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Décapant !!! (Suite !) Banco-centralistes et capitalistes : que reste-t-il de leurs amours ???

dimanche 26 septembre 2021, par Luniterre

QUELQUES POINTS IMPORTANTS A NOUVEAU SOULEVÉS PAR LE CAMARADE VIRIATO, DANS SON SOUCI DE SYNTHÉTISER SES OBJECTIONS A L’ANALYSE DU BANCO-CENTRALISME :

__ « Je suis d’accord, qu’en général, les forces productives tendent à aller de l’avant, même si parfois il y a des régressions momentanées. L’industrialisation par substitution d’importations au Chili a été liquidée par Pinochet pour enlever la base social prolétaire au mouvement social. Cela fait 48 ans de cela et la situation reste. Bon, mais ce sont des broutilles, en général, cela se confirme, mais quand même montre le caractère inégal, contradictoire et combiné de tout phénomène.

La loi dont tu fais référence est en fait "la baisse tendancielle du taux de profit" qui vient de l’obligation du capitaliste individuel, d’augmenter le capital fixe par rapport au capital variable afin de baisser le prix de ses marchandises et ainsi éliminer et/ou concentrer ses concurrents (augmentant encore le capital fixe).

On a vécu deux siècles sous cette "tendance", car les capitalistes conscients de sa réalité, on mis en place un tas de mécanismes pour éviter ses effets. Je te fais grâce de l’énumération car tu les connais.

En période de crise de surcapitalisation dite de "surproduction", le capital oisif, qui ne trouve pas d’investissement sufisament rentable, part à la spéculation financière et depuis les Tulipes hollandaises jusqu’aux "Schémas de Ponzi", cela fait partie de la réalité capitaliste.

Tu expliques qu’il y a depuis 2008 un "saut qualitatif" et qu’on se trouve déjà dans un autre mode de production. C’est une thèse d’une importance fondamentale pour qu’on ne la reçoive pas sans la critiquer sous tous ses angles, critique la plus scientifique possible, critique dans le sens d’examen objectif. C’est ce qu’un tas de gens font ou croient faire.. .Quand même, cette critique devrait aider, tant à la compréhension comme au développement ou à la réfutation de la thèse. C’est le seul chemin scientifique.

Dans ta réponse tu affirmes qu’ils n’y a pas de lien absolu entre travail salarié et création de plus-value. C’est une évidence qui existe depuis que le capitalisme est capitalisme et au temps de Marx, plus encore si on prend l’ensemble de la population mondiale.

Sur cela, on est d’accord, mais quand même, l’augmentation par des centaines de millions des ouvriers dans des usines de production c’est un fait concret des dernières décennies.

Les patrons au lieu de robotiser, comme ils auraient pu le faire dans les pays capitalistes avancées (dans certaines filières je précise car dans d’autres ils ont gardée la production non robotisée même si très automatisée) ont "extériorisé" la production en utilisant de la main d’œuvre à bon marche qui elle, produit belle et bien de la plus-value.

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__ « Donc, on est d’accord, le plein emploi ne garanti pas la rentabilité du capital, cela garanti la masse des profits théoriquement parlant, car cela demande vérification, tout demande vérification. Je crois que les profits capitalistes gardent encore un bon niveau. Certains les voient augmenter indécemment. Donc le système tient encore.

Le système tient encore mais la tendance que tu marques est à l’œuvre et à l’offensive.

Il faut donc calculer très précisément, d’abord, si cette dérive correspond à la spéculation classique propre de toutes les crises de surproduction de capital, ou si cela correspond à une nouvelle forme, IMHO, du capitalisme qui s’approcherait d’un banco-centralisme qui lui a aussi deux alternatives :

Une carrément socialiste (la concentration du crédit en une poignée de mains en dehors du capitalisme ;

Une deuxième, celle que tu proposes, avec le bémol qu’il reste encore une production de valeur strictement capitaliste importante, qui dégage des bénéfices importants.

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__ « "financement" (pourquoi faire ?) de la production et de la consommation,

… Dans l’intérêt d’une caste infime. Car la classe capitaliste à terme disparaîtrait, personne va s’amuser à produire pour la gloriole, car pas de plus-value, donc pas de bénéfices… à quoi bon ?

Si cela existait, dans le sens ou tu le proposes, une telle société ne peux pas tenir longtemps car une telle caste qui peut "se réunir dans une grande salle" ne trouverait pas de relais intéressés dans une population réduite à celle des prolétaires romains. Ce serait très dur de justifier leurs privilèges surtout avec une population qui travaillerait moins et qui aurait plus de temps pour s’occuper de la chose publique. La police ne pourrait pas tenir cela. La base sociale de soutien de la grande bourgeoisie est la petite bourgeoisie, bien plus que leurs moyens de propagande et de répression. Les dirigeants des banques centrales resteraient suspendus en l’air.

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Dans un autre mail, le camarade Viriato nous communique ce lien vers un article du "Financial Times", qui fait le point actuel sur les orientations de politique monétaire des principales Banques Centrales dans le monde :

"An end to super-cheap money ? Central banks begin tightening cycle"

https://www.ft.com/content/f68c2581-ae8b-443d-9b5b-117f7628533b

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RÉPONSE TML >>>

Concernant l’intéressant et utile article du FT, c’est néanmoins de l’écume des affaires courantes qu’il s’agit, vu par des gens qui les surveillent comme le lait sur le feu, vu que c’est du leur qu’il s’agit. Mais sous l’écume de la vague soulevée par le covid, les fondamentaux déflationnistes sont toujours là et la question conjoncturelle n’est que le moment où ils referont surface, en réalité, même si ces gens là en sont seulement à « négocier la vague » en surfeurs financiers professionnels qu’ils sont !

