VIVE LA RÉVOLUTION
Accueil du site > Comment publier un article > L’indépendance américaine oeuvre des francs-maçons ?

L’indépendance américaine oeuvre des francs-maçons ?

mercredi 20 janvier 2021, par anonyme (Date de rédaction antérieure : 20 janvier 2021).

Note de do :

Excellent article de Science&Vie qui explique bien ce que j’imagine être la Franc-maçonnerie d’une façon générale (*). Par contre, un peu faible sur le rôle de Lafayette et de la France. Il me paraît clair que la France, notamment avec Lafayette, a nettement favorisé l’avènement de l’indépendance américaine pour affaiblir l’Angleterre. De même que, plus tard, l’Angleterre lui rendit la pareille en finançant Marat.

(*) La loge maçonnique P2 est une des exceptions. Elle organisa en Italie divers attentats terroristes, les attribuant tantôt à l’extrême gauche et tantôt à l’extrême droite, afin de détruire un puissant mouvement ouvrier. Il y avait dans cette loge des agents secrets italiens importants, de hauts membres du Vatican, des membres d’un peu tous les partis politiques importants sauf du Parti Communiste Italien. Son chef était Licio Gelli. À noter que le célèbre Silvio Berlusconi en fit partie. La loge P2 a fini par être condamnée au tribunal, notamment pour l’attentat de Bologne (cet attentat fit 85 morts et blessa plus de 200 personnes dans la gare de Bologne le 2 août 1980, à 10 h 25). Licio Gelli finit en prison. Mais Berlusconi fut élu président une premier fois et en profita pour libérer Licio Gelli avant d’être obligé de se retirer de la présidence. La Loge P2 représentait toute une fraction de l’État italien destinée à empêcher le puissant Parti Communiste Italien d’arriver au pouvoir, et d’empêcher la révolution. C’était une fraction de l’État italien opposée à celle représentée par le démocrate chrétien Aldo Moro avec son compromis historique qui devait amener le PCI à participer au pouvoir en Italie.


L’indépendance américaine oeuvre des francs-maçons ?

https://www.science-et-vie.com/arch…

08 jan 2010 à 00h00
Mis à jour 19 nov 2018 à 15h34

ALICE BOMBOY

La main de la franc-maçonnerie plane sur la révolution américaine, qui abouti, le 4 juillet 1776, à la Déclaration d’indépendance des Etats-Unis vis-à-vis de la Couronne britannique. Le rôle des francs-maçons a-t-il été déterminant ?

Deux juges de la Cour suprême, le secrétaire du département de la Défense, le président de la Chambre des représentants, trois sénateurs, le secrétaire du département de l’Intérieur et le directeur de la CIA." En visionnant une vidéo, Robert Langdon n’en revient pas : sur l’écran, les grandes pointures du pays participent à une cérémonie maçonnique 1 De quoi accréditer la thèse d’une république dirigée en secret par les francs-maçons ? Une chose est certaine : cette légende court depuis la Déclaration d’indépendance des Etats-Unis, signée le 4 juillet 1776 à Philadelphie Pour une bonne raison · autour du parchemin qui scelle la sécession des 13 colonies américaines vis-à-vis de la Couronne britannique, ils sont 56 signataires, appelés les" Pères fondateurs" -nom également attribué aux hommes qui parapheront la Constitution, en 1787. Or, parmi eux, 9 sont francs-maçons, dont Benjamin Franklin, grand maître de la loge de Pennsylvanie Soit un "frère" sur six ! Onze ans plus tard, lorsque la Constitution est approuvée, les "frères" représentent un tiers des 39 signataires ! Il n’en fallait pas plus pour imaginer que les idéaux francs-maçons auraient fait le terreau de la rébellion, unissant des hommes pour défendre la virginité du Nouveau Monde contre la souveraineté britannique …

Pour démêler le vrai des apparences et comprendre jusqu’où la maçonnerie a pu être impliquée dans la révolution, il faut peser le poids qu’elle avait à l’époque, revenir à ses balbutiements coloniaux. C’est-à-dire au XVIIIe siècle, lorsque les colons qui partent vivre en Amérique veulent y construire une Nouvelle Jérusalem, une société où religion et politique importent peu. Seuls comptent les affaires et le commerce, alimentés par les navires qui partent et entrent dans les ports d’Amérique. "La franc-maçonnerie est alors un ’club’ parmi les autres. Mais, à la différence des anglicans, des quakers, des huguenots, la ’ fraternité’, avec ses prétentions universalistes, transcende les appartenances religieuses et politiques et s’inscrit dans cette ambition de société nouvelle " , explique Charles Porset, chercheur au centre d’étude des XVIIe et XVIIIe siècles de Paris-IV.

