Faudrait voir pour arrêter de me répondre sur d’autres sites sans même mettre un lien sur le texte auquel il est répondu. Sur le procédé, je me contenterai de dire qu’en sortant des liens de leur contexte, on leur fait dire tout et son contraire. Bref, avec de tels procédés, faut pas s’étonner si la gauche est éparpillée en autant de sectes concurrentes toutes plus grégaires les une que les autres !!!
Je sais, je peux être très désagréable, mais là y’en a qui l’ont bien cherché. Mais bon passons !
Sur le fond, oui je suis écolo bien que ce terme ne veule plus rien dire. J’avais 10 ans en 68, donc j’étais trop jeune pour y participer et de plus, j’habitais en Suisse avec mes parents, un pays où il ne se passait rien. J’ai vu partir à Paris des potes plus âgés et pleins d’espoir.
J’ai suivi ce qu’il se passait sur France Inter, le seul média de l’époque qui avait fait son travail, c’est-à-dire qu’en plus de reproduire comme les autres médias la propagande répressive du régime gaulliste, il avait fait ce que les autres médias n’avaient pas fait, il était descendu dans la rue avec ses micros et avait demandé aux gens "Qu’est-ce-que vous faites là ?" et "Que voulez-vous ?"
Cela m’avait permis de comprendre que quelque chose de grand se passait et que ces foules avec leurs slogans "Non à la guerre" et "Non à la société de consommation" avaient raison. Puis les syndicats sont entrés dans la dance. Dés le début, ils se sont alliés avec ce braillard opportuniste de Con Bandit. Déjà à l’époque il était aussi con qu’aujourd’hui celui-là, donnant ainsi raison à Brassens quand il nous dit que l’âge ne fait rien à l’affaire.
3 semaines après leur départ, j’ai été surpris de voir mes potes revenir. Ils étaient encore plus dégoutté de la gauche que des coups de matraques des CRS. En 3 semaines, les syndicats avaient réussit à phagocyter le mouvement et à réduire ses revendications à peau de chagrin. Fini les revendications révolutionnaires, il n’était plus question que de "Business as Usual" et "Rentrez bien chez vous". Les punks ne s’y sont pas trompé eux qui 8 ans plus tard ont ajouté "No Future".
Le problème avec la gauche est que ses élites sont comme les curés, ils brandissent les classiques du marxisme comme les tables de la loi et ne réalisent même pas que l’analyse des structure politiques, économiques et sociales ne s’est arrêtée ni avec Marx, ni avec Lénine. Ils écartent ainsi tout ce qui ne cadre pas avec leur catéchisme. Ainsi, beaucoup de gauchistes se prétendent à la fois productivistes et anticapitalistes. Ce faisant, ils oublient volontairement (je parle de leurs élites là car on ne me fera pas croire qu’elles sont ignorantes sur ce sujet !) toute l’histoire de la révolution industrielle. La capitalisme a pris son essor avec les colonisation, c’est-à-dire avec la globalisation forcée du mode de vie suprématiste occidental. Ensuite les bourses ont été crée pour financer le développement et la mise en place de la société industrielle, ce dés le premier jour de la révolution industrielle. Les gauchistes productivistes ne nous expliquent jamais comment, sans leur ennemi officiel, le Capital que certains écrivent Kapital, ils vont bien pouvoir construire et développer leur version de la société industrielle.
De plus, en déclarant que leur ennemi est le Capital, ils tombent dans le piège désigné par Marx sous le nom de fétichisme des moyens. En effet, le capitalisme, quelque soit sa forme (ils en sont au socialisme de marché en Chine productiviste), n’est jamais qu’un outil, donc un moyen. Or quelqu’un d’intelligent ne se bat contre un outil mais contre ceux qui l’utilisent. Marx avait au moins la lucidité et de reconnaître que ses théories manquaient de cohérence.
Pour en finir avec ce point nous pouvons aussi relever que la société d’exploitation de l’homme par l’homme et de la nature par l’homme (les deux sont liés) est bien antérieure au capitalisme. En effet, le premier mythe connu, celui de Gilgamesh, nous raconte l’histoire d’un tyran de Mésopotamie qui a tué la gardien de la forêt des dieux pour pouvoir la raser et construire une ville avec cette forêt réduite en troncs d’arbres morts. Les hébreux n’ont donc rien inventé quand leur dieu, après avoir tout créé en page 1, révèle en page 2 son ordre de mission à l’homme : "Tu domineras la terre et toutes ses créatures." On en est toujours là avec les capitalistes qui eux aussi sur ce sujet n’ont rien inventé. Donc une bonne preuve de plus que le Capital n’est pas l’ennemi à abattre.
Le capitalisme est une partie importante du problème dans la mesure où il est l’outil économique du problème. Mais il ne sera jamais rien de plus que cela. Un indien de l’Amazonie se fiche complètement de savoir si la personne qui tient le fusil qui lui tire dessus est un milicien privé à la solde d’une compagnie occidentale ou chinoise ou un soldat de l’armée d’un pays écosocialiste car il sait que capitalisme et marxisme sont les deux faces de la même médaille civilisationnelle.
