VIVE LA RÉVOLUTION
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Pourquoi les oligarques ne peuvent espérer aucune pitié de notre part

samedi 26 août 2017, par anonyme (Date de rédaction antérieure : 26 août 2017).

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25 août 2017

Quand viendra le moment de pendre le dernier oligarque avec les tripes du dernier manager, plusieurs d’entre nous risquent d’être tentés par l’indulgence : après tout, une fois qu’on leur aura ôté leur pouvoir, quel besoin de s’acharner sur leurs enveloppes corporelles ? Un petit stage dans les centrales nucléaires à désactiver, ou dans les zones pourries par la recherche des métaux rares ou l’exploitation du gaz de schiste, un séjour découverte auprès des gens rendus fous par leurs guerres, ça devrait suffire, non ? On reconnaît là la vieille indulgence des révolutions qui, sachant que nos ennemis ce sont avant tout des rapports sociaux, ont tendance une fois la victoire acquise, à oublier que les infects rapports de domination et d’exploitation étaient incarnés dans des corps individuels dotés de noms et de prénoms. Mais ce coup-ci, ce qui devrait faire un peu réfléchir les insurgés c’est que jamais peut-être dans l’histoire, on n’a vu des dominants atteindre de tels sommets de cynisme. Après tout les seigneurs du moyen-âge et les rois de l’antiquité étaient portés par une tradition à laquelle tout un chacun adhérait, et qui paraissait naturelle. Ils étaient dans leurs châteaux et leurs palais, ils faisaient trimer leurs sujets jusqu’à la mort, en étripaient quelques-uns de temps à autre, mais ils ne se foutaient pas de leur gueule en permanence.

Comme les maîtres d’Internet qui veillent soigneusement à ce que leurs enfants restent à l’écart des écrans, les dominants qui ont façonné nos villes et nos campagnes savent parfaitement ce qu’ils ont fait : en s’appuyant sur des élus locaux plus serviles et corrompus que la valetaille d’autrefois, ils ont vidé les centre-villes des villes moyennes au profit de périphéries où s’alignent des entrepôts à commerce que leurs couleurs vives n’arrivent pas à rendre moins lugubres que les prisons qu’ils avoisinent souvent, ils ont transformé les centres des grandes villes en galeries marchandes de luxe, et sous la direction de l’immonde Pompidou ("les villes doivent s’adapter à la voiture") Paris qui avait résisté à Hausmann en gardant un noyau de vrai vie, a ployé le genou en installant l’immonde verrue des Halles, minable centre commercial de banlieue en plein coeur de la cité. Cette défaite de la pensée n’a cessé de peser sur les sensibilités parisiennes, au point qu’ils ont accepté pour finir qu’on mette sur l’histoire rude et forte et odorante du ventre de Paris le couvercle final, cette "canopée" couleur pisse qui parachève trente ans d’horreurs urbanistiques. Et eux, les oligarques, eux qui se sont goinfrés avec les centres commerciaux, les travaux "publics" et la bétonnisation du monde, ils vivent dans des enclaves, dans des lieux délicieusement préservés et rénovés, comme dans la campagne autour de Gordes et autres communes du Lubéron (ou de Corse, ou des Landes, ou de la Sologne, de la Bretagne, etc), et s’ils laissent aux sublimes villages provençaux une enveloppe intacte, c’est pour mieux la pourrir avec des commerces de saloperies typiques fabriqués en Chine, histoire de voler encore un peu le populo qui s’y presse pendant qu’eux bronzent leur panse au bord de leurs piscines et ricanent sur les bidochons de toute l’Europe qui se pressent dans le dysneyland provençal qu’ils ont fabriqué.

Vous vous foutez de nous mais on l’oubliera pas !

Tout ce qui était directement vécu s’est éloigné dans une représentation : les murs de Gordes sont couverts de photos du village montrant la vie telle qu’elle en a été chassée : difficile de se foutre davantage de la gueule des autochtones et de ceux qui viennent photographier le fantôme de cette civilisation d’autrefois

Typique boutique provençale

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