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États-Unis - Colin Powell, mort d’un menteur d’État

mercredi 20 octobre 2021, par anonyme (Date de rédaction antérieure : 20 octobre 2021).

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Mardi 19 octobre 2021

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À l’ONU, le 5 février 2003, le chef de la diplomatie états-unienne présente une fiole supposée contenir de l’anthrax. Timothy A. Clary/AFP

L’ancien général et secrétaire d’État, décédé à l’âge de 84 ans, demeurera comme celui qui a sciemment affabulé au Conseil de sécurité de l’ONU. Il restera comme l’homme d’une image et d’un mensonge. Le 5 février 2003, Colin Powell brandit, face au Conseil de sécurité de l’ONU, une fiole censée contenir une preuve de la détention d’armes de destruction massive, en l’occurrence biologiques, par le régime de Saddam Hussein. Le moment est aussi télévisuel que cynique. Au moment où il parle, le chef de la diplomatie américaine sait que ses déclarations sont fausses. À la découverte du contenu de son discours, rédigé par Lewis Libby, directeur de cabinet du vice-président Dick Cheney, il aurait lancé, selon U.S. News & World Report  : «  Je ne vais pas lire cela. C’est de la m…  » Et pourtant, il l’a lu. Et pourtant, le général Powell continuera à incarner la figure «  présentable  » d’une administration va-t’en-guerre.

Une « tache » indélébile

Quelques années plus tard, il admettra que cet épisode constituait une «  tache  » et qu’elle «  faisait partie de (son) bilan  ». Et c’est en effet une «  tache  » indélébile qui demeure sur le «  CV  » de Colin Powell, dont le décès, à la suite de «  complications liées au Covid-19  », a été annoncé lundi 18 octobre 2021 par sa famille. Il avait 84 ans.

Sans cette tache, le parcours de Colin Powell aurait inspiré Horatio Alger, le chroniqueur officiel du «  rêve américain  » à travers ses romans mettant en scène des «  rags to riches  ». Littéralement  : des haillons à la richesse. Colin Powell ne voit pas tout à fait le jour en «  haillons  ». Il n’en est pas moins né en 1937, dans une famille d’immigrés jamaïcains de New York  : le père magasinier, la mère couturière. Élève doué, il obtient une maîtrise en géologie avant d’embrasser une carrière militaire  : il effectue deux «  tours  » au Vietnam, gravit les échelons et devient, en 1989, chef d’état-major des armées, le premier Noir à occuper cette fonction. C’est lui qui conduit les opérations durant la guerre du Golfe.

Un républicain amer

Il se lancera en politique chez les républicains, atterrissant à la tête de la diplomatie dans l’administration Bush, comme symbole d’un conservatisme ouvert sur le monde. C’est finalement le néoconservatisme guerrier qui prendra la main après les attentats du 11 Septembre. Colin Powell y prêtera le prestige de sa réputation. En 2004, il quittera ses fonctions, s’épanchera sur son «  amertume  » d’avoir été floué par les services de renseignements, mais sans jamais faire «  amende honorable  » et encore moins un examen critique de son action. Il demeurera inscrit comme «  républicain  » sur les listes électorales, mais appellera à voter pour Barack Obama en 2008, puis pour Joe Biden en 2020, face à un Donald Trump qui «  mentait sur plein de choses  ». Puisque Colin Powell le disait…

Christophe Deroubaix
L’Humanité du 19 octobre 2021

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