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Coronavirus - Les pandémies ont toujours augmenté les risques de troubles sociaux, met en garde le FMI

jeudi 4 février 2021, par anonyme (Date de rédaction antérieure : 4 février 2021).

Covid-19 : les pandémies ont toujours augmenté les risques de troubles sociaux, met en garde le FMI

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4 février 2021

Assawra

Manifestation contre les restrictions imposées pour lutter contre la pandémie de Coronavirus à Amsterdam le 2 dévrier. STRINGER / REUTERS

Trois économistes du FMI se sont penchés sur les pandémies des siècles derniers. Ces crises agissent systématiquement comme des révélateurs et des accélérateurs des problèmes sociaux.

L’histoire est riche en enseignements permettant de mieux cerner le présent : le FMI l’a bien compris, et les experts de l’institution s’appuient souvent sur les leçons du passé pour étayer leurs analyses. Dans un billet de blog, trois économistes de l’institution, Philip Barrett, Sophia Chen et Nan Li proposent de regarder les conséquences des pandémies des siècles derniers pour tenter de percer le voile de l’avenir.

Au-delà de leurs conséquences sanitaires et économiques immédiates, les pandémies sont aussi sources d’importants conflits sociaux dangereux pour l’équilibre des nations, soulignent les auteurs. À Paris, la pandémie de choléra de 1832 a par exemple « intensifié les tensions de classe, car les riches accusaient les pauvres de propager la maladie et les pauvres pensaient qu’ils étaient empoisonnés ». Une situation qui a entraîné une cascade d’événements : « l’interaction de l’épidémie avec les tensions préexistantes était l’une des principales causes de ce que l’on a appelé le soulèvement de Paris de 1832 », notent les auteurs, citant des historiens.

« L’histoire regorge d’exemples » similaires, notent les chercheurs du FMI. Les pandémies révèlent et aggravent les « failles préexistantes dans la société », comme un manque de confiance envers les autorités ou un filet social incapable de protéger les individus. En outre, les épidémies conduisent souvent « à des contrecoups ethniques ou religieux ou à des tensions entre les classes économiques ».

S’appuyant sur un travail de recherche du FMI ayant permis d’établir une « mesure mensuelle cohérente des troubles sociaux dans 130 pays de 1985 à aujourd’hui », les auteurs expliquent que « les pays où les épidémies sont plus fréquentes et plus graves ont également connu, en moyenne, des troubles plus importants ».

La pandémie de Covid-19 conforme au « modèle historique »

Les troubles n’apparaissent généralement pas immédiatement, précise le billet, s’appuyant sur les exemples du passé. Les appels à la solidarité nationale, les problèmes engendrés par l’épidémie et paralysant « la communication et le transport nécessaires pour organiser des manifestations majeures » ainsi que les mesures coercitives prises par les États qui profitent « d’une situation d’urgence pour consolider le pouvoir et réprimer la dissidence » permettent d’abord de garder le problème social sous cloche. Pendant un temps seulement. Ensuite, un « risque de pics de troubles sociaux » apparaît, sur le long terme. La crise agit comme un révélateur ainsi qu’un accélérateur des problèmes en gestation. « Au fil du temps, le risque d’émeutes et de manifestations antigouvernementales augmente ». Peut également suivre une « crise gouvernementale majeure », conduisant à sa chute et qui se produit la plupart du temps dans les deux ans suivant l’épidémie.

Et, jusqu’à présent, « l’expérience du Covid-19 est conforme à ce modèle historique », relèvent les économistes : « si l’histoire permet de faire des prédictions, des troubles peuvent réapparaître à mesure que la pandémie s’atténue ». La crise est alors plus marquée si l’épidémie a été particulièrement difficile, meurtrière et a exacerbé les inégalités déjà présentes.

Le FMI n’est pas le seul acteur à s’inquiéter de risques sociaux émergeant progressivement une fois la pandémie maîtrisée. « Il existe un réel danger que l’impact économique du COVID-19 fasse plus de victimes que le virus lui-même », résumait il y a quelques mois le directeur exécutif du Programme alimentaire mondial, David Beasley. « Dans les bidonvilles , les gens doivent se déplacer chaque jour pour aller travailler, gagner de l’argent et s’acheter à manger. Ils n’ont aucune réserve financière. Or, s’ils sont confinés, ils sont bloqués, passant de la maigreur à la faim, du mécontentement à l’émeute », commentait l’économiste Bruno Parmentier, auteur de livres sur l’agriculture et l’alimentation.

En avril dernier, la Croix-Rouge s’inquiétait aussi de troubles économiques et sociaux au Moyen-Orient. En Europe, certains mouvements de désobéissance ont commencé à se faire voir et entendre, et des acteurs comme les syndicats s’attendent à des tensions sociales dans les mois à venir.

Par Wladimir Garcin-Berson
Le Figaro du 04 février 2021

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