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L’ENVIRONNEMENTALISME, LA CHAUVE-SOURIS, LE CAPITAL ET ANDREAS MALM

mardi 5 octobre 2021, par Robert Bibeau (Date de rédaction antérieure : 5 octobre 2021).

La chauve-souris et le capital d’Andreas Malm est devenu le livre de référence de l’environnementalisme pendant l’hystérie pandémique du COVID-19. Il comprend des citations en vrac de Rosa Luxembourg, des invocations au léninisme écologique, le slogan de l’expropriation des compagnies pétrolières et de longs raisonnements en faveur d’un catastrophisme tactique qui soufflerait le vent arrière pour les révolutionnaires. Mais pour quelle révolution ? Qui et pourquoi la ferait-il ?

Dans cet article

Le discours de l’environnementalisme sur le Covid

Du marxisme académique à l’environnementalisme catastrophique Le léninisme écologique ?

Les « mesures révolutionnaires » que nous propose l’environnementalisme Mais qui ferait cette soi-disant révolution qui change les carburants et les matières premières sans changer les relations de production ? Les tristes sacoches de l’environnementalisme dit marxiste

Vous pouvez lire l’article en anglais sur : « L’écologie, la chauve-souris, la capitale et Andreas Malm » en anglais et en francais : https://les7duquebec.net/archives/267253

Le discours de l’environnementalisme sur le Covid

La première partie de l’intrigue de Malm est un long reportage qui tente d’établir la racine commune du changement climatique et de la Covid. Sa thèse lie correctement la zoonose, le saut des maladies animales aux maladies humaines, à la chasse et à la consommation d’animaux sauvages et au chevauchement des populations animales et de la faune sauvage. La déforestation des forêts tropicales serait le maillon qui unit un phénomène unique de changement climatique et de nouvelles pandémies. (Quand à nous, nous pensons que l’on ne doit pas écarter l’hypothèse d’une chimère à gain de fonction concocter dans les laboratoires militaires de création d’armes chimiques de destruction massive : Les preuves irréfutables de l’origine humaine du Covid-19 – les 7 du quebec : https://les7duquebec.net/archives/256183 NDÉ).

Mais déjà des maillons importants du raisonnement de l’environnementalisme de La chauve-souris et le capital grinçaient. Tout d’abord, les relations sociales sous ces tendances sont délocalisations, les classes et les groupes humains disparaissent et se réduisent à de simples engrenages qui répondent mécaniquement à une structure qui les dépasse. Par exemple, dans le cas des marchés humides où la maladie est apparue en Chine, il s’agit simplement de la tolérance des autorités à l’égard de l’élevage plus ou moins industriel d’animaux sauvages et indique qu’il s’agissait d’une nouvelle bonne affaire avec des possibilités de vente internationales comme cause de la permissivité de l’État.

L’environnementalisme serait sous pression du besoin d’expansion de ce genre d’entreprise en Chine. Le capital chinois était conscient à tout moment de sa volonté de devenir une usine mondiale, que pour maintenir des salaires compétitifs et attirer des investissements, il lui fallait maintenir des prix très bas dans les aliments de première nécessité. Le paysan par ses sacrifices a payé une bonne partie de l’industrialisation. Et pour maintenir la paix sociale, c’est-à-dire pour amortir - liquider - la lutte des classes, l’État chinois a encouragé les paysans à mettre sur le marché des animaux sauvages à bon marché.

Ce n’était pas un prétendu besoin intrinsèque d’extraire et de marchandiser les forêts tropicales que le capitalisme tardif asiatique mondialisé aurait prospérer comme le dit l’environnementalisme et répète Andreas Malm dans La chauve-souris et le capital. C’était une conséquence marginale, médiatisée par la lutte des classes, des besoins d’accumulation du capital national chinois. Mais Malm, retranché dans l’idée du capitalisme tardif, un concept mandeliste qu’il répète jusqu’à satiété, ne peut pas le voir. Pour lui, comme pour son maître Mandel, le capitalisme est avant tout un système d’échange inégal entre les bourgeoisies du Nord et ceux du Sud, et non un système global et mondial d’exploitation du travail.

Du marxisme académique à l’environnementalisme catastrophique

Andreas Malm, l’auteur le plus lu de l’environnementalisme issu de racine marxiste.

