Si avec l’aide de la propagande, et de la manipulation dans laquelle tu t’es fait piéger, les soutiens occidentaux de la révolution bolivarienne s’estompent, alors le Venezuela finira par retomber totalement entre les mains des Amerloques. Crois-tu qu’alors l’« extractivisme » va s’arrêter ? Il repartira de plus belle, et sans aucun frein ni scrupule, notamment vis-à-vis des "indigènes" :

      N’oublie pas que les cowboys ont tué tous les Indiens !

      Au Venezuela, la révolution bolivarienne n’a jamais pu aller aussi loin que la révolution cubaine. À Cuba le capitalisme avait été aboli, tandis qu’au Venezuela il a seulement été atténué.

      Au Venezuela, il n’y a pas que de l’« extractivisme » et de l’« anti-extractivisme », il y a surtout des pauvres (énormément) et des riches (pas beaucoup). Des exploiteurs et des exploités. Chavez, puis à sa suite Maduro, extraient le pétrole pour en redistribuer le plus possible les revenus aux pauvres. Quand les Américains auront reconquis le Venezuela, tout redeviendra comme il y a 20 ou 30 ans : tout sera perdu pour les "gens d’en bas", et seuls les gros capitalistes américains profiteront du pétrole vénézuélien. Et les Indiens se feront flinguer à tout va, comme dans la forêt vierge où les garimpeiros les massacrent afin de chercher de l’or tranquillement.

      Bien à toi,
      do
      http://mai68.org

      La CIA infiltre et contrôle la Culture des pays d’Europe (Vidéo Arte) :

      Bien entendu, la CIA applique le fameux "diviser pour mieux régner" en favorisant autant que faire se peut la division de la gauche partout dans le monde. En occident, la CIA a, depuis la guerre, financé toutes les formes de contestations de gauche à condition qu’elle ne soit pas communiste, car son but était de détruire l’URSS.

      Pour manipuler la culture de gauche en Europe, souvent la CIA utilisait auparavant d’anciens nazis, et aujourd’hui elle utilise en particulier les sionistes :

      Vidéo indispensable : http://mai68.org/spip/spip.php?article1066

      Les revolutions colorées expliquées par un agent de l’impérialisme, John Perkins (vidéo 20’) :

      http://mai68.org/spip/spip.php?article910

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  • On va rire lorsque le BRESIL va s’apercevoir qu’en foutant 500 réacteurs STEINFELD dans le NORDESTE (ce qui obligera la MEXIQUE à en foutre 350 dans le désert de CHIHUAHUA) ils peuvent devenir une hyper puissance pétrolière… Mais, bien sûr la CHINE foutra des milliers de REACTEURS d’Aldo STEINFELD améliorés partout où elle pourra…
    Avec ses casseroles électriques dysfonctionnelles l’EUROPE deviendra alors le TDC du monde et nous émigrerons vers ces pays où la vie sera moins chiante, moins pure, moins propre, moins morale…
    Vu l’imbécilité des écolos, les cargos qui polluent comme 55 millions de bagnoles seront améliorés par l’industrie nucléaire qui fournira des moteurs au THORIUM, et pas par des turbines oxhydriques…

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  • Le Venezuela aujourd’hui, ET réponse de do 14 juillet 2017 15:47, par Dominique

    Salut Do,

    Je sais tout cela. Je sais que l’extractivisme autoritaire aurait aussi lieu avec une dictature de droite, ce sans les acquis du chavisme. Pour moi, le premier acquis du chavisme est que le Venezuela mène une politique indépendante des anciennes puissances coloniales et des USA. C’est pour moi, dans le monde impérialiste dans lequel nous vivons un acquis fondamental qui n’est pas négociable. C’est aussi la première raison qui me pousse a toujours soutenir le chavisme.

    Cependant, je me réserve le droit de le critiquer quand, sous prétexte d’écosocialisme, il met en oeuvre un extractivisme autoritaire qui pour les peuples indigènes concerné rime avec colonialisme. Je considère cette politique comme une erreur fondamentale et criminelle.

