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Extinction de l’espèce humaine - Le suicide de la civilisation industrielle

vendredi 6 octobre 2017, par Dominique

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Guy McPher­son est un orateur éner­gique et un modé­ra­teur talen­tueux. Il a à son actif d’in­nom­brables confé­rences sur les deux consé­quences directes de notre addic­tion aux combus­tibles fossiles : le chan­ge­ment clima­tique et le déclin éner­gé­tique. Plus récem­ment, McPher­son est devenu incon­tour­nable sur le sujet de l’ex­tinc­tion humaine à court terme. Guy est profes­seur émérite en ressources natu­relles, d’éco­lo­gie et de biolo­gie de l’évo­lu­tion à l’Uni­ver­sité de l’Ari­zona. Il y a remporté de nombreuses récom­penses pour ses recherches, et y a ensei­gné pendant vingt ans. Son travail univer­si­taire, qui pendant de nombreuses années, a été axé sur la conser­va­tion de la diver­sité biolo­gique, a été le sujet d’une douzaine de livres et de centaines d’ar­ticles. Il habite une maison en paille, hors-réseau (off-the-grid), dans le sud rural du Nouveau Mexique.

Nous vous propo­sons, dans cet article, la traduc­tion de deux inter­views de Guy, ainsi que d’un de ses articles.

Original sur http://partage-le.com/2015/12/extin…

Première inter­view

1. Que diriez-vous à ceux qui ne voient pas de preuve concluante du rôle humain dans le chan­ge­ment clima­tique, afin de les convaincre  ?

Je ne réponds pas à une telle igno­rance. Les preuves démon­trant le chan­ge­ment anthro­pique du climat sont acca­blantes, et elles ont été présen­tées par de nombreuses personnes utili­sant diffé­rents vecteurs d’in­for­ma­tion. Si malgré ça vous n’ad­met­tez pas l’évi­dence, il n’y a rien que je puisse faire ou dire qui vous fasse chan­ger d’avis.

2. Ces pratiques non durables débutent-elles avec la civi­li­sa­tion et l’agri­cul­ture  ?

Oui, je crois que la civi­li­sa­tion est à la racine de nos innom­brables problèmes. C’est la capa­cité et la volonté de culti­ver une nour­ri­ture entre­po­sable (par exemple, les céréales) qui carac­té­rise la civi­li­sa­tion. Le contrôle des aliments permet le contrôle des personnes. Avec la conser­va­tion des aliments, une popu­la­tion humaine excé­den­taire devient possible.

3. Pouvons-nous en sortir avec les solu­tions propo­sées par l’État  ?

Tim Garrett a publié une excel­lente étude scien­ti­fique, dans laquelle il présente la civi­li­sa­tion comme un moteur ther­mique. Il n’y a aucune solu­tion d’État. En outre, il n’y a pas de solu­tion. Le chan­ge­ment anthro­pique du climat est un péril, et non un problème. Couper le moteur ther­mique de la civi­li­sa­tion est le seul moyen de stop­per la surchauffe plané­taire.

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4. Que pensez-vous des primi­ti­vistes  ?

Les primi­ti­vistes sont des personnes. Par consé­quent, je les honore et je les respecte.

5. Que vous suggère l’éco-blan­chi­ment (Green­wa­shing)  ?

La plupart des « solu­tions » que l’on entend géné­ra­le­ment relèvent de l’éco blan­chi­ment. J’ai un autre mot pour le défi­nir : le mensonge. Vous pour­riez préfé­rer le terme de propa­gande. Edward Bernays serait flatté de voir toute la conti­nua­tion de cette campagne pour que les gens restent satis­faits d’eux-mêmes.

6. Face à cette réalité, comment faire le deuil  ?

Recon­naitre le deuil permet d’en guérir. Quand vous avez un éclat d’obus profon­dé­ment ancré dans votre hanche, et qu’il cause des douleurs pendant de nombreuses années, il n’y a qu’une solu­tion garan­tie à long terme : s’in­tro­duire, extraire le morceau et nettoyer la plaie. Le même concept s’ap­plique pour une douleur émotion­nelle plutôt que physique. La plaie à nettoyer, dans notre cas, c’est plutôt le cœur que la hanche.

