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Coronavirus - The virus is the médium, à propos d’une pandémie

lundi 30 mars 2020, par Guillaume Basquin (Date de rédaction antérieure : 29 mars 2020).

The virus is the médium, à propos d’une pandémie,
Par Guillaume Basquin, écrivain, éditeur (2)

https://lintervalle.blog/2020/03/28…

Publié par Fabienribery le 28 mars 2020

Écrit par Guillaume BASQUIN, aviateur, écrivain, éditeur, revuiste et critique, prépare un nouveau livre dont la fin témoignera de notre absurde crise actuelle, Nouvelle Histoire du monde.

Collectif RBS Crew, Dakar, 25 Mars 2020

Note de Fabienribery :

Pour y voir clair, pour ne pas être seuls à réfléchir, pour être ensemble, et pour ne surtout pas en rajouter dans les commentaires oiseux, j’ai proposé à quelques amis de choix d’intervenir dans L’Intervalle à propos de la pandémie virale que nous vivons actuellement, et des mesures exceptionnelles que nous supportons quant aux privations de nos libertés individuelles.

Je publierai donc, au fur et à mesure de leur arrivée, peut-être, ces textes que j’imagine comme des contrepoisons, ou des clairières autorisant encore l’indemne.

Guillaume Basquin, écrivain, fondateur des éditions Tinbad, m’a répondu ainsi.

Graffiti de Gregory Borlein à Munich

The virus is the medium !

Depuis le début de cette crise, je me sens à 180 degrés d’à peu près tous mes contemporains. Pourquoi ? Parce qu’il me semble que pas un n’a compris l’essentiel (ou en tout cas ne l’a pas exprimé publiquement) : il était normal que les Chinois prissent les plus extrêmes mesures de confinement total au départ, puisqu’ils ne connaissaient pas la létalité de ce nouveau virus.

Dès lors qu’on eut pris la mesure d’icelle (Raoult l’estime à 0,2% de la population porteuse, soit une très sévère grippe, mais rien à voir avec Ébola (60%) ou la Peste noire (70 à 100%)), et tout comme le génial Professeur Raoult de l’IHU de Marseille (Prix Nobel de médecine pour lui en 2021 ?) l’a maintes fois rappelé, il n’était très probablement pas nécessaire de prendre de mesures de CONfinement dans les pays occidentaux, où la densité de population n’est pas telle qu’en maintes mégalopoles asiatiques, et où en principe on ne crache pas par terre à tout bout de champ.

A-t-on fait une analyse TEM (Threat and Error Management) poussée des avantages et des inconvénients de ce genre de décision, comme on doit le faire désormais pour tout système complexe selon les derniers acquis des sciences cognitives ? Hum… Des spécialistes en épidémiologie suisses estiment que le risque du CONfinement est la non-immunisation de groupe, et la survenue d’une 2e vague aussi problématique que la première, voire d’une 3e. En tout état de cause, la Suisse a décidé de ne pas CONfiner ses citoyens.

Boris Johnson, pour les grands pays européens, a tenté de le faire, mais il a vite craqué sous la pression (on n’a pas tardé à le quasi qualifier de « nazi » ou d’« eugéniste », pire que Goebbels !…) :

1/ médiatique (que j’ai très envie d’écrire merdiatique) ;

2/ du Tribunal populaire que constitue désormais l’ensemble des réseaux sociaux.

Car il faut peser les avantages et les inconvénients de chaque option : où sont les risques maximum pour une société ? Dans le risque zéro, pour les plus fragiles, ou dans une probable grande récession mondiale, aux conséquences encore imprévisibles mais très probablement très violentes ?

Pour immuniser collectivement un pays, il faut que 60% environ de la population ait été confrontée au virus ; la Chine, par exemple, est très loin de ce chiffre, et elle doit inévitablement s’attendre à une sévère 2e vague, avec son cortège très impressionnant de privation de libertés. Cela ne laisse pas d’inquiéter…

N’aime-t-on plus la liberté à ce point !? En Europe, un seul philosophe de renom a réagi, et c’est l’Italien Giorgio Agamben. Les autres, se terraient-ils dans leurs confortable chaumières ? La trouille au ventre ?

