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Ouvrir les cages du Prolétariat …un texte iconoclaste de Gilles Questiaux, nécessaire à la réflexion !

samedi 8 août 2020, par Luniterre (Date de rédaction antérieure : 8 août 2020).

Un texte iconoclaste de Gilles Questiaux,

propre à susciter le débat,

et surtout, la réflexion,

bien nécessaire dans la situation actuelle !

Ouvrir les cages du prolétariat

par une recomposition politique radicale

7 Août 2020 , par Gilles Questiaux

sur son blog Réveil Communiste

Le mouvement de décembre 2019- janvier 2020 contre la réforme des retraites voulue par Macron, qualifié souvent d’ampleur exceptionnelle, n’a pas triomphé, devant l’esquive gouvernementale, non dépourvue de ruse, et la répression. L’impression générale qu’il a laissé, c’est que pour faire céder ce gouvernement il faudra le faire tomber. Et il ne s’était pas passé un mois que la nécessité de se débarrasser de ce régime criminel et incapable est devenue une vérité aveuglante avec la survenue de la pandémie.

On peut se dire qu’un jour ou l’autre, la Bastille va finir par crouler. Mais on peut aussi se demander pourquoi ce n’est pas déjà fait. Une manière de voir, c’est de se dire que la situation n’est pas encore assez mauvaise pour que les gens se révoltent vraiment, une autre au contraire est de dire qu’elle l’est déjà tellement qu’il n’en ont plus la possibilité. On peut aussi se demander si le peuple des esclaves de leur Smartphone n’a pas tout englouti. Mais en réalité il faut se donner comme principe que la situation révolutionnaire est toujours possible (sauf lorsqu’une révolution vient d’être battue et que ses cadres sont exterminés par la répression). Les réformes libérales visent à dissoudre et à refaire un peuple, comme un tas d’individus soumis et concurrentiels . Mais ce « tas » lui même va se structurer et des lignes de failles vont y apparaître.

Tout le monde déteste le capitalisme, ou presque ; certes certains veulent devenir riches ; ils sont jeunes, et se cassent les dents, mais même ceux là ont tendance à critiquer les aspects du capitalisme qui ne leurs conviennent pas : lesmonopoles, les GAFA, etc. Le mouvement pour les retraites, c’est évident, n’est pas un mouvement de jeunesse, dans une société où les jeunes sont flattés et les vieux sont écrasés . Mais la vieillesse qui arrive de plus en plus rapidement, surtout si on est pauvre, c’est aussi le seul avenir des jeunes. Et on voit sortir dans la rue des vieux et des moins vieux qui n’ont plus rien à perdre, pas même la vie à ce que l’on voit si clairement aujourd’hui.

Nombreux sont les textes sur Réveil Communiste qui évoquent le rôle historique du prolétariat, et qui appellent à reconstituer son parti, mais comment faire ? Il y a des pistes, mais il y a aussi une sorte d’inhibition qu’il faudrait lever.

Pour commencer, Réveil Communiste soutient résolument qu’il faut réhabiliter le socialisme du XXe siècle, en URSS et ailleurs, non pas pour le reproduire tel quel, mais s’en inspirer profondément, parce que jusqu’à un certain point c’est le seul anticapitalisme concret qui ait réussi à durer, et qu’il faut donc partir de lui, et poser comme principe, « que rien n’a pu le rendre mauvais » ; et que si nous avons une mauvaise image de ce socialisme soviétique, c’est qu’on nous l’a fourrée dans la tête dès l’enfance. On peut s’appuyer sur le tableau effrayant du meilleur des mondes qui est le nôtre : l’épidémie du covid-19 en cours nous montre que le socialisme a des cotés enviables !

En France, la plupart des gens détestent le capitalisme, et pourtant croit naïvement la propagande capitaliste, et depuis longtemps, et croit aussi en un certain nombre de fausses oppositions au "système" qui ménagent le confort intellectuel, et le confort tout-court. Ces oppositions de papier ont toute latitude de s’exprimer parallèlement à l’hagiographie médiatique du monde tel qu’il est, et lui offrent une fausse critique du capital, une fausse propagande révolutionnaire pour une nouvelle révolution d’opérette, à la Mai 1968 . Néogauchistes et anarchoïdes de la petite bourgeoisie croient qu’il suffit de participer à une agitation nominalement anticapitaliste pour « faire quelque chose », et ce quelque chose qu’ils font pourrait bien être exactement le contraire de ce qu’il faut faire et de ce qu’ils croient vouloir avec tant de radicalité. 

Mais les gens ordinaires sans qui rien ne se fera ont peur de la violence, du terrorisme, et plus encore des moyens totalitaires (pour le coup) de l’antiterrorisme. Les gens en France comme au Chili manifestent entre deux haies de CRS patibulaires et brutaux, quand ils ne sont pas confinés chez eux. Alors les militants dont l’agitation est sans écho sont poussés à se contenter du symbolique, ou condamnés à produire des tracts rédigés en petits caractères et en écriture inclusive.

Pourtant, cela soit dit sans s’illusionner sur les qualités rédemptrices de la violence, il en faudra bien pour sortir d’un système qui repose en réalité sur la contrainte. Mais qui va exercer cette « juste violence » ? Au XIXe siècle, c’était les classes dangereuses des faubourgs qui pouvaient, à de rares moments, s’attaquer directement au pouvoir politique. Au XXe siècle, ce sont les contradictions de la bourgeoisie au niveau international qui ont mis les armes entre les mains des ouvriers et paysans. Maintenant où passe la ligne de faille ?

Toutes les révolutions qui ont fait trembler l’ordre capitaliste ont joué sur des contradictions internes à cet ordre qui ont désarticulé la bourgeoisie, et qui ont rendu ses forces armées et policières inopérantes. C’est à cela, l’approfondissement des contradictions actuelles, ici et maintenant, qu’il va falloir travailler davantage que ce qui a été fait.