7. Pour­riez-vous compa­rer « Oubliez les douches courtes » de Derrick Jensen à « Une vérité qui dérange » d’Al Gore ?

Le brillant essai de Jensen démontre que préser­ver ne nous sauvera pas du péril. Al Gore approche le problème sous un mauvais angle, lorsqu’il prône la préser­va­tion comme une solu­tion. Les argu­ments scien­ti­fiques d’Al Gore étaient large­ment corrects pour l’époque, mais ses « solu­tions » sont, pour la plupart, des exemples d’éco-blan­chi­ment.

8. On voit les mouve­ments indi­gènes, à l’ins­tar de l’ELF, employer des tactiques de sabo­tage et de résis­tance. Est-ce que vous soute­nez ces actions ?

Je soutiens l’or­ga­nisme plané­taire. Je soutiens les indi­gènes, humains, ainsi que les espèces non-humaines. Je soutiens l’épa­nouis­se­ment des idées, y compris des tactiques, qui aménagent un soutien durable pour les indi­gènes, humains, et autres orga­nismes. Je n’ai encore jamais parti­cipé à la destruc­tion de barrages, ou de quelque autre infra­struc­ture majeure conçue pour le main­tien de cette civi­li­sa­tion et par consé­quent, détruire l’or­ga­nisme plané­taire. Je respecte et j’ho­nore ceux qui ont le courage de fran­chir ce pas, comme « Idle No More ».

9. Que conseille­riez-vous aux jeunes mili­tants pour lutter effi­ca­ce­ment contre l’apa­thie et l’épui­se­ment  ?

Faites ce que vous aimez, aussi long­temps que vous le pouvez. Si vous n’ai­mez pas ce vous faites, arrê­tez de le faire.

10. Que pensez-vous du Parti écolo­giste des États-Unis  ?

Le Parti Vert États-unien reste un parti poli­tique : Il repré­sente un moindre mal, peut-être, mais lorsque l’on consi­dère l’or­ga­nisme plané­taire, un parti, en tant que rouage de la civi­li­sa­tion, ne peut être que destruc­teur.

11. Que répon­dez-vous à ceux qui disent qu’on ne pourra renon­cer à la civi­li­sa­tion qu’au prix de millions voire de milliards de morts, et que personne ne devrait avoir à prendre ce genre de déci­sions  ?

La civi­li­sa­tion détruit tout le vivant de cette planète, y compris l’ha­bi­tat de l’être humain. Perpé­tuer la civi­li­sa­tion indus­trielle, c’est perpé­tuer une secte véri­ta­ble­ment morti­fère. Chaque jour, nous explo­sons les records de surpo­pu­la­tion et pour­tant, mettre un terme à la civi­li­sa­tion appa­rait comme une chose immo­rale. Cette même civi­li­sa­tion, qui pollue l’eau, empoi­sonne l’air, draine les terres jusqu’aux océans, est systé­ma­tique­ment décla­rée intou­chable et globa­le­ment posi­tive par la quasi-tota­lité des parti­ci­pants au débat. Lorsque cette civi­li­sa­tion sera confron­tée à son échec— nous savons que toutes les civi­li­sa­tions finissent par s’éteindre — beau­coup y perdront la vie. Imagi­nons qu’elle s’écroule dès demain, et l’on comprend que les pertes en vies humaines auraient été moindres si la civi­li­sa­tion indus­trielle s’était écrou­lée il y a 40 ans. Ce même raison­ne­ment est valable pour les 40 prochaines années. Conser­ver ce confort de vie, tel qu’il est aménagé, est impos­sible.

12. Comment votre inté­rêt pour l’en­vi­ron­ne­ment est-il né  ?

J’ai passé une grande partie de mon enfance à l’ex­té­rieur sans aucune surveillance. Plus tard, j’ai financé mes études univer­si­taires en combat­tant les incen­dies de forêt. Je pense que ces deux expé­riences ont réveillé ma passion pour l’en­vi­ron­ne­ment natu­rel. Ce besoin de vivre à l’ex­té­rieur ne m’a jamais quitté. Pendant plusieurs dizaines d’an­nées, j’ai effec­tué des recherches de terrain en tant que biolo­giste, pour la conser­va­tion. Je suis à l’aise dehors.

13. Comment vos collègues perçoivent ils votre travail, et parti­cu­liè­re­ment ceux qui prônent l’in­gé­nie­rie ou la tech­no­lo­gie comme solu­tions  ?

Je n’ai plus de contact avec mes anciens collègues qui, pour la plupart, consi­dèrent que je suis fou. Je n’ai jamais vrai­ment échangé avec les techno-utopistes, et je n’en connais aucun qui aborde le sujet d’une extinc­tion humaine comme proche consé­quence d’un chan­ge­ment clima­tique soudain.

