Variant anglais et vaccin
IHU-MI - 11 janvier 2021
Pr Didier Raoult, Directeur de l’IHU Méditerranée Infection :
« Pour le virus anglais, Il y a une autre question qui se lève, c’est que, vous voyez, sur ce virus que nous avons nous [Le variant Marseille 4], il y a des mutations un peu partout. Tandis que le virus anglais a des mutations qui sont spécifiquement sur les gènes de la protéine spike, qui est la protéine qui suscite le plus d’immunité. C’est celle dont on s’est servi pour faire le vaccin. Si on regarde contre quoi nous réagissons quand on a des anticorps pour pas avoir cette maladie, c’est surtout sur cette protéine.
« Et il y a une hypothèse qui a été émise en Angleterre, qui est de dire que c’est possible que cela vienne de malades qui sont immunodéprimés et qui sont porteurs pendant très longtemps, à qui on a fait de la sérothérapie, à qui on a donné des anticorps de gens qui avaient eu la maladie plus du remdésivir, qui est un agent mutagène pour les virus.
« Ce qui amènerait à faire un modèle expérimental qui consiste à donner au virus un agent mutagène en même temps que la cible contre laquelle les mutations doivent être sélectionnées pour résister. C’est une hypothèse qui a été élevée, qu’on est en train d’évaluer. On verra bien.
« On verra bien si effectivement c’est un phénomène qui aurait permis l’apparition de mutations, qui sont compréhensibles : Vous mettez des anticorps contre un virus et vous donnez en même temps quelque chose qui augmente le taux de mutations, vous obtenez des mutants qui résistent aux anticorps. Ça va un peu de soit. Donc c’est une vraie question. »