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Le petit Grégory, la stylométrie... et une nouvelle affaire Dreyfus ? vidéo 1’38

jeudi 17 décembre 2020, par anonyme (Date de rédaction antérieure : 17 décembre 2020).

Note de do : La réouverture de l’enquête en 2017 avait causé la mort d’une troisième personne. Cela n’a pas découragé une nouvelle réouverture de l’enquête en 2020. Y aura-t-il un nouveau mort ? Ou une nouvelle affaire Dreyfus ?

En 2017, je disais : en tout cas, avec leurs histoires moralistes et puritaines de vouloir supprimer la prescription judiciaire, ils font plein de conneries. Il est bien clair que passé dix ans, les témoignages, c’est du n’importe quoi. Par conséquent, ressusciter l’affaire Grégory, qui a plus de trente ans, c’était du n’importe quoi !

Affaire Grégory : en quoi consiste la stylométrie, cette technique d’analyse de l’écriture qui a permis de relancer l’enquête ?

https://www.francetvinfo.fr/faits-d…

Publié le 16/12/2020 19:35
Mis à jour le 16/12/2020 20:14

Franceinfo

Photo non datée de Grégory Villemin, retrouvé mort en octobre 1984. (AFP)

Trente-six ans après les faits, l’ombre du corbeau plane toujours au-dessus de l’affaire Grégory. Jusqu’à présent, aucune expertise n’a permis d’identifier avec certitude l’auteur de la lettre envoyée aux époux Villemin le 16 octobre 1984. Cette missive manuscrite d’une seule page revendique le meurtre du petit garçon de 4 ans, dont le corps a été retrouvé dans la Vologne (Vosges). "Les investigations ont repris et avancent", indique Thierry Pocquet du Haut-Jussé, le procureur général de Dijon à franceinfo, mercredi 16 décembre, confirmant une information du Parisien.

"Des auditions ont été effectuées par le président de la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Dijon ces dernières semaines", indique le magistrat. L’enquête a en partie été relancée grâce à l’expertise d’une entreprise suisse, OrphAnalytics, spécialisée dans la stylométrie, une discipline qui consiste à authentifier l’auteur d’un document grâce à sa syntaxe personnelle. En 2017, Claire Barbier, la juge d’instruction de Dijon en charge de l’affaire, avait mandaté cette entreprise pour pouvoir mettre à profit la stylométrie et tenter d’identifier le corbeau, révélait L’Est Républicain. La magistrate avait opté pour cette entreprise étrangère, "en l’absence d’expert connu en France dans cette spécialité nouvelle", indiquait le quotidien lorrain.

La stylométrie, une technique qui se concentre sur la syntaxe de l’auteur

Pour identifier l’auteur d’un texte, OrphAnalytics compare la syntaxe d’un texte à l’auteur inconnu avec celle d’un texte dont l’auteur est connu afin de déterminer si les deux textes ont été écrits par la même personne. "Le signal syntaxique prédomine largement le long d’un texte car, plus stable, il mesure les choix de style suivis par un auteur", explique l’entreprise sur son site.

Pour ce faire, OrphAnalytics a recours à de puissants algorithmes. A la différence de la comparaison d’écriture, qui s’appuie davantage sur la forme des mots et des lettres, la stylométrie étudie la syntaxe, la ponctuation ou encore la répétition entre les mots. "Par leur rapidité d’exécution, les approches algorithmiques d’authentification de texte se distinguent des méthodes linguistiques qui demandent la connaissance de la langue, peut-on lire sur le site de l’entreprise. Les algorithmes implémentés dans le logiciel delta2T d’OrphAnalytics déterminent le profil caractéristique d’un document en identifiant systématiquement les patterns utilisés dans et entre les mots, dans et entre les phrases."

Une méthode peu utilisée en France

En France, cette technique, uniquement basée sur la syntaxe, n’est pas répandue parmi les experts en écriture. "Les Suisses approfondissent avec le vocable la façon de tourner les phrases. En France, on peut identifier certaines similitudes linguistiques et cela fait partie du protocole que nous appelons ’habitudes graphiques’, explique à franceinfo Christine Navarro, experte en écriture et documents, agréée par la cour d’appel de Paris et la Cour de cassation. Les Suisses sont plus dans le fond, grâce aux algorithmes. Pour moi, cela peut être complémentaire de l’expertise de l’écriture."

