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Lettre ouverte à un "cancre autosatisfait" et bien au chaud près du radiateur de sa chapelle UPR !

jeudi 22 avril 2021, par Luniterre

En fait d’"instituteur", camarade, en tant qu’autodidacte (niveau scolaire Brevet des Collèges (niveau 3e, donc…, BAC moins trois, en quelque sorte !), dit BEPC, en ces temps anciens…) je suis plutôt l’éternel élève que le "maître"…

Mais néanmoins, sans fayoter, je n’entends donc pas rester dans l’ignorance, que ce soit près ou loin du radiateur…

Je pense que c’est ainsi que raisonnaient les prolétaires autodidactes qui ont rendu possible la Commune de Paris, voici déjà un siècle et demi… Et leurs moyens pour arracher un peu de connaissances au système de l’époque étaient nettement réduits en comparaison des nôtres, aujourd’hui !

A défaut de poser à l’"instituteur" les questions qui dérangent les certitudes simplistes et les lieux communs acceptés par tous comme pseudo-"savoir", je creuse donc les questions nouvelles qui se posent chaque jour et amènent à des articles en réponse, qui ne sont jamais que le fruit et la synthèse résumée de ces recherches.

Je n’ai donc pas de "leçons" a véritablement donner, mais simplement un désir de comprendre, et donc une volonté de chercher, à partager et à mener en commun avec d’autres prolétaires autodidactes, si c’est un jour possible, de mon vivant, ce dont je doute désormais au plus haut point, au vu du niveau des échanges sur la plupart des forums et des listes de débats, dont celle de TML, que j’ai donc décidé de fermer, constatant qu’elle n’atteignait pas le niveau minimum qui eut justifié son titre, à savoir, les bases élémentaires du ML, grossièrement bafouées par ceux-là même qui prétendent encore les détenir et, précisément, les "enseigner" du haut de leurs titres, souvent officiels, en plus, de "professeurs" de lycée, d’université, en histoire, économie, philosophie, sciences naturelles, etc… !!!

Former avec d’autres prolétaires autodidactes le premier cercle marxiste qui décide simplement de reprendre en commun et à la base l’étude des rudiments du ML pour tenter de les mettre en correspondance pratique avec la réalité économique et sociale du XXIe siècle, voilà ma plus grande ambition, actuellement, et si je veux bien te faire une concession, c’est qu’effectivement, dans le contexte "culturel de gauche" et même, de la supposée "extrême-gauche" actuelle, cela s’avère donc être concrètement une ambition démesurée !

Bien entendu, dans la mesure où tu ne te réclames pas du ML, tu n’es donc pas concerné au premier degré, mais en tant qu’autodidacte, toujours, je considère que l’étude du ML ne peut entrer en correspondance avec le contexte de son temps, et donc des temps actuels, qu’en incluant l’étude des connaissances générales et particulières nécessaires à la compréhension de l’époque et de son histoire, et donc non limitée aux seuls textes des classiques.

Marx, tout comme Lénine après lui, tiraient leurs connaissances de l’étude et de l’analyse de tous les savoirs utiles de leurs époques, à commencer par ceux qui fondent le système de domination de classe, qu’il est nécessaire de connaître, ne serait-ce qu’afin d’établir une stratégie appropriée ! Le problème de la plupart des prolétaires plus ou moins autodidactes avec qui j’ai pu échanger ces dernières années est qu’ils font en quelque sorte un double complexe :

__ d’infériorité, par rapport aux "gourous" des chapelles auprès de qui ils ont, pour la plupart, et le plus souvent, fort mal, "découvert" les rudiments du ML, déjà largement déformés par ces dogmatiques, généralement issus de la catégorie des "profs" plus ou moins militants et formellement "anticapitalistes" à leur manière, dont on voit le résultat aujourd’hui, mais que leurs "victimes" autodidactes sont incapables de remettre en cause, continuant à s’"incliner", en quelque sorte, devant leur "savoir universitaire" qui leur paraît toujours être un "sommet de connaissance inaccessible", alors qu’il n’est que pure pédanterie, au delà d’un vernis culturel qui est assez celui acquis par les "premiers de la classe" dans ce genre, et tel que tu le résumes dans ton post. http://mai68.org/spip2/spip.php?article8561#forum7691