Un des aspects de son organisation qui rend l’État bourgeois actuel redoutable, c’est sa multiple articulation territoriale : les faubourgs éparpillés sur le territoire doivent affronter maintenant l’État bourgeois, non seulement à Paris, mais aussi à Bruxelles, et même à Washington, dans une structure politique emboîtée particulièrement solide, défendue par des médias qui sont bien au cœur du système, et non un simple instrument qu’il utilise. Le pouvoir est déterritorialisé pour ceux qui l’exercent, mais pas pour ceux qu’il contrôle. Il leur est au contraire sur-territorialisé, du ghetto à la « communauté internationale » les cages s’emboîtent et se coincent. Mais les grèves et surtout les blocages peuvent ouvrir ces cages territoriales .

La montée de l’écologisme est un phénomène intéressant : d’une part cette idéologie véhicule une nostalgie socialiste qui ne s’avoue pas , celle d ‘une économie aux fins planifiées, mais bien sûr elle ne veut planifier que la décroissance. D’autre part, la critique du déchet est une critique en somme de la marchandise, de la domination de l’échange sur l’usage, et de l’infestation des esprits par la marchandise. Le capitalisme leur donne envie de vomir, et ça , c’est bien. Ce que les écologistes ont oublié, ou qu’ils n’ont jamais su, c’est l’articulation d’une critique du capitalisme et de la lutte des classes. On tente de substituer une lutte des classes réactionnaire, une nostalgie de la nature chez des groupes fragilisés par l’évolution technologique, à la lutte réelle contre l’exploitation.

Le parti du prolétariat sera le résultat encore difficile à imaginer dans les détails d’une union entre l’extrême gauche petite bourgeoise à tendances écolo et féministe, dans la mesure où elle représente des groupes sociaux en déclin, jouissant de droits, dont celui de faire grève, mais menacés à court terme dans leur existence même, et l’extrême droite des travailleurs périphériques, sans statuts, sans sécurité, sans droits du tout. Sachant que ces « extrêmes » qui ne se touchent pas ne sont pas des extrêmes en réalité, ils sont chacun dans leur genre très accommodants au fond, quand ils suivent docilement les flèches lumineuses dans les magasins « Ikea » . Les extrémistes stigmatisés du XXIe siècle ne sont que les sages caricatures de leurs ancêtres du XXe, et sont devenus complètement inoffensifs. La farce a remplacé la tragédie, et on peut en dire des rouges et des bruns actuels ce que Marx disait des grands hommes de 1848, qui au lieu d’agir rejouaient les rôles de la révolution précédente.

Malgré tout, il n’est pas difficile d’imaginer l’accueil horrifié qu’obtiendrait d’abord cette coalition. On en a vu un avant-goût avec les Gilets Jaunes. Mais ce n’est que cette transgression de l’interdit politique fondamental de l’époque qui ouvrira les cages.

L’extrême gauche révolutionnaire (vraiment révolutionnaire) devra rompre avec le mondialisme occidental, la promotion des migrations, des différences et du libéralisme culturel ; l’extrême droite populiste (vraiment populiste) devra remiser au magasin des accessoires les mythes identitaires dans lesquels elle se complaît, ses restes de racisme et sa phobie de l’impôt. Car pour financer tout ce que le peuple demande, il va falloir taxer lourdement des riches qui pour le moment ne se rendent pas compte de leur bonheur. Et il faudra peut être beaucoup d’immigrés pour remplacer les millions d’adeptes du capitalisme impossible à désintoxiquer qui vont quitter le pays, comme ils ont fait à chaque fois qu’une révolution sociale a eu lieu quelque part dans le monde, de Léningrad à la Havane.

Ceux qui détestent véritablement le capitalisme, et pour de bonnes raisons, doivent s’unir, et ils ne pourront le faire qu’en critiquant radicalement leur propre idéologie.

GQ, 9 janvier 2020, relu le 7 août 2020

PS du 7 août 2020. J’espère qu’on ne comprendra pas cet article comme la proposition idiote d’une alliance entre, par exemple, Alain Besancennot et Marine Le Pen. Il s’agit de rapprocher non pas des cadres politiques qui de toute manière se satisfont parfaitement de leur rôle d’opposant perpétuel mais les groupes sociaux qui votent majoritairement pour eux, quand ils votent. On ne peut rien faire avec les cadres de cette extrême-gauche qui utilise tout son espace politique à enfoncer les portes ouvertes de l’émancipation individuelle, alors que jamais l’individu n’a été aussi "émancipé" qu’aujourd’hui, pour ce que ça lui sert, ni de cette extrême-droite obsédée par les récits contradictoires du roman national qui n’ont jamais servi qu’à masquer les défaillances patriotiques répétées des classes traditionnelles d’ancien régime et de la grande bourgeoisie, en 1792, 1871, 1940, et depuis le traité de Maastricht. Les défenseurs des révoltes qui n’existent pas, et ceux du pays qui n’existe pas davantage tel qu’ils l’imaginent font la paire pour préserver l’ordre politique et social du capitalisme pourrissant.

https://tribunemlreypa.wordpress.com/2020/08/08/ouvrir-les-cages-du-proletariat-un-texte-iconoclaste-necessaire/

« Merveilleux » Monde d’Après : face à l’émergence du banco-centralisme, quelle forme de Résistance ?

https://tribunemlreypa.wordpress.com/2020/06/11/merveilleux-monde-dapres-face-a-lemergence-du-banco-centralisme-quelle-forme-de-resistance/

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ML AU 21e SIÈCLE - Marxisme-Léninisme, Marx, Lénine, ML, en deux mots, c’est quoi ? (Partie 3)

https://tribunemlreypa.wordpress.com/2020/08/01/ml-au-21e-siecle-marxisme-leninisme-marx-lenine-ml-en-deux-mots-cest-quoi-partie-3/

13 Messages de forum

  • Merci de ne pas surévaluer / surestimer le vote des prolétaires et sous prolétaires pour FN-RN et Cie … L’abstention est beaucoup plus massive que ces votes de "démoralisés" qui sont conjoncturels.