    Ceci me montre aussi que les marxistes, dés qu’ils sont au pouvoir, ne sont rien de plus ni de moins que la gauche du capital et qu’ils ne savent au mieux que mettre en place une variante du capitalisme appelé capitalisme d’état. C’est certainement mieux pour les pauvres des viles, mais pour les peuples indigènes, autant l’histoire de la Russie que celle de l’URSS ainsi que les pratiques actuelles des gouvernements de gauche en Amérique latine montre de façon qu’ils subissent exactement le même colonialisme qu’avec les gouvernements de droite et que pendant les colonisations.

    L’histoire montre aussi que la seule révolution qui a su réunir communistes et anarchistes est la révolution cubaine. C’est aussi la seule révolution du siècle passé qui n’a pas dégénéré en guerre civile, ceci car c’est la seule révolution qui n’a pas jouer les prolétaires des villes contre ceux des campagnes. En effet, après la victoire de la révolution, les barbus ont armé l’ensemble du peuple cubain. Ceci a été décisif car cela a non seulement permit de déloger les grands propriétaires, mais cela a aussi permit d’assurer une victoire rapide et décisive contre la tentative d’invasion yankee à la bien-nommée Baie de Cochons.

    Ceci montre qu’il faut beaucoup de pragmatisme pour réussir une révolution. La politique colonialiste vis-à-vis des peuples indigènes telle quelle fut pratiquée hier en URSS et aujourd’hui en Amérique latine, au Congo, en Asie, au Canada, etc. montre aussi que le marxisme fait partie du problème. Cela s’explique aisément : la plupart des marxistes sont progressistes et productivistes. Ce faisant ils sont incapables d’indentifier le véritable ennemi : la civilisation industrielle de consommation et ne savent en pratique que remplacer une économie capitaliste libérale par une économie capitaliste d’état, et ils poursuivent ainsi la route de la civilisation vers plus d’efficacité. Ils la repeignent en rouge, tout comme les écolos à la Hulot la repeignent en vert.

    Marx avait l’honnêteté de reconnaître que son oeuvre manquait de cohérence. Et pour cause, il voulait supprimer l’argent mais il était progressiste et productiviste. Ainsi, il proposait de se débarrasser de l’argent et des ses inégalités mais sans se débarrasser du travail obligatoire et de son aliénation, ni du progrès et de son scientisme. Or il est impossible d’être productiviste et progressiste sans l’argent et ses inégalités. En critiquant l’extractivisme colonial des gouvernements latinos, c’est aussi cela que je critique.

    L’argent et ses inégalités, le progrès et son scientisme, le productivisme et l’aliénation de son travail obligatoire sont les 3 mamelles de notre concept expansionniste de civilisation :

    • On commence par construire une route, dans un sens elle permet de nourrir les villes et de les approvisionner en biens de consommations, dans l’autre elle amène toutes les nuisances de la civilisation. C’est toujours le cas aujourd’hui, en Amazonie comme dans les forêts du Congo, pour chaque kilomètre de route construit par l’état, entre 3 et 5 kilomètre de routes sont construits en toute illégalité par des brigands.
    • Pour construire la route, il faut de l’argent. Son usage apporte toutes les inégalités dans la société.
    • Pour construire la route, il faut des gens qui se crèvent à la tâche pour gagner une vie qu’ils ont déjà.

    Ceci montre qu’une autre rencontre est possible et souhaitable avec les peuples indigènes et avec la nature. Les indiens d’Amérique du nord ont dit aux colons puritains qui les massacraient et massacraient les bisons :

    Un être humain qui ne respecte pas son environnement est incapable de respecter ses semblables.

    A l’opposé, notre concept de civilisation est décrit en page 2 de la bible : "Tu domineras la terre et toutes ses créatures."

