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Et pendant ce temps là, les enfants travaillent…

mercredi 12 mai 2021, par Luniterre

Des gendarmes approchent un garçon en train de sécher du cacao dans un village proche de Soubré, le 7 mai 2021 ( AFP / SIA KAMBOU )

« Nawa 1 » c’était en 2014, avec « Nawa 2 » et son « bilan spectaculaire » de quelques enfants « libérés » et quelques trafiquants arrêtés, pris sur le fait, le gouvernement Ouattara se donne « bonne conscience » et surtout, « sauve la face » face à la clientèle bobocratique « écologiste » et autre, bouffeuse de chocolat « éthique », « responsable », etc…

150 ans après la Commune de Paris, la gauche française en est encore à « débattre » doctement de l’opportunité ou non de déboulonner quelques statues mais s’avère surtout incapable de débattre du fond, même pour ce qui concerne ses composantes supposées « extrêmes », pseudo-« marxistes », et même pseudo-« marxistes-léninistes ».

Il ne s’agit pourtant pas de « faire de la théorie », genre « Mr. Pol, grand dirigeant de l’Organisation des Communistes de France », dont il est le seul membre encore connu à l’heure actuelle (*), mais simplement d’en revenir aux fondamentaux élémentaires du matérialisme dialectique et du ML, selon lesquels il est évident qu’une forme économique nouvelle naît d’une ancienne sans pour autant que celle-ci ne disparaisse totalement, tout comme les formes de l’évolution les plus primitives restent présentes, de façon latente, dans les formes les plus évoluées.

Néanmoins, pour comprendre l’évolution actuellement en cours des formes modernes de domination de classe, et donc pouvoir éventuellement intervenir politiquement dans la lutte de classe, il faut donc en comprendre la base, c’est-à-dire le principe économique des formes plus anciennes et en quoi les nouvelles s’en distinguent comme nécessitées par l’évolution des forces productives les plus modernes.

Comprendre en quoi l’esclavage se distingue du salariat, et en quoi cette différenciation a été nécessaire à l’émergence du capitalisme, c’était précisément le sujet en débat qui a mené à la fermeture du blog « Tribune Marxiste-Léniniste », face à l’incapacité des intervenants à pouvoir simplement admettre cette évidence élémentaire à la base du ML.

Il ne s’agit donc pas de « se retirer sur son île », mais simplement de constater qu’une « Tribune Marxiste-Léniniste », de par son titre lui-même, s’adresse à un public supposé acquis au moins à ces fondamentaux élémentaires, tels que cette différence évidente, et capable de comprendre des sujets tels que :

« La connaissance des fondamentaux les plus élémentaires porte nécessairement sur la relation dialectique entre valeur d’usage et valeur d’échange, la formation de la plus-value, la plus-value relative et le cycle du capital fixe. Avec ces quelques notions, plus quelques rudiments concernant la création monétaire, il devient possible de comprendre l’évolution banco-centraliste du système et ses conséquences sur la lutte de classe. Et donc de définir et d’adopter une stratégie appropriée et surtout de la mettre en pratique, même si avec nos faibles moyens. » - 1er Mai 2021 : manifestation ou enterrement ? Telle est la véritable question - http://mai68.org/spip2/spip.php?article8603

Constatant qu’un tel publique n’existe plus en France, parmi les militants se revendiquant de l’ « anticapitalisme », il n’était donc aucunement « hautain » de proposer simplement un retour à la base par un stage d’auto-formation des militants à ces fondamentaux.

Que la question de l’évolution banco-centraliste du système de domination de classe soit encore en débat peut à la rigueur se comprendre, étant donnée la relative « nouveauté » du concept, bien que pourtant évident, sur le terrain. (**)

Mais quoi qu’il en soit, être capable d’en discuter valablement implique de comprendre les fondamentaux de la formation et de l’évolution du système de domination de classe, selon ses époques historiques et leurs bases économiques.

De sorte que l’objectif d’un stage d’auto-formation des militants aux fondamentaux n’avait évidemment pas pour but d’ « imposer une ligne », mais bien au contraire d’en débattre, en regard de l’évidence constatée, que ce soit celle du banco-centralisme ou de l’improbable prolongation du capitalisme « classique » comme forme dominante.