    Merci aussi de ne pas oublier que le "socialisme dans un seul pays" n’a rien d’enthousiasmant et est voué à l’échec.

    Merci surtout de pas vouloir nous refoutre dans des configurations type CNR qui ne sont que des compromis capital-travail voués à être déconstruits.

    Merci de rebaptiser Olivier avec le prénom de KRIVINE, ça c’est rigolo.

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    • Merci…

      Merci…

      Merci… d’adresser directement vos critiques à l’auteur du texte, qui est Gilles Questiaux.

      Pour ma part, je ne fais que republier, avec encore un vague espoir de susciter un débat, mais je vois que ce n’est pas ce qui se produit…!

      L’édition initiale date déjà de janvier dernier, du reste, et ne semble pas avoir eu plus d’effet…

      Le lapsus Alain/Olivier, qu’effectivement, personne n’avait remarqué jusqu’ici, est justement révélateur du caractère de "clones" les uns des autres des acteurs de la vie politique française, et partant de là, de leur stérilité complète, en fait.

      Questiaux parle des "cadres politiques qui de toute manière se satisfont parfaitement de leur rôle d’opposant perpétuel", c’est à dire clairement qu’ils n’ont aucune volonté de changer réellement quoi que ce soit, et surtout pas, de rompre véritablement avec le capitalisme.

      J’ai également republié ce texte précisément parce qu’il ne contient pas d’allusion sociale-chauvine type "nouveau CNR", ni de propagande voilée pour le "socialisme de marché", "à la chinoise" ou autre.

      Et donc, faire un procès d’intention à l’auteur, c’est, de toute façon, vouloir fermer le débat, et non l’ouvrir.

      Ce qui est en réalité tout à fait conséquent si l’on exclut par avance les chances de survie d’une Révolution à l’échelle d’un pays…!

      …Ou même quasiment d’un continent, comme ce fut le cas de l’URSS.

      Ce que font, délibérément, les trotskystes, par "principe" (…trotskyste !), ainsi que les gauchistes et la plupart des anars…

      Ce faisant, ils renoncent, en réalité, à toute chance de révolution réelle, c’est à dire qui dépasserait le stade de la simple révolte, pour construire une alternative durable, même si nécessairement évolutive.

      Luniterre

      PS : Pour mémoire :

      Le bouleversement révolutionnaire nécessaire de l’ensemble de la société exige absolument l’intervention politique consciente du prolétariat constitué en tant que classe pour soi, et unissant l’ensemble des classes populaires opprimées par le capital, et d’abord à l’échelle nationale, ce qui est déjà résumé au mieux, dès le Manifeste de 1848 :

      « Den Kommunisten ist ferner vorgeworfen worden, sie wollten das Vaterland, die Nationalität abschaffen. Die Arbeiter haben kein Vaterland. Man kann ihnen nicht nehmen, was sie nicht haben. Indem das Proletariat zunächst sich die politische Herrschaft erobern, sich zur nationalen Klasse erheben, sich selbst als Nation konstituieren muß, ist es selbst noch national, wenn auch keineswegs im Sinne der Bourgeoisie. » ( http://www.mlwerke.de/me/me04/me04_…)

      « Les communistes ont également été accusés de vouloir abolir la patrie, la nationalité. Les ouvriers n’ont pas de patrie. On ne peut pas leur prendre ce qu’ils n’ont pas. Comme le prolétariat doit d’abord conquérir le pouvoir politique, s’élever au rang de classe nationale, se constituer lui-même en tant que nation, il est encore lui-même national, même si en aucune manière dans le sens de la bourgeoisie. »

      En 1888 Engels proposait une variante de ce passage, qui, à notre avis, en éclaire précisément le sens, c’est à dire le caractère de classe du pouvoir « national » ainsi nouvellement constitué :

      Engels 1888 _ « Den Kommunisten ist ferner vorgeworfen worden, sie wollten das Vaterland, die Nationalität abschaffen. Die Arbeiter haben kein Vaterland. Man kann ihnen nicht nehmen, was sie nicht haben. Indem das Proletariat zunächst sich die politische Herrschaft erobern, sich zur führenden Klasse der Nation erheben, sich selbst als Nation konstituieren muß, ist es selbst noch national, wenn auch keineswegs im Sinne der Bourgeoisie. »

      « Les communistes ont également été accusés de vouloir abolir la patrie, la nationalité. Les ouvriers n’ont pas de patrie. On ne peut pas leur prendre ce qu’ils n’ont pas. Comme le prolétariat doit d’abord conquérir le pouvoir politique, s’élever comme classe dirigeante de la nation, se constituer lui-même en tant que nation, il est encore lui-même national, même si en aucune manière dans le sens de la bourgeoisie. »

      En effet, ce qui sépare le pouvoir de la classe prolétarienne du sens bourgeois de la nation, c’est bien la rupture avec le capitalisme, la transition anticapitaliste qui commence avec cette prise de pouvoir prolétarienne, sinon, à quoi bon faire une révolution prétendument « anticapitaliste » ?

      https://tribunemlreypa.wordpress.com/2020/08/01/ml-au-21e-siecle-marxisme-leninisme-marx-lenine-ml-en-deux-mots-cest-quoi-partie-3/

      .