__ de supériorité, par rapport à la proposition de tout reprendre à la base, et carrément à zéro, ce qui est pourtant le niveau réel actuel du pseudo- "débat marxiste", qu’il soit "militant sur le terrain" ou encore "universitaire", pour les derniers débris de l’"intelligentsia de gauche". Faute de reconnaître leurs lacunes grossières, parfois dues à l’âge et à la mémoire évanouie de leur "formation", en réalité déjà manifestement défaillante en son temps, mais donc le plus souvent due à la nature même, déjà grossièrement déformée et révisionniste de cette formation. Ne voulant pas en quelque sorte "déchoir" de leur sentiment d’être des militants de terrain chevronnés, ils refusent donc cette idée de se remettre à l’apprentissage des fondamentaux en correspondance avec notre époque et préfèrent donc tenter de faire "rentrer" la réalité de ce monde dans leurs conceptions culturelles dogmatiques, issue d’une époque révolue, et qui fut, de plus, celle d’échecs à répétition qui ont quasiment anéanti le mouvement ouvrier, comme on peut le constater à l’occasion du 1 siècle et demi de la Commune de Paris !

Entre ces deux écueils il n’y a donc pas de place, actuellement, pour une réelle renaissance du mouvement ML en particulier, ni du mouvement ouvrier, en général.

Il ne reste qu’une place, (de plus en plus réduite, …mais est-ce réellement une mauvaise chose ?) pour les résidus des chapelles gravitant autour du cadavre du PCF, en compagnie de quelques militants isolés qui renoncent, finalement, à se raccrocher à ces débris, ce qui se comprend très bien, mais finissent aussi par renoncer totalement, ce qui est malheureusement également fort compréhensible, en l’état actuel du mouvement.

Luniterre

4 Messages de forum

  • Merci Luniterre pour ta réponse.

    Pour te rassurer, je fais mes devoirs de vacances, enfin mes devoirs de futur jeune retraité.
    Pour l’instant, avant de creuser la question, j’en suis au vocabulaire :

    - relation dialectique : Rapport dialectique. Tout rapport reposant sur le principe de tension-opposition entre deux termes, deux situations, et dépassement de cette opposition.

    - valeur d’usage : Qualité d’un produit à répondre aux besoins d’un utilisateur donné.

    - valeur d’échange : Prix relatif — définit le taux auquel une marchandise s’échange.

    - la plus-value : Le surtravail est la différence entre le temps de travail effectué et le temps de travail nécessaire à la reproduction de la force de travail. … On parle alors de plus-value relative car la durée de travail ne change pas, c’est le rapport entre-temps de travail nécessaire et temps de surtravail qui change.

    etc …

    Le sujet d’étude :

    « La connaissance des fondamentaux les plus élémentaires porte nécessairement sur la relation dialectique entre valeur d’usage et valeur d’échange, la formation de la plus-value, la plus-value relative et le cycle du capital fixe. Avec ces quelques notions, plus quelques rudiments concernant la création monétaire, il devient possible de comprendre l’évolution banco-centraliste du système et ses conséquences sur la lutte de classe. Et donc de définir et d’adopter une stratégie appropriée et surtout de la mettre en pratique, même si avec nos faibles moyens. »
    http://mai68.org/spip2/spip.php?art…

    À suivre donc !

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    • Un excellent début, camarade, mais comme résumé ci-dessus, le mieux et le plus efficace, pour chacun et pour tous ceux qui comprennent l’intérêt de cette démarche, ce serait donc de créer une dynamique de groupe entre autodidactes. Une dynamique d’échanges et de débats sur ces questions, sans préjugés de chapelle, et sur la base de faits concrets actuels, autant que possible.

      Et finalement profiter d’une des rares "fenêtres" entre deux confinements pour enclencher un cycle de stages auto-organisés, chaque étape permettant de préparer la suivante, en élévation du niveau de formation, de conscience, et tant qu’à faire, si possible, d’intervention politique unifiée sur les bases et objectifs essentiels définis en cours de route !

      En tout cas, et quoi qu’il en soit, avec tous mes encouragements pour tes efforts, quasiment exemplaires, par les temps qui courent !

      Amicalement,

      Luniterre

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      • Bonjour Luniterre,

        Je ne pense pas être un cancre « autosatisfait ». Comme la société m’a étiqueté « cancre » alors pour me protéger, et surtout ne pas déprimer, je me suis fait une fierté d’être un mouton noir dans un troupeau de moutons blanc.

        A l’école, dans mon for intérieur, je ne comprenais pas comment les premiers de la classe faisaient pour ne pas se poser plus de questions, pour être des buvards et absorber et restituer immédiatement les paroles de l’instituteur comme si c’était des paroles d’évangile.