Jamais dans l’Histoire l’homme n’a été aussi peu viril qu’aujourd’hui… Une vraie lavette ! La pensée a déserté l’espace médiatique… laissant toute la place au merdiatique, comme on l’a déjà vu avec les affaires Matzneff et Polanski…

Le virus eut été très létal, la question ne se serait bien entendu pas posée : confinement total et quarantaine complète pour tous les malades (comme pour Ébola, ou le SRAS) ; or non ce virus-là est très malin, si l’on peut dire (et Fabrice Hadjadj l’a magnifiquement analysé dans une vidéo-conférence titrée Épidémio-logiques ¬ Entre la peste et le corona) : dans 90% des cas, il semble passer inaperçu de ses porteurs : pas de symptôme du tout ; et, du coup, il en résulte une grande difficulté à le repérer et diagnostiquer.

Voilà pourquoi, et le Professeur Raoult l’a magnifiquement démontré, la seule méthode efficace et moderne pour arrêter une telle épidémie est :

1/ diagnostic ;

2/ quarantaine pour les seuls malades ;

3/ traitement permettant une diminution de la charge virale, ce qui, par ricochet, permet de diminuer la portabilité dudit virus.

Et c’est comme ça pour toute maladie infectieuse, affirme sans sourciller le nouveau Semmelweiss : diagnostic, traitement : fin de l’épidémie. Le reste n’est qu’archaïsme digne des 15e et 16e siècles (et à Marseille, au temps du choléra, ça n’a pas marché).

Raoult, via moult graphes et diagrammes, a démontré que tous les pays où il y a eu le moins de morts ont été ceux où le nombre de tests par millions d’habitants a été le plus élevé : Corée du sud, Japon, Allemagne.

On notera tout de suite qu’il n’y a eu CONfinement ni au Japon ni en Corée… et que le nombre de morts y a été très faible (bien moindre qu’une grippe saisonnière, ce qui voue tout de suite au néant tous les journaux qui ont voulu, sans aucune honte ni scrupule, nous abreuver de journaux CONfinés du temps du Coronavirus comme s’il s’agissait de nouveaux contes de Boccace au temps de la Peste noire…).

Toute comparaison avec certaines pages de La Peste d’Albert Camus est… grotesque ! « On » n’aurait pas compris que nous allions, nous aussi, mourir… Mourir d’une très sévère grippe ? quand on est en pleine santé et dans la fleur de l’âge ?…

En réalité, et l’avenir devrait nous le confirmer, le nom même du virus : CORONAvirus, avec l’évocation de sa couronne telle celle d’épines du Christ, semble avoir médusés la plupart de nos concitoyens : c’était la 8e plaie d’Égypte ! l’Apocalypse ! a-t-on lu çà et là sur Facebook, le nouveau lieu de propagation de la peur et de la bêtise…

L’effet des infos en continu a accentué cet effet médusant, comme pendant la Première Guerre du Golfe (qui en quelque sorte n’eut pas lieu, comme le démontra ironiquement un certain philosophe français) : les Français, scotchés à BFM-TV ou à LCI (ou n’importe quelle radio), voyant défiler en direct le nombre des morts du Covid-19, regardant les images des centres de réanimation en Italie (pays le plus vieux d’Europe, entre guillemets), ont été paralysés par cette nouvelle Gorgone : l’information en continu.

Je propose, moi, que l’on affiche désormais en permanence le décompte des morts sur la Terre entière seconde par seconde. J’ai fait un calcul approximatif, en projetant les chiffres France de 2019 sur la population mondiale : environ 189 000 morts/jour, soit 2,2 morts par seconde…

Penserait-on à cela, qu’on ne pourrait plus vivre : autant se faire péter le caisson tout de suite !… J’ai interrogé tous les soixante-huitards de ma connaissance : pas un seul n’avait seulement entendu parler de la grippe de Hongkong de 1968-69, qui fit très exactement 31226 morts en France (source : Libération du 7 décembre 2005, « 1968, la planète grippée » ), et un million dans le monde (soit l’équivalent d’au moins 60 000 morts dans la France actuelle, et 3 millions dans le monde), dans l’indifférence et même l’allégresse générale…