La deuxième partie de La chauve-souris et le capital se concentre sur la théorie des catastrophes, (une émule de la théorie complotiste du "CHAOS" La conceptualisation de la théorie du complot occulte la pratique du complot – les 7 du quebec NDÉ) un de ces produits du marxisme académique qui garantit des places universitaires et des rendez-vous en créant une discipline à partir d’une évidence.

Dans son cas, l’évidence de départ est que ce ne sont pas les phénomènes naturels eux-mêmes, mais la vulnérabilité - un concept défini et institutionnalisé par eux et leur influence- créée par les conditions sociales et de classe (les rapports sociaux de production), qui fait d’un tremblement de terre, d’une épidémie ou d’une inondation une catastrophe environnementale plutôt qu’un simple problème ponctuel, à résoudre.

Mais l’environnementalisme d’Andreas Malm, héritier de tant de choses du pseudo-marxisme de Mandel, ne peut pas fournir pour de bon la critique matérialiste de l’Histoire et même accepter implicitement la centralité de la lutte des classes sociales. Ainsi, les tremblements de terre, les inondations ou les épidémies doivent correspondre à la réalité sociale selon leur importance dans l’histoire. Le moteur de l’histoire ne serait plus la lutte des classes, mais la pression des catastrophes naturelles sur les systèmes sociaux. Bienvenue dans l’environnementalisme idéaliste et dystopique. (sic)

Ce qui est particulier à notre époque serait que le capital fossile - un autre concept tortueux de l’environnementalisme pseudo-ruraliste d’Andreas Malm auquel il a déjà consacré un livre- aurait tellement modifié le climat et le milieu qu’il rendrait inévitable une tendance permanente à la catastrophe. Le changement climatique, en soi, sans lutte des classes, menacerait la fin du capitalisme dans son ensemble. Contre toute preuve rationnelle ou empirique, il va de l’avant avec l’idée que l’accumulation deviendrait impossible à partir d’un certain niveau de catastrophes et de dommages climatiques. Le saut logique n’est pas non plus innocent, il lui sert à faire le saut dans ce qu’il appelle le léninisme écologique. (Selon nous, l’environnementalisme et l’écologie sans lutte des classes c’est du jardinage petit bourgeois : LE CHANGEMENT CLIMATIQUE EXISTE. IL EST LE PRODUIT DU CAPITALISME. LE PACTE VERT EST LA NON-SOLUTION DU CAPITAL – les 7 du quebec : https://les7duquebec.net/archives/266735 NDÉ).

Le léninisme écologique ?

De là, il établit une égalité entre ce que le changement climatique serait aujourd’hui, et le déclenchement de la première guerre impérialiste mondiale. Oubliant que Rosa Luxembourg, Lénine et Trotski y ont vu le passage du capitalisme à sa phase de déclin et pas seulement à une catastrophe, il veut nous dire que ce qui a ému les révolutionnaires d’il y a un siècle, c’est l’urgence de faire face à la catastrophe climatique. Tout le reste serait le simple résultat d’une lutte contre les causes et pas seulement les symptômes de la guerre… ce qui n’est qu’une demi-vérité si l’on ne précise pas quelles seraient ces causes et comment elles étaient comprises par les révolutionnaires et des millions de travailleurs (de paysans et de petits bourgeois. NDÉ) à l’époque.

Au cas où l’insouciant -héritier direct de Mandel et du trotsko-stalinisme- ne suffirait pas, à ce cadre réductionniste, ambigu et surtout invisibilisant des travailleurs dans leur propre révolution, il suit une cascade de comparaisons infâmes… mais éclairantes. Par exemple, l’équivalent récent de la lutte pour la journée de 10 heures, l’une des premières manifestations du prolétariat en tant que classe capable de se battre en tant que classe sociale internationaliste, serait aujourd’hui les restrictions à l’exploitation forestière et le renforcement des inspecteurs forestiers faite par le président Lula au Brésil de 2012 à 2014.

L’apparition d’un sujet politique national capable de lutter pour modifier globalement les conditions d’exploitation est assimilée aux décrets forestiers d’un gouvernement dont le but était d’affirmer l’intérêt d’ensemble du capital national brésilien en disciplinant par des règlements ses factions (les plus récalcitrantes à toute règles de reproduction du capital… récalcitrantes à leur propre reproduction en tant que classe sociale exploitante in fine. NDÉ).