C’est donc bien face au refus quasi généralisé de cette démarche et initiative qu’il s’est logiquement avéré nécessaire de fermer le blog « Tribune Marxiste-Léniniste », qui n’avait donc rationnellement plus de raison d’exister, faute de public correspondant à sa fonction de base la plus élémentaire.

Luniterre

(* http://mai68.org/spip2/spip.php?article8650 )

( ** Pour ceux qui veulent juste continuer à "se faire peur" histoire de spéculer, d’un point de vue ou d’un autre, sur l’imminence d’une crise ou d’une faillite majeure du système, ce tout récent "rappel" d’un gouverneur de la BCE, qui est, de plus, également le directeur de sa "section française", la BdF :

"LA BCE ACHÈTERA DES ACTIFS AU MOINS JUSQU’EN MARS 2022, DIT VILLEROY

PARIS (Reuters) - Les mesures de soutien à l’économie prises par la Banque centrale européenne pour atténuer les effets de la crise sanitaire seront maintenues au moins jusqu’en mars 2022, a déclaré sur Franceinfo le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau.

Nous allons continuer nos achats au moins jusqu’à mars 2022, a-t-il dit, ajoutant que toute hypothèse de "diminution de la perfusion" serait purement spéculative.

François Villeroy de Galhau a également fait savoir que si les d’achats d’urgence face à la pandémie (PEPP)devaient s’arrêter après mars 2022, la politique monétaire de la BCE resterait bien accommodante bien au-delà de cette date.

https://www.boursorama.com/actualite-economique/actualites/la-bce-achetera-des-actifs-au-moins-jusqu-en-mars-2022-dit-villeroy-3e826011eba1749e915ab0b3674f5f44

Autrement dit, la BCE, qui, tout comme la FED, était déjà, douze ans après, toujours dans l’incapacité de résorber les conséquences de la crise de 2007-2008 autrement qu’en termes de "perfusions monétaires", reviendra, dans le meilleur des cas pour les capitalistes financiers, au "statu quo ante" en termes de ces perfusions monétaires, mais ne prendra évidemment pas le risque d’un réel "tapering" complet ( …fermeture totale du robinet des liquidités !), qui achèverait à coup sûr l’ensemble du système ! )

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"Après 20 minutes d’entretien avec un éducateur, Issouf se tord les mains et finit par le reconnaître : il travaille dans une plantation de cacao. Le frêle garçon de 15 ans fait partie de la soixantaine d’enfants recueillis par la police lors d’une opération coup de poing dans l’ouest de la Côte d’Ivoire.

Largement médiatisée, cette opération "Nawa 2" menée début mai dans la région de Soubré, à 400 km à l’ouest d’Abidjan, la grande zone cacaoyère du pays, vise à convaincre que les autorités ivoiriennes agissent contre le travail des enfants dans le cacao, un fléau dénoncé par les ONG internationales depuis 20 ans.

L’enjeu est de taille : la pression monte sur ce pays d’Afrique de l’Ouest, premier producteur de cacao mondial, ainsi que sur les multinationales du chocolat, les consommateurs occidentaux exigeant de plus en plus un produit éthique, fabriqué sans abus contre les enfants ni atteinte à l’environnement. La Côte d’Ivoire s’est même vue menacée de boycottage de son cacao par un projet de loi américain, qui n’a finalement pas abouti.

Issouf raconte qu’il est venu du Burkina Faso avec son père il y a deux ans. Celui-ci est reparti au bout d’un mois, le laissant avec un homme présenté comme son oncle pour travailler dans une plantation.

"C’est un cas de traite", estime Alain-Didier Lath Mel, directeur de la protection de l’enfance au ministère ivoirien de la Famille, présent à Soubré. Beaucoup d’enfants exploités dans les plantations viennent du Burkina Faso et du Mali, pays voisins pauvres et traditionnellement pourvoyeurs de main d’oeuvre pour la Côte d’Ivoire plus riche.

Selon l’enquête NORC de l’Université de Chicago en 2018-19, près de 800.000 enfants travaillent dans le cacao, contre 1,2 million selon une précédente étude de l’université américaine de Tulane en 2013-14. Les cas de traite concernent moins de 2.000 enfants, d’après une autre étude de 2018 par la Fondation Walk Free et l’ONG Vérité.

