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IBRAHIM GÖKÇEK EST MORT APRÈS 323 JOURS DE GRÈVE DE LA FAIM

vendredi 8 mai 2020, par anonyme (Date de rédaction antérieure : 8 mai 2020).

IBRAHIM GÖKÇEK EST MORT APRÈS 323 JOURS DE GRÈVE DE LA FAIM

Le bassiste de Grup Yorum a rendu son dernier souffle alors que le pouvoir de Recep Tayyip Erdogan est resté sourd à ses revendications  : chanter la liberté et la démocratie.

Après 323 jours de grève de la faim, Ibrahim Gökçek est mort à l’hôpital où il avait été transporté la veille. Le musicien de Grup Yorum avait cessé, mardi, son mouvement car les partis turcs d’opposition (CHP, HDP et TIP) ainsi que les principales associations de défense des droits humains l’avaient assuré qu’ils allaient se mobiliser pour que les demandes de concerts déposés par le groupe pour l’été prochain par les avocats de Grup Yorum soient suivies d’effets. Son état était tel - il pesait tout juste 40 kilos - que 3 litres de sang ont du lui être transfusés. Les médecins avaient annoncé qu’ils le maintiendraient en soins intensifs pendant au moins un mois. Mais son corps, trop affaibli, n’a pas résisté. Le 3 avril dernier, la chanteuse du groupe, Helin Bölek, avait rendu son dernier souffle, après 288 jours de grève de la faim. Quelques jours plus tard, un autre musicien turc, Mustafa Koçak, s’éteignait dans une prison turque après 297 jours de jeûne.

Dans une lettre adressée à l’Humanité, Ibrahim Gökçek terminait son message par ces mots  : «  La bataille qui se livre dans mon corps se soldera-t-elle par la mort  ? Ou alors par la victoire de la vie  ? Ce que je sais avec le plus de force dans ce combat, c’est que, jusqu’à la satisfaction de nos revendications, je m’accrocherai à la vie dans cette marche vers la mort.  »

Il s’est éteint parce qu’il défendait son droit à chanter la démocratie, la liberté et la justice, dans un pays qui a fait de la répression l’arme essentielle contre tous ceux qui s’opposent peu ou prou au pouvoir central et aux volontés de Recep Tayyip Erdogan.

Grup Yorum déclinait ses chansons en turc mais aussi dans les langues des minorités comme les Kurdes ou les Arméniens

Depuis 2000, Grup Yorum n’avait plus l’autorisation de se produire en concert, les autorités turques accusant ses membres d’être affiliés au Parti-Front révolutionnaire de libération du peuple (DHKP-C). Créé par des étudiants en 1985, cinq ans après le coup d’Etat militaire, et qui se voulait «  au service de tous les peuples opprimés, de Turquie et d’ailleurs  », le groupe revendique un engagement politique qui l’amenait à chanter en turc mais aussi dans les langues des minorités comme les Kurdes et les Arméniens. Les textes des chansons reprennent des épisodes de la vie sociale et politique de la Turquie. Comme, par exemple, la catastrophe des mines de Soma, en mai 2014, où 300 mineurs avaient perdu la vie dans un incendie parce que les mesures de sécurité n’avaient pas été mises en place.

Source : L’Humanité

Turquie : « Hier guitariste, aujourd’hui je suis devenu terroriste ». La lettre d’Ibrahim Gökçek, en grève de la faim http://mai68.org/spip2/spip.php?art…

Que crèvent toutes les hiérarchies que disparaissent toutes les frontières pour que vivent toutes les cultures et toutes les musiques.

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