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  • « il ne s’était pas passé un mois que la nécessité de se débarrasser de ce régime criminel et incapable est devenue une vérité aveuglante avec la survenue de la pandémie. »

    Réponse : La pandémie est bidon. Elle prévoyait 500 000 morts en France et il n’y en a que 30 000 ! Et encore en trichant sur les chiffres :

    http://mai68.org/spip2/spip.php?art…

    Le spectacle du coronavirus est là pour faire peur. Car on nous dirige par la peur. Peur du terrorisme, peur du climat, peur du coronavirus.

    Que ce fait n’ait pas été dénoncé par la gauche (PS, Mélenchon) relève de la "trahison", si on accepte d’être naïf.

    Que l’énorme majorité de l’extrême gauche — et c’est visiblement le cas de l’auteur de l’article — n’ait pas dénoncé la tromperie relève aussi de la trahison. Involontaire je l’espère. Dans ce cas, c’est de la débité de la part de cette extrême gauche. De l’anticomplotisme primaire !

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    • Ailleurs dans son texte, Questiaux utilise le terme "épidémie" et non pas "pandémie". D’une manière générale, une recherche sur son blog ou sur le net ne permet pas de comprendre clairement son analyse à ce sujet, ni même, et surtout, s’il en a vraiment une, du reste !

      Et donc, et de plus, ce n’est pas le sujet immédiat de son article, qui propose une réflexion utile sur le rapport entre discours idéologique et lutte de classe réelle, celle qui pose concrètement la question de construire une alternative au capitalisme.

      Je ne partage pas, généralement, la plupart des analyses de Gilles Questiaux, mais il me semble néanmoins animé par un effort de réflexion sincère et cet article me semblait donc être une occasion d’amorcer un débat non-dogmatique et non-sectaire.

      Une tentative de plus manifestement vouée à l’échec.

      Celui, devenu chronique, et probablement sans appel, de la gauche française, dans son ensemble.

      Luniterre

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      • Salut Luniterre,

        La phrase que j’ai citée signifie qu’il a été vaincu, lui aussi, par la grande peur. Toute la "gauche" et la majeure partie de l’extrême gauche — qui a suivi Mélenchon en cela, ce qui prouve qu’elle subit énormément son influence — a cru le spectacle du coronavirus et a ensuite reproché au gouvernement, il fallait bien lui reprocher quelque chose, qu’il n’avait pas réagit comme il faut face à la "très dangereuse épidémie". C’est ce que fait l’auteur de ce texte.

        De plus sur son site, l’article "la mascarade des anti-masques" est très clair à ce sujet. Et il est posté par "Rével communiste" :

        Mascarade de la pseudo révolte de ceux qui refusent de porter le masque.

        Où étaient-ils ?

        Quand il était encore temps de bien voter ni le Pen ni Macron, d’être véritablement écolo au lieu de faire de grands discours non suivis d’actes, de manifester massivement pour une société juste, sociale, égalitaire pour les femmes comme pour les hommes, au lieu de laisser se faire mutiler des hommes et des femmes qui manifestaient pour préserver nos droits, défendre leurs vies détruites par des valeurs inhumaines.

        Oui quand il était encore temps de dire non et de construire un autre monde, de prendre une autre voie, de repousser le fatalisme ambiant des fuyards, des trouillards, des faux culs.

        Je me suis beaucoup exprimée depuis plusieurs années sur Facebook et j’y ai été beaucoup censurée, pour avoir relayé le mieux possible les informations qui me semblaient importantes et en prévision de l’énorme crise que je pressentais.

        Alors aujourd’hui en voilà qui se réveillent pour une histoire de masques que ces messieurs et dames refusent de porter sous prétexte que ce serait contre leur liberté.

        La liberté ce n’est pas le droit de ne pas porter ce morceau de tissu ! La liberté c’est bien autre chose. La vérité c’est qu’on a raté le coche et qu’on veut faire le malin quand il est trop tard.

        Mais il n’est jamais trop tard pour apprendre et comprendre de la vie. Soyons constructifs et ne mélangeons pas crise sanitaire et crise tout court. Même si cette crise sanitaire provient entre autres choses de l’irresponsabilité et du machiavélisme de nos dirigeants.

        La désobéissance systématique n’est qu’une réaction d’enfants gâtés individualistes et c’est une attitude narcissique irresponsable lorsqu’il s’agit de la santé voire de la vie et de la mort de chacun d’entre nous. Il y a beaucoup mieux à faire !

        Cette histoire de masques c’est l’idiot qui regarde le doigt qui montre la lune.

        Pasquale Noizet, 7 août 2020

        N’ayant même pas vu que le combat du moment consistait à détruire le spectacle du coronavirus, il est disqualifié pour nous dire comment faire la révolution.

        Bien à toi,
        do
        http://mai68.org

        Répondre à ce message

        • Entièrement d’accord sur le fait que le premier objectif concret est de « déconstruire », détruire, le spectacle du « Coronacircus ». OK là-dessus…

          Mais cela implique de chercher à comprendre la raison essentielle de cette mise en cène macabre, qui est l’évolution inéluctable du capitalisme vers le banco-centralisme.

          Et là-dessus, on n’entend pas grand monde !

          Et pas plus Gilles Questiaux que les autres…

          Car cela implique de remettre en cause le bla-bla idéologique habituel, et de redéfinir complètement la stratégie révolutionnaire.

          Son article fait une remise en cause partielle, néanmoins, mais pour d’autres raisons, également valables, même si insuffisantes sur le fond. Il aurait donc pu être, malgré tout, une contribution utile au débat, s’il avait lieu, ce qui n’est pas le cas.

          En fait, je pense qu’il m’a très probablement envoyé cet article par erreur…

          Mais ne serait-ce que pour éviter, précisément, de tomber dans le sectarisme, je ne regrette pas cette republication, tout comme celle, par exemple, de cet article de France-Soir :

          https://tribunemlreypa.wordpress.com/2020/08/06/covid-19-le-crime-francais-macronien-en-marche/

          Malheureusement, sectaire ou pas, l’écho reste très faible, voir encore plus faible, avec ces tentatives d’élargissement du débat.

