Samedi 23 novembre 2024 : - Le Parti communiste sud-africain n’a cessé de critiquer la Cour pénale internationale (CPI), en particulier pour avoir pris le parti des forces impérialistes dans les situations de conflit. Ce problème a fait apparaître la CPI comme un instrument juridique et politique de l’Occident collectif impérialiste dirigé par les États-Unis et une composante de l’appareil moderne du néocolonialisme.
Dans ce qui semble être un changement d’avis, le jeudi 21 novembre 2024, la CPI a rendu à l’unanimité deux décisions importantes. Premièrement, il a rejeté une contestation judiciaire intentée par le régime d’apartheid des colons israéliens en vertu des articles 18 et 19 du Statut de Rome. Deuxièmement, il a émis un mandat d’arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et l’ancien ministre de la Défense Yoav Gallant pour crimes contre l’humanité et crimes de guerre commis entre le 8 octobre 2023 et le 20 mai 2024, date à laquelle le Procureur de la CPI a soumis les demandes d’arrêt.
Bien que le mandat d’arrêt contre Netanyahou, maintenant appelé « Satanyahu » par d’autres, et Gallant, soit important et donc largement bienvenu, le fait est qu’il arrive beaucoup trop tard. Dans sa campagne génocidaire depuis octobre 2023, le régime d’apartheid des colons israéliens a tué plus de 53 000 Palestiniens. La réponse tardive de la CPI, par rapport à d’autres cas, souligne les possibilités d’une influence indue de la part de l’Occident collectif impérialiste dirigé par les États-Unis.
Le régime impérialiste des États-Unis s’est toujours opposé à toute action en responsabilité contre Israël. En plus de fournir des armes meurtrières au régime d’apartheid israélien, les États-Unis ont opposé leur veto aux résolutions du Conseil de sécurité des Nations Unies appelant à un cessez-le-feu immédiat. Ses représentants ont même menacé de sanctions la CPI, ses procureurs et ses juges. Ces actions font partie d’un ensemble d’instruments utilisés par les impérialistes pour exercer leur influence.
De plus, le jour même où la CPI a émis le mandat d’arrêt contre Netanyahu et Gallant, elle a émis un mandat d’arrêt problématique contre Mohammed Diab Ibrahim Al-Masri (Deif) de Hamas. Cette décision était fondée sur les mêmes accusations que celles portées contre les deux dirigeants du génocide du peuple palestinien par le régime des colons israéliens de l’apartheid. En fait, le régime des colons israéliens d’apartheid a revendiqué la responsabilité du meurtre de Deif dans le cadre de sa campagne génocidaire. Les autorités palestiniennes ont confirmé sa mort. Néanmoins, la CPI a émis un mandat d’arrêt contre lui, acceptant l’argument de l’accusation « selon lequel elle n’est pas en mesure de déterminer si M. Deif a été tué ou s’il est toujours en vie ».
Le problème fondamental réside dans l’assimilation de la lutte des opprimés dans leur propre pays contre les oppresseurs occupants aux actions des oppresseurs. Les mandats d’arrêt délivrés contre les opprimés pour des actions présumées sur leur terre et leur lutte légitime contre les oppresseurs occupants ne servent qu’à légitimer et inévitablement prolonger l’oppression et l’occupation coloniale. C’est inacceptable.
Il convient également de noter que depuis sa création en juillet 2002, la CPI n’a absolument rien fait pour mettre fin à l’injustice subie par le peuple palestinien pendant au moins 55 ans après la création de l’État colonial israélien d’apartheid soutenu par l’impérialisme dans les années 1940. Cette année a marqué 22 ans d’injustice continue contre le peuple palestinien à la suite de la création de la CPI, ce qui porte à 72 ans la durée totale des injustices commises par le régime des colons israéliens d’apartheid contre le peuple palestinien. Si l’on considère toute cette période et la géographie de la Palestine historique, le régime d’apartheid des colons israéliens a dans l’histoire tué beaucoup plus de Palestiniens
De toute évidence, il y a beaucoup d’autres dirigeants actuels et passés du régime d’apartheid des colons israéliens qui doivent être tenus responsables du meurtre du peuple palestinien et d’autres violations des droits de l’homme du peuple palestinien.
Le SACP s’engage à exprimer sa solidarité indéfectible avec le peuple palestinien pour la liberté de la Palestine historique. Dans le même ordre d’idées, nous réaffirmons notre solidarité internationale avec l’ensemble de l’axe de résistance contre le régime de colons israéliens d’apartheid soutenu par l’impérialisme au Moyen-Orient.
Nous réitérons notre appel à un cessez-le-feu immédiat dans la situation palestinienne, au Liban et en Syrie.
Publié par le Parti communiste sud-africain,
fondé en 1921 sous le nom de Parti communiste d’Afrique du Sud.