Le 9 janvier 2022 à Accra, la Communauté des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et l’Union monétaire des Etats d’Afrique de l’Ouest (UMEOA) ont assommé le Mali, un pays déjà groggy par dix années de guerre. La France, l’Union européenne et les USA se sont empressés d’endosser ces sanctions économiques et financières draconiennes, jamais imposées dans cette région, à l’exception de celles de 2010/2011 en Côte d’Ivoire. L’adoption d’un texte au Conseil de sécurité, proposé par la France et visant à soutenir ces mesures, a été bloqué par les Chinois et les Russes. Voilà donc le Mali entré de plain-pied dans la guerre froide 2.0, avec à sa tête des colonels qui, font feu de tout bois pour confisquer le pouvoir, mais ne sont pas armés pour essuyer les plâtres du nouveau monde multipolaire. Il y a des moments dans l’existence des nations où des actes, fussent-ils mineurs, bouleversent le cours de l’histoire. Faut-il se préparer à une modification des plaques tectoniques dans le Sahel ou à un retour à l’ordre ancien auquel aspirent les chefs d’Etat de la CEDEAO et leurs partenaires occidentaux en décrétant l’asphyxie du Mali ?