  • Courses-poursuites -

Ces chiffres ne sont cependant que des estimations, et les méthodologies d’enquête diffèrent, souligne le Comité national de surveillance des actions de lutte contre la traite, l’exploitation et le travail des enfants (CNS), présidé par Dominique Ouattara, l’épouse du président ivoirien.

L’opération "Nawa 2", la cinquième de ce type menée depuis 2009, a mobilisé sur deux jours une centaine d’hommes des forces de l’ordre, police, gendarmerie, agents des Eaux et forêts, avec un important travail de préparation et de renseignement en amont, explique le commissaire Luc Zaka, sous-directeur de la police criminelle.

Une équipe de journalistes, dont ceux de l’AFP, a pu suivre les policiers dans la zone de Meagui, à 50 km de Soubré.

A bord d’une demi-douzaine de 4x4, ils progressent sur une piste de latérite qui serpente entre les champs verdoyants de cacaoyers et d’hévéas, précédés par un éclaireur à moto.

Régulièrement, le convoi stoppe : tantôt des enfants sont surpris le long de la route, rentrant du champ avec leur machette, tantôt dans des hameaux à s’occuper des tas de fèves de cacao qui sèchent devant les maisons. Les policiers sillonnent aussi les champs pour débusquer des enfants dans les plantations, certains ne se laissant prendre qu’après des courses-poursuites. Au bout de quatre heures d’intervention, une douzaine d’enfants et adolescents ont été recueillis.

Ils sont emmenés au Centre d’accueil pour enfants de Soubré ouvert en 2018, où comme Issouf ils sont écoutés et sensibilisés par des éducateurs et des psychologues. Les parents viendront les chercher le lendemain, après un dialogue avec la police et les responsables du centre.

Dans les cas graves, maltraitance ou travail forcé, les enfants, généralement analphabètes, restent au centre quelques mois. Ils y sont rescolarisés et apprennent un métier, élevage, maraîchage, couture, coiffure, ferronnerie. En dehors des opérations coup de poing, un travail régulier est mené avec des "comités locaux de protection des enfants" dans les campagnes.

  • La pauvreté en cause -

"La médiation avec les familles est très importante", souligne M. Lath Mel, qui voit "des progrès" dans la lutte contre le travail des enfants.

Selon l’enquête NORC, le taux de scolarisation des enfants dans les familles de cacaoculteurs s’est beaucoup amélioré, passant de 59% en 2008-09 à 85% en 2018-19. Cependant, selon l’étude de 2020 du Conseil Café Cacao ivoirien (CCCI), l’organisme public qui gère ces filières, seulement 71% des enfants de 5 à 17 ans sont inscrits à l’école.

Environ 2.000 enfants ont été retirés des plantations de cacao depuis 2019, dont 200 sont restés au Centre d’accueil de Soubré, selon le CNS de Mme Ouattara.

Côté répression, la Côte d’Ivoire s’est dotée d’un "arsenal juridique" ces dix dernières années, souligne le procureur de Soubré, Alexandre Koné, avec des amendes et des peines de prison allant de quelques mois jusqu’à la perpétuité pour l’esclavage d’un mineur de moins de 10 ans.

Quelque 300 personnes ont été condamnées pour trafic d’enfants, parmi environ 600 personnes déférées devant la justice entre 2012 et 2020, selon le CNS.

Mais un seul procès a été mené depuis le début de l’année au tribunal de Soubré, reconnaît le procureur, un trafiquant d’enfant condamné à 10 ans de prison.

Pour Kouassi Kouakou Franck, 25 ans, un habitant du hameau d’Issakro rencontré par l’AFP lors de l’opération, "les enfants doivent aller à l’école, mais si les parents n’ont pas les moyens, alors les enfants restent là à travailler". Un constat partagé par M. Lath Mel : "La pauvreté est la principale cause du travail et de la traite des enfants".

Selon la Banque mondiale, plus de la moitié des 5 à 6 millions de personnes qui vivent du cacao subsistent sous le seuil de pauvreté en Côte d’Ivoire.

https://www.boursorama.com/actualite-economique/actualites/la-difficile-lutte-contre-le-travail-des-enfants-dans-le-cacao-en-cote-d-ivoire-497083ec65f7e68e9447b72affdf26bf

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En Côte d’Ivoire, le combat difficile contre le travail des enfants

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