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Coronavirus - Les masques ne protègent pas

dimanche 4 octobre 2020, par anonyme (Date de rédaction antérieure : 4 octobre 2020).

Les masques ne protègent pas

http://www.slate.fr/story/4519/les-…

29 avril 2009 à 0h00

Mis à jour le 31 juillet 2020 à 10h13

Jon Cohen

Article traduit par Micha Cziffra

Photo : Une mère et son fils avec leurs masques à Mexico Daniel Aguilar / Reuters

A mother and her son wear protective masks in Mexico City April 28, 2009. REUTERS/Daniel Aguilar

L’explication.

Alors que l’épidémie de grippe porcine - désormais rebaptisée « Grippe mexicaine » par l’OMS (Organisation mondiale de la santé) - s’accélère, certains habitants d’Amérique du Nord, affolés, se sont mis à porter des masques. Sur la Place de la Constitution de Mexico, l’armée a distribué des masques chirurgicaux. Quant au personnel douanier travaillant sur la frontière avec les Etats-Unis, ils disposent d’un équipement de protection contre les virus, notamment des gants et des masques. (Cliquez ici pour voir les images.) Mais les masques chirurgicaux sont-ils une protection efficace contre les virus ? En 2003, Jon Cohen écrivait que le virus SRAS (Syndrome respiratoire aigu sévère), dont la taille est minuscule (100 nanomètres) pouvait facilement traverser ces barrières. Tout porte à croire que la grippe porcine, qui fait entre 80 et 120 nanomètres, en est également capable. L’article de 2003 est republié ci-dessous.

Les photos spectaculaires de la population portant un masque chirurgical dans les rues des villes asiatiques touchées par le Syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS) posent une question : ces masques offrent-ils une protection significative contre la maladie ?

Les virus, y compris le coronavirus dont les scientifiques pensent qu’il est à l’origine du SRAS, ont une taille si infime qu’ils peuvent franchir ces obstacles. Plusieurs études ont même montré que les masques faciaux chirurgicaux ne permettent pas d’empêcher la transmission du bacille de Koch, une bactérie de plus grosse taille, qui provoque la tuberculose. Les Centres américains de contrôle et de prévention des maladies (CDC) conseillent aux personnes atteintes du SRAS de porter un masque chirurgical. Toutefois, ils ne recommandent pas le port d’un masque aux personnes en contact avec ces patients, sauf si ces derniers ne peuvent pas en porter un. Porter un masque chirurgical à l’extérieur, là où les particules virales se dispersent aisément est encore moins utile.

Les CDC recommandent au personnel de santé s’occupant de patients atteints du SRAS de porter un masque spécial appelé « respirateur N95 ». Cependant, même ce type de masque offre une protection limitée contre les coronavirus. Le nom de ce masque en dit long. Le « 95 » signifie que ce masque, s’il est porté correctement - et la façon dont il est porté constitue une condition cruciale - est capable de filtrer les particules supérieures ou égales à 0,3 microns, dans 95% des cas. (Pour vous donner une idée, le diamètre d’un cheveu mesure environ 100 microns.) Les coronavirus humains mesurent entre 0,1 et 0,2 microns, c’est-à-dire une à deux fois moins que la taille limite interceptée par le masque.

Sergey Grinshpun, physicien chercheur à l’Université de Cincinnati (située dans l’Ohio), a étudié les respirateurs N95. Il en a conclu que l’efficacité de ces masques dépend en fait des « séries de fabrication ». Différentes sociétés fabriquent des masques d’une série plus ou moins efficace en dessous de 0,3 microns. En d’autres termes, les masques d’un fournisseur, s’ils sont correctement portés, pourront filtrer 92% des coronavirus, et ceux d’un autre seulement 50% !

« Il semble qu’on soit mieux protégé si on en porte un plutôt que rien du tout », reconnaît Sergey Grinshpun. Il fait remarquer, par ailleurs, que les virus circulent souvent sur des molécules porteuses de plus grande taille - des gouttes de mucus par exemple -, ce qui facilite leur filtrage.

C’est pourquoi la directrice des CDC, Julie Gerberding, a souligné la semaine dernière qu’il peut être utile de se recouvrir le visage d’un T-shirt quand on est en contact direct avec une personne infectée. Pour se protéger efficacement contre les coronavirus, il faudrait porter un masque qui recouvre l’ensemble du visage et est muni d’un filtre anti-particules à haute performance (HEPA). Mais, comme l’explique Sergey Grinshpun, ces filtres de type HEPA sont « assez gênants ».

Les masques ont le mérite de chasser quelque chose : la peur. Mais, en même temps, la vision de tant de monde avec des masques rend la peur contagieuse. Et contre la peur hélas, il n’y a pas de protection à base de séries de fabrication efficaces ou d’équipements portés correctement…

Jon Cohen

Article traduit par Micha Cziffra

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