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La cuillère des évadés, nouveau symbole de libération pour les Palestiniens

samedi 18 septembre 2021, par anonyme (Date de rédaction antérieure : 18 septembre 2021).

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Samedi 18 septembre 2021

Assawra - الثورة (La Révolution)

Site du Mouvement Démocratique Arabe
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L’évasion rocambolesque de six prisonniers palestiniens d’une prison israélienne est désormais légendaire dans les territoires occupés. La cuillère, l’un des outils utilisés pour creuser le tunnel salvateur, est devenue un symbole de liberté.

Dans les manifestations palestiniennes, on ne brandit plus seulement des drapeaux et des pancartes. Depuis peu, un autre objet s’est imposé : la cuillère, utilisée par des prisonniers pour s’échapper d’un établissement pénitentiaire israélien, est devenue le symbole de la « libération » palestinienne.

Le 6 septembre 2021, les réseaux sociaux palestiniens et israéliens s’embrasaient à mesure que parvenaient des informations sur l’évasion spectaculaire de six Palestiniens, écroués pour des attaques anti-israéliennes, d’une prison de haute sécurité dans le nord d’Israël. Alors qu’étaient partagées des images d’un tunnel au pied d’un évier et d’un trou creusé au sol à l’extérieur de la prison israélienne de Gilboa, un hashtag s’est imposé, « la cuillère miraculeuse ».

S’il a d’abord été difficile de savoir si l’objet relevait de la légende ou s’il avait réellement été utilisé pour creuser le tunnel, l’avocat d’un des détenus a affirmé le 15 septembre à l’AFP que l’opération avait débuté en décembre, à l’aide de cuillères, d’assiettes et même du manche d’une bouilloire.

Si quatre fugitifs ont depuis été capturés par les forces israéliennes, l’évasion digne d’un film d’Hollywood est considérée côté palestinien comme une « victoire sur l’ennemi » israélien. « Avec volonté, vigilance […] et ruse, et avec une cuillère, il a été possible de creuser un tunnel par lequel les Palestiniens se sont libérés et dans lequel ils ont emprisonné l’ennemi », a salué l’écrivain Sari Orabi sur le site d’informations Arabi 21. L’évasion à la petite cuillère relève de « l’humour noir » et a tourné en ridicule le système sécuritaire israélien, a estimé pour sa part le caricaturiste palestinien Mohammed Sabaaneh, auteur de plusieurs dessins sur lesquels on retrouve une cuillère, dont l’un est intitulé « Le tunnel de la liberté », nom d’ailleurs donné par plusieurs Palestiniens à cette opération.

Le phénomène de la « cuillère miraculeuse » s’est répandu à l’extérieur des territoires palestiniens, où l’objet est brandi dans les manifestations en soutien aux nombreux détenus incarcérés en Israël. Le 14 septembre, 465 cuillères ont été lancées par des manifestants devant l’ambassade d’Israël à Washington en solidarité avec les prisonniers palestiniens.

Au Koweït, l’artiste Maitham Abdal a sculpté une main géante qui renferme énergiquement une cuillère, une œuvre qu’il a intitulée « Cuillère de la liberté ».

En Jordanie, le graphiste Raëd Al-Qatnani a dessiné une gigantesque cuillère représentant un pont vers la liberté emprunté par six silhouettes, avec pour inscription en rouge au-dessus, « Ô liberté ». Pour l’artiste jordanien, l’objet est un double « symbole », qui sert aussi à rappeler les nombreuses grèves de la faim observées par des prisonniers palestiniens pour protester contre leurs conditions de détention ou leur incarcération jugée arbitraire.

A Tulkarem, ville du nord de la Cisjordanie, un territoire occupé depuis 1967 par Israël, l’évasion récente a eu un écho particulier pour Ghassan Mahdawi. L’ancien prisonnier palestinien, arrêté pour appartenance à un groupe armé durant la première Intifada (soulèvement palestinien, 1987-1993), s’est échappé avec un autre détenu d’une prison israélienne en 1996 via un tunnel de 11 mètres creusé à l’aide de clous, a-t-il confié à l’AFP. « Les prisonniers sont capables de tout […] et il y a toujours une faille », raconte l’homme qui a de nouveau été arrêté puis relâché en 2009, après 19 ans de détention au total.

Selon lui, les évadés ont peut-être utilisé d’autres outils que la cuillère, récupérés lors de travaux à l’intérieur du centre de détention. « S’échapper d’une prison israélienne est une pensée qui accompagne chaque détenu », explique-t-il avant d’ajouter que cette dernière évasion à la cuillère « restera dans l’histoire ».

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