En matière sociale, la principale avancée de l’écologie politique est d’avoir su montrer la différence entre technologie démocratique et technologie autoritaire. Une technologie démocratique est une technologie dont le développement, la mise en place et l’usage peuvent être contrôlés par la communauté. Une technologie autoritaire est une technologie dont le développement, la mise en place et l’usage ne peuvent pas être contrôlés par la communauté. Voilà un autre sujet dont la gauche productiviste ne parle pas car les technologies industrielles globalisées ne peuvent pas être autre chose que des technologies autoritaires.
Nous pouvons le voir tous les jours. Les enfants esclaves arrachent à main nue le lithium de nos téléphones pendant qu’à l’autre bout de la hiérarchie du travail productiviste, les actionnaires ou les dignitaires du régime ont la belle vie. Entre les deux nous avons une multitude d’étages et plus les technologies sont complexes à mettre en oeuvre, plus ces étages sont nombreux et cette hiérarchie féroce. Pour moi c’est là ou écologie et marxisme se rejoignent.
Après où j’arrive à comprendre les productivistes, c’est d’abord parce que pendant plusieurs décennies, avant de me recycler dans la musique de rue et le théâtre de l’opprimé, j’ai été prolo, études dans une école des métiers (variante suisse du lycée technique), suivies de plusieurs décennies de travail salarial entrecoupées de quelques poses (faut bien prendre le temps de vivre même quand on est pas riche) et d’une spécialisation en cours du soir. Ensuite c’est parce que comme eux je suis drogué au confort industriel et que comme eux et comme tout drogué, je ne sais pas comment faire pour me sevrer de ces conneries à l’obsolescence programmée dont la production nique la planète.
Par contre je refuse de me placer dans le déni. La civilisation industrielle de consommation, d’exploitation et de destruction de masse est une double catastrophe sociale et écologique. C’est, dés le premier jour, une solution finale par extermination du vivant. Nous en somme à plus de 60% et le rythme de cette solution finale continue d’accélérer avec chaque nouvelle technologie industrielle. C’est un fait têtu que je refuse de nier. En d’autre terme je me refuse de faire le jeu de cette gauche collaborationniste qui n’a jamais cessé de faire le jeu des patrons et des salauds. D’ailleurs les patrons ne s’y trompent pas, eux qui appellent les prolos "les collaborateurs de l’entreprise."
Certains prolos propagent le mythe du progrès. Les nouvelles technologies d’aujourd’hui vont résoudre tous les problèmes causés par les nouvelles technologies d’hier. En pratique ça ne marche pas comme ça. Aucune nouvelle technologie n’a supprimé une ancienne. Quand aux économies d’énergies ou de matières premières, aussi vieilles elles aussi que la révolution industrielle, elles n’ont jamais été mises à profit pour autre chose que développer plus d’industrialisation. Il ne faut pas chercher plus loin pourquoi nous assistons aujourd’hui à un véritable boom extractiviste mondial. Des écosocialistes à leurs voisins racistes d’extrême-droite, le monde entier creuse de plus belle, et le rythme de la solution finale par extermination du vivant ne cesse d’accélérer. Là aussi, je refuse d’être dans le déni et ainsi complice de ces ignominies !
Tout ce qui précède, de l’exploitation généralisée depuis la première civilisation à la solution finale par extermination du vivant par la société industrielle globalisée implique que, tout comme son outil économique le capitalisme, la civilisation industrielle est non-réformable. Après vous connaissez le paysage politique français mieux que moi je ne peux le connaître depuis la Suisse, mais je peux vous assurer qu’en Suisse, c’est pas mieux, ils passent leur temps à se disputer en public et à banqueter en privé. Face à un tel manque d’alternative, j’en suis arrivé à la conclusion que seul le développement rapide d’un mouvement mondial de résistance dont le but soit d’arrêter le massacre, autrement dit d’arrêter la civilisation industrielle, et en parallèle de développer des sociétés multiples basées sur les ressources locales (seul moyen de faire que les techniques déployées soient durables et démocratiques).
Avant je dis que je ne sais pas comment faire. C’est sur que seul, je ne sais pas. Mais tous ensemble si au lieu de développer nos différences, différences dopées par une gauche sectaire et sa multitude de sectes éparpillées partout - rien que pour ça, elle n’est bonne qu’à jeter car son fond de commerce, en pratique, c’est comme les bourgeois, diviser pour régner !), nous nous mettions à cultiver nos points communs et nos affinités, à partager nos savoirs, nous pourrons réussir. Car un mouvement de résistance c’est pas seulement faire sauter des ponts et des pipelines, c’est aussi développer une culture alternative, une culture qui comme sur ce site et d’autres nous permette de partager nos savoirs, de partager nos envies, une culture qui permette à chacun et chacune de trouver sa place et de s’exprimer sans avoir à demander la permission.
Vive la résistance !
Vive la vivant ! notre seul allié.
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