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Barbouzeries à Madagascar sur fond de ruée vers l’or

dimanche 25 juillet 2021, par anonyme (Date de rédaction antérieure : 25 juillet 2021).

Le JDD, journal de la macronie, du 25 juillet 2021 en l’absence de réaction du gouvernement Castex et de l’ambassade de France à Antananarivo publie cet article qui tente d’expliquer l’arrestation de deux officiers supérieurs de l’armée française.

Jacques Duplessy l’auteur du texte ci-dessous est un journaliste accrédité par le ministère des Armées. L’explication est savoureuse ; on nous joue à Madagascar une nouvelle version du film avec Clint Eastwood "de l’or pour les braves"

Les spécialistes de la CIA appellent cela "une réduction de signature".

Titre : Les dessous d’un étrange coup d’Etat à Madagascar

Châpo : MILITAIRES Suspectés d’avoir voulu tuer le président malgache, deux Français ont été arrêtés

Texte : La tentative de coup d’Etat aurait été imminente. Selon des sources proches de l’enquête, des mercenaires venus de l’étranger étaient déjà sur place pour aider des officiers supérieurs à tuer le président malgache, Andry Rajoelina.

Un ancien militaire franco-malgache, Paul Maillot Rafanaoharama, a été arrêté mardi, selon le parquet d’Antananarivo, qui a annoncé avoir interpellé cinq autres personnes : un Français, un second binational et trois Malgaches.

Le profil du Français et Franco-Malgache interroge.

Les deux hommes, tous deux issus de l’école militaire de Saint-Cyr, s’étaient associés dans le business de l’or.

Ancien colonel de gendarmerie en France, Paul Maillot Rafanoharama n’est pas un inconnu à Madagascar. Son nom avait circulé il y a quelques mois comme possible Premier ministre.

Il se présente aussi comme conseiller de l’évêque de la capitale, Antananarivo. Son compère, Philippe Marc François, est également un ancien colonel, aujourd’hui à la retraite. Il a commandé le régiment de marche du Tchad de Colmar avant de passer dans le privé et de s’installer en famille à Madagascar en janvier 2020.

Selon des sources proches de l’enquête, Paul Rafanoharana projetait de prendre le pouvoir en tuant le président mais aussi le président du Sénat, chargé de l’intérim en cas de vacance de l’Etat.

Mardi, le parquet a précisé que « des armes et de l’argent (avaient) été saisis » ainsi que « des documents officiels qui prouvent l’implication » des suspects.

Parmi ceux-ci, une lettre confidentielle envoyée le 12 octobre 2020 au groupe Benchmark, propriétaire de la compagnie pétrolière Madagascar Oil, dans laquelle Paul Maillot Rafanoharama réclamait 10 millions d’euros pour financer le coup d’état.

En contrepartie, il promettait « la réussite et la rentabilisation durable de Madagascar Oil ». Un plan de bras cassés Le JDD a pu prendre connaissance de la lettre.

« Après avoir consulté mes proches et mes réseaux, écrit Paul Rafanoharana, après avoir mesuré avec mes équipes les différents risques (…), après avoir mesuré de disposer des équipes nécessaires pour prendre en mains (sic) les destinés (sic) du pays, j’ai décidé d’accomplir ce qui me paraît juste et nécessaire ».

Placés en garde à vue, des cadres de la société pétrolière ont reconnu avoir entretenu des liens avec lui et avoir sollicités financièrement. Mais rien ne prouve que le groupe ait donné une suite favorable.

Le pays a connu de nombreuses crises politiques depuis vingt ans. Lors de la première présidence d’Andry Rajoelina, de 2009 à 2013, l’ONG Transparacy International avait accusé le pouvoir d’avoir laissé la corruption et le pillage des ressources naturelles exploser.

Andry Rajoelina est revenu au pouvoir en 2019. Depuis plusieurs semaines, la situation est tendue. Cinquième pays le plus pauvre de la planète, l’île est refermée sur lui-même depuis la pandémie Covid-19.

Dans une région du sud, c’est la famine. Une situation qui a entraîné les intimidations contre des journalistes, selon Reporters sans Frontières.

Comment Paul Rafanoharana a-t-il pu embarquer quelqu’un comme Philippe Marc François ? C’est ce que se demande un de ses camarades des troupes de marine, qui se dit très surpris de sa possible implication : « C’est ridicule, s’il y a un homme incapable de mener un complot, c’est bien lui ! Il n’est pas du tout discret. Mais il est intelligent, il aurait vu tout de suite que c’était un plan de bras cassés. »

Paul Rafanoharana et Philippe Marc François étaient pourtant associés pour faire le commerce de l’or au sein de l’entreprise Tsara First.

Ils s’étaient également associés avec un attaché de direction de la Banque centrale malgache au moment où la banque prenait la main sur ce commerce à la place du ministère des Mines, selon la lettre confidentielle Africa Intelligence.

Leur appétit aurait-il dérangé des proches du pouvoir ? « Tout cela paraît très rocambolesque, déclare un spécialiste de l’Afrique. Je m’interroge sur une possible manipulation, une vengance liée au business de l’or, qui est très sensible dans le pays. »

Les aurait-on alors manipulés en les laissant partir à l’aventure d’un coup d’état foireux ?

Jacques DUPLESSY

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