        Comme l’institution les couvrait de lauriers, je n’avais aucune raison ensuite à l’âge adulte de ne pas leur faire confiance. C’est bien plus tard dans le monde du travail - c’est au pied du mur qu’on voit le maçon - que j’ai compris que ces « crétins diplômés » étaient en réalité souvent des « Pieds Nickelés », qu’ils soient de gauche comme de droite, qu’ils soient riches ou pauvres.

        Le problème, c’est que pour le fonctionnement de nos sociétés, les Peuples font naturellement confiance à ces "Pieds Nickelés diplômés", et c’est notre erreur, car ils ont été lobotomisés à l’insu de leur plein gré et c’est bien dommage.

        Cette plandémie est un révélateur de cette lobotomisation de nos z’élites.

        Cependant, j’ai toujours été admiratif des personnes que j’ai eu la chance de rencontrer qui ne sont pas intéressées par le pouvoir ou l’argent, mais qui sont passionnées - quel que soit le domaine - car en général ces personnes te tirent vers le haut. La passion fonctionne comme un bon virus et apporte de l’espoir.

        Ce "site mai68.org" me semble être avant tout un "site de rencontres" de passionnés.

        Même si, entre certaines personnes, il y a souvent des discussions enflammées qui semblent parfois à première vue être stériles dans le fond, elles nous font toutes un peu évoluer car la passion nous stimule.

        Ta passion m’a déjà fait comprendre qu’une Révolution économique de nos sociétés afin d’en finir avec ce capitalisme destructeur de la vie ne pouvait pas s’imaginer sans prendre en compte les analyses du Camarade Marx.

        J’oserais la comparaison à dire que c’est comme si tu voulais prétendre faire de la physique en ignorant la relativité générale développée par Albert Einstein ou faire des mathématiques en ignorant le théorème de Pythagore.

        La difficulté, c’est que Karl Marx a mauvaise presse un peu comme aujourd’hui le Pr Didier Raoult, le Pr Christian Perronne, le Pr. Jean-François Toussaint, la généticienne Alexandra Henrion-Caude … voir François Asselineau pour te faire un peu bisquer = ! :-D)

        Pour finir en chanson : « La Mauvaise Réputation ! »
        https://www.youtube.com/watch?v=26N…

        Merci et surtout bien à toi.
        A_suivre

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        • L’expression "cancre", dans le titre, est évidemment à prendre au second degré. Quant à "auto satisfait", je vois donc bien maintenant que tu ne l’es pas vraiment, même si tu sembles vouloir croire encore dans le rôle positif de l’UPR, alors que s’il en a eu un, ce qui est bien possible, il me semble maintenant nettement insuffisant, surtout si l’on met la force militante qu’il déploie en rapport avec le résultat, d’une part, et les nécessités de l’heure, de l’autre.

          Donc, la question n’est pas de bisquer ou non, mais de comprendre les objectifs qui peuvent unir largement, et précisément, au-delà des chapelles, qu’elles soient plus ou moins souverainistes ou gauchisantes.

          C’est vrai que Marx est devenu une sorte de « pestiféré médiatique » et que parler de Marx et de marxisme, cela limite à priori l’audience d’un propos, sauf si on entend l’adresser aux cénacles de « récupération » prévus à cet effet, que ce soit le « marxisme universitaire » ou le « marxisme de chapelle », qui sont souvent le même, à partir d’un certain « niveau social », qui est donc celui des derniers débris encore médiatiquement actifs de l’ « intelligentsia de gauche ».

          Cela reste un public limité, de toute façon, mais entre cours, livres et conférences, certains en vivent et s’en contentent très bien, en grande partie aux frais du contribuable, en plus… Pour certains, il y a même moyen de gratter quelques petits « plus » du côté chinois…

          Mais bien évidemment, pour remettre debout un mouvement marxiste réellement prolétarien, ce n’est donc pas là qu’il faut s’adresser, comme le montre l’expérience.

          Pour aller vers le vaste public prolétarien, difficile de franchir la « barrière de récifs » que constitue ce marigot, et de plus, la barrière de Google qui remise les blogs réellement critiques dans les fonds de carter des moteurs de recherche, là où il ne remontent plus à la surface, sauf bug et retour de flamme du moteur…

          Il n’y a donc pas d’illusion à se faire sur la possibilité de reconstruire rapidement un parti marxiste de masse.

          Pour autant l’important n’est pas de créer une boutique formellement marxiste de plus, mais de comprendre le mouvement du réel pour le transformer, ce qui est l’essence du communisme et du marxisme, en réalité.

