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Critiques du concept de « Coup d’ Etat mondial des banques centrales » : une réponse en 7 points

dimanche 24 mai 2020, par Luniterre

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Critiques du concept de « Coup d’ Etat mondial des banques centrales » :

Une réponse en 7 points

Avec un complément d’analyse important, au 24/05/2020

…et notamment à >>>

"Critique des concepts de « Coup d’ Etat mondial des banques centrales « et « Coup d’État planétaire ourdi par l’oligarchie financière"

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Bonjour à tous,

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__1_Le marxisme, c’est d’abord et avant tout, le matérialisme dialectique, c’est à dire le contraire d’un truc figé !

__2_Il n’y a évidemment pas de « bon » et de « mauvais » capital, mais une dynamique globale nécessairement pourvue de contradictions et d’aspects divers et mouvants.

__3_Ce qui importe, ce sont les formes par lesquelles se manifeste la loi de la valeur, en fonction de l’évolution des forces productives.

__4_Sans cette dialectique de l’évolution des forces productives et des formes de manifestation de la loi de la valeur, on en serait encore au Moyen-Âge ! (…Certains rêvent d’y revenir, pas moi !)

__5_C’est la progression de plus en plus forte de l’automatisation et de la robotisation qui fait aujourd’hui évoluer les formes que prend la loi de la valeur.

__6_Marx avait déjà expliqué ça dans les Grundrisse, dès 1857 !

__7_Ce qui change donc aujourd’hui, c’est la relation entre crédit, plus-value, et circulation monétaire.

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… « Même un journaliste économique de « La Croix » est donc capable de comprendre cela, contrairement à nos prétendus « analystes de gauche » !

« La Croix et la Bannière, ou le Coup d’État des Banques Centrales pour les archi-nuls !!! »

https://tribunemlreypa.wordpress.com/2020/05/21/la-croix-et-la-banniere-ou-le-coup-detat-des-banques-centrales-pour-les-archi-nuls/

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Une des différences majeures entre l’époque actuelle et les précédentes, et que nos « marxistes » d’opérette veulent absolument continuer d’ignorer, pour ne pas avoir à en tirer les conséquences qui s’imposent : c’est que la dette accumulée ne peut plus être remboursée…

Dans une économie capitaliste « normale » le crédit est une avance sur la valeur à créer par le développement économique.

Si elle ne peut plus être remboursée, c’est donc qu’il y a clairement un déficit de valeur produite, actuellement, et de plus en plus, à l’échelle mondiale. Comprenons bien qu’il s’agit là d’abord et avant tout d’un déficit de valeur d’échange, la seule à permettre réellement l’élargissement du capital.

Car actuellement la création monétaire (« planche à billets ») ne sert pas seulement à renflouer les marchés financiers, mais aussi, plus directement, le secteur productif, et même, la consommation, par le chômage « partiel » mais massif, et dont le financement vient grossir la dette publique au lieu d’être « mutualisé » entre les partenaires économiques supposés « productifs ».

Le lien entre secteur productif et capital financier est effectivement distendu par la spéculation, mais il ne peut être complètement rompu.

L’investissement direct dans le productif, même s’il est réduit en proportion, provient néanmoins toujours essentiellement du capital financier, depuis le début du XXe siècle. Il sert toujours de base « matérielle » à la spéculation (« effet pop-corn » !).

L’obstacle à l’élargissement du capital que l’automatisation introduit, à partir d’un certain seuil, c’est que l’augmentation de la plus-value relative ne compense plus pour le recul massif du travail vivant par rapport au capital fixe. La part du capital fixe augmente tout en produisant globalement moins de valeur d’échange.

La crise de 2008 représente probablement le franchissement irréversible de ce seuil.

Le regonflement très rapide de la « bulle » malgré le QE, qui était censé relancer l’économie « réelle » après le sauvetage des Banques et des Bourses, en est le symptôme caractéristique.

Tout simplement parce que l’extension de la robotisation au-delà de ce seuil aboutit à mettre nécessairement en circulation en tant que telle une part de valeur d’usage qui n’est donc plus transformées en valeur d’échange et augmente donc le déficit global entre valeur totale circulant formellement pour correspondre aux besoins et valeur d’échange réellement produite.

