En fait d’"instituteur", camarade, en tant qu’autodidacte (niveau scolaire Brevet des Collèges (niveau 3e, donc…, BAC moins trois, en quelque sorte !), dit BEPC, en ces temps anciens…) je suis plutôt l’éternel élève que le "maître"…
Mais néanmoins, sans fayoter, je n’entends donc pas rester dans l’ignorance, que ce soit près ou loin du radiateur…
Je pense que c’est ainsi que raisonnaient les prolétaires autodidactes qui ont rendu possible la Commune de Paris, voici déjà un siècle et demi… Et leurs moyens pour arracher un peu de connaissances au système de l’époque étaient nettement réduits en comparaison des nôtres, aujourd’hui !
A défaut de poser à l’"instituteur" les questions qui dérangent les certitudes simplistes et les lieux communs acceptés par tous comme pseudo-"savoir", je creuse donc les questions nouvelles qui se posent chaque jour et amènent à des articles en réponse, qui ne sont jamais que le fruit et la synthèse résumée de ces recherches.
Je n’ai donc pas de "leçons" a véritablement donner, mais simplement un désir de comprendre, et donc une volonté de chercher, à partager et à mener en commun avec d’autres prolétaires autodidactes, si c’est un jour possible, de mon vivant, ce dont je doute désormais au plus haut point, au vu du niveau des échanges sur la plupart des forums et des listes de débats, dont celle de TML, que j’ai donc décidé de fermer, constatant qu’elle n’atteignait pas le niveau minimum qui eut justifié son titre, à savoir, les bases élémentaires du ML, grossièrement bafouées par ceux-là même qui prétendent encore les détenir et, précisément, les "enseigner" du haut de leurs titres, souvent officiels, en plus, de "professeurs" de lycée, d’université, en histoire, économie, philosophie, sciences naturelles, etc… !!!
Former avec d’autres prolétaires autodidactes le premier cercle marxiste qui décide simplement de reprendre en commun et à la base l’étude des rudiments du ML pour tenter de les mettre en correspondance pratique avec la réalité économique et sociale du XXIe siècle, voilà ma plus grande ambition, actuellement, et si je veux bien te faire une concession, c’est qu’effectivement, dans le contexte "culturel de gauche" et même, de la supposée "extrême-gauche" actuelle, cela s’avère donc être concrètement une ambition démesurée !
Bien entendu, dans la mesure où tu ne te réclames pas du ML, tu n’es donc pas concerné au premier degré, mais en tant qu’autodidacte, toujours, je considère que l’étude du ML ne peut entrer en correspondance avec le contexte de son temps, et donc des temps actuels, qu’en incluant l’étude des connaissances générales et particulières nécessaires à la compréhension de l’époque et de son histoire, et donc non limitée aux seuls textes des classiques.
Marx, tout comme Lénine après lui, tiraient leurs connaissances de l’étude et de l’analyse de tous les savoirs utiles de leurs époques, à commencer par ceux qui fondent le système de domination de classe, qu’il est nécessaire de connaître, ne serait-ce qu’afin d’établir une stratégie appropriée ! Le problème de la plupart des prolétaires plus ou moins autodidactes avec qui j’ai pu échanger ces dernières années est qu’ils font en quelque sorte un double complexe :
__ d’infériorité, par rapport aux "gourous" des chapelles auprès de qui ils ont, pour la plupart, et le plus souvent, fort mal, "découvert" les rudiments du ML, déjà largement déformés par ces dogmatiques, généralement issus de la catégorie des "profs" plus ou moins militants et formellement "anticapitalistes" à leur manière, dont on voit le résultat aujourd’hui, mais que leurs "victimes" autodidactes sont incapables de remettre en cause, continuant à s’"incliner", en quelque sorte, devant leur "savoir universitaire" qui leur paraît toujours être un "sommet de connaissance inaccessible", alors qu’il n’est que pure pédanterie, au delà d’un vernis culturel qui est assez celui acquis par les "premiers de la classe" dans ce genre, et tel que tu le résumes dans ton post. http://mai68.org/spip2/spip.php?article8561#forum7691
__ de supériorité, par rapport à la proposition de tout reprendre à la base, et carrément à zéro, ce qui est pourtant le niveau réel actuel du pseudo- "débat marxiste", qu’il soit "militant sur le terrain" ou encore "universitaire", pour les derniers débris de l’"intelligentsia de gauche". Faute de reconnaître leurs lacunes grossières, parfois dues à l’âge et à la mémoire évanouie de leur "formation", en réalité déjà manifestement défaillante en son temps, mais donc le plus souvent due à la nature même, déjà grossièrement déformée et révisionniste de cette formation. Ne voulant pas en quelque sorte "déchoir" de leur sentiment d’être des militants de terrain chevronnés, ils refusent donc cette idée de se remettre à l’apprentissage des fondamentaux en correspondance avec notre époque et préfèrent donc tenter de faire "rentrer" la réalité de ce monde dans leurs conceptions culturelles dogmatiques, issue d’une époque révolue, et qui fut, de plus, celle d’échecs à répétition qui ont quasiment anéanti le mouvement ouvrier, comme on peut le constater à l’occasion du 1 siècle et demi de la Commune de Paris !
Entre ces deux écueils il n’y a donc pas de place, actuellement, pour une réelle renaissance du mouvement ML en particulier, ni du mouvement ouvrier, en général.
Il ne reste qu’une place, (de plus en plus réduite, …mais est-ce réellement une mauvaise chose ?) pour les résidus des chapelles gravitant autour du cadavre du PCF, en compagnie de quelques militants isolés qui renoncent, finalement, à se raccrocher à ces débris, ce qui se comprend très bien, mais finissent aussi par renoncer totalement, ce qui est malheureusement également fort compréhensible, en l’état actuel du mouvement.
Luniterre