En réalité, Andreas Malm ne va pas au-delà de l’astuce rhétorique, de l’événement séduisant propre au cénacle étudiant universitaire. Le léninisme pour Malm et l’environnementalisme qu’il représente ne serait rien d’autre que d’utiliser le sentiment d’urgence pour imposer une série de mesures soi-disant révolutionnaires contre le capitalisme fossile.

Les « mesures révolutionnaires » que nous propose l’environnementalisme

Les mesures révolutionnaires donnent un aperçu de l’emballage de la proposition. La première, un audit des chaînes de production :

Nous effectuerons des analyses méticuleuses d’entrée-sortie et déterminerons exactement quelle quantité de sol des tropiques s’approprie. Ensuite, nous mettrons fin à cette appropriation en coupant les chaînes qui s’enroulent dans les zones tropicales […] Le temps est venu de couper les griffes de l’échange inégal, qui est déjà une menace pour tout le monde.

LA CHAUVE-SOURIS ET LE CAPITAL

Mais bien sûr, si le capitalisme n’est qu’un échange inégal entre les bourgeoisies et les capitaux fossiles du Nord et des capitaux "émergents" du Sud, que personne ne peut s’attende à des mesures révolutionnaires qui réduisent l’exploitation, affirent les besoins humains universels ou pointent vers la déméritylisation de la société.

Nous financerons le reboisement et le repeuplement des régions tropicales jusqu’ici consacrées à la consommation du Nord. […] La première est une interdiction d’importer de la viande de pays qui se trouvent ou qui font la frontière avec les tropiques

LA CHAUVE-SOURIS ET LE CAPITAL

Comme les mandelistes et le reste des trotsko-staliniste, couvrez avec le slogan d’expropriation l’objectif des expropriations. Andreas Malm la limiterait apparemment aux compagnies pétrolières, qu’il transformerait en services publics de captage du CO.2.

Mais qui ferait cette soi-disant révolution qui change les carburants et les matières premières sans changer les relations de production ?

La révolution de l’environnementalisme a un problème : elle manque de sujet. En effet, dans son récit de la société et de l’histoire, en éliminant la lutte des classes, les sujets historiques disparaissent. Nature contre systèmes (plutôt que Nature contre Culture. NDÉ). Les humains ne seraient guère plus que des objets dans les systèmes économiques et s’en sont éclipsés et un environnement naturel limitant et limité. Jusqu’à la Révolution mondiale racontée par Andreas Malm ne semble pas avoir eu d’autre sujet qu’une poignée de penseurs. Lénine, Rosa Luxembourg ou Trotski, sont transformés en YouTubers prénumériques : des figures solitaires qui auraient prêché à l’univers en général en favorisant des changements systémiques, on ne sait pas très bien comment au-delà du fameux sentiment d’urgence.

Mais même pour le marxisme académique, il est impossible de faire de la politique sans sujets politiques. Ainsi, lorsque nous arrivons à la page 209 des 236 que La chauve-souris et le capital a dans son édition espagnole, il nous dévoile enfin qui est le sujet de cet environnementalisme qui se dit léniniste et révolutionnaire : l’État. Le même état qui nous tyrannise tous. L’État comme dans le capitalisme d’État (socialisme, fascisme, communisme totalitaire. NDÉ). Autrement dit, la maison commune de la classe dirigeante, (son état-major exécutif. NDÉ) et la classe dirigeante elle-même est le protagoniste de la révolution écologiste. (La classe capitaliste est enrôlée comme contingent environnementaliste sans le savoir évidemment. La classe bourgeoise capitaliste - la classe dirigeante du mode de production capitaliste - mène la "révolution" environnementaliste… suivez le guide totalitaire étatique… Notre réponse à cet utopisme : LE CHANGEMENT CLIMATIQUE EXISTE. IL EST LE PRODUIT DU CAPITALISME. LE PACTE VERT EST LA NON-SOLUTION DU CAPITAL – les 7 du quebec : https://les7duquebec.net/archives/266735 NDÉ)

C’est là que nous comprenons le véritable sentiment d’urgence qu’Andreas Malm nous vend dans La chauve-souris et le capital. Dans l’histoire sans combat des classes d’Andreas Malm et de l’environnementalisme, les Soviets, les assemblées et les comités d’ouvriers, les formes d’organisation massive des travailleurs capables de prendre l’histoire entre leurs mains et de devenir un état de transition, si jamais ils existaient, sont apparus par miracles. Mauvaises choses que cette génération spontanée : il ne sert à rien de s’attendre à ce qu’ils apparaissent. La révolution doit être faite avec la bourgeoisie au poste de commande…la meilleure façon de trahir la Révolution sociale.

