« Naked Athena », nouvelle star de la lutte contre les violences policières outre-Atlantique ?
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Le 20 juillet 2020 à 20h28
Modifié le 21 juillet 2020 à 18h54Ronan Tésorière
Lors d’une manifestation à Portland contre les violences policières, une femme nue est apparue et est rapidement devenue virale des réseaux sociaux outre-Atlantique.
En à peine quelques heures, elle est déjà un symbole. Qui ? « Naked Athena ». Derrière ce surnom mystérieux, une femme qui s’est opposée à un cordon de forces de l’ordre à Portland (Oregon) où les manifestations sont quotidiennes contre les violences policières depuis le début de l’affaire George Floyd.
De nombreuses photos et vidéos publiées sur Twitter, ce week-end, montrent une femme non identifiée, portant simplement un masque sur son visage alors qu’elle s’est postée au milieu de d’un carrefour vers 1h45 du matin face aux forces de l’ordre. Elle se tient d’abord debout étrangement calme face à des policiers armés. Une image surréaliste.
Face à elle une douzaine d’agents lourdement armés, en tenue de camouflage, alignés dans une rue du centre-ville de Portland. Ces agents, envoyés par l’administration Trump en dépit des protestations véhémentes des fonctionnaires de l’État et de la ville, font partie d’une force de maintien de l’ordre gouvernementale qui a tiré des projectiles sur une grosse dizaine de militants venus protester contre les violences policières depuis le meurtre de George Floyd par la police de Minneapolis le 25 mai 2020.
Des poses de danseuse ou de yogi
Malgré la présence de cette « vestale » inattendue, les agents, portant des masques à gaz et des casques, ont donc continué à tirer des grenades lacrymogènes en visant l’asphalte. Dans la foulée, un autre manifestant, équipé d’un bouclier bricolé, s’élance devant la femme, pour la protéger. Mais « Naked Athena » n’en a cure et continue de pointer du doigt les forces de l’ordre qui lui font face.
Alors que le face-à-face, irréel, continue, la militante nue prend des poses de ballet et s’allonge dans la rue. Elle s’est également assise sur l’asphalte dans une position de type yogi, face aux officiers, avant que ceux-ci ne rebroussent chemin.
Image iconique ?
Sur les réseaux sociaux, certains en ont rapidement déduit que cette « Athena dénudée », était la responsable du départ des forces de maintien de l’ordre. Une affirmation impossible à confirmer au regard des images de « l’affrontement ». Les fonctionnaires fédéraux et la police locale n’ont pas fait de commentaires sur la femme. Mais la militante de Portland n’a pas fait l’unanimité, certains affirmant que ce symbole incarné par une femme blanche, pouvait détourner l’attention dont bénéficient les protestations contre les injustices dont sont victimes les Noirs aux Etats-Unis.
Certains comparent déjà ce cliché avec d’anciennes images devenues iconiques, où la force brute s’opposait à la vulnérabilité, comme l’homme seul qui se tenait devant une colonne de chars quittant la place Tian’anmen de Pékin le 5 juin 1989, un jour après que l’armée chinoise eut réprimé les protestations par la force.
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