Pour que cette valeur d’usage continue néanmoins à circuler et produire du chiffre d’affaire en proportion, à défaut de plus-value, il est donc indispensable de réinjecter des liquidités dans le système, d’une manière ou d’une autre. Des liquidités qui ne peuvent, et pour cause, être réellement valorisées en tant que capital productif. C’est aussi un aspect concret de la transformation du capital fixe dévalorisé en capital fictif.

L’effet de seuil, observable en fait de façon caractéristique depuis 2008, sinon avant, c’est donc clairement qu’il n’y a déjà plus de retour possible à l’élargissement "classique" du capital total.

L’expérience des processus « non conventionnels » type QE montre néanmoins à la bourgeoisie la plus instruite que la stabilisation peut être obtenue par la dette, depuis 12 ans déjà, et donc poursuivie et renforcée par le spectacle "crise du Covid", qui, désormais, « normalise » ce qui était jusque là resté hypothétiquement « non conventionnel ».

Ce n’est pas du tout la "dictature des créanciers" de F. Chesnais (les "créances" étant définitivement insolvables).

C’est simplement, au contraire, le pouvoir de la dette, le pouvoir de faire circuler la valeur d’usage en la "créditant", même si sans retour de valeur possible, et pour cause. C’est la plus grande masse des "profits" qui devient elle même "fictive" et n’est réalisée qu’au bon vouloir des Banques Centrales, institutions désormais fondatrices du pouvoir de monopoliser la valeur d’usage, et non plus principalement de capitaliser sur l’accumulation de la valeur d’échange, même si ce processus "classique" semble persister encore formellement, et en partie, réellement, dans les zones économiquement "arriérées".  

Les analystes réellement sérieux qui bossent directement pour le système ont évidemment compris cela, contrairement à nos « marxistes » d’opérette, à la française ou non. Ils ont donc bien compris l’urgence de réinjecter de nouvelles liquidités tout en « crevant » la bulle de façon aussi bien « maîtrisée » que possible, et c’est bien ce qui a été fait à l’ « occasion », éventuellement « providentielle », si réellement « naturelle », ce qui reste encore douteux, de la « pandémie du Covid-19 ».

Une opportunité doublement « providentielle », vu que le seul moyen de contrôler financièrement un système productif automatisé qui ne produit plus (…ou de plus en plus) que des valeurs d’usage, c’est de s’en assurer le monopole absolu, afin de rendre les classes populaires entièrement dépendantes, et cela exige donc de leur imposer une soumission totale, quel qu’en soit le prétexte. Et cela ne peut fonctionner efficacement que par des peurs collectives constantes fondées sur un fond de psychoses habilement manipulées, dont la « gestion de la pandémie » est un modèle remarquable.

Dans ce domaine, la Chine, qui est probablement, de toutes les puissances financières importantes actuelles, la seule victime réellement involontaire, n’en a pas moins profité pour prendre, là aussi, quelques longueurs d’avance sur la « Big Brotherisation » de l’Occident, consciente d’être également déjà rentrée dans ce nouveau cycle économique.

Le monopole des valeurs d’usage ne peut qu’être « capitalisé fictivement », et il ne peut donc l’être que sur la base de la soumission et de la peur collective permanente.

Luniterre

https://tribunemlreypa.wordpress.com/2020/05/24/critiques-du-concept-de-coup-d-etat-mondial-des-banques-centrales-une-reponse-en-7-points/

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2 Messages de forum

  • Bonsoir Luniterre,

    J’ai pensé à toi, et à tes réflexions sur le capital, en lisant les confessions de Bert de Vries qui était un haut dirigeant politique, démocrate-chrétien de centre droit Néerlandais. Dommage qu’il commence à penser que lorsqu’il est à la retraite. = ! :-D
    https://www.upr.fr/actualite/lecon-…

    «  Dans son livre “Le capitalisme a déraillé“, Bert de Vries écrit que “l’euro continue d’accroître les inégalités entre les États membres de l’UE, nous devons retourner en partie au florin.“ »

    Bien à toi
    A suivre

    Répondre à ce message

    • Bonjour, camarade « A_suivre » !

      Je pense à te lire que tu as peut-être mal compris mes propos !

      Je ne pense pas du tout, contrairement à Bert de Vries, que le capitalisme ait « déraillé » !

      Tout au contraire, même, je pense qu’il suit inexorablement l’évolution des forces productives, et surtout, leur modernisation !