Nous venons de soutenir que l’État capitaliste est, par nature, incapable de prendre ces mesures. Et pourtant, nous n’avons pas d’autre forme d’État. Un État socialiste basé sur les Soviets ne naîtra pas miraculeusement du jour au lendemain. Il ne semble pas probable qu’un double pouvoir avec les organes démocratiques du prolétariat se matérialise prochainement (ou jamais). Attendre son arrivée serait tout aussi illusoire que criminel, de sorte que nous ne pouvons travailler qu’avec le triste État bourgeois, attaché comme toujours aux circuits de la capitale.

LA CHAUVE-SOURIS ET LE CAPITAL

Combattre la bourgeoisie, le capital et son État serait illusoire et criminel. Tout ce que vous pouvez faire est de vous battre dans l’État capitaliste bourgeois en encadrant et en mobilisant le plus grand nombre de personnes - sans classe sociale, bien sûr - pour vous forcer à changer l’équilibre des forces qui se condense en vous. Autrement dit, mobiliser pour aller deux maillons d’approvisionnement au-delà du pacte vert sans sortir un instant de la ligne de l’Union sacrée du climat. (En définitive, Malm présente le vieux programme réformiste de l’hydre capitaliste présenté par la gauche déjantée depuis des années. Nous n’y croyons pas. Nous pensons qu’il n’y a pas de solution à l’hystérie pandémique, ni à l’urgence climatique, à l’intérieur du système capitaliste : La solution à la terreur du Covid n’est pas médicale ni électorale – les 7 du quebec et https://les7duquebec.net/archives/265768 et ceci De la Résistance populaire passive à la Résistance consciente active – les 7 du quebec. https://les7duquebec.net/archives/2… NDÉ).

Les tristes sacoches de l’environnementalisme dit marxiste

Andreas Malm, qui avoue avoir été anarchiste mais qui ne manque pas de faire des références mandelistes sur presque chaque page de La chauve-souris et le capital, représente bien une certaine fin de parcours. Un parcours infâme qui commence pendant la seconde guerre mondiale - quand Mandel est incorporé dans la IVª internationale - qui s’accélère bientôt comme une défense du capitalisme d’État, qui dérive bientôt à la défense du stalinisme et du nationalisme - en particulier des pays semi-coloniaux- et des années 70 aux versions européennes de l’environnementalisme et de l’identitarisme.

Ils sont cette gauche de l’appareil politique qui est dit anticapitaliste et même trotskiste, mais a momifier Trotski pendant des décennies et la recherche de la réconciliation avec le stalinisme - c’est-à-dire la contre-révolution la plus brutale - pour enfin aujourd’hui, être en mesure de dire ouvertement que travailler pour la révolution des travailleurs serait illusoire et criminel.

Les prétendus marxismes écologiques, le faux léninisme écologique n’est pas le programme communiste avec un code ou une correction verte, c’est une fois de plus le capitalisme d’État et l’union sacrée (le Front Uni et populaire… bourgeois et prolétaire. NDÉ) - hier antifasciste, aujourd’hui climatique- réclamant au nom du sentiment d’urgence ,de soumettre les travailleurs, et les besoins humains universels et l’avenir qu’ils représentent, aux exigences de l’accumulation capitaliste.

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URL : https://es.communia.blog/ecologismo…

Auteur : Émancipation

Nom : La chauve-souris et le capital

Url : https://erratanaturae.com/product/e…

Auteur : Andreas Malm

ISBN : 978-84-17800-68-0

Date de publication : 2021-09-21 15:41

Format : https://schema.org/Paperback

Vous pouvez lire « L’écologie, la chauve-souris, le capital et Andreas Malm » en anglais

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