Note de do : « la préfecture n’a autorisé qu’un rassemblement statique, en raison de la situation sanitaire. » On n’en attendait pas moins de la part d’un pouvoir qui n’a déclaré l’urgence sanitaire que pour lutter contre la contestation et l’interdire
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24 novembre 2020
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Manifestation contre la loi recherche à Paris le 24 novembre 2020. BERTRAND GUAY / AFP
Entre 300 et 400 chercheurs et enseignants-chercheurs se sont rassemblés mardi 24 novembre à Paris pour « exiger » le retrait de la loi de programmation de la recherche (LPR), adoptée au Parlement la semaine dernière.
« On est là », « On ira jusqu’au retrait ! », entonnaient notamment les manifestants, réunis dans le calme devant la faculté de Jussieu, à l’appel des syndicats et collectifs opposés à la LPR. Ils avaient initialement prévu de défiler jusqu’à Matignon pour demander une entrevue avec le Premier ministre Jean Castex, mais la préfecture n’a autorisé qu’un rassemblement statique, en raison de la situation sanitaire, ont regretté les manifestants.
« Ca n’est pas un baroud d’honneur, c’est un point d’appui pour aller plus loin dans la résistance ! », a lancé à la foule Patrick Boumier, du SNTRS-CGT. Les opposants à la LPR, mobilisés depuis le début de l’année contre une réforme en « trompe-l’œil » qui va selon eux faire « exploser la précarité », entendent empêcher la promulgation des décrets d’application du texte adopté définitivement au Parlement vendredi.
Deux amendements votés in extremis au Sénat ont ravivé la contestation, dont un sur le « délit d’entrave » visant à pénaliser les intrusions de personnes extérieures dans les universités, et dénoncé comme « liberticide ».
Des recours pourraient être déposés devant le Conseil constitutionnel, a précisé le collectif des Facs et Labos en lutte, fer de lance de la contestation. « Mais notre objectif, c’est que la LPR soit retirée dans son ensemble. On va continuer à se battre pour un service public de la recherche, car cette loi est un marqueur de plus vers une dérive néo-libérale de l’enseignement », a dit Virginie Dutoya, chercheuse CNRS et membre du collectif.
Plusieurs autres rassemblements étaient organisés ce mardi dans une quinzaine de villes en France, dont Lyon, Strasbourg, Rennes, Nice et Montpellier. De nouvelles actions sont prévues début décembre.
Loi recherche : près de 5000 chercheurs en appellent à Macron
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25 novembre 2020
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Mardi 24 novembre 2020, des chercheurs et enseignants chercheurs se sont rassemblés devant la faculté de Jussieu à Paris, pour demander que la LPR ne soit pas promulguée. BERTRAND GUAY / AFP
Un collectif de près de 5000 chercheurs demande mercredi 25 novembre, dans une tribune au Monde , à Emmanuel Macron de recourir à la Constitution pour que le Parlement procède à une nouvelle délibération de la loi recherche, adoptée définitivement la semaine dernière.
« Nous, membres de la communauté scientifique, jugeons le contenu comme les conditions de préparation et d’adoption du projet de loi de programmation de la recherche indignes de la réforme dont ont cruellement besoin l’enseignement et la recherche publics français », écrivent près de 5000 chercheurs et enseignants-chercheurs de toutes disciplines à travers la France.
Ils appellent « solennellement » le président Emmanuel Macron « à demander au Parlement, sur le fondement de l’article 10 de la Constitution, de procéder à une nouvelle délibération de la loi » dite « LPR », qui programme un investissement de 25 milliards d’euros sur dix ans dans la recherche publique pour éviter à la France de décrocher de la compétition scientifique mondiale.
Vive contestation
La LPR fait l’objet depuis janvier d’une vive contestation au sein de la communauté universitaire et scientifique, qui dénonce une réforme « en trompe-l’oeil » et redoute que les nouvelles voies de recrutement prévues ne fassent « exploser la précarité ». « Au moment du déconfinement, le gouvernement a fait le choix de présenter le texte aux partenaires sociaux et à la représentation nationale dans la précipitation, et décidé d’engager une procédure accélérée au Parlement », regrettent les signataires qui souhaitent un « débat véritablement démocratique ».
Ils dénoncent en outre « l’attaque frontale » constituée selon eux par deux amendements ajoutés in extremis au Sénat, et « sans rapport avec une loi de programmation budgétaire » : l’un créant un délit d’entrave contre les intrusions de personnes extérieures dans les universités, qui « menace l’exercice des libertés fondamentales » ; l’autre supprimant la qualification préalable par le Conseil national des universités (CNU) pour accéder au corps de professeurs d’universités, cette instance étant considérée comme « un garant d’indépendance ». Mardi, des chercheurs et enseignants chercheurs se sont rassemblés devant la faculté de Jussieu à Paris, pour demander que la LPR ne soit pas promulguée.