      Avec les progrès et l’extension de la robotisation, les forces productives les plus modernes sont entrées dans une phase où elles produisent de plus en plus de valeurs d’usage qui peuvent répondre aux besoins de l’humanité, mais ces valeurs d’usage, du fait de la robotisation, sont de moins en moins transformables en valeur d’échange.

      Or c’est la valeur d’échange qui fait circuler le capital de façon à permettre la réalisation de la plus-value, et qui permet donc l’élargissement du capital.

      Faute d’une circulation suffisante de valeur d’échange, le système a donc absolument besoin d’injections de liquidités renouvelées régulièrement, pour permettre la circulation de la valeur d’usage, comme substitut nécessaire. Cela permet de faire du « chiffre d’affaire », mais le profit extorqué sur cette base est de même nature que le capital fictif, et n’augmente en rien les capacités d’élargissement du capital total. Il se greffe tout au plus en parasite sur la plus-value au sens classique du terme.

      C’est le cas, par exemple, des chiffres d’affaire astronomiques réalisés par les GAFA qui sont en partie de la plus-value dévoyée du secteur productif via les publicités.

      Un secteur productif où la part du travail vivant et de la plus-value « classique » est déjà en voie de réduction drastique !

      Et donc même s’il y a là une synergie commerciale, elle participe grandement à l’accroissement du capital fictif, et en fin de compte au besoin de liquidités et à la dépendance à l’égard des Banques Centrales.

      Cette dissociation entre valeur d’échange et valeur d’usage était évidemment prévue par Marx, comme conséquence inéluctable de l’automatisation de la production.

      C’est ce qu’il explique notamment dans les Grundrisse. Il y étudie ce phénomène aussi bien du point de vue du prolétariat, pour qui cela devrait correspondre à une libération et à une amélioration des conditions de vie, dans une société socialiste, que du point de vue du capital, qui se trouve contraint d’occuper le temps libre des prolétaires, et on voit comment tous les jours, et doit néanmoins tenter de maintenir le temps de travail assez élevé pour en extraire encore de la plus-value…

      A terme, la fraction, la plus « consciente » de ses propres problèmes, de la bourgeoisie, cherche donc d’autres solutions…

      Chômage partiel, RSA, RU à bas prix, etc…

      Et tout cela « financé » par la dette et donc par les Banques Centrales, en dernier ressort, même si indirectement.

      Et à défaut d’une guerre mondiale, qui sera également désastreuse pour elle, de nombreux « conflits locaux », de basse ou moyenne intensité, avec quelques « pics » genre Irak, Syrie, etc… Des « chantiers de reconstruction » en perspective… Plutôt récupérés par la Chine, ces temps-ci !

      Autre solution, une série de « pandémies » pour réguler le surplus de population…

      En tous cas, même si le Covid-19 était réellement « naturel », c’était donc, à tout le moins, une opportunité pour cette fraction bourgeoise « moderniste » d’avancer dans la réalisation concrète de ses projets, notamment en rendant les économie occidentales définitivement dépendantes des « injections de liquidités » des banques centrales.

      Le capitalisme « classique » ne reviendra plus, tout simplement parce qu’il ne correspond plus à l’évolution des forces productives modernes.

      Une évidence que non seulement une bonne partie de la bourgeoisie, dont l’UPR, semble-t-il, refuse de voir, mais aussi quasiment l’ensemble de la « gauche » même « extrême » et pseudo- « marxiste », qui tient des discours de propagande archaïques, à peine dignes du siècle passé, et encore… ! 

      Et ce n’est donc pas la sortie de l’UE ou de l’Euro qui peut y faire quelque chose, mais simplement la reprise en main de la maîtrise du crédit, qui est actuellement le moyen de maîtrise et de contrôle des forces productives, quelle que soit la politique envisagée. C’est donc un premier cap indispensable, également, dans une transition révolutionnaire socialiste. Et peu importe la monnaie dans lequel il est libellé : il y a même dès lors tout à fait avantage à ce que ce soit une monnaie circulant déjà internationalement.

      A court terme, cet objectif de nationalisation du crédit peut néanmoins être un moyen de se réapproprier la vie politique d’un point de vue prolétarien, en faisant avancer des revendications immédiates concrètes et en montrant la nécessité de faire correspondre enfin les forces productives et les besoins sociaux.

      En espérant ainsi avoir éclairci ces quelques malentendus,

      Bien à toi,

      Amicalement,

      Luniterre

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