          Comme tu sembles l’avoir bien compris, il y a une partie des lois de l’économie qui sont immanentes, inhérentes au développement des forces productives elles-mêmes, et que nous devons comprendre pour agir en en tenant compte intelligemment. L’exemple flagrant étant l’évolution du rapport entre capital fixe et capital variable : vouloir le faire évoluer en sens contraire de sa marche historique « naturelle » ne peut mener qu’à une catastrophe, comme le montre l’exemple du « Grand Bond en Avant » maoïste.

          Dans ce cas, il y a eu plusieurs facteurs d’échelle, en termes de répartition des forces productives, qui ont brisé le mouvement du développement, et qui l’ont même fait reculer brutalement, au lieu de le faire avancer, et le résultat s’est payé en dizaines de millions de morts.

          Actuellement, la volonté du système de banco-centraliser l’économie tout en entretenant la survie artificielle du capitalisme dans certains secteurs aboutit à d’autres catastrophes, même si elles sont, tout étant relatif, davantage « maîtrisées » qu’à l’époque de Mao : c’est-à-dire, en fait, simplement plus étalées dans le temps !

          Mao pensait faire avec l’économie ce qu’il avait fait militairement avec la « Longue Marche », c’est à dire une sorte de marche forcée aboutissant au résultat quel que soit le nombre de victimes, sans comprendre la différence du terrain entre les deux processus. En s’obstinant néanmoins, et bien trop longtemps, contre l’évidence, il a donc sacrifié des millions de chinois non seulement pour rien, mais pour ce qui a causé un retard durable, notamment dans le domaine agricole, pourtant vital pour la Chine, à l’époque, et encore aujourd’hui.

          En un sens, les banco-centralistes qui nous gouvernent ont malheureusement fort bien tiré les leçons de l’histoire et ne mettent sur les populations que la pression limite qu’elles peuvent supporter, sans déclencher de révoltes d’envergure. La différence étant que Mao voulait néanmoins « développer », même s’il a abouti au contraire, alors que les banco-centralistes veulent simplement « restructurer » en vue de sauvegarder leur pouvoir de classe, et à terme, donc « limiter » le développement à ce qui leur est juste nécessaire en tant que caste privilégiée.

          Comme on l’a donc vu, et comme tu sembles bien le comprendre, l’étude des fondamentaux est donc bien nécessaire pour comprendre l’évolution des forces productives et déterminer une politique, notamment de répartition, adaptée aux objectifs économiques et sociaux qui soient réellement ceux de l’intérêt collectif.

          Comme on l’a vu également, au stade actuel du resurgissement de la valeur d’usage dans l’économie, lié inévitablement à la prégnance de plus en plus grande du capital fixe, c’est donc la politique du crédit qui détermine la répartition des forces productives, et c’est donc le levier par lequel une transformation de cette répartition peut éventuellement aboutir.

          D’où l’objectif, à la fois tactique et stratégique, du contrôle démocratique du crédit.

          Sur le plan tactique, cet objectif peut donc unir très largement et être promu précisément par une ou des organisations de masse démocratiques qui ne soient pas nécessairement d’obédience idéologique formellement marxiste.

          Sur le plan stratégique un tel contrôle démocratique du crédit, selon l’extension qu’il prend sur le terrain, à tous les niveaux, peut donc aboutir à une socialisation de fait de l’ensemble des forces productives ainsi contrôlées, sans qu’il soit nécessairement besoin de proclamations dogmatiques à ce sujet. La réalisation de cette socialisation de fait étant une question de rapport de force sur le terrain, c’est-à-dire de mobilisation et donc de conscience sociale, de conscience de classe.

          Bien évidement, la constitution d’un mouvement politique marxiste est nécessaire, comme avant-garde dans l’étude et la formation de militants compétents pour comprendre et maîtriser toutes ces notions, mais leur champ d’action possible est donc en réalité très vaste, autour de cet objectif stratégique, et dépasse largement ce qui peut être, aujourd’hui, leur influence directe en tant que courant idéologique spécifiquement marxiste.

          C’est dans ce sens que la formation d’un premier cercle d’étude des bases et fondamentaux peut être un changement réellement révolutionnaire dans la vie politique de ce pays, et constituer le noyau d’une nouvelle dynamique de groupe qui se développe, par strates successives, dans une démarche stratégique de construction d’une alternative réelle, et non pas dans une nouvelle chapelle de blabla plus ou moins gauchisant et/ou souverainiste et seulement marxisant en termes de langage sans conséquence pratique.

          Bien à toi,

          Amicalement,

          Luniterre

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