Ce sont ces mêmes personnes, s’accrochant toujours à tous les postes de Pouvoir quand ils le peuvent encore, qui viennent nous faire la morale, après nous avoir refusé tout héritage (aussi bien moral que matériel), et même carrément ce chantage ignoble : si vous sortez de chez vous, vous allez nous tuer !… (Et alors qu’ils ont été eux-mêmes très eugénistes en se fichant royalement de leurs aînés en 68 : l’heure était aux petites barricades et au LSD… pas à la santé comme première liberté (quelle idée !)…)

Ce n’est plus We are the World — USA for Africa avec son cortège de sacs de riz pour se donner bonne conscience, mais « on applaudit à 20 heures tous les soirs le personnel soignant » (dont deux syndicats, je le rappelle ici, ont demandé à nous priver à 100% de liberté), et « on » envoie des masques en Italie (pays totalement CONfiné, comme l’Espagne, où l’on trouve le plus de morts/habitant), le masque ayant remplacé le riz. Horrible spectacle !

La médecine n’est pas un spectacle. C’est un noble métier, très grave. Du coup, et avec l’aide analytique du Pr. Raoult, on pense de plus en plus ceci : notre CONfinement, en France, ressemble de plus en plus à la fameuse Ligne Maginot, de sinistre mémoire, et avec l’efficacité que l’on sait contre la Blitzkrieg et les Panzers allemands…

Sa seule justification ? le nombre insuffisant de lits avec assistance respiratoire dans l’hôpital public français… J’espère que le prochain gouvernement saura s’en souvenir.

Pour réfléchir à cette pandémie, il n’y a qu’une seule solution : comme Persée, il faut détourner le regard de la Méduse, avec ce bouclier magique : couper tous les robinets de l’information en continu, ces sources totalement pillées et polluantes. Un seul regard à des scènes d’urgence en Italie, et vous êtes paralysé ; aussi ai-je refusé tout net d’en regarder une seule, parmi toutes celles qu’on m’a inévitablement envoyé.

Le virus, c’est le médium ! le vecteur de cette grande catastrophe en chaîne dont le pire est à venir (l’arrêt d’une bonne partie de l’économie mondiale), c’est l’info en continu.

L’effet-domino fut quasi-immédiat : tous les gouvernement ou presque, tels de nouveaux moutons de Panurge, ont pris les mêmes décisions, et même dans des pays chauds où l’on dit que le virus survivra peu, et où il n’y avait que très peu de cas (et donc de morts).

Mais il ne faut surtout pas croire que ce sont les présidents qui ont décidé, non non non ; ce sont les passagers (soit le tribunal d’Internet plus la presse) qui commandent désormais les navires et autres aéronefs.

Le crash (de l’économie) est probable… et il risque d’être très sévère, faisant beaucoup plus de mal que du bien obtenu.

J’espère me tromper…

Liens transmis par l’auteur :

1. Article de Giorgio Agamen dans le journal Le Monde :

https://www.lemonde.fr/idees/articl…

2.

3) Ecouter le professeur Raoult :

https://mai68.org/spip2/spip.php?ar…

4) Article du journal Libération : https://www.liberation.fr/france/20…

4 Messages de forum

  • Guillaume Basquin est, semble-t-il, outre ses qualités d’écrivain, réellement pilote de ligne, et non pas de planeur, ce qui est plutôt rassurant, concernant sa lucidité, du moins, on l’espère…

    Son texte éclaire donc un aspect important de la réalité du processus en cours, à savoir une « peur panique » médiatiquement et méthodiquement organisée.

    Toutefois, l’origine de l’aspect « méthodique » de cette « peur panique » s’y trouve non seulement escamotée mais carrément inversée. Selon lui les gouvernements « suivraient » comme des « nouveaux moutons de Panurge » un mouvement plus ou moins « spontané » issu des médias via le réseaux sociaux.

    Ce qui semble réduire à peu de choses, et surtout contre l’évidence, les capacités manipulatoires du système.

    Inversant ainsi les causes et les effets il en arrive à cette conclusion que l’effet final évident du processus, le crash économique, se ferait aux dépens du système et quasiment à son corps défendant…

    En somme, le système capitaliste financier instaurerait une dictature sous la contrainte d’un public et d’une « vox populi » médusés par leur propre peur « spontanée », et pour se saborder, voire même, se suicider carrément, sur le plan économique…

    Raisonnement qui, parmi d’autres du même style, inverse donc totalement les rapports entre infrastructures et superstructures, et, en ce sens, s’apparente donc à l’idéalisme, et non à la méthodologie matérialiste dialectique, dont il ne semble pas se réclamer, du reste.