    Il existe cependant une solution : revenir à une gestion locale de l’environnement et de ses ressources, et développez ainsi non pas une société monolithique, mais autant de sociétés qu’il y a d’écosystèmes différents. C’est ce que l’humanité à su faire pendant les millions d’années de ce que les historiens appellent de façon péjorative la préhistoire.

    En fait nous n’avons pas le choix. Les dégâts causés au vivant sont déjà tels que si nous continuons à laisser faire la société industrielle de consommation et ses oligarques, le vivant supérieur va disparaître.

    La partie facile est d’arrêter cette civilisation industrielle : il suffit de lui couper les veines en faisant sauter pylônes électriques, oléoducs et gazoducs. La partie difficile est aussi celle qui donne du sens : développer des sociétés alternatives locales et durables basées sur la gestion locale de l’environnement et de ses ressources.

    La grande question est que voulons-nous ?

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    • Le Venezuela aujourd’hui, ET réponse de do 16 juillet 2017 01:10, par Dominique

      Un élément de réponse m’a été apporté par un pote. Nous discutions et je lui disais que la révolution industrielle a permis de réaliser ce que des siècles de dictatures religieuses n’avaient pas réussi à faire, à savoir que le peuple, les opprimés, celles et ceux que les marxistes appellent les prolétaires, adoptent la morale bourgeoise. Il a acquiescé et a rajouté : "Et les attentes des bourgeois.".

      J’ai pu voir cela même à Cuba. Le rêve de la majorité des cubainEs est de pouvoir augmenter leur niveau de vie pour pouvoir s’acheter une voiture et voyager à l’étranger. Bref, ils veulent pouvoir faire comme nous.

      Maintenant revenons chez nous. Imagines un politicien dont le programme soit de développer une société basée sur le local, de développer l’autosuffisance dans tous les domaines et pour cela, de fermer tous les secteurs qui concurrence cette autosuffisance comme les mines, les hauts-fourneaux et les sociétés faisant de l’import-export, de fermer les centres commerciaux et de dire aux électeurs qu’ils doivent cultiver leur nourriture dans leurs jardins ou dans des jardins communaux, et comme il n’y a pas de gisement d’uranium et de pétrole en France ou en Suisse pour produire de l’électricité et de l’essence en masse, de se passer des voitures et d’utiliser des signaux de fumée, des tam-tams et des pigeons voyageurs en guise d’internet (rien que pour les gros serveurs d’internet, le calcul a été fait, c’est 2 centrales nucléaires de belle taille ; il faudrait rajouter encore la consommation de toutes les autres machines branchées…), etc. Combien de gens voteraient pour lui ?

      Je ne suis même pas sur qu’il obtienne 0,1 % des voix.

      Dans un pays comme le Venezuela où les peuples indigènes représentent 5% de la population, je ne suis même pas sur qu’il obtienne 5% des voix.

      La bonne question est donc que faire pour que les opprimés se débarrassent de la morale bourgeoise et des fausses attentes des bourgeois, pour qu’ils redeviennes des prolétaires, des gens du peuple ?

      Et là je n’ai aucune réponse. Tout au plus je comprends pourquoi les écolos des années 60, avant que ce mouvement soit récupéré, disaient déjà que c’était trop tard. Tout ce qui se passe aujourd’hui leur donne raison. Cela me permet aussi de mieux comprendre que ceci est une raison de plus qui explique pourquoi les marxistes n’ont jamais réussi à faire mieux que du capitalisme d’état, et aussi pourquoi, à supposer qu’ils réussissent leur révolution mondiale, il ne feront pas mieux même dans ce cas, personne ne voterait pour eux.

      Un mouvement comme DGR (Deep Green Resistance) propose bien une solution. Il ont un angle d’attaque différent, leur truc c’est la "guerre écologique décisive" : Coupons les veines de la société industrielle de consommation en faisant péter pylônes électriques et oléoduc. Cette société industrielle s’arrête et le capitalisme avec. En parallèle à cela, il faut construire des alternatives locales à cette société industrielle.

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