"C’est une belle science, l’écriture, mais on trouve très peu de gens pour développer la recherche [en France]. Je m’étais intéressée à cette technique que l’on appelait ’la linguistique’ il y a dix ans en discutant avec un policier belge. Je travaillais dans un labo qui n’avait pas les moyens financiers ni humains pour approfondir la question. On ne peut pas être expert en tout…"

Reproduction non datée d’une des lettres de menaces adressées aux parents de Grégory Villemin. (AFP))

Pour Christine Jouishomme, également experte en écriture à la cour d’appel de Paris, la stylométrie ne peut pas constituer qu’un seul élément d’étude. "C’est un grand mot pour pas grand-chose. C’est une technique pour étudier une structure grammaticale, qui est du domaine de l’apprentissage de l’écriture, déclare-t-elle à franceinfo. Si on étudie uniquement la syntaxe, cela voudrait dire qu’on n’étudie pas l’espace entre les mots, le rythme de l’écriture ou sa mise en forme et on ne peut pas s’en passer. La syntaxe peut se truquer si quelqu’un vous dicte un texte, par exemple. Il est très difficile de trouver la vérité par un seul élément", avance-t-elle.

Les avocats de la défense sceptiques

Stéphane Giuranna, l’avocat de Marcel Jacob, frère de Monique Villemin, grand-mère du petit Grégory, a estimé mercredi sur franceinfo que "l’on n’avance pas" vers la vérité dans cette affaire. "Cette expertise a été confiée à un organisme suisse, en 2017, il y a trois ans, pour plusieurs dizaines de milliers d’euros, rappelle Stéphane Giuranna. Le rapport aurait dû être déposé en 2018. Or nous n’avons plus eu accès à la procédure. Cette pseudo-expertise est de la fumisterie. Le style et la syntaxe des écrits ont été comparés, dans l’entourage de la famille Villemin, avec les lettres du corbeau dont celle de revendication."

Jacqueline Jacob, épouse de Marcel et grand-tante de Grégory Villemin, avait été désignée en 2017 par des expertises en écriture comme étant l’auteure de deux lettres envoyées aux parents de l’enfant en 1983. "Les conclusions sont confondantes" pour elle, avait expliqué à l’époque Jean-Jacques Bosc, procureur général de la République de Dijon. Jacqueline et Marcel Jacob avaient été mis en examen en 2017, une procédure annulée pour vice de forme un an plus tard.

La proximité géographique des protagonistes de cette affaire demeure un frein pour tirer des conclusions sur la base de l’expertise en stylométrie, selon Stéphane Giuranna. "Ils habitent tous au même endroit, ont fréquenté les mêmes établissements, ont le même parcours professionnel et le même profil sociologique. Ils ont tous le même style, la même syntaxe, ils sont tous nés dans le même bassin."

Gérard Welzer, avocat de Marie-Ange Laroche, dont l’époux, Bernard Laroche, a un temps été soupçonné d’être l’assassin du petit garçon avant d’être mis hors de cause, a également appelé à la prudence mercredi sur franceinfo. "Il y a eu tellement de dérapages, tellement de victimes, tellement de gâchis, que s’il y a un élément nouveau incontestable, très bien. Mais s’il n’y a pas d’élément nouveau incontestable et qu’on jette à nouveau en pâture telle ou telle personne, on aura fait un gâchis de plus". Rappelons que Bernard Laroche a été tué en mars 1985 par Jean-Marie Villemin, le père de l’enfant, qui le soupçonnait d’avoir tué Grégory.

Selon Le Parisien, la technique suisse a permis "d’attribuer des courriers du mystérieux corbeau à une personne soumise à l’expertise". Lors de sa demande d’expertise en 2017, Claire Barbier avait demandé à OrphAnalytics d’analyser les quatre principaux courriers de l’affaire envoyés aux époux Villemin (5 mars, 27 avril, 17 mai 1983 ainsi que la lettre de revendication du 16 octobre 1984). Pour l’heure, le parquet de Dijon n’a pas encore révélé le nom de l’auteur (ou de l’auteure) de ces lettres anonymes, au cœur de cette tentaculaire enquête.

Pourquoi les crimes sont-ils prescrits au bout de 10 ans ? (vidéo 1’38)

http://mai68.org/spip/spip.php?article10772

Extrait de Femmes de loi - Dette d’amour

Enregistré sur NRJ 12 le 22 avril 2016 vers 20h55

Cliquer ici pour télécharger la vidéo

Dans la vidéo, une femme de loi explique par la présomption d’innocence la nécessité de la prescription des crimes au bout de 10 ans.

Il existe une autre raison à une telle prescription, c’est le droit pour tous à une deuxième chance. En fait, au bout d’un temps aussi long, la personne qui a commis un crime a souvent changé et se refuserait à le commettre à nouveau. En quelque sorte, elle n’est plus la même. Donc, la juger au bout de 10 ans, ce ne serait pas juger la bonne personne, et ce serait injuste.

Il y a quelques semaines, j’ai entendu à la radio qu’en France le pouvoir voulait supprimer cette prescription. Si cela se faisait, ce serait un terrible retour en arrière, et une grande avancée vers la dictature la plus absolue.

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