    Mais, ceci dit, la situation actuelle échappe en grande partie aux schémas habituels des conflits du passé et surtout aux « analyses » stéréotypées des pseudos « marxistes » de tous acabits.

    C’est un type nouveau de dictature du capital qui est en train de se mettre en place et donc non seulement il est donc inutile, par exemple, de parler de « fascisme » à cet égard, mais cela peut mener à des confusionnismes divers qui ne nous éclaireront pas.

    D’autant plus que des fractions véritablement inspirées d’idéologies fascistes se présenteront éventuellement en ennemis du pouvoir, quitte à rentrer dans ses manipulations complexes comme provocateurs.

    Ce que l’on a déjà vu, récemment, avec le mouvement GJ, du reste.

    Il est donc au contraire important de comprendre les spécificités de la situation actuelle.

    Contrairement à l’époque du fascisme, la stratégie actuelle du capital vise à liquider délibérément à la fois une partie des forces productives et du capital fictif surnuméraire en circulation.

    Dans un sens, le capital cherche à créer une situation de « sortie de guerre » sans être passé par la guerre mondiale réelle, qui risquerait désormais de lui être plus coûteuse que « bénéfique », où qu’il se situe.

    Les chinois eux-mêmes ont compris cette manœuvre, initiée à leur dépens, mais qu’ils tentent maintenant de retourner contre l’Occident.

    En un sens, et bien obligée, la Russie s’y met aussi, en tentant de doubler l’Arabie Saoudite dans le dumping pétrolier, faute de lui avoir imposé un accord. Quitte à perdre encore plus, elle essaye maintenant d’entraîner les cours en dessous du seuil de rentabilité qui est actuellement celui des Saoudiens.

    C’est donc une « guerre économique » où tout le monde joue à « qui perd gagne », en espérant être le premier à redémarrer la production et à prendre le contrôle des marchés dès que la pseudo « quarantaine » sera levée pour la clientèle friquée occidentale, celle qui valide, par sa consommation, la plus-value extorquée au prolétariat d’où qu’il soit et où qu’il produise.

    Dans ce contexte, remettre trop tôt l’appareil productif en marche, c’est s’exposer à une « surproduction » en regard des marchés et donc à un nouvel effondrement économique. Redémarrer trop tard, c’est laisser à l’autre l’opportunité de de se saisir des meilleures parts de marchés…

    C’est une sorte de « duel » où des millions de survies économiques et aussi biologiques, sur le plan sanitaire, des prolétaires, sont en jeu, ce dont ces joueurs de haut vol n’ont cure, mais dans l’attente ils doivent l’un comme l’autre exercer un contrôle extrêmement strict sur leur propre population, sauf à perdre le contrôle du processus et laisser le capital du pôle adverse prendre un avantage décisif.

    Pour ce qui nous concerne il nous faut donc montrer que l’atmosphère de peur et de panique n’est pas essentiellement due aux négligences bien réelles du pouvoir concernant la santé publique, mais bien essentiellement, désormais, à une stratégie de la « terre brûlée » de la consommation et des marchés occidentaux, en vue d’assécher la possibilité d’un redémarrage rapide de l’appareil productif chinois, qui se trouverait sans débouchés, pour l’essentiel de sa valeur produite.

    C’est pourquoi il nous faut à la fois expliquer cette situation nouvelle et combattre, à très court terme, pour imposer une solution sanitaire possible, par le moyen du protocole Raoult.

    C’est le cas d’une revendication immédiate et vitale qui nous permet en même temps d’expliquer les raisons profondes de cette situation inique, inhérente au système capitaliste dans sa phase de crise actuelle et de plus en plus insoluble, toujours cyclique, mais avec des phases aiguës de plus en plus rapprochées et de plus en plus graves socialement.

    A travers le contrôle des populations ce n’est pas la marche vers le fascisme « productif » du XXe siècle, mais bien au contraire vers un substitut à ce capitalisme ancien style, sous une forme encore indéterminée mais qui sera la réponse aux questions que nous avons récemment soulevées, ces dernière années, sur TML, et sur VLR, également, à propos de la robotisation de plus en plus extensive de la production.

    Luniterre

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