Pour le reste, ton point résumant la problématique « déjà banco-centralisme ou capitalisme encore debout » est intéressant et montre bien tous les vestiges du capitalisme aux quels tu t’accroches encore pour ne pas avoir à changer de « logiciel » dans ton mode de penser et ta façon de considérer le monde actuel…

Le cycle de prolétarisation continue du tiers-monde est le cas le plus emblématique de cette démarche. Il est évidemment un reliquat important de l’époque de l’expansion impérialiste, mais ce que tu refuses de voir c’est qu’il s’agit désormais beaucoup plus de tenir le développement industriel de ces pays dans la dépendance de la dette que d’en tirer des revenus financiers significatifs. Car c’est aussi et d’abord de l’accès aux ressources en matières premières, qu’il s’agit, également, et dont les métropoles banco-centralisées ont le plus grand besoin !

D’une manière générale, ce que tu as du mal à comprendre, et encore plus, sans doute, à admettre, c’est que même ce qui reste de développement industriel, que ce soit dans les métropoles banco-centralisées ou dans le tiers-monde, est conditionné par sa dépendance au cycle de la dette, et qu’il l’alimente donc, en fin de compte, au lieu de contribuer à le résorber, ce qui est de par ce fait même désormais tout à fait impossible, et il est donc, pour l’essentiel, on le voit bien, irréversible, sauf, ici ou là, contre-courants secondaires.

Les zones d’influences monétaires banco-centralisées sont donc en train de remplacer les zones d’influences financières impérialistes, même si les deux phénomènes continuent de coexister, et même, localement, de se superposer.

Au passage, des profits considérables sont encore engrangés par les uns ou les autres, mais on en revient toujours au fait que tu mélanges plus-value, bénéfice et profit, oubliant, pour le coup, que tout argent n’est pas forcément capital, surtout s’il provient d’un profit en réalité spéculatif, comme c’est aujourd’hui le cas pour la plupart des grandes entreprises, même celles qui embauchent des prolétaires productifs, et même dans les pays du tiers-monde, ce qui n’empêche pas la dépendance banco-centraliste de ces groupes, engagées dans et gagées par le boursicotage à grande échelle, de telle manière que l’essentiel de leur "profit" repose lui-même, en réalité, sur la dette !!!

Le « profit » n’est pas en soi une caractéristique propre au capitalisme et n’est donc pas un critère de sa vitalité, ni même simplement, de sa survie. Surtout si, comme c’est le cas à l’échelle mondiale, et dans la plupart des pays, il n’empêche pas l’endettement colossal et n’érode pas même légèrement la montagne de la dette qui continue de s’ériger, avec, tout au plus, quelques paliers, au fil des décennies !

Pour la caste-classe banco-centraliste l’intérêt de maintenir encore ce cycle dette-« profit », c’est, comme on l’a déjà vu, d’abord de se donner une marge de manœuvre durable pour mener à bien et sans résistance populaire décisive les restructurations fondamentales, mais cela inclut évidemment le fait de transformer les « profiteurs financiers » serviles du nouveau système, même si ce sont le plus souvent les anciens capitalistes « classiques » supplantés, en serviteurs zélés et dépendants du nouveau système, tels que l’étaient les « classes moyennes » et une bonne partie de la petite bourgeoisie, aujourd’hui en voie d’élimination et attirées par les feux de la révolte.

Quant à l’intérêt global de toute cette mutation en cours, c’est tout simplement de sauvegarder le principe même d’un système de domination de classe, avec tous les privilège attenants à la classe dominante, quelle qu’en soit la base économique, et qui ne se résume pas forcément au profit financier, ni même, au profit capitaliste, et surtout s’il s’avère intrinsèquement impossible à réaliser, globalement, au stade actuel de développement des forces productives mondiales.

Dans la société banco-centraliste la forme argent n’est plus que l’apparence extérieure et artificielle du pouvoir réel, qui est en réalité simplement celui de contrôler directement, même si via une "crypto-monnaie" de singe, la dépendance vitale des « humains » de ce temps, par le contrôle des moyens de production.

Dans la société capitaliste la forme argent était le moyen réel de prendre le contrôle des moyens de production et de reproduire l’argent, de façon élargie, comme support d’accumulation de la valeur et substrat en soi-même de la classe bourgeoise, vis-à-vis de la masse prolétarienne, mais toujours dans une confrontation plus ou moins larvée et plus ou moins clairement exprimée, en termes de lutte de classes.

Des deux systèmes, et contrairement à ce que tu sembles en penser, c’est donc bien celui qui induit une dépendance totale qui est à priori le plus stable, potentiellement, surtout si cette dépendance est hiérarchisée en termes de niveaux de survie et d’autorités.

L’ « expérience » des confinements et mesures de contrôles « sanitaires » montre que ce système est malheureusement déjà en voie de stabilisation et c’est probablement pourquoi le pouvoir n’a pas choisi la « manière forte » pour tenter d’enrayer les balbutiements de la révolte, encore incapable de se transformer en résistance durable.

Luniterre

***_____ DÉCAPANT !!! _____***

LES ÉPISODES PRÉCÉDENTS :

Décapant !!! Le capitalisme et-il déjà derrière nous ? Et si oui, qu’est-ce qui a pris sa place ???

http://mai68.org/spip2/spip.php?article9688

Décapant !!! (Suite !) D’après les Grundrisse de Marx, le passage du capitalisme au banco-centralisme est en marche…

http://mai68.org/spip2/spip.php?article9716

Décapant !!! (Suite !) Les "complotistes" sont des lemmings à l’instinct rebelle, qui refusent de participer au suicide du troupeau !

http://mai68.org/spip2/spip.php?article9731

***___ DÉCAPANT !!! ___***

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