Aucune trace d’un vaste "complot"

Alors que les émigrés britanniques et leurs rites d’initiés débarquent progressivement dans le Nouveau Monde, un grand maître provincial, Daniel Coxe, est nommé pour la première fois en Amérique en 1730 afin de superviser la maçonnerie de New York, du New Jersey et de Pennsylvanie. Rapidement, de Boston à Philadelphie, plus de 100 loges s’établissent avant l’Indépendance. Leur nombre double pendant la révolution ! Toute l’intelligentsia coloniale se réunit dans ces lieux pour discuter et… festoyer ! "Cette société a souvent attiré des personnalités qui se sont formées en son sein et ont exercé des fonctions politiques par la suite", analyse Cécile Révauger, responsable du programme" le monde maçonnique" à l’université Bordeaux-III.

Mais un événement va changer la donne. Car, dans les années 1760, le roi George III impose de nouvelles taxes aux colonies pour renflouer ses caisses vidées par les guerres contre les Français et les Indiens Au risque de susciter une grogne telle qu’elle va prendre des allures d’élan révolutionnaire. De fait, la réserve et l’apolitisme de la franc-maçonnerie cèdent dans certaines loges. " Le nombre de francs-maçons dans la province [de New York] était de 500 avant la révolution et la moitié d’entre eux [sont comptés] comme révolutionnaires ", relate Sidney Morse dans Freemasonry in the American Revolution (Kessinger Publishing Co). Pour autant, Impossible de parler d’un vaste "com plot " maçonnique : nombre de loges considérant que la politique ne doit pas entamer l’unité fraternelle ou bien préfèrent rester fidèles à l’Angleterre pour des raisons commerciales et politiques Il n’empêche, dans les loges patriotes, la rébellion s’organise Et d’autres groupes non maçons s’embarquent dans la révolution. " La franc-maçonnerie n’a jamais été très originale dans ses revendications par rapport au reste de la population et elle accompagne généralement les grands mouvements de société", explique Cécile Révauger En cela, le cas de Boston est emblématique. La ville abrite une taverne, la Green Dragon, où est organisée la Boston Tea Party, événement qui met le feu aux poudres entre les colonies et l’Angleterre : le 16 décembre 1773, des dizaines de tonnes de thé entreposées sur des navires britanniques sont Jetées à l’eau. Selon les registres de l’instance maçonnique locale, de nombreux frères y auraient participé : John Hancock, futur président du Congrès, Joseph Warren, futur major général de l’armée continentale … Mais des révolutionnaires non maçons figurent aussi dans cette troupe, tels John Adams, futur président des Etats-Un is, et son cousin Samuel Adams, qui, en 1764, rédigea le premier texte hostile aux taxes britanniques. La Green Dragon est " un foyer pour les patriotes américains ", relève Cécile Révauger. Des groupes s’y réunissent, dont la loge Saint Andrew mais aussi des groupes rebelles, comme les North End Caucus et les Sons o f Liberty L’action est concertée, mais l’histoire ne retiendra qu’une opération coup-de-poing fomentée par les seuls francs-maçons. " Certains des hommes qui ont pris part à la révolution étaient maçons, mais il n’est pas dit qu’ils se soient concertés plus en tant que maçons que patriotes l ", commente Charles Porset. Au final, il n’y eut qu’une fraction des maçons à s’impliquer dans la révolution, et, parmi ceux-là, le fait d’être des frères n’apparaît pas décisif.

Acteurs plutôt que leaders

Quid, maintenant, de la Déclaration d’indépendance ? Une certitude : 5 hommes ont été mission nés pour la rédiger, dont Benjamin Franklin, maçon notoire et futur Père fondateur … Sauf que les historiens s’accordent aujourd’hui pour dire qu’un seul d’entre eux, Thomas Jefferson, a travaillé d’arrache-pied à son élaboration … Or celui -ci n’a jamais été franc-maçon ! Il n’en est pas de même pour l’armée. Dès 1775, George Washington, futur président et maçon assumé, est nommé commandant en chef de l’armée continentale. Sous ses ordres, 24 des 61 officiers généraux sont maçons. La maçonnerie séduit alors les aristocrates, donc de nombreux officiers encouragés par Washington à intégrer ces loges militaires pour unir sa nouvelle armée. Aux côtés du futur président, un marquis franc-maçon dirige les " insurgents " : La Fayette qui, avant que la France ne s’engage officiellement dans la révolution américaine en 1780, embarque pour l’Amérique à bord d’un navire qu’il finance lui-même ! L’approbation de la Constitution illustre le positionnement de la franc-maçonnerie américaine au XVIIIe siècle : si 13 maçons font partie des 39 délégués qui l’ont approuvée, 5 frères y sont opposés ! " La franc-maçonnerie a joué un rôle important, grâce de fortes personnalités, comme George Washington, Benjamin Franklin ou La Fayette, mais aussi grâce au réseau social développé qu’ils entretenaient, conclut Cécile Révauger. Les francs-maçons ont accompagné l’Indépendance, mais ils n’ont pas tout fait. " La cause est entendue.

Répondre à cet article

SPIP | squelette | | Plan du site | Suivre la vie du site RSS 2.0