14. Au sujet de Ted Kaczynski et John Zerzan, quel est votre ressenti  ?

Tous deux véhi­culent de grandes idées. Le problème c’est qu’il n’y a pas, à l’échelle globale, de mouve­ment ou de gouver­nance qui nous mène­raient vers des aména­ge­ments de vie plus sains. C’est proba­ble­ment très frus­trant pour eux.

15. Comment amor­cer une révo­lu­tion qui abou­tisse  ?

Toutes les révo­lu­tions ont échoué, et je ne vois pas la prochaine réus­sir. Quoi qu’il en soit, nous sommes à court de temps pour sauver notre espèce.

16. Que pensez-vous des tendances sectaires  ?

On m’a accusé d’être un peu boud­dhiste, Je prends ça comme un compli­ment. Je suis fan de la modé­ra­tion.

17. Avez-vous des recom­man­da­tions de lecture ou un dernier mot pour la fin  ?

Il est tard, plus que ce que la plupart des gens imaginent. La culture domi­nante nous garde pieds et poings liés. Il est temps de briser les chaînes, il est temps de vivre.

DEUXIÈME INTERVIEW

L’in­ter­view qui suit a été réalisé avec le profes­seur Guy McPher­son par télé­phone, un peu avant la fin de la COP21 :

Près de 200 pays sont atten­dus à la Conven­tion-cadre des Nations unies sur les chan­ge­ments clima­tiques, qui commence le 30 novembre en France et est censée finir le 12 décembre. Mais les négo­cia­teurs inter­na­tio­naux de Paris ont manqué leur échéance du vendredi pour parve­nir à un accord pour contrer la menace du réchauf­fe­ment clima­tique, avant qu’il ne condamne la planète. Le secré­taire d’état US John Kerry a dit vendredi que les nations déve­lop­pées devaient prendre des déci­sions diffi­ciles afin de parve­nir à un accord mondial sur le climat.

« Il est incon­ce­vable pour moi que les négo­cia­teurs parviennent à un accord qui empê­che­rait la destruc­tion totale de la planète », explique le profes­seur McPher­son.

« Nous savons depuis long­temps, en raison de travaux publiés par des insti­tu­tions recon­nues que la civi­li­sa­tion elle-même est un moteur ther­mique, que si nous main­te­nons la civi­li­sa­tion sous quelque forme que ce soit, que ce soit à l’aide de panneaux solaires, d’éo­liennes ou de vagues de combus­tibles fossiles, cela produit le même effet : la civi­li­sa­tion elle-même est un moteur ther­mique », explique-t-il.

« Et je ne vois aucun négo­cia­teur avançant l’idée de mettre fin à la civi­li­sa­tion », ajoute-t-il.

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« Nous savons aussi, grâce à d’abon­dantes études récentes – sur ces 5 dernières années à peu près – à propos de l’assom­bris­se­ment global, que si nous mettions soudai­ne­ment fin à la civi­li­sa­tion, cela entrai­ne­rait un réchauf­fe­ment si soudain de la planète, en raison de la perte de cet assom­bris­se­ment mondial, que cela condam­ne­rait certai­ne­ment l’hu­ma­nité à l’ex­tinc­tion », explique le scien­ti­fique.

« Donc, soit nous gardons le moteur ther­mique allumé et condam­nons notre espèce et bien d’autres, soit nous coupons le moteur ther­mique et nous condam­nons notre propre espèce et bien d’autres. Il semble­rait que nous soyons dans une de ces situa­tions de ‘quoi que nous fassions, nous perdons’ », souligne-t-il.

« Je ne vois aucun négo­cia­teur ne serait-ce que se diri­ger vers la bonne direc­tion, encore moins entre­prendre une approche radi­cale qui pour­rait collec­ter le carbone de l’at­mo­sphère, par exemple, et réduire les émis­sions en même temps. Je ne vois pas ça arri­ver », explique-t-il.

Le chan­ge­ment clima­tique est une menace plus grande que le terro­risme

« Si j’étais un théo­ri­cien du complot, je serais porté à croire que la concen­tra­tion sur le terro­risme est un choix spéci­fique­ment conçu pour détour­ner l’at­ten­tion des problèmes impor­tants, comme le chan­ge­ment clima­tique abrupt », explique le profes­seur McPher­son.

