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COMAGUER
BULLETIN N° 601
10.01.2025
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Syrie : guerre des bandes et des bandits
Comme il était hautement prévisible les bandes et bandits, tous parties prenantes régionales de l’empire de Washington commencent à élever le ton , montrent leurs muscles car dans leur conception mafio-banditique du monde il ne peut pas y avoir plusieurs caïds dans la cour de l’école. A 10 jours de l’arrivée à son poste du nouveau parrain chacun essaie de se positionner comme le futur gouverneur impérial de la nouvelle Syrie.
Nous joignons la traduction de deux articles qui confirment cette agitation qui pour n’être aujourd’hui que médiatique vient de pays puissants militairement (Israël et Turquie) dont les appétits dépassent largement la seule Syrie qu’il s’agisse du pantouranisme d’Erdogan et de l’AKP ou de sa nostalgie ottomane ou du rêve fou de Grand Israël des sionistes. D’autre part les intérêts politico-religieux des monarchies (ou de certaines monarchies) du golfe sont défendus par les terroristes convertis à Damas en gouvernement provisoire .Quant aux intérêts des kurdes syriens ou des kurdes en Syrie ils sont aujourd’hui soutenus militairement directement par les Etats-Unis ce qui constitue un face à face armé direct inédit entre deux membres de l’ OTAN.
Au total une situation d’une grande volatilité et un champ de profonde rivalité entre les membres du même groupe mondial impérialiste en difficulté .
Il n’est même pas exclu que la Syrie devienne le tombeau des ambitions impériales de domination de l’Asie de l’Ouest. Cette perspective alimentera certainement la rencontre de la Russie et de l’Iran la semaine prochaine à l’occasion de la signature de leur pacte d’alliance stratégique .
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Erdogan commence à proférer des menaces sur la Syrie
En Syrie, les coutures commencent à céder. Lundi, Erdogan a mis en garde contre la division territoriale de la Syrie et s'est dit prêt, en cas de « risque », à prendre « les mesures nécessaires ». « Nous ne pouvons en aucun cas permettre que la Syrie soit divisée et si nous voyons le moindre risque, nous prendrons rapidement les mesures nécessaires », a-t-il déclaré, ajoutant : « Nous en avons les moyens ».
La menace est dirigée contre les Kurdes, et en particulier contre leurs soutiens, les États-Unis, qui soutiennent les FDS. « Il n'y a pas de place pour le terrorisme et ceux qui soutiennent le terrorisme seront enterrés avec leurs armes », a insisté le président turc. « Si le risque se manifeste, nous pouvons intervenir soudainement, du jour au lendemain », a-t-il menacé, utilisant l'une de ses formules récurrentes. « Nous avons la force. »
Au cours du week-end, de violents combats ont opposé les factions turkmènes aux Kurdes, faisant au moins une centaine de morts. Le ministre turc des Affaires étrangères, Hakan Fidan, avait estimé plus tôt que « l'élimination du PKK/YPG n'est qu'une question de temps », soulevant la possibilité que le mouvement rejoigne le gouvernement syrien et dépose les armes. Mais, a-t-il averti, « si [l'Occident] a des objectifs divergents, en utilisant le califat islamique comme prétexte pour renforcer le PKK, cela n'arrivera pas ».
Source : mpr21.info 09.01.2025
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« Israël doit se préparer à une guerre directe avec la Turquie »
Hier , nous avons publié les menaces d'Erdogan contre les tentatives de division de la Syrie, qui accorderaient aux Kurdes une bande territoriale à la frontière avec la Turquie. L'avertissement d'Erdogan devait également être dirigé contre Israël, qui, après la chute de Bachar Al Assad, a envahi la Syrie avec des intentions peu claires.
Il s'agit d'une « mesure limitée et temporaire adoptée pour des raisons de sécurité », a déclaré Gideo Saar, le ministre israélien des Affaires étrangères. Cependant, Netanyahu a déclaré que « le Golan ferait éternellement partie de l'État d'Israël ».
L'incursion a aggravé les relations entre Israël et la Turquie, qui sont en désaccord depuis qu'Erdogan a menacé d'attaquer l'armée israélienne en juillet. « Nous devons être très forts pour qu'Israël ne puisse pas faire ces choses ridicules à la Palestine. Tout comme nous sommes entrés dans le Karabakh, tout comme nous sommes entrés en Libye, nous pourrions faire la même chose [en Palestine]. Il n'y a aucune raison pour que nous ne puissions pas le faire [...] Nous devons être forts pour pouvoir prendre ces mesures", a-t-il déclaré lors d'une réunion du parti AKP.
Il est clair que le président turc a suggéré d'envoyer des mercenaires, recrutés parmi les groupes qui ont combattu en Syrie sous l'étiquette de « l'Armée nationale syrienne ».
La commission Nagel, qui rassemble douze experts israéliens sur les questions militaires et de sécurité, dont le général Jacob Nagel, qui lui a donné son nom, a pris au sérieux les déclarations d'Erdogan.
Le rôle de la commission Nagel est de conseiller le gouvernement de Tel-Aviv avec des recommandations sur les stratégies de défense. Dans le dernier rapport sur le budget de la défense et la politique de sécurité qu'elle a présenté lundi, la commission estime qu'Israël doit se préparer à une « confrontation directe avec la Turquie », selon le résumé fait par le journal Jerusalem Post.
« L'ambition de la Turquie de restaurer l'influence qu'elle avait à l'époque ottomane pourrait conduire à une augmentation des tensions avec Israël, ce qui pourrait conduire à un conflit », déclare la commission Nagel.
Le fait qu'il y ait des factions syriennes alignées sur Ankara « crée une nouvelle et puissante menace pour la sécurité d'Israël ». Une menace qui pourrait même être « plus dangereuse » que celle incarnée par l'Iran.
La commission Nagel recommande d'augmenter le budget de la défense de 4 milliards d'euros par an au cours des cinq prochaines années afin de s'assurer que l'armée « est équipée pour relever les défis posés par la Turquie et d'autres menaces régionales ».
Source mpr 21