          Constat consternant mais réaliste.

          Luniterre

          PS : Ceci-dit, l’article cité n’est pas de lui et ne reflète pas forcément sa position personnelle, vu le nombre d’articles qu’il republie. Néanmoins, il indique, effectivement et probablement, une tendance néfaste… de plus !

          Répondre à ce message

          • Salut Luniterre,

            Je ne vois pas pourquoi il t’aurait envoyé cet article par erreur. Il faut bien communiquer avec les gens. Peut-être était-il fier de son article ?

            Tu n’as pas a regretter le re-publication de cet article.

            Quant à "la raison essentielle de cette mise en scène macabre" ; je me suis à plusieurs fois exprimé la dessus :

            http://mai68.org/spip2/spip.php?art…

            Personnellement, j’ai vu et dénoncé dès le début que le spectacle de ce nouveau coronavirus était destiné, en Occident, à créer la grande peur. La seule solution pour détruire les plans du pouvoir, c’est d’expliquer aux gens qu’il n’y a pas à avoir peur. Justement, Raoult a très vite dit : « Je ne suis pas terrorisé ! »

            Le pouvoir dirige les gens par la peur : peur du terrorisme, peur du climat, peur du coronavirus !

            Au début du spectacle du coronavirus, je disais que : « Le coronavirus joue le même rôle que le terrorisme sous faux drapeau. En nous matraquant sans arrêt aux "infos" de la télé, en nous faisant croire qu’on va tous mourir, le pouvoir cherche à imposer l’union sacrée, c’est-à-dire la collaboration de classe. »

            Puis, j’ai dit ; « L’intoxication mentale au coronavirus sert à prouver que l’État est indispensable. C’est bien plus efficace que la manipulation du terrorisme par le pouvoir, dont on commence à être un peu trop habitué. Nous avons développé des anticorps contre le terrorisme d’état sous faux drapeau, pas encore contre les intoxications mentales du style coronavirus. »

            Quand il a peur, le "citoyen lambda" se dit : « Mieux vaut un État qui nous exploite à fond et nous fait subir les pires saloperies, mais nous protège contre le terrorisme ou le coronavirus, que pas d’État du tout ! »

            C’est tout simplement que la lutte des classes passe par le mensonge et sa dénonciation. Si la classe dominante ne nous manipulait pas sans arrêt, cela fait bien longtemps qu’elle aurait perdu la partie et qu’on aurait fait la révolution.

            Quant à ton analyse de "l’évolution inéluctable du capitalisme vers le banco-centralisme". C’est un complément de fond indispensable qui va avec ce que je disais de "la société de l’arnaque" :

            http://mai68.org/spip/spip.php?arti…

            Néanmoins, il faut bien voir que, quoiqu’il en soit de ce point de vue, il aurait bien fallu de toutes façons que les capitalistes trouvent le moyen de se maintenir encore un peu au pouvoir. Le terrorisme ça marche plus trop pour faire peur, le climat non plus, alors le coronavirus, c’est génial…

            Bien à toi,
            do
            http://mai68.org

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  • Luniterre,

    Voici des commentaires sur "Ouvrir les cages du prolétariat" :

    Il dit : « la situation révolutionnaire est toujours possible (sauf lorsqu’une révolution vient d’être battue et que ses cadres sont exterminés par la répression). »

    Guy Debord explique que la révolution prolétarienne demande au prolétariat infiniment plus que la révolution bourgeoise a démandé à la bourgeoisie. La révolution prolétarienne nécessitera l’absence de "cadre", chacun devant avoir un pleine conscience de la situation.

    Il dit : « Les réformes libérales visent à dissoudre et à refaire un peuple, comme un tas d’individus soumis et concurrentiels . Mais ce « tas » lui même va se structurer »

    Donc des individus séparés. Justement, la "distanciation sociale", qui est l’exact contraire de la lutte de classe, est justifiée par le pouvoir grâce au spectacle du coronavirus. Spectacle dans lequel l’auteur du texte marche à fond.

    Il ne parle pas des gilets jaunes… seulement du mouvement des retraites. C’est qu’il n’a rien compris.

    Il parle de reconstruire le parti. Un parti échouera à faire la révolution prolétarienne pour la raison que l’absence de "cadre" est une nécessité révolutionnaire.

    Il parle de « réhabiliter le socialisme du XXe siècle, en URSS et ailleurs ». Voir le lien : http://mai68.org/spip/spip.php?arti…

    Il dit : « si nous avons une mauvaise image de ce socialisme soviétique, c’est qu’on nous l’a fourrée dans la tête dès l’enfance. » Pas seulement relire Guy Debord. Mais il faut comprendre pourquoi l’URSS est devenue ce qu’elle est devenue. Voir le lien ci-dessus.

    Il dit : « une nouvelle révolution d’opérette, à la Mai 1968 » ça le disqualifie tout autant que de ne pas avoir compris le spectacle du coronavirus :

    http://mai68.org/spip/spip.php?arti…

    Bon je n’ai pas envie d’aller plus loin dans l’analyse de son texte. L’auteur un paumé plein de bonnes intentions qui n’est capable que de faire de la théorie. Qui plus est de la théorie totalement détachée de la réalité. Autrement dit, de l’idéologie.

    Bien à toi,
    do
    http://mai68.org

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    • Bonjour, camarade !

      Je suis resté éloigné du net quelques heures pour d’autres soucis, et je reviens donc vers tes propositions.

      Il n’y a pas d’intérêt à refaire le même débat, peu ou prou, sur des questions anciennes déjà vues et revues.

      L’intérêt d’un débat, aujourd’hui, c’est de comprendre ce qui est nouveau, et/ou, plutôt, rendu visible avec la crise actuelle, et d’en tirer les conséquences politiques.

      Ton approche de la « société de l’arnaque » est évidemment utile et intéressante, à condition d’en percer les causes, ce qui nous mène aux conséquences politiques.

      Tu nous dis que le prix des marchandises ne correspondant plus au coût moyen du travail socialement nécessaire, la loi de la valeur serait donc d’ores et déjà entièrement caduque.

      Or c’est précisément une lecture, en réalité et paradoxalement, plutôt dogmatique de Marx, car s’il a évidemment essentiellement insisté sur la forme d’expression de la loi de la valeur à son époque, qui est celle du développement du capitalisme industriel, il ne l’y a jamais limité, et surtout pas, dès les Grundrisse.

      La loi de la valeur est d’une manière générale celle du rapport entre l’activité économique humaine, répondant aux besoins de l’espèce, et ses ressources naturelles.
      Elle est donc liée au travail productif humain et ne disparaitra complètement qu’avec lui, c’est-à-dire avec la robotisation totale de la production et des services.

      Mais comme tu l’as fort justement remarqué, il y a des étapes du développement des forces productives, et donc, en fait, différentes formes possibles d’expression de la loi de la valeur.

      Les prix actuels nous semblent effectivement fixés de manière arbitraire, mais néanmoins dans une limite, qui est celle du marché.

      Dans cette limite, tu crois voir, comme, malheureusement, nombre de pseudos- "marxistes", universitaires et autres, que le « taux de profit » augmente, mais en fait, il s’agit donc de profit fictif, et non pas basé sur la valeur-travail elle-même.

      A l’époque de Marx prix et valeur restaient relativement proches du fait que le prix de marché dépendait lui-même du travail humain productif, et comme moyen de reconstituer sa force, ce qui en faisait l’essentiel du marché lui-même.

      Dans une société « tertiarisée », la force de travail productive ne représente plus qu’une part minoritaire du marché, et il y a donc un déséquilibre accentué entre prix et valeur.

      Mais ce n’est pas encore l’essentiel : la production issue des machines automatisées n’en conserve pas moins une valeur d’usage :

      Su tu as dans ta salle de bains une brosse à dent issue d’une telle production, elle a bien une valeur d’usage qui lui est propre, même si elle ne représente qu’une fraction minime de la valeur de la machine nécessaire à sa fabrication.

      Avec la machine complète dans ta salle de bains, tu ne pourrais pas, néanmoins, te laver les dents !

      En payant ta brosse au prix du marché, tu rembourses donc une fraction du coût de la machine, des matières premières, de l’énergie nécessaire, etc… Et le « bénéfice » que s’octroie l’industriel propriétaire de la machine est donc un profit entièrement fictif, en fait.

      Et comme, de ton côté, l’argent que tu dépenses dans cet achat provient généralement de ton travail, (…même si sous forme de retraite), cette valeur que tu as créée par ton travail est absorbée d’une part par la valeur d’usage qui correspond à ton besoin de te laver les dents, (…transformée par la valeur d’usage de la machine), et d’autre part, par le profit fictif du propriétaire de la machine.
      La valeur de ton travail est donc détruite, et à ce double titre, en tant que valeur d’échange potentielle avec les produits du travail productif humain d’autres catégories de travailleurs.

      Dans la mesure où le capital investi dans la machine est lui-même, au départ, une dette de l’industriel envers le banquier qui le finance, c’est donc pratiquement toute l’affaire de brosses à dents, y incluant le « profit » (…et l’intérêt du banquier !), qui n’est plus qu’une fraction de la dette globale du système, contrôlée, en dernier ressort, par les Banques Centrales.

      Bien sûr, il s’agit là d’une version extrêmement simplifiée du problème actuel, et en pratique, il reste peut-être encore quelques prolos dans l’usine de brosses à dent, mais trop peu pour compenser ce phénomène, et d’autant moins que le produit de leur force de travail suit également ce genre de circuit économique, comme le tien.

      Et le processus ne fait que se généraliser, même en Chine, maintenant…

      Donc, on ne peut pas dire que la loi de la valeur soit réellement caduque, alors que c’est simplement la part de la valeur d’échange des produits du travail humain qui se réduit comme peau de chagrin, remplacée par la valeur d’usage du capital fixe, (machines), et le profit fictif.
      Comme les deux proviennent le plus souvent, et finalement, du crédit, celui-ci cesse donc de pouvoir être réellement validé comme capital autre que fictif…

      Au stade actuel de « développement » du monde banco-centralisé il y a donc nécessairement accroissement parallèle, concomitant et connexe, de la dette globale et du capital fictif.
      Une nouvelle phase d’ « équilibre » sera atteinte lorsque les monopoles producteurs des valeurs d’usage seront entièrement et directement passés sous le contrôle des Banques Centrales.

      On sera alors pleinement dans le monde des 20/80 (…20% d’actifs, 80% de …spectateurs !), déjà prévu par les « élites » depuis 1995. C’est donc aussi une sorte de monde « orwellien », et c’est déjà un peu notre « Monde d’Après », …un peu, beaucoup, à la folie, surtout !

      Dans ce monde, et en fait, depuis 2008 , déjà, ce n’est plus le capital qui est la clef du pouvoir réel, mais la dette, c’est-à-dire le crédit, le pouvoir d’octroyer des crédits, essentiellement sur la base de la « création monétaire », dite vulgairement « planche à billets », même si bien évidemment totalement « dématérialisée ».
      Bien entendu, vu d’ « en bas », si j’ose dire, en tant que prolétaires, nous avons toujours, ou du moins, la plupart du temps, affaire directement à des capitalistes formellement « classiques », mais dans des situations qui ne le sont déjà plus, comme tu le remarques toi-même, dans ton article sur la « société de l’arnaque ».

      http://mai68.org/spip/spip.php?article11966

      De même, la plupart des stades antérieurs de l’évolution économique humaine subsistent, à des degrés divers : il y a même encore quelques « chasseurs-cueilleurs » !

      Ceci-dit, ce sont bien les lignes de force dessinées par l’ensemble des économies banco-centralisées qui façonnent la politique mondiale, sur la base de l’accroissement de la dette mondiale.

      Le paradoxe n’est qu’apparent, car le principe de la domination de classe c’est d’abord le contrôle du pouvoir et donc, de l’appareil productif, et le fait qu’il repose sur l’accumulation du capital ou sur l’accumulation des dettes, cela n’y change rien.
      Que la monnaie sorte de la sueur du prolétaire ou de la « planche à billet », cela ne fait aucune différence, en termes de pouvoir d’achat.

      Et si le pouvoir s’achète désormais à crédit, il se suffit donc à lui-même, d’une manière ou d’une autre, en termes de privilèges de classe, et n’implique pas même un remboursement réel, et encore moins, complet, d’où les crédits à taux négatifs.

      Ce qu’il faut bien comprendre, c’est que si le pouvoir du capital monopoliste apparait déjà ultra-concentré entre les mains du tristement fameux « 1% », celui du banco-centralisme l’est encore bien davantage, et de plusieurs ordres de grandeur, et probablement même encore quand il aura intégré complètement le monopole de toutes valeurs d’usage sur la planète.

      Pourtant, il ne s’agit nullement d’une sorte de « conspiration » ou de « complot » mais simplement du résultat de l’évolution des forces productives les plus modernes. Il se trouve simplement, donc, que cette évolution a fini par, en quelque sorte, et formellement, « donner du corps » à certains aspects des théories dites « complotistes », qui, jusque là, n’étaient au mieux qu’une sorte d’intuition qu’ « il se passe quelque chose » !

      Ce qu’il faut donc retenir, en résumé, c’est qu’avec cette évolution des forces productives modernes il y a un stade du développement où la masse des marchandises produite ne peut plus réellement être transformée en valeur d’échange des produits du travail humain et circule donc directement en tant que valeur d’usage, transformant, par le cycle du seul capital fixe (machines) et du crédit, une masse toujours plus importante du capital circulant en capital fictif.

      C’est ce nouveau cycle qui est la base économique du pouvoir banco-centraliste, et il repose sur le contrôle de la dette et du crédit.

      Pour prendre le pouvoir en tant que classe pour soi, le prolétariat doit nécessairement prendre le contrôle des forces productives les plus modernes. Prendre le pouvoir sur la production des valeurs d’usages, c’est une condition sine qua non de la prise du pouvoir sur l’usage de sa vie. C’est donc, désormais, la base économique de la transition révolutionnaire socialiste prolétarienne, au 21e siècle ! C’est pourquoi la prise de contrôle de l’ensemble du système de crédit qui permet de gérer ce cycle de production est le premier élément et l’élément stratégique essentiel de la transition révolutionnaire.

      Cette prise de contrôle est le levier qui permet de commencer à établir une correspondance entre besoins sociaux réels et forces productives, une correspondance qui soit débarrassée du parasitisme du profit en général, et dans l’immédiat, du capital fictif en particulier, que ce soit celui des monopoles ou des banques, centrales et autres.
      Ce levier permet également une répartition et un partage du travail encore socialement nécessaire entre tous les participants à l’économie, selon leurs capacités, et il est donc également le levier qui permet l’éradication du chômage, en créditant une masse salariale répartie et partagée équitablement, correspondante à la satisfaction des besoins sociaux, en termes de valeurs d’usage des biens et services.

      C’est pourquoi il est important, pour le fonctionnement de la démocratie prolétarienne, qu’un maximum de participants à l’économie aient une formation suffisamment élevée pour participer valablement à ce contrôle et à cette gestion.

      Les formes d’organisation et moyens par lesquels se développe une telle formation sont une question contingente importante, mais ne sont pas la question de fond en elle-même.

      Luniterre

      « Merveilleux » Monde d’Après : face à l’émergence du banco-centralisme, quelle forme de Résistance ?

      https://tribunemlreypa.wordpress.com/2020/06/11/merveilleux-monde-dapres-face-a-lemergence-du-banco-centralisme-quelle-forme-de-resistance/


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      ML AU 21e SIÈCLE - Marxisme-Léninisme, Marx, Lénine, ML, en deux mots, c’est quoi ? (Partie 3)

      https://tribunemlreypa.wordpress.com/2020/08/01/ml-au-21e-siecle-marxisme-leninisme-marx-lenine-ml-en-deux-mots-cest-quoi-partie-3/


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      • Salut,

        J’avais cru comprendre que la loi de la valeur, dans Karl Marx, expliquait comment se fixait le prix d’une marchandise.

        La révolution supprimera tout simplement l’argent.

        As-tu vu la vidéo "L’argent dette", sorti en 2008 :

        http://mai68.org/spip/spip.php?arti…

        Qu’en penses-tu ?

        Bien à toi,
        do
        http://mai68.org

        Répondre à ce message

        • C’est bien un aspect de la question, et même, le plus évident, et qui est effectivement développé au chapitre 1 du Livre I du Capital, ce qui semble prouver que tu l’as lu, et même plutôt bien compris, contrairement à la plupart des pseudos-"marxistes", même "universitaires", (Althusser en déconseillait formellement la lecture …pour "comprendre Marx" !), mais ce n’est évidement pas le seul aspect, ni même, le plus fondamental :

          « Que chaque nation crèverait, qui cesserait de travailler, je ne veux pas dire pendant un an, mais pendant quelques semaines, chaque enfant le sait. Il sait également que les masses de produits correspondant aux différentes masses de besoins nécessitent des masses différentes et déterminées quantitativement de travail social global. Que cette nécessité de la distribution du travail social dans des proportions déterminées ne peut être abrogée par la forme déterminée de production sociale, mais peut changer seulement son mode de manifestation, c’est une évidence. Les lois de la nature ne peuvent absolument pas être abrogées. Ce qui peut changer dans des États historiquement différents, c’est seulement la forme par laquelle ces lois s’imposent. Et la forme par laquelle cette répartition proportionnelle du travail s’impose dans un État social, par laquelle la relation du travail social se fait valoir comme échange privé des produits du travail individuel, est précisément la valeur d’échange.

          La science consiste précisément à établir comment la loi de la valeur s’impose. »

          Karl Marx, lettre à Ludwig Kugelmann, 11 Juillet 1868

          Karl Marx, Brief an Ludwig Kugelmann, I I.Juli 1868

          https://marxwirklichstudieren.files…

          Seiten 552-553

          [Traduction TML]

          PS : J’écoute Paul Grignon, que tu me signales, et qui ne dit pas que des bêtises, évidemment, mais semble finalement escamoter l’essentiel, concernant, précisément, la loi de la valeur. Post à suivre sur le sujet…

          Re-PS : le communisme, dans sa phase supérieure, abolira l’argent, du moins dans son mode de fonctionnement actuel, mais la phase de transition révolutionnaire socialiste prolétarienne doit déjà commencer à en transformer complètement l’usage, par le contrôle démocratique du crédit, qui est donc le premier levier, indispensable, de cette transition.

          Luniterre

          Répondre à ce message

          • « mais ce n’est évidement pas le seul aspect, ni même, le plus fondamental »

            Je ne comprends pas pourquoi. Peut-être que je ne comprends pas bien le texte que tu as mis en rouge.

            Il faudra abolir l’argent tout court. En changer le mode de fonctionnement ne suffit pas. Car, il y aura toujours moyen de recréer un capitalisme. C’est comme la lutte perpétuelle entre les pirates informatiques et les agents de sécurité informatique. Les pirates trouvent toujours un biais. Ils ont même un temps d’avance.

            Je ne suis pas sûr que pour supprimer l’argent il y ait besoin d’une transition. Il y a des villes en Espagne, en 1936, où l’argent avait été remplacé par des bons. Ce qui fait une transition, à moins qu’ils envisageaient que ce soit définitif ; mais, dans ce cas un capitalisme aurait forcément trouvé un biais pour se recréer à la longue. Mais, dans d’autres villes, l’argent avait carrément été supprimé et remplacé par rien du tout.

            Il faudra tout simplement ne plus échanger, mais donner. Remplacer l’échange par le don. Dans ce vieux tract, il y a une ou deux bêtises ou imprécisions, mais l’essentiel est bon :

            http://www.mai68.org/textes/PERSPECT.htm

            Extrait : Pensons aussi qu’à sa sortie, le coût de la nouvelle pièce de 10 Francs était de 1F30. Si nous supprimons l’argent, c’est donc encore 13% du travail qui disparaît. Et le capitalisme rendu impossible. Mais pourrons-nous nous passer d’argent ? Oui ! Tout sera gratuit, il n’y aura plus d’échange, seulement le don, pour le pur plaisir, l’amitié ou l’amour. J’ai vu en Afrique Noire plusieurs villages où l’argent ne servait à rien, où quand quelqu’un crevait de faim, c’est que tout le monde crevait de faim, où quand quelqu’un avait à manger, c’est que tout le monde avait à manger : solidarité totale. Serions-nous plus bêtes ou méchants qu’eux ?

            A+
            do
            http://mai68.org

            Répondre à ce message

            • J’ai finalement écouté jusqu’au bout la vidéo de Paul Grignon…

              Si le début est à peu près valable, bien qu’il escamote déjà quasiment la loi de la valeur, à partir de la minute 27 il déraille complètement, et quasiment jusqu’au bout, en passant par un "message" pseudo-écologiste archi-rebattu et archi-bidon sur la "croissance", etc…

              La différence entre son propos et la réalité tient en deux mots, qui n’en font qu’un chez Marx :

              >>>valeur-travail

              L’explication, elle, tient en trois lignes :

              >>>tant que la valeur créée par le travail productif correspond à l’encours des crédits, la dette reste remboursable et ne pose pas, par elle-même, de problème économique.

              Le "problème" de la dette globale commence réellement lorsque une masse importante de valeurs d’usage en circulation ne proviennent plus du travail productif humain, mais principalement de la production automatisée et robotisée.

              Mais ce n’est évidemment un "problème" que sous le capitalisme.

              Il a deux solutions :

              >>>1-Celle qui se met en place depuis 2008, c’est à dire le banco-centralisme et le monopole des valeurs d’usage.

              >>>2_Le contrôle démocratique du crédit, qui permet une répartition équilibrée et équitable, en rapport avec les besoins sociaux réels, des forces productives, du travail socialement encore nécessaire, et de la masse salariale correspondant à la satisfaction générale des besoins sociaux.

              Personnellement, je milite pour la deuxième, même si je constate qu’elle n’a que très peu d’écho, sinon aucun…

              Supprimer totalement l’argent et le crédit, du jour au lendemain, en cas de révolution, même si cela a pu paraitre possible à des stade antérieurs de développement économique, c’est précisément, au mieux, aujourd’hui, en revenir à un stade archaïque de développement économique et social, et certainement très instable, sinon très inégalitaire en pratique, tout comme le "communalisme" à la Murray Bookchin (…ou à la Dühring, cf. Engels).

              Au pire, c’est le chaos et/ou l’échec, comme lors de ces diverses tentatives.

              Il y a donc une divergence profonde entre nous sur ce point.

              Bien à toi,

              Amicalement,

              Luniterre

              Répondre à ce message

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