« Il est assez clair que nous sommes en plein chan­ge­ment clima­tique abrupt. C’est la plus grave des menaces exis­ten­tielles menaçant notre espèce, et au lieu de cela les médias et les gouver­ne­ments se concentrent sur la « menace terro­riste » qui a tué bien peu de gens dans toute l’his­toire de la guerre-fabriquée contre la terreur », explique-t-il.

« Donc je pense qu’en tant que société, en tant que culture, nous avons les mauvaises prio­ri­tés, et je ne vois pas ça chan­ger de sitôt », ajoute-t-il.

Pour finir, un court article, rédigé par Guy McPherson :

La poli­tique de l’af­fron­te­ment du chan­ge­ment clima­tique

Il n’y a aucune réponse poli­tique­ment viable permet­tant de faire face au chan­ge­ment clima­tique.

Pour qu’une réponse soit poli­tique­ment viable, il faudrait qu’elle soit poli­tique­ment atti­rante. Une réponse qui ne tuerait pas la carrière des poli­ti­ciens. Ce qui signi­fie une réponse pour laquelle les gens pour­raient voter, une qui soit soute­nue par les écono­mistes et les diri­geants corpo­ra­tistes. Et les gens votent pour des choses qui leur plaisent, pas pour des poli­tiques qui les prive­raient de leur confort.

Éteindre le moteur ther­mique de la civi­li­sa­tion

Comme souli­gné par l’étude de Tim Garrett publiée il y a quelques années, seul l’ef­fon­dre­ment de la civi­li­sa­tion pour­rait éviter un embal­le­ment du chan­ge­ment clima­tique. La civi­li­sa­tion est un moteur ther­mique, qui requiert des débits massifs de ressources et d’éner­gies afin de main­te­nir la crois­sance de notre écono­mie mondia­li­sée et la complexité que nous prenons pour un acquis. La seule façon d’ar­rê­ter ce réchauf­fe­ment c’est de couper le moteur. Combien de personnes, au sein du monde indus­tria­lisé, attendent cela avec impa­tience ?

Certai­ne­ment pas celles qui sont aux commandes de l’in­dus­trie. Bien que nombre des collègues de Garrett soutiennent sa théo­rie, les « leaders » du monde des corpo­ra­tions et des gouver­ne­ments ne sont pas prêts d’ad­mettre sa vali­dité, et les écono­mistes ont presque tous critiqué la sugges­tion selon laquelle l’éco­no­mie ne peut, ni ne devrait, croitre indé­fi­ni­ment. Ces gens-là tirent encore plus profit que nous de l’ar­ran­ge­ment actuel des choses.

Dans mes rêves, les deux joues jumelles du fessier corpo­ra­tiste – appe­lées aux USA les Démo­crates et les Répu­bli­cains – font la promo­tion de l’idée de l’ef­fon­dre­ment. J’ai­me­rais voir un débat entre les candi­dats finaux se concen­trer sur le sauve­tage de l’ha­bi­tat de l’Homo Sapiens et des autres orga­nismes. Comme la plupart de mes rêves, il y a peu de chance que cela devienne réalité.

Il est peu probable que nous accep­tions le défi de la liqui­da­tion de la civi­li­sa­tion indus­trielle et du sauve­tage de l’ha­bi­tat pour les humains de la Terre, et il est probable qu’il soit de toute façon trop tard pour faire une diffé­rence. Les preuves semblent indiquer que le chan­ge­ment clima­tique abrupt a déjà commencé.

A quel point est-ce grave ?

Le chan­ge­ment graduel du chan­ge­ment clima­tique, jusqu’ici – qui a fait augmen­ter la tempé­ra­ture de la Terre d’un peu moins d’1 degré °C de plus que les mesures de réfé­rence [il semble­rait que nous ayons désor­mais dépassé le 1°C d’aug­men­ta­tion] – c’est déjà trop et trop rapide pour que les orga­nismes puissent suivre. Déjà, la vitesse de l’évo­lu­tion est 10 000 fois plus lente que celle du chan­ge­ment, selon une étude publiée dans le numéro d’août 2013 de Ecology Letters. Sans une planète vivante pour four­nir de la nour­ri­ture, nous ne survi­vrons pas.

Le commerce-comme-d’ha­bi­tude (busi­ness-as-usual) place la Terre sur le chemin d’un réchauf­fe­ment de +6°C d’ici 2050, selon la très conser­va­trice Agence Inter­na­tio­nale de l’Ener­gie (AIE), qui est loin d’être l’en­nemi du commerce-comme-d’ha­bi­tude. L’éva­lua­tion de l’AIE ne prend en consi­dé­ra­tion qu’un seul gaz à effet de serre, le dioxyde de carbone. En ajou­tant unique­ment le méthane on obtient une date bien plus proche pour le moment où les humains ne pour­ront plus vivre sur Terre, selon beau­coup de scien­ti­fiques.

Et bien que nous soyons préoc­cu­pés par les effets mani­festes des pertur­ba­tions clima­tiques graves, la montée du niveau des océans, les séche­resses chro­niques impac­tant l’ap­pro­vi­sion­ne­ment alimen­taire, personne ne remarque l’élé­phant dans la pièce. Déman­te­ler les centrales nucléaires du monde en toute sécu­rité néces­si­tera des décen­nies de travaux sérieux, et cela doit être fait avant que cela soit rendu impos­sible en raison de contraintes au niveau des ressources ou en raison de catas­trophes natu­relles – ces deux choses entrai­ne­raient un compte-à-rebours jusqu’à l’ef­fon­dre­ment, et deviennent de plus en plus probable à mesure de l’évo­lu­tion du chan­ge­ment clima­tique. Sans ce temps et cet effort, la catas­trophe nucléaire qui se profile fera de Fuku­shima un souve­nir agréable.

Les preuves indiquent qu’il ne nous reste pas beau­coup de décen­nies avec un habi­tat viable pour les humains sur cette planète, encore moins pour la conti­nua­tion de la plus insou­te­nable civi­li­sa­tion de l’his­toire.

Vivre dans le présent

Au vu de cette situa­tion drama­tique, je suggère que nous vivions dans l’ici et main­te­nant, dans le moment. Nous ne vivons pas long­temps, un concept qui est vrai pour les vies indi­vi­duelles comme pour notre espèce dans son ensemble.

Pour­tant les voix dans nos oreilles – qui diffusent les messages que promeut cette culture – conti­nuent à dire que nous pouvons et allons connaitre une crois­sance infi­nie sur une planète finie sans consé­quences adverses. Réflé­chir mani­fes­te­ment sur le sens de cette notion vous amène à la conclu­sion logique selon laquelle une telle idée est démente. Peut-être est-ce pour cela que nous évitons de « trop » penser.

Imagi­nez si seule­ment quelques millions de gens adop­taient ce message et commençaient à vivre dans le présent au lieu de dépen­ser de l’argent sur des assu­rances et des rembour­se­ments de prêts. Imagi­nez qu’ils se fichent de leur ratio de crédit et refusent de payer leurs dettes. Imagi­nez qu’ils arrêtent d’ache­ter toutes les idio­ties dont ils n’ont pas besoin.

A la lumière de ces images, je serais prêt à parier que le système implo­se­rait bien plus vite qu’il n’im­plose actuel­le­ment, si les gens inté­graient ce message et vivaient vrai­ment. Et cela repré­sente une menace signi­fi­ca­tive pour la civi­li­sa­tion et ceux qui en béné­fi­cient.

Il y a une raison pour laquelle on ne vous dit pas toute la vérité sur le chan­ge­ment clima­tique abrupt. C’est la même que celle qui fait qu’on ne vous dit pas tout sur Fuku­shima. Et sur le système bancaire. Et sur le massacre en cours de gens dans ce que nous appe­lons intel­li­gem­ment « guerre » (cf. conquête). Et sur d’in­nom­brables autres phéno­mènes. Si vous ne parve­nez pas à saisir cette raison, essayez de creu­ser un peu plus profond. Essayez de regar­der au-delà de notre mode de vie, et de consi­dé­rer d’autres modes de vie.

Pensez au cout du pouvoir entre les mains de quelques-uns.

Pensez à la myriade de coûts du « progrès ».

Pensez au-delà des voix qui émanent du mains­tream.

Pensez au-delà de la civi­li­sa­tion.

Pensez.

Sources :

1re inter­view : http://thefif­th­co­lumn­news.com/2015/11/inter­view-with-guy-mcpher­son/

2e inter­view : http://presstv.com/Detail/2015/12/1…

L’ar­ticle de Guy McPher­son : http://shift-maga­zine.net/2015/11/20/the-poli­tics-of-addres­sing-climate-change/

Traduc­tion : Bruno Malier & Nico­las Casaux

Édition & Révi­sion : Héléna Delau